Lettres Ă  Marcellin

Père Ferreol Douillet

1834-07-17

La CĂ´te-17 juillet 1834.
Monsieur le Supérieur,
Il y a bien longtemps que je pensais à vous écrire, et que Monsieur le Supérieur, jaurais dû le faire. Nous venons enfin de recevoir notre Supérieur. Il ma répété plusieurs fois de puis son arrivée quil ny avait rien de mieux que dappeler, selon mon projet, les Maristes pour prendre la direction de la maison de la Côte. Pour cela il naurait fallu que deux bons sujets; daprès votre dernière lettre, il ne faut plus y penser, puisque vous paraissez me dire que la Société est bien malade. Les Frères ne vont pas mal. Le Frère Louis continue à très bien faire. Le Frère Ambroise, qui a été malade, va aussi son petit train. Le Frère Antonin va mieux depuis la séparation, quoiquil ait peu desprit religieux. Le Frère Justin a bonne volonté. Le pauvre Frère Joseph est malheureux davoir si peu dempire sur lui-même. Le Frère Jean Pierre a dû vous parler de lui, il sest reconnu, sest excusé, et il va mieux. Le Maire de la Côte parait moins opposé aux Frères. Il me dit, il y a quelques jours, quil ne serait pas éloigné dadopter leur école pour celle de la commune. Je lui dit de nouveau quil me trouverait toujours prêt à concourir au bien de la commune.
Les parents de Boiton massurent quil est de la conscription prochaine et demandent si vous avez pensé à le mettre en assurance par les formalités requises. Il est inutile de vous recommander de bien vouloir ne rien négliger pour le tirer de ce pas. Les parents désireraient quil leur écrivît quelque fois. Bonin vient de mécrire. Oserais-je, Monsieur le Supérieur, vous prier de lui dire que je suis sensible à son souvenir, et jespère que notre bon Maître lui donnera assez de santé pour travailler à sa gloire.
Nous avons ici dix novices, Si vous le jugez à propos, je les ferai partir avec les Frères; mais je vous préviens quil y aura peu dargent, si vous voulez vous en tenir à ce que je ferai à cet égard. Je ferai donner ou promettre tout ce que je pourrai. Nous avons en outre un jeune homme de 18 ans qui me charge de vous demander si vous voudriez le recevoir: il est instruit, bon, assez bien portant, il appartient à une bonne famille. Il donnera volontiers les 400 fr, mais avec tout cela il faut ajouter quil ne marche quavec des béquilles; cest un dépôt de lait qui la mis dans cet état dès son bas âge. Il irait bien volontiers à lHermitage, et partout ailleurs où vous voudriez. Je crois quil ferait une classe. Si vous me répondez affirmativement, je lessayerai ici. Jespère que vous noubliez pas que vous mavez promis de faire un établissement de nos côtés à la Toussaint. On fait des demandes à Vizille et à Sassenage, près de Grenoble; cest Monseigneur lui-même qui dirige les démarches. Je crois que tout sera prêt au moins dans lune de ces deux communes.
Je suis avec le plus profond respect, Monsieur le Supérieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
DOUILLET.

fonte: AFM 127.1

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