Répondant à la lettre de Mr. le Curé qui lui demande des Frères, le Père Champagnat lui fait part des réflexions qui lui sont certainement familières sur lensemble de la situation dont il est témoin, sur le grand besoin de IEglise davoir des éducateurs chrétiens. Cest là toute la raison de l?uvre à laquelle il se consacre inlassablement depuis vingt ans maintenant.

Monsieur le Curé,

Nous avons reçu votre lettre par laquelle vous nous demandez des frères pour la paroisse de Coutouvre. Nous ne pourrons pas satisfaire à vos désirs cette année, parce que le nombre des établissements à faire est à peu près arrêté, vu les sujets disponibles que nous avons.

La description que vous nous faites du local destiné aux frères, nous paroît bien satisfaisante, seulement il faudrait que les classes ne fussent séparées que par un gallandage avec une porte vitréée, afin quelles puissent plus facilement communiquer et être surveillées par les frères réciproquement.

Il est bien vrai que de tous côtés on nous demande. Chacun fait valoir les raisons de préférence que dicte un zèle ardent pour léducation chrétienne de la jeunesse. Nous voudrions pouvoir suffire à tous, mais le champ est trop vaste pour le nombre des ouvriers. Plaise au Maître de la moisson denvoyer de bon ouvriers, rempli de son esprit, pour sacquitter dignement de leurs fonctions.

La confiance que vous nous témoignez, nous engage à vous prier dunir vos voeux et vos s(ain)ts Sacrifices pour le bien de notre société, à la plus grande gloire de Dieu, afin que, de notre côté, nous soyons bientôt en état de vous témoigner plus efficacement la bienveillance et lentier devouement avec lesquels nous avons lhonneur dêtre, etc…

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: PS123.DOC; Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 50, nº 47; éditée en CSG I, p. 228