Lettres de Marcellin 075
Marcellin Champagnat
1836-12
Daprès Frère Avit, A.A. pp. 194-195 « ignorant que les FF. étaient arrivés à St. Didier, Mgr Devie avait écrit au Vénéré Père et avait pressé de les envoyer au plus tôt. Sa Grandeur lui avait demandé aussi où en était Iautorisation légale... » le Père lui répond par la lettre quon va lire.
Monseigneur,
Les FF. de St. Didier sont partis et ils ont été installés depuis une huitaine de jours. On les a reçus avec empressement, et déjà on nous an[n]once quils ont 260 enfans dans leurs classes, et que, sans un prompt secours, il leur est impossible den garder un si grand nombre.
Pour obtenir notre autorisation nous avons rédigé les statuts ci-dessous que nous avons envoyés à Paris le 28 février 1834 avec une lettre au roi contenant une notice historique de la fondation de notre institut. Au mois de mai 1835 nous avons encore écrit à la Reine qui nous a répondu que nos pièces étoient entre les mains du ministre. La principale cause du délai que nous éprou- vons vient, je pense, de ce que M. Guizot étant protestant en voit pas avec plaisir une association toute consacrée à Marie. Voici la réponse que nous en avons reçu: Quant à la demande même dautorisation de votre maison comme association il ne nous a pas paru, quant à présent, possible de laccueillir. Je sais que vous mavez parlé des statuts des freres de St. paul 3 Chateaux, il ne me souvient pas de les avoir reçus. Nous avons la Règle de M. De Lamenais que nous a communiqué un eclésiastique respectable du diocèse de Grenoble. Les statuts de lassociation sont au commencement, nous nous empressons de vous le communiquer. Monseigneur, je poursuis toujours cette affaire. Une demande du comité darondissement est venu à lappui avec plusieurs lettres de recommandation de MM. les maires des communes où nos frères sont établis. Présentement nos pièces sont entre les mains de M. Delbèque, 1er. chef de division. Lors de mon voy[age] à Paris, jai eu lavantage de le voir avec M(onseigneur) Pompallier et il nous a fait mille honnetetés. Il ma promis de faire son possible pour obtenir une heureuse réussite à notre entreprise. Plusieurs autres personnes distinguées mont aussi témoigné leur bienveillance. Jespère donc que, nos statuts ayant été dabord approuvés par le Conseil royal le 7 mars 1834, nous obtiendrons enfin lordonnance que nous désirons.
Veuillez, Monseigneur, agréer les témoignages du profond respect et de lentier dévouement avec lesquels je serai toujours, de votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur.
Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.
fonte: Daprès une copie, RCLA, p. 12 nº XIII; éditée dans AAA p. 195