Lettres Ă  Marcellin

Frère Jean Pierre

1836-08-11

JĂ©sus, Marie, Joseph,
Ampuis, le 11 août 1836.
Mon très cher Révérend Père en Jésus et Marie, votre bénédiction.
La dernière lettre que je vous ai écrite et qui était pour vous demander un aide, aussi bien que vous faire connaître les sentiments de M. Gilos pour lécole, va être annulée par la présente que vous demande à finir lécole à la fin du courant, si vous jugez que nous ne retournions pas à Vienne, après lexposé de la dernière entrevue avec M. le Curé.
Il ma dit quil ne voulait rien faire pour nous loger mais quil donnerait 100 Louis pour nous acheter une maison, sil peut trouver quelquun qui veuille lui aider, et quune fois la maison achetée nous ferions une école gratuite et une payante, sans quil se melât de rien, ni du traitement ni du nombre de Frères nécessaires pour les faire marcher; quil avait écrit à Monseigneur avant de venir à Vienne, pour ce sujet, et que la réponse quil en reçût était que si lécole ne pouvait subsister par les rétributions, quelle cesserait dexister.
Jai consulté M. Petitin, qui trouve que notre meilleur est de laisser le champ libre, selon sa manière de voir.
En sortant de chez M. Gilos je trouvai une personne qui sintéresse pour nous et qui me dit de ne point me fier à M. le Curé, quil promettait et quensuite il oubliait les promesses; quelle en avait conféré avec M. Merle, grand ami de M. Michon, lequel a toujours dit que nous ne nous soutiendrions pas et que si nous voulons nous lancer par nous mêmes, nous nous mangerons. Peut-être, dit-il, cela parce que M. le Curé lui a demandé.
Nous serons bien aisé de savoir vos délibérations afin de finir un peu à bonne heure, pour vendre notre mobilier selon ce que vous avez dit, aux Frères voisins.
M. le Curé Gilos quitte ses appartements à la Toussaint. Il va être remplacé par une maîtresse de pension qui préférerait cependant les pièces que nous occupons. Si nous faisons du raide nous ne payerions donc point de loyer sans occuper la place. Enfin, cest un labyrinthe, on sy perd, je marrête. Le soleil est sur le nuage et il faut peut-être attendre que le temps devienne plus clair. Car M. le Curé est comme moi: dans un même jour il donne des espérances et des craintes.
En attendant dêtre honoré dune réponse veuillez agréer les sentiments de soumission, de respect et dattachement de celui qui a lhonneur dêtre, mon très cher Père, votre très humble, très obéissant et très respectueux fils en J. et M.
F. Jean Pierre.
P.S. M. Guihard, Curé à Reventier, voudrait lun des Frères; il ma prié dintercéder pour lui; il en a fait autant auprès des Curés dAmpuis.

fonte: AFM 121.4

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