Lettres Ă  Marcellin

Frère Claude Marie

1840-01-25

J.M.J.
Brest, le 25 janvier 1840.
Bien Révérend Père,
Permettez à un de vos enfants en Jésus Christ de vous dire deux mots avant de quitter la France et aller dans la Polynésie. Je ne saurais aller plus loin sans vous témoigner ma reconnaissance de ce que vous avez bien voulu me choisir pour être du nombre des heureux, partant pour la Nouvelle Zélande. Je vous en remercie, bien sincèrement.
Je partis le six de St. Chamond comme vous maviez dit. Jeus le plaisir de voir avant mon départ, M. Dugas, mais je regrettai grandement de ne pouvoir dire adieu au bon M. le Curé de St. Pierre qui était à la messe. Je demeurai encore trois jours à Lyon pour ranger nos affaires, et je partis pour Paris le dix, avec le C.F. Ammon, où nous arrivâmes le treize. Nous nous rendîmes au Séminaire des Missions Etrangères où nous trouvâmes MM. Pezout et Tripe qui nous avaient devancés de quelques jours. Après avoir demeuré trois jours à Paris pour faire diverses commissions, nous nous mîmes en voiture et arrivâmes à Brest le dix neuf. Nous sommes encore dans cette ville; heureusement le temps na pas été des plus favorables et nous avons pu revoir nos malles, faire quelques provisions pour le voyage et nécessaires pour la mission.
Le capitaine de la corvette; lAube est très bon. Il a permis aux Missionnaires de célébrer le St. Sacrifice quand ils voudraient. Cest une bien grande consolation pour nous; ils porteront même leur soutane à bord. Nous aurons deux chambres: une pour les Pères et lautre pour nous, mais elles ne seront pas bien grandes sans doute. Nous aurons encore avec nous un zélandais par le moyen duquel nous pourrons apprendre un peu la langue de ces îles, qui nest pas très difficile.
F. Claude Marie

fonte: Caher 48 Lettres, p. 35

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