Les projets de Societé de Marie à Charlieu en 1824 et 1829

Le curé de Perreux et M. Courveille
F. André Lanfrey – 20/09/2018

Les Annales des maisons de la province de N.D. de L’Hermitage, contiennent une notice sur l’école de Perreux, tout près de la ville de Roanne, au nord du département de la Loire1. Le F. Avit y relate la fondation de l’école, en 1837, sur les instances du curé, François-Fleury Moine, de Mademoiselle du Bretail, bienfaitrice, et de la commune. Il y donne copie d’une lettre du curé adressée au P. Champagnat, le 26 avril 1837, qui rappelle des liens anciens avec les frères Colin et M. Courveille. Celle-ci a d’ailleurs été publiée en français-portugais (n° 118) dans S. Marcelino Champagnat. Cartas recebidas, Editoria Universitaria Champagnat, Brésil, 2002, par les F. Ivo Strobino et Virgilio Josué Balestro.

Une carrière ecclésiastique en des temps troublés

Grâce à divers documents maristes2, nous connaissons assez bien le curé Moine (1761-1838). Né à Montagny dans le canton de Perreux, ordonné avant la Révolution, il s’exile en Italie le 26 août 17923 et rentre en France en 17974 à la faveur de l’accalmie précédant le coup d’Etat de Fructidor (4 septembre 1797). Durant cette seconde terreur5 il pratique un apostolat clandestin dans la région de Perreux, comme missionnaire du vicaire général Linsolas. Le Tableau du vicaire général Courbon6, en 1802, fait son éloge : « Ex-curé de Boisset, natif de Montagny, environ 46 (42 ans en fait d’après la date de naissance), mœurs bonnes, lumières ordinaires, beaucoup de zèle et de piété, de soumission, d’humilité, beaucoup de facilité pour instruire, très bon caractère, très bonne santé ». Il restera curé de Perreux « estimé et aimé de tout le monde »  (Annales de Perreux) de 1802 jusqu’à sa mort en 1838.
La Vie de Madame de Bavoz7, fondatrice du monastère bénédictin de Pradines, voisin de Perreux, raconte que, séjournant à Pradines en août-septembre 1813, le cardinal Fesch le prie de l’entendre en confession :
« L’autre (M. Moine) absolu en politique et rigide en morale, eût volontiers décliné l’honneur; mais se récuser n’étant pas très correct, il tint d’abord à mettre sa propre conscience à couvert en s’assurant des dispositions de l’Archevêque à l’égard de l’Empereur et il lui conseilla au préalable de « renoncer à sa famille ». et […] de s’expliquer « sur la nature de son attachement à l’Empereur » : « Soyez sans inquiétude, lui affirma le Cardinal ; j’aime Bonaparte comme mon neveu, mais je désapprouve en lui le persécuteur de l’Eglise ». Le curé se montra, paraît-il, satisfait de la déclaration. L’incident peut être retenu à titre de signe d’une discrète défiance.»
C’est à la fin de sa vie qu’il écrit au P. Champagnat puisqu’il meurt le 17 mars 1838, avant la fondation de l’école. Sa paroisse possède déjà une école de filles tenue par les Sœurs Saint Charles. Pour les garçons un séminariste envoyé par M. Cholleton8, a enseigné le latin aux enfants de chœur, « ce qui a facilité à un bon nombre de jeunes gens le moyen de se consacrer à l’état ecclésiastique »9. Quant aux habitants (près de 3000) ils demanderaient tous des Frères «  avec instance ». « Et d’après l’avis de nos Supérieurs, c’est vos bons frères qu’on réclame ». En fait deux facteurs principaux motivent cette fondation : la loi Guizot (1833) qui impose une école communale de garçons ; et la contribution financière de Mlle de Bretail. Et puis, les Frères Maristes sont recommandés par l’archevêché car considérés comme la congrégation diocésaine de frères.

Souvenirs sur ses relations avec les frères Colin et M. Courveille

M. Moine ne connaît pas M. Champagnat10. En revanche, il évoque ses relations anciennes avec des personnages-clés de la S.M.
« Je connais particulièrement les Mrs Colin, et […] je vous prie […] de me rappeler à leur souvenir en leur offrant mes humbles respects, et de m’indiquer leur adresse afin que je puisse leur écrire. J’avais été sollicité par M. Courveille de me réunir à lui quand il parlait de son établissement [de St Antoine11], il voulait même que je partisse pour Rome, parce que je connaissais l’endroit et la langue. Si j’avais su alors que les Mrs Colin eussent formé un pareil établissement12, je regretterais fort de ne pas y être entré13. Mais je serai dédommagé par vos bons FF. Maristes, lorsque nous les aurons. Je m’adresse à Marie, notre tendre Mère pour qu’elle nous fasse avoir deux de ses enfants chéris à la Toussaint14. »
Le curé Moine a donc connu Pierre Colin quand celui-ci était curé à Coutouvre, paroisse limitrophe de Perreux, de 1810 à 1814. Et son frère cadet Jean-Claude, alors séminariste, a dû faire des séjours auprès de son aîné 15. Ils ne lui ont pas parlé de la Société de Marie puisqu’il a appris tardivement leur rôle majeur dans sa fondation. Le contact a dû être rompu par le déplacement de Pierre Colin à Salles en Beaujolais en 1814-1816, puis à Cerdon à partir de 1816. En revanche, il évoque ses relations avec M. Courveille en 1824, (et non en 1826-29), lorsque celui-ci projette un établissement mariste à Charlieu 16, ville à moins de 20 km au nord de Perreux. Ce qu’il connaît de la S.M. avant 1836 vient donc de M. Courveille, dont il semble ignorer la rupture avec les Maristes. Et il pense que L’Hermitage est une annexe de l’œuvre des frères Colin.

Fondation de l’école des Frères de Charlieu

La lettre du curé Moine nous invite donc à réexaminer l’histoire de cette fondation qui nous est connue en détail par un compte-rendu du maire de Charlieu (OM1/120)17 le 26 novembre 1824.
Dès le 27 octobre 1824 le conseil de Mgr. de Pins a examiné une lettre de celui-ci demandant « une maison de frères des écoles, du noviciat de M. Champagnat » (OM1/113) et décidé de lui écrire « pour connaître ses propositions à ce sujet ». En fait, lorsque la lettre est présentée en conseil, M. Cholleton, vicaire général, a déjà pris des dispositions avec La Valla, puisque dès le 28 octobre il écrit au maire que trois frères pourront partir dès que la mairie et M. Crétin18 (aumônier de l’hospice, qui a recommandé la fondation), se seront mis d’accord pour organiser l’école. Mais avant que sa lettre ne parvienne à destination, « les premiers jours de novembre les trois frères19 arrivèrent avec M. Courveille, fondateur de cette congrégation ». Comme rien n’est prêt, la fondation va être improvisée et le maire avertira M. Cholleton de la solution trouvée.
M. Courveille a d’abord menacé de repartir avec ses frères, puis présenté le tout nouveau prospectus de la congrégation pour servir de base de négociation. Le curé20 et les vicaires de Charlieu ainsi que la majorité du conseil municipal s’étant déclarés favorables au projet, l’école est ouverte rapidement, sous la direction du F. Louis Audras, dans une partie des locaux de l’ancienne abbaye bénédictine. Le 28 novembre 1824 elle a déjà une centaine d’élèves.
Le caractère improvisé de la fondation de Charlieu donne l’impression que M. Cholleton et M. Courveille se sont entendus pour brusquer les choses. Et l’archevêché ne semble pas avoir informé le curé, M. Terrel21. Pour les Frères de Lavalla c’est une fondation à plus d’une centaine de km de leur centre ; en une ville (3424 h. en 1832) à l’esprit assez différent de celui des bourgs et petites villes (Bourg-Argental, St Symphorien-le-Château) où l’institut s’est déjà installé.

Un contexte diocésain assez trouble
Les circonstances expliquent en partie cette précipitation. Le 18 février 1824, Mgr. Gaston de Pins a pris possession du diocèse comme administrateur apostolique mais de nombreux ecclésiastiques acceptent mal cette nomination très politique. Et M. Bochard, fidèle au cardinal Fesch, s’est retiré dans sa propriété de Ménestruel (Ain)22 . Le P. Champagnat, rallié à Mgr. de Pins, se consacre, de mai à octobre, à la construction de la maison de L’Hermitage. M. Courveille, invité le 12 mai à venir l’aider, s’installe à La Valla au cours de l’été23 et semble avoir des relations privilégiées avec M. Cholleton. Aussi, le prospectus du 19 juillet, signé du vicaire général, le reconnaît pratiquement comme supérieur. Mais le 28 juillet le conseil diocésain reconnaît M. Champagnat comme  « fondateur principal » des Frères de La Valla (OM1/110). Il y a donc des divergences au sein du Conseil qui ne tient pas à nommer officiellement un supérieur et demande seulement de répondre aux besoins éducatifs urgents.
Or, pour l’administrateur apostolique et son conseil il y a urgence à Charlieu. Au printemps 1822 (OM1/ 75) l’inspecteur Guillard y a trouvé M. Grizard,  instituteur communal formant des novices « à la manière de La Valla ». Au printemps 1823 l’inspecteur Poupar (OM1/86) constate que des frères de Grizard, affilié à M. Bochard, sont installés aussi à Feurs et Panissières24. Moins d’un an avant l’arrivée de Mgr. de Pins, la congrégation des Frères de la Croix de Jésus a donc pris consistance dans le nord de la Loire.
Le retrait de Bochard  a provoqué le départ de Grizard en juin ou juillet 1824 (OM1/120, § 5 et 16). L’archevêché doit donc pourvoir au remplacement d’un maître d’école en une ville où s’est manifestée avec un réel succès l’influence de Bochard. Le choix de M. Courveille pour assumer la succession de Grizard n’est pas sans logique : en 1822 l’inspecteur Guillard, visitant l’école des Frères de Feurs déclare que M. Courveille « est considéré ici comme le seul Supérieur général des soi-disant Frères de Lavalla » (OM1/75). La présence à ses côtés du F. Louis, jusque-là maître des novices à La Valla, suggère que l’on envisage de continuer le noviciat de Grizard, même si l’archevêché ne prévoit qu’une simple école.

Projet de Société de Marie à Charlieu
M. Courveille ne s’est pas attardé à Charlieu25. Mais, par l’entremise de M. Crétin, aumônier de l’hospice de Charlieu, il propose au conseil municipal « de prendre des arrangements avec Mgr. l’Archevêque administrateur de ce diocèse  […] pour y établir, outre l’école primaire, un noviciat pour les Petits Frères de Marie, et une réunion de pères missionnaires destinés à aider […] les  divers curés ou desservants qui les désireraient ».
Le projet a déjà fait un certain bruit puisque le maire signale « qu’un curé d’un canton voisin – qui pourrait être M. Moine lui-même- a déjà offert cent pieds de sapins « pour les constructions et réparations nécessaires ». Le conseil municipal se montre bien disposé mais le conseil diocésain mettra fin au projet le 25 août 1825, priant M. Courveille de « se borner pour le moment à l’œuvre de ses Frères de Marie, toute autre vue étant intempestive 26».

Courveille et les tentatives de contact avec Rome
En évoquant l’intention de Courveille de l’envoyer à Rome, M. Moine révèle un aspect jusque-là inconnu du projet. Ce projet de Charlieu n’est pas aussi étrange qu’il y paraît si on le relie à la politique menée par les Frères Colin et Courveille en vue d’une reconnaissance romaine de la Société.
Dès novembre 1819, les aspirants maristes ont envoyé au cardinal Pacca, à Rome, une lettre qui restera sans réponse. Une seconde lettre à Pie VII, le 23 janvier 1822, signée par M. Courveille et les deux Colin, obtient en réponse une lettre latine datée du 9 mars, adressée à M. Courveille à Cerdon, invitant à contacter le nonce à Paris (OM1/69, 74). Dans les mains de M. Courveille un certain temps, la lettre est récupérée par les frères Colin « en raison de l’usage imprudent qu’il en faisait »27. Il aurait pu montrer l’original ou une copie à M. Moine pour l’encourager à se rendre à Rome.
La bulle Paternae caritatis du 6 octobre 1822, qui recrée le diocèse de Belley, vient compliquer la situation car les aspirants maristes sont menacés à court terme d’être divisés en deux diocèses. En novembre 1822, c’est Jean-Claude Colin qui se rend à la nonciature pour présenter les règles de la Société de Marie, marginalisant le rôle de Courveille dans les négociations avec Rome et même avec le diocèse de Lyon, car en 1823, après un second voyage de J.C. Colin à Paris, le nonce remet le dossier à Mgr. Devie, nouvel évêque de Belley. Dans le diocèse de Lyon le projet de Société de Marie n’est pas inconnu et Mgr. de Pins le favorise dans une certaine mesure en invitant M. Courveille en 1824, puis M. Terraillon en 1825, à se rendre à L’Hermitage, M. Champagnat28 étant reconnu par les autorités diocésaines comme l’initiateur de l’œuvre des Frères mais pas plus. Le diocèse crée donc les conditions nécessaires à l’encadrement des frères et au démarrage d’une société des prêtres. Il ne peut ni ne veut aller au-delà.
Jusqu’à la fin de 1824 les Maristes ont gardé l’espoir d’obtenir la réunion de tous dans un des deux diocèses, de préférence Lyon. Mais à la fin du mois de novembre une entrevue entre J.C. Colin et Mgr. de Pins, administrateur de Lyon, se solde par un échec29. L’administrateur apostolique ne veut pas lâcher les Maristes de son diocèse, comme Mgr. Devie veut garder les siens. C’est le 29 novembre 1824, (OM1/122), donc juste après son retour de Charlieu, que M. Courveille apprend de J.C. Colin l’échec de la tentative de réunion des Maristes en un seul diocèse.
Son projet à Charlieu, au début du même mois, s’expliquerait dans un tel contexte30. Et, entre novembre 1824 et fin août 1825  M. Courveille tentera d’aboutir à une décision en faveur d’une S.M. Lyonnaise31.

Les conséquences sur L’Hermitage:
Cette affaire complique singulièrement la situation de L’Hermitage. Dans le brouillon d’une lettre à M. Terrel32 en 1829, M. Champagnat affirmera :  « J’étais on ne peut davantage dans une fausse position à Charlieu » (Lettre 13, brouillon B). Et le mémoire Bourdin33 y fait allusion, en confondant St Symphorien  et Charlieu34 : « M. Courveille brouille les affaires de St Symphorien  ; il voulait renvoyer les frères,35 le P. Champagnat va avec un frère 36 à St Symphorien ». Et le chapitre 13 de la Vie évoque un « second voyage »37 de Champagnat à l’automne 1825, peu après son élection comme supérieur des Frères, qui semble avoir eu pour but de s’informer par lui-même de la situation de l’école et de mettre un terme au séduisant projet de centre missionnaire38, probablement au grand déplaisir de M. Courveille.

Divergences sur la Société de Marie
La lettre de M. Moine contribue donc à nous rappeler qu’aux origines de la Société de Marie il y a rivalité entre trois stratégies principales : des frères Colin (règle, mission, appel à Rome), de Champagnat (priorité de la branche des Frères soutenue par le diocèse 39) et de Courveille (Frères, sœurs, mission, appel à Rome). D’abord associé aux Frères Colin, Courveille perd rapidement son rôle de leader et la création du diocèse de Belley contribue encore à l’isoler.
Cependant, de mai 1824 à septembre ou octobre 1825, au moins une partie du conseil, et en particulier M. Cholleton, semble avoir misé sur Courveille comme supérieur des Frères plutôt que sur Champagnat. D’où son intervention à Charlieu, puis la tentative de se faire élire supérieur qui lui aurait donné la légitimité nécessaire pour faire reconnaître L’Hermitage comme foyer lyonnais de la S.M. Nous allons voir que cette stratégie, qui échoue en 1825, sera reprise avec succès sans M. Courveille en 1827-3040. Le curé de Perreux n’a connu qu’une toute partie de ces événements compliqués 41. Sa relation avec M. Courveille a dû être brève et superficielle, même s’il reconnaît avoir soutenu son projet42.

Les Maristes et Charlieu en 1829 
Dès le mois de mai 1827, M. Séon s’est joint au P. Champagnat43. Peu de temps après, il lui reprochera (OM2/625) de trop s’occuper des Frères et de délaisser la branche des prêtres maristes dans le diocèse de Lyon. Sous son impulsion commence le recrutement d’aspirants maristes prêtres : Bourdin, Pompallier, Chanut, Forest… Entre 1828 et 1830 L’Hermitage sera reconnu par l’archevêché comme maison missionnaire. Mais Mgr. de Pins n’entend pas aller plus loin44 : la Société de Marie doit rester une société missionnaire diocésaine.
L’idée de constituer un centre mariste missionnaire revient en 1829 comme le suggère la notice sur Charlieu  (OM4 p. 387) :  
« Le 8 juillet 1829 l’économe du grand séminaire loue pour neuf ans au curé de la ville, M.Terrel, et à M. Champagnat, les bâtiments [appartenant au grand séminaire] où l’école des Frères se transporte à la Toussaint. A cette même époque Etienne Séon est envoyé à Charlieu comme vicaire en lieu et place de M. Pompallier mais aussi comme aumônier des Frères, et il est possible qu’à l’époque des plans d’établissement des Pères à Charlieu aient été caressés à nouveau. Le P. Colin semblera du moins le dire à la fin de sa vie, attribuant l’échec du projet à la mort de M. Terrel (24 juin 1830) et à la révolution de juillet survenue quelques semaines plus tard45. »

Constituer un pôle mariste à Charlieu
C’est le déplacement de l’école des Frères de Charlieu qui déclenche ce projet. Le F. Avit (Annales de Charlieu) avoue ne pas savoir pourquoi M. Terrel s’est entendu avec M. Hugand, le propriétaire de l’abbaye où loge l’école, pour son transfert dans le bâtiment appartenant au séminaire St Irénée, en prenant à sa charge l’aménagement et le loyer46. Le F. Avit (Annales de Charlieu) donne les clauses du bail de neuf ans passé le 8 juillet 1829 entre M. Plasse, économe du grand séminaire, le P. Champagnat et M. le curé Terrel47. Quant à l’école proprement dite :
« Le pieux fondateur les accorda (les clauses de fondation) aux conditions minimes de ce temps-là c.-à-d, une prime de 400 F, un traitement de 425 F et un mobilier de 500 F, en nature ou en argent pour chaque Frère. MM. Terrel et Guynault (Guinot, le maire) firent les premiers frais. La ville alloua 500 F pour le traitement annuel ; les rétributions scolaires devaient fournir le reste, mais il fallait les obtenir à la pointe de l’épée. »
Je projet semble être de constituer un pôle mariste au nord du diocèse. D’ailleurs (Lettre n° 13) M. Champagnat envisage la venue de M. Séon à Charlieu avec le titre de vicaire. Et, dans son récit des origines maristes (OM2/625) celui-ci rapporte que, M. Pompallier étant prévu comme vicaire à Tarare, où sa vocation mariste risquait de sombrer, il s’offre à le remplacer, sans expliquer pourquoi ce remplacement s’effectue à Charlieu.

La résistance de M. Terrel
Le 22 octobre M. Séon n’est pas encore fixé à Charlieu puisque « vu les difficultés signalées par M. Champagnat » (Doc. 202) dues à l’inertie de M. Terrel qui ne fait pas les aménagements nécessaires, le Conseil le prie d’examiner l’état des lieux : « Les Petits Frères de Marie ne seront établis qu’après son rapport et ses dispositions s’il y a lieu. M. le curé en sera prévenu ».
Mais le résultat est décevant car le conseil diocésain du 28 octobre 1829 fait appel à M. Mioland, « supérieur des missions » (Chartreux) et membre du conseil, qui veut bien « engager M. Terrel, curé de Charlieu, à prendre les engagements nécessaires pour que les Petits Frères de Marie soient agencés décemment et sûrement » (Doc. 203).
Finalement M. Séon occupe le poste de second vicaire à partir du 10 novembre 1829 (Doc. 625, note 1 p. 450). Mais l’archevêché, le 20 novembre, (Doc. 206) lui donne simplement le titre d’« aumônier des Petits Frères de Charlieu ». Ce qui paraissait au départ un simple transfert de local est devenu une véritable refondation justifiant des contrats différents. : l’un pour une œuvre missionnaire destinée au nord-ouest du diocèse, dont M. Séon serait l’avant-garde, et l’autre pour une école de frères. Les deux étant sous la responsabilité de M. Champagnat.

De Charlieu à Valbenoîte
Cette fois, l’entente entre la Société de Marie, représentée par Champagnat, et le diocèse se réalise. Mais la Révolution de juillet 1830 transforme le projet car les Maristes profitent de l’affaiblissement épiscopal pour réaliser l’union des Sociétés de Marie de Lyon et Belley entre le 10 septembre et le 22 octobre 1830 (Doc. 220, 221), J.C. Colin en devenant « le centre d’unité ».
La création d’un nouveau pôle mariste n’est pas abandonnée : M. Séon, officiellement retiré de Charlieu le 21 décembre 1830, ne revient pas à L’Hermitage mais il est nommé vicaire de M. Rouchon à la paroisse de Valbenoîte le 30 décembre 1830 Un peu plus tard il deviendra supérieur des prêtres maristes regroupés en ce lieu où une école de Frères fonctionne depuis 1827. Mais les Pères de Valbenoîte reconnaissent l’autorité de Colin et non celle de Champagnat. Le curé Moine a manifestement ignoré cette affaire de Charlieu en 1829-1830.

Charlieu et Courveille en 1829 ?
Le projet de M. Courveille à Charlieu en 1824 se serait-il finalement réalisé sans lui, d’abord à Charlieu puis à Valbenoîte ? Je ne suis pas tout à fait certain de son absence car je constate des coïncidences de dates troublantes. Dès mars-avril 1829, M. Courveille, dont l’œuvre de Saint Antoine périclite, fait un long périple en France, passant par Nîmes, Toulouse, Limoges et Clermont-Ferrand48. Le 8 juillet 1829, (OM1/195) le jour même du contrat sur la location des bâtiments du séminaire de Charlieu, il est dans le diocèse de Lyon puisque le conseil de Mgr. de Pins envisage de lui donner un exeat, qu’il ne demandera d’ailleurs pas. Encore le 5 novembre 1829 (D. 205), le conseil refuse au curé de Chénereilles49 d’employer temporairement M. Courveille comme auxiliaire pendant le jubilé. En décembre 1829 il se trouve à Bourges (OM1/ 407). Mais, bien qu’admis dans le diocèse, il repart. Manifestement, quelqu’un lui a proposé une place plus intéressante. Et les sources maristes disent : « M. Courveille lui-même osa venir à Belley vers 1829 ou 1830, quand le P. Colin était supérieur du petit séminaire. Il fut éconduit pour les raisons que l’on connaît50 ».
Manifestement, M. Courveille a passé le plus clair de son année 1829 à la recherche d’un lieu où s’établir et à renouer avec ses anciennes relations. Et pourquoi pas Charlieu ? Après tout, c’était lui qui avait passé contrat pour l’école des bâtiments de l’abbaye en 1824. Et l’on comprend que le diocèse comme les Maristes, ne tenant pas à le voir s’installer, aient précipitamment pris les dispositions exposées ci-dessus.

M. Séon médiateur entre Champagnat et Courveille
Cette hypothèse n’est pas sans fondement. Tout d’abord, dans le récit sur les origines de la Société (OM2/625) inspiré de M. Séon, le P. Mayet note (§ 18) une affaire étrange :
« La maison des frères maristes à l’Hermitage était sur la tête de M. Courveil. Il s’agissait de faire passer la propriété à M. Champagnat et de gagner M. Courveil. M.Séon se chargea de cette délicate affaire, il alla visiter M. Courveil, lui témoigna beaucoup d’estime et d’affection et le fit consentir à se rendre à un jour donné chez un notaire avec M. Champagnat. Là se passa le contrat, et ce fut le dernier rapport que la Société51 eut avec M. Courveil52 ».
Il est vrai que, par une déclaration, du 21 mai 1830, M. Courveille fixé à Apinac approuve53 les actes faits en son nom par Champagnat (doc. 217) et cette déclaration clôt une affaire embarrassante concernant La Valla54. Par ailleurs, il ne peut s’agir de L’Hermitage : car c’est en 1826 que le P. Champagnat a racheté à M. Courveille sa part dans la propriété de L’Hermitage (OM1/166) et, à cette époque, M. Séon était encore au séminaire. Cette médiation paraît concerner Charlieu confondu avec L’Hermitage55. D’ailleurs, Champagnat ayant passé en 1829 de nouveaux contrats pour Charlieu, avait besoin du consentement de Courveille, fondateur de l’école en 1824 en tant que supérieur des Frères, pour éteindre les accords précédents56. En tout cas, ces tractations Courveille-Séon-Champagnat sont à situer entre la fin de 1829 au plus tôt et fin 1832 au plus tard, M. Courveille quittant définitivement le diocèse de Lyon au début de 183357.

Conclusion
M. Courveille a fondé à Charlieu à la fin de 1824 une école de Frères de La Valla en se présentant aux autorités civiles et ecclésiastiques comme leur fondateur. L’école des Frères a été installée de manière improvisée dans une partie des bâtiments de l’ancienne abbaye bénédictine. Un bail a été signé entre le curé, le propriétaire M. Hugant, et M. Courveille qui envisage en outre de créer, moyennant l’accord de l’archevêché, noviciat de frères, et maison missionnaire. D’après le curé Moine il aurait même envisagé d’obtenir une approbation romaine. Devenu supérieur des Frères à l’automne 1825, le P. Champagnat doit assumer une œuvre qu’il n’a pas fondée tandis que l’archevêché interdit à M. Courveille de poursuivre son objectif de maison missionnaire.
Le problème rebondit en 1829 : brusquement, le diocèse intervient pour loger l’école des Frères dans les bâtiments appartenant au grand séminaire et M. Séon est envoyé à Charlieu à la fois comme agent du diocèse et avant-garde d’un projet de maison missionnaire mariste. M. Champagnat passe avec le curé un nouveau contrat pour l’école, qui annule les accords précédents avec M. Courveille. Il n’y a donc pas reconduction de l’œuvre précédente mais refondation. Et, pour prévenir toute tentative de M. Courveille, M. Séon lui aurait demandé de renoncer au bail passé en 1824. La Révolution de 1830 et la constitution d’une Société de Marie interdiocésaine vont faire déplacer le projet des prêtres de Charlieu à Valbenoîte. L’école des Frères de Charlieu ayant perdu sa subvention communale en 1830, va connaître des années difficiles.
Durant les années 1824-1829, M. Courveille a poursuivi le projet d’une Société de Marie selon le modèle formulé à Charlieu et M. Séon a pensé comme lui. D’où l’envoi de celui-ci à Charlieu, et une certaine connivence entre les deux hommes permettant le règlement d’un contentieux à propos de Charlieu.
M. Terrel, curé depuis 1803, est, de tous les acteurs de ces affaires, le personnage le plus énigmatique. A-t-il été un partisan du cardinal Fesch, acceptant mal l’administrateur apostolique58 ? Que Grizard ait constitué dans sa paroisse un noviciat d’instituteurs dévoués à M. Bochard ; que le diocèse ne s’adresse pas à lui pour établir une école de Frères de La Valla en 1824 ; qu’en 1829 il déplace l’école des Frères et soit très réticent à admettre leur établissement dans les locaux du séminaire : tout cela suggère qu’il est en délicatesse avec l’archevêché. Aurait-il même tenté de favoriser une reprise du projet de M. Courveille en 1829 ? En tout cas, des concordances de dates, l’intervention de l’archevêché et l’installation de M. Séon à Charlieu tendraient à favoriser une telle interprétation.
La lettre du curé Moine et les divers documents consultés nous ont du moins rappelé que Charlieu n’a pas été seulement une des premières écoles de l’institut mais le lieu de deux projets successifs de fondation d’une Société de Marie lyonnaise, concurrents de L’Hermitage, mais aussi de Belley. L’union des Pères de Belley et Lyon et l’installation des Pères Maristes à Valbenoîte closent le temps des projets de Sociétés de Marie diocésaines.
F. André Lanfrey

1 La commune rurale de Perreux, chef-lieu de canton, compte 2 436 âmes. Le bourg est situé sur un coteau, à l’est et à 5 km de Roanne, 18 de Charlieu, 85 de l’Hermitage par St Étienne (Annales de Perreux).

2 Lettres T. II Répertoire, Rome 1987, p. 404  et notice sur Perreux dans les Annales.

3 Comme l’indique le registre administratif du district de Roanne: « F. Fleury Moine, ex-vicaire de Boisset (3-8 septembre 1792), municipalité de Renaison – lieu où il se retire : Savoie ».

4 M. Moine est probablement dans la mission de Roanne qui comprend 31 prêtres (Charles Ledré, Le culte caché sous la Révolution, Bonne Presse, 1949, p. 96). Dans sa lettre il précise d’ailleurs qu’il est à Perreux depuis 1797.

5 La première terreur, se déroule en 1793-1794. M. Moine est alors hors de France.

6 Archives diocésaines de Lyon.

7 D. Buenner, o.s.b. Madame de Bavoz, abbesse de Pradines de l’Ordre de Saint-Benoît (1768-1838), Emmanuel Vitte, 1961, p. 380-381.

8 Claude Cholleton, oncle de Jean Cholleton. Durant la révolution il était chef de la mission de Gumières dans la Loire. Devenu vicaire général, il meurt le 25 novembre 1807.

9 Ce type d’institution, appelé de divers noms comme« manécanterie », « pédagogie », « petit collège », dégrossit les enfants avant le séminaire par un enseignement élémentaire comprenant aussi le latin.  

10 Sa lettre ne fait aucune allusion à des relations antérieures.

11 La consultation de Cartas recebidas et une vérification effectuée par le F. Colin Chalmers, archiviste à Rome, ont montré que l’allusion à l’abbaye St Antoine était un rajout abusif du F. Avit qui ne connaissait que cet établissement créé en 1826-1829.

12 Par « établissement » il faut comprendre « ‘Société de Marie ».

13 Phrase peu claire. Le curé Moine veut dire que s’il avait connu le projet des frères Colin c’est à eux qu’il se serait adressé. Il a donc cru que Courveille était le seul fondateur et supérieur de la S.M. Encore en 1837, il ignore le rôle de Champagnat.

14 Ce vocabulaire suggère que M. Moine connaît quelque chose de la tradition mariste.

15 Cela n’a rien d’étonnant, mais n’est signalé, à ma connaissance, par aucun document mariste.

16 OM1/75 § 13, Rapport de l’inspecteur Guillard en 1822. M. Courveille se vantait d’être le supérieur général d’une œuvre ayant des implantations à La Valla, Cerdon, en Dauphiné « et autres lieux ». 

17 Les relations entre M. Courveille et M. Moine ont pu commencer au cours des années1819-1824, lorsque M. Courveille, était desservant à Epercieux, près de Feurs, à une vingtaine de km au sud de Perreux.

18 Dans les Annales de Charlieu le F. Avit parle plusieurs fois de ce monsieur comme soutien de l’œuvre des frères.

19 Le F. Avit précise que le premier directeur fut le F. Louis en 1824-25. De 1828 à 1831 il eut pour successeurs le F. Augustin puis le F. Cyprien. Tous deux font partie des Frères venus de la Haute-Loire en 1822-23 . Le premier, Matthieu Cossange, natif de Bas-en-Basset, entré à La Valla le 5 août 1822, semble directeur à Charlieu de 1825 à 1829. F. Cyprien, Jacques Furet, est le frère du F. Jean-Baptiste,  (OFM2/143.1). Il est sans doute sorti de la congrégation en 1831 .S’agit-il des Frères venus avec M. Courveille ? Cela paraît probable pour le premier.

20 La correspondance de Champagnat en 1829 (Lettres n° 13) indiquera que le curé a conclu un bail avec M. Hugand, propriétaire de l’ancienne abbaye bénédictine, pour y installer l’école.

21  Répertoire des lettres de Champagnat, p. 482. Claude-Philibert Terrel (1762-1830) a été sulpicien avant la révolution. Il est curé de Charlieu depuis 1803.  

22 Où il fondera les Frères et les Pères de la Croix de Jésus.

23 Le Mémoire Bourdin signale qu’il est arrivé en retard.

24 A 14 km au nord-ouest de Feurs.

25 Le 26 novembre le maire le déclare parti depuis un certain temps (OM1/120 § 14.

26 OM1/141.

27 OM4 p. 254-255, notice biographique de M. Courveille. OM1/74.

28 OM1 p. 8-9 : Chronologie des origines maristes.

29 OM1/121-122 Lettres de J.C. Colin rendant compte de son entrevue à Mgr. Devie et à M. Courveille. 

30 Il ne considère pas L’Hermitage, dont la construction s’achève, comme pleinement conforme l’esprit de la Société de Marie. M. Terraillon, qui arrivera en 1825 à L’Hermitage, pensera la même chose que lui.

31 Comme dit le mémoire Bourdin (OM1/754 § 33) c’est le moment où  « M. Courveille brouille les affaires »

32 Lettres de Champagnat, Vol. 1, lettre 13. En fait deux brouillons de lettres sans date.

33 OM2/754 §33. Vers 1830 ce Père Mariste rédige le plan d’un historique sur les origines des Frères Maristes. 

34 La confusion des lieux vient sans doute de la situation très excentrée de ces deux écoles. St Symphorien pouvait en outre être une étape sur la route de Charlieu.

35 En effet, le maire signale qu’il envisage de repartir avec les Frères.

36 La Vie parle d’un ouvrier (Philippe Arnaud) qui l’accompagne. Voir Annales de l’institut.

37 Il est très improbable que Champagnat ait fait un voyage antérieur.

38 Le retour du F. Louis à L’Hermitage à la fin de 1825 est le signe qu’il n’est plus question d’un noviciat à Charlieu.

39 Ce sera un peu plus tard le reproche que M. Séon adressera au P. Champagnat.

40 OM1 p. 470-480, docs. 195-208.

41 Courveille ne lui a pas parlé du rôle des frères Colin ni de celui de Champagnat, ce qui en dit long sur sa prétention à être fondateur.

42 En parlant des Frères Maristes comme des « enfants chéris » de Marie il montre une certaine connaissance d’un esprit de la S.M. qui pourrait remonter à M. Courveille.

43 Notice de M. Séon. OM4 p. 351.

44 Dans une lettre du 18 décembre 1828 Champagnat demande à M. Cattet de favoriser l’établissement de la SM dans le diocèse (OM1/185). Suite à une nouvelle demande, le 18 février 1830 M. Cattet informe Champagnat que le diocèse ne veut pas d’union des Sociétés de Marie de Lyon et Belley.

45 Doc. 819 § 33 : « En 1829 il y eut un projet de nouvelle maison des Pères. M.Thérel, curé de Charlieu, offrit de céder pour cela la vaste abbaye des Bénédictins qui est en cette ville. Le P. Séon en alla prendre possession et y passa l’année »… M. Colin interprète à sa manière le passage de l’abbaye à la maison du séminaire.

46 Lettres de Champagnat, Vol. 1, lettre 13 qui évoque les deux contrats. Jugeant que le curé Terrel est responsable de la situation, Champagnat lui demande d’assumer les frais du changement de domicile.

47 Dans une lettre du 31/09/ 1829 (doc. 198) M. Cattet, vicaire général chargé des communautés religieuses, reprochera à Champagnat  d’avoir été «  trop généreux pour le prix de la location de Charlieu ».

48 Celebret à Nîmes le 21 mars ; à Toulouse le 24 mars ; à Limoges le 1° avril ; à Clermont le 3 avril 1829. (OM1/ 156)

49 Petit village au sud-ouest de la Loire, entre Montbrison et Apinac.

50 OM3/ 819, § 78, Mémoire sur l’origine et la fondation de la S.M. 1869-1870 et déclarations diverses du P. Colin. Voir aussi doc. 820 § 30 et 821 § 11 qui, écrits à la première personne, sont sans doute plus près des paroles de M. Colin qui précise qu’il s’agit d’une réunion des Maristes. Voir aussi docs. 840 § 129-130 et 845 § 14.  Comme cette visite n’est pas attestée par d’autres documents un doute plane sur sa réalité. Elle n’a pu avoir lieu avant le 3 mai 1829 (OM1/ 193) date de la nomination officielle du P. Colin comme supérieur du petit séminaire. Une note des OM (OM3 doc. 819, p. 274, note 4) envisage deux dates possibles : juillet 1829, au moment où le diocèse de Lyon envisage de donner un exeat à M. Courveille ; et novembre-décembre de la même année.

51 Il faut entendre la Société de Marie lyonnaise et non la société dans son ensemble.

52 Il ne peut s’agir de l’arrangement intervenu en 1826 entre Champagnat et Courveille à propos des biens qu’ils avaient en commun à Lavalla et L’Hermitage (OM1/166-167) : à cette époque M. Séon n’était pas encore de la S.M. Ces paroles se référent « à un quelconque arrangement postérieur » (OM2/625 note 2 p. 449).

53 Par une simple déclaration et non devant notaire.

54 Celle-ci est vendue à Jacques Couturier le 5 février 1829.  Bien qu’ayant donné procuration à Champagnat pour la vente des biens qu’il possédait à Lavalla, M. Courveille avait, en 1828, donné une nouvelle procuration à un M. Mouton pour vendre en son nom la maison Bonner.

55 L’hypothèse que le P. Séon évoque Charlieu est renforcée du fait que le paragraphe suivant de son récit (§ 18) est consacré à son remplacement de M. Pompallier.

56 M.Hugand (lettres n° 13 p. 51-52) est propriétaire de l’abbaye où ont enseigné les frères en 1824-29. Un bail a certainement été passé avec lui par le curé Terrel et M. Courveille.

57 Il arrive à Bourges en février 1833 (OM1/407).

58 J.A. Gillibert, en contact au début avec le groupe mariste, devenu en 1820 curé de La Madeleine à Tarare, était considéré comme le chef de l’opposition à Mgr. de Pins, au point d’être interdit par celui-ci en 1831 (OM4 p. 288-290).

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