Lettres Ă  Marcellin

Père Ferreol Douillet

1835-05-23

La CĂ´te, le 23 mai 1835.
Monsieur le Supérieur,
Malgré mon désir bien sincère dalléger vos peines, bien loin de les aggraver, je me crois obligé de venir encore vous ennuyer. Je vous avais écrit presque uniquement pour vous demander la date de lordonnance par laquelle vous êtes recon-nus comme école normale, et vous ne men dites pas un mot dans votre dernière lettre.
Après avoir réfléchi sur vos raisons de renvoyer toujours de faire des établissements dans le diocèse de Grenoble au prorata des sujets reçus, à quelques conditions quils laient été, et sur celles que jai de tenir à lexécution de mon mandat pour en pas tromper lattente de Mgr. et du diocèse, je pense que nous ne pouvons pas différer davoir ici un noviciat en règle, afin que le pays garde les sujets quil aura fournis et formés. Au reste la chose ne doit pas présenter de difficultés, puisque vous avez fait ainsi à Belley, et que cétait notre premier plan convenu entre vous et moi. Je vous demande votre avis définitif à cet égard, afin que je puisse disposer des ap-partements pour ce projet.
Comme jai eu lhonneur de vous lannoncer, Monsieur le Supérieur, nous allons séparer autant que possible les novices des autres. Dès lors il ne sagira plus que de mettre un bon Frère à leur tête, et tout est fait, à mon avis. Si vous voulez bien y ajouter vos observations et vos conseils. Ce parti nempêchera pas non plus léchange des sujets lorsquil y aura des maisons pour cela, ni la bonne intelligence qui régnera toujours parmi nous. Cest là bien sincèrement mon intention. Tout ce que je regrette cest de nêtre pas assez propre à contribuer à la prospérité de cette excellente oeuvre. Malgré mon indignité, je crois quelle prendra dans nos contrées; Marie est si puissante.
Comme vous, Monsieur le Supérieur, je suis intimement convaincu que ce nest pas sur les secours humains quil faut compter, mais bien sur le bras puissant de Dieu et de notre bonne Mère.
Je suis avec le plus profond respect, Monsieur le Supérieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
DOUILLET.

fonte: AFM 127.3

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