Lettres de Marcellin 012
Marcellin Champagnat
1829-04-11
Un registre de comptes (Cahier Champagnat, 2, AFM, 132-2, p. 5) porte au 17 mai 1827: «Reçu de Mr. le Préfet du département de la Loire, 1.500 fr.» Cette aide financière était accordée sans que M. Champagnat lait demandée et fut continuée par la suite (Vie, p. 209; Abrégé des Annales, pp. 79 et 89). Le 25 août 1828, le Fondateur reçoit une lettre de la Préfecture de la Loire lui demandant le nombre décoles primaires . . . établies dans le département, les communes où elles sont placées, et les nombre denfants qui sont admis dans chacune. Comme le Conseil général doit se réunir le 8 7bre prochain, je vous prie de menvoyer ces renseignements, avant cette époque; ils me sont nécessaires pour pouvoir me baser dans les demandes de fonds que jaurai à lui faire en faveur des écoles primaires.»
On peut penser que cest après avoir reçu ces subsides que M. Champagnat envoie cette lettre.
Lintérêt que vous portez à notre maison mengage à vous faire un exposé simple et sincère de notre position actuelle. Nos établissements, qui sont au nombre de seize, vont passablement. La maison-mère où nous sommes une cinquantaine, tant frères que novices, va à peu près: cependant les besoins y sont encore grands. Nous payons encore annuellement un mille de francs de revenu. Nous avons pourtant payé quelque chose de nos anciennes dettes lannée que vous avez eu la bonté de nous tendre la main, mais lannée dernière nous avons été court; je tremble pour celle-ci, car outre que nous avons eu beaucoup de malades, nous avons bien du monde sur le bras.
Nous avons entrepris, comme javais eu lhonneur de vous en faire part, de faire fabriquer des rubans, pour remplir utilement lintervalle des classes; voici près de deux mois que nous navons pas douvrage; en ce moment, plusieurs de nos frères rentrent à la maison-mère parce que les communes où ils sont placés emploient leurs enfants à lagriculture.
Nous savons que le Dieu bonté a placé a propos les canaux bienfaisants de ses libéralités; nous en avons ressenti les salutaires effets: nous conjurons le Seigneur quil conserve à ce département un si digne chef, et à nous un si généreux bienfaiteur.
Daignez recevoir lassurance du plus profond respect avec le quel, Monsieur le préfet, jai lhonneur dêtre votre très respectueux et très obéissant serviteur.
CHAMPAGNAT, Supérieur des Frères Maristes
LHermitage de Notre-Dame sur Saint-Chamond, le 11 avril 1829.
Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.
fonte: Daprès lexpédition autographe conservée aux Archives départementales de la Loire, 1 T, 69; éditée dans la revue