Lettres Ă  Marcellin

Frère Marie-Nizier

1836-12-22

J.M.J.
Le Hâvre, le 22 décembre 1836.
Mon très Révérend Père,
Si javais cru de rester si longtemps au Hâvre, je vous aurais demandé une réponse à la lettre que je vous écrivis dans le courant du mois de novembre. Je vous disais que nous devions partir le 15, et aujourdhui, le 22 décembre, nous sommes encore à attendre ce jour tant désiré. Les vents nous ont toujours été contraires, si ce nest depuis quelques jours quils ont un peu changé en notre faveur. Ce changement fait espérer que nous puissions bientôt nous embarquer, et aussi lavertissement du capitaine du navire qui ce matin a prévenu Monseigneur de se tenir prêt à partir pour demain, si les vents sont toujours favorables. Que je mestime heureux, mon cher Père, davoir été choisi, quoique jen fusse très indigne, parmi les Frères de Marie pour être des premiers de ceux qui portent la lumière de lEvangile à des peuples sauvages. Oh! que Dieu en soit béni! Cest lui qui ma donné la vocation et qui me la fait suivre. Je suis bien content de partir et je puis dire sincèrement que je ne céderais pas ma place pour un trône. Je ne crains point car Marie, ma bonne Mère, sera mon guide dans toutes mes actions, et mon refuge dans mes peines.
Je voudrais, mon bien cher Père, pouvoir vous souhaiter la bonne année de vive voix, ainsi quà tous mes chers Frères en Jésus et Marie, mais les circonstances ne permettent pas de satisfaire mes désirs. Je vous souhaite du fond de mon coeur une bonne et heureuse année, ainsi quaux chers Frères.
Agréez, je vous prie, mes souhaits,
F. Marie-Nizier.

fonte: AFM Cahier 48 Lettres p. 4

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