Les Maristes luttent contre l?Ébola
Le virus d’Ébola ne fait plus la manchette des journaux, même s’il n’y a pas si longtemps, c’était la question la plus débattue par les médias internationaux. Nous avons eu des conférences, des débats et fait une prise de conscience sur le sujet.
Le Liberia est, parmi les pays de la partie occidentale de l’Afrique, celui où le virus s’est répandu davantage au cours des derniers mois.
Les Maristes sont présents au Libéria depuis 28 ans. L’Institut a une communauté à Monrovia. Nous avons contacté le frère Anthony Siryehto pour lui demander de nous partager leur expérience dans leur pays.
Combien de frères travaillent au Liberia et quel est leur principale activité?
Nous sommes actuellement 4 frères à travailler au Liberia et notre activité principale est dans les écoles. Les Frères Maristes n’ont pas leur propre école au Libéria. Nous administrons une école qui appartient à l’archidiocèse de Monrovia (Sister Shirley Kolmer Memorial Catholic School). En 2005, l’ancien archevêque, Mgr Michael Francis Kpala, a signé un contrat avec les Frères Maristes pour qu’ils prennent en charge l'administration de l'école. L’école a un personnel de 41 membres. 7 sont administrateurs, 31 sont professeurs, il y a 4 agents de sécurité et 2 sont concierges. Il y a actuellement 835 élèves, garçons et filles.
Pouvez-vous nous rappeler quelles ont été les mesures prises par les Frères lorsque le virus s’est répandu afin de faire face à l’urgence tant sur le plan communautaire que pour aider les gens?
Le virus d’Ébola a déjà tué 5,600 personnes en Afrique de l’Ouest au cours des six derniers mois et approximativement la moitié d’entre eux au Libéria. Pendant la période la plus virulente du virus au Libéria, les Frères Maristes ont essayé de rester à la maison et parfois, nous sommes sortis pour sauver les vies de ceux qui avaient besoin de notre amour et de nos soins. Pour nous protéger, nous avions un seau pour nous laver les mains en face de notre résidence parce que c’est le premier protocole pour la prévention d’Ébola.
D’un autre côté, nous nous engageons pour le bien-être commun de notre peuple. Nous avons donné notre vie au Christ afin que d'autres puissent vivre et c’est ce que nous avons partagé avec les populations locales. Nous avons souffert avec eux et pour eux. Pendant ce temps, nous sommes sortis pour offrir des ateliers et des programmes de sensibilisation sur la prévention du virus auprès des différentes communautés à Monrovia. Les gens mouraient de faim et les Frères Maristes ne pouvaient pas supporter de regarder le peuple en train de dépérir. Nous avons contribué à fournir de la nourriture et d'autres matériaux de protection contre l’Ébola qui étaient nécessaires.
Quelle est la situation au Libéria actuellement en regard à la propagation du virus et comment cela change-t-il vos activités quotidiennes?
La présence du virus d’Ébola a dramatiquement diminué et tous en sont heureux. À cause du virus, les gens avaient abandonné leur travail dans les bureaux et dans les zones de marché. Les gens d'affaires ne pouvaient pas voyager pour leurs produits et tout cela engendrait quotidiennement des souffrances au Libéria. Maintenant que le virus d’Ébola est réduit, nos activités quotidiennes ont changé dans tous les sens. Nous avons repris l'école et tous nos enfants sont de retour dans les salles de classe et sont prêts à apprendre. Les produits alimentaires sont en train de revenir sur le marché et très vite, les prix des biens baisseront. Les gens vont revenir à leurs différents lieux de travail et ils recevront bientôt leurs salaires quotidiens dont le gouvernement empêchait la distribution. La vie du peuple libérien est progressivement en train de revenir à la normalité.
Que faites-vous maintenant concernant ce problème?
Le problème existe toujours malgré l’affaiblissement du virus au Libéria. Nous prenons des mesures de prévention sérieuses autant dans nos communautés que dans les écoles. Comme je le disais, notre école compte un personnel de 41 membres et 835 élèves. Nous prenons la température de chaque individu à chaque jour avant qu’ils n’entre sur le campus. Prendre soin de tous ces gens dans un seul bâtiment est un défi pour nous tous. Nous utilisons du chlore, des thermomètres, du savon, du détergent, des sensibilisateurs, des tambours d'eau, des seaux, des gants et beaucoup d'autre matériel. La plupart de ces matériaux sont achetés par les écoles presqu’à chaque semaine et nous n’avons pas de contributions provinciales ou internationales pour nous aider. Même s’il n'y a pas d'argent pour poursuivre cette mesure préventive pour l'ensemble, nous ne pouvons pas attendre et observer nos enfants restent à la maison sans éducation. Le gouvernement du Liberia a exhorté toutes les écoles à reprendre leurs activités et à gérer leur propre situation en autant que toutes les mesures de prévention concernant l’Ébola sont prises.
Recevez-vous de l’aide du monde mariste?
Le Libéria n’a pas mené cette bataille seul. Comme je l'ai dit plus haut, nous avons fourni de la nourriture, des matériaux pour combattre l’Ébola, nous avons tenu des programmes de sensibilisation et fait des ateliers pour nos populations locales. Pour que ces activités aient lieu, nous avons obtenu la contribution financière du monde mariste. Pour être plus précis, nous sommes reconnaissants à FMSI et à SED qui se sont engagés à sauver des vies au Libéria. Depuis septembre 2014, FMSI, SED et notre Maison de District à Accra nous ont procuré une aide financière pour aider les populations locales. Même pendant que je vous écris, SED nous soutient avec un programme de soutien psycho-social et une distribution alimentaire qui prendra fin en mai 2015. Que Dieu continue à bénir Angela et Sara de la Maison générale (FMSI), et Ana et Fernando d'Espagne (SED), qui ont été notre lien entre le Libéria et la communauté internationale.
Comme nous apprécions le geste aimable des Frères Maristes partout dans le monde, je ne voudrais pas laisser nos partenaires internationaux sur la scène. D’Autres congrégations religieuses et des ONG ont énormément contribué à la lutte. Nous restons reconnaissants à PorAfrica d'Espagne, aux Soeurs adoratrices du Sang de Jésus aux États-Unis et aux Sœurs Missionnaire Franciscaines à Monrovia.
Combien de personnes avez-vous aidé durant la crise d’Ébola?
Les Frères Maristes ont secouru plus de deux milles Libériens pendant la crise d’Ébola par nos projets comme la distribution de nourriture, les ateliers, le programme de sensibilisation et la distribution du matériel pour lutter contre le virus. Certains d’entre eux sont des bénéficiaires directs et d’autres en sont des bénéficiaires indirects. Nous avons visité tant de maisons dans les communautés environnantes pour parler aux familles des victimes d’Ébola. Des enfants, rendus orphelins à cause d’Ébola sont envoyés à l’École soutenus par le Fonds de Charité des Frères Maristes et beaucoup de nos travaux ont eu un impact sur la vie des gens qui nous entourent.
Quel message souhaitez-vous diffuser à la communauté mariste concernant cette question?
Nous sommes, en effet, reconnaissants à toutes nos communautés maristes à travers le monde. Certaines ont fourni un soutien spirituel et d'autres un soutien financier pour maintenir la mission mariste au Libéria. Nous n’aurions pas pu survivre au virus sans votre immense contribution. Bien que la propagation du virus continue à faiblir, notre vie est toujours en danger, car le Libéria n'a pas été déclaré zone libre du virus Ébola.
Comme nous continuons à mener à bien notre mission sur cette terre de larmes et de deuil pour nos frères et sœurs malades, nous avons urgemment besoin de votre aide financière pour arriver jusqu’au bout de la route. Le virus a apporté tant d'échecs au Libéria et seuls les bailleurs de fonds internationaux peuvent nous aider. Il y a tellement de besoins créés au Libéria que nous devons affronter.
Les Frères Maristes et tout le peuple du Libéria ont besoin de votre aide financière de quelque manière. Même si vous pensez que ce que vous donnez est peu, cela sauvera la vie d’un Libérien (Collaboration FMSI).
Un grand merci à chacun d'entre vous et que Dieu bénisse les Maristes.
