Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1835-10-03

Belley, 3 octobre 1835.
Mon cher Frère Marie,
Jai reçu votre lettre dans laquelle vous me demandez si vous devez faire des voeux perpétuels. Si vous connaissez bien lentendue et la nature des voeux, je vous laisse libre den faire de perpétuels. Mais, ne vous y trompez pas, par le voeu dobéissance, vous renoncez à votre propre volonté; vous vous engagez par là même à contrarier vos inclinations pour faire en tout les volontés de vos Supérieurs. Vous savez que vous tenez encore parfois à suivre vos goûts naturels plutôt que lobéissance. Par le voeu de pauvreté vous renoncez à tout; vous vous condamnez au travail; car il ne faut pas croire que létat religieux doit être un état dun oisif repos. Mon avis serait que vous ne fissiez des voeux que pour un temps déterminé; du reste, cependant, suivez lavis de M. Champagnat, et faites ce quil vous dira.
Pour ce qui est des Frères Maristes ou Frères Joseph, il suffit que vous sachiez que le même Frère peut, dans le même jour, être Frère Mariste et Frère Joseph; il est Frère Mariste dans le moment où il soccupe de lInstruction des enfants; il est frère Joseph dans le moment où il soccupe à la forge ou à la cuisine, et cela même à lHermitage. Vous voyez donc que cest lemploi seul qui fait la distinction.
Nous avons besoin de vous ici pour régler des comptes et tirer parti des instruments que vous avez laissés. Priez M. Champagnat de vous laisser venir de suite, et de vous avancer largent nécessaire pour votre voyage. Plus tard, si vous continuez à désirer faire la classe, je favoriserai votre inclination. Mes respects à M. Champagnat. Au moment de votre arrivée, le Frère André ira vous remplacer à lHermitage.
Recevez lassurance de mon entier dévouement. Votre très affectionné serviteur,
COLIN

fonte: CSG 01, 194

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