Lyon, le 7 mai 1837.
Mon cher M. Champagnat,
Vous avez dû recevoir une lettre du bon et vénérable Curé de Perreux par laquelle on vous demande des Frères pour cette ville.
Je crois devoir vous dire quil sagit dune fondation que veut faire Mlle. de Bretaille. Ce sera un de vos meilleurs établissements, où vos Frères réussiront et où vous trouverez, plus que partout ailleurs, de jeunes aspirants pour votre Congrégation.
Mlle. de Bretaille, qui fait des sacrifices pour cette excellente oeuvre, est dune santé bien ébranlée, et lon craint même de la perdre bientôt; dautres personnes qui entrent aussi pour quelque chose dans la fondation peuvent changer de disposition. En conséquence, en acceptant de grand coeur cet établissement, promettez, je vous en prie, des sujets pour la Toussaint prochaine. Je ne mintéresse à cette affaire quà cause des besoins de Perreux, qui depuis douze ans ma donné beaucoup de sollicitude pour venir à bout dune bonne école de garçons. Entre nous, mon cher Abbé, le Curé de Perreux, qui est le plus brave homme du monde, ne sait pas faire. Il faudra donc que vous alliez vous-même sur les lieux pour choisir la maison et tout arranger, afin dactiver et de régulariser une oeuvre désirée depuis si longtemps.
Je suis très cordialement, mon cher M. Champagnat, votre dé voué,
CATTET, v.g.
P.S. Je vous invite à répondre dabord favorablement à M. le Curé de Perreux.

fonte: AFM 124.13