Dans sa lettre du 2l mai 1837 dont avons reproduit la première partie dans Iintroduction de la L. 112,lévêque dAutun poursuit: « Je désire confier également aux Frères de Marie un autre établissement que jai Iintention de fonder bientôt. Je ne doute pas, Monsieur, que vous ne fassiez tout ce qui dépendra de vous pour maider à réaliser un projet qui excite vivement ma sollicitude. Veuillez me donner lassurance que je nai point en vain conçu cet espoir. »
Dans sa réponse M. Champagnat se contente de dire que ses Frères seront toujours au service des évêques, sans sarrêter davantage à ce projet quil estime sans doute trop lointain. Mais treize mois plus tard, le 23 septembre 1838, Monseigneur lui précise: « Je viens dacheter lancien château du maréchal de Vauban. Mon intention serait de le mettre à votre disposition si vous vouliez y établir un noviciat de vos frères, dont je vous laisserais toute la direction. La position est fort heureuse, au centre des cantons les plus religieux de mon diocèse, tout près des montagnes de la Lorie; vous pourrez aisément en faire un point central. Veuillez me répondre promptement et agréer... etc. ... »
Tout laisse à croire que la lettre qui suit nest autre que la réponse sollicitée. Cependant, la minute nous donne en marge la date du 20 août 1838. Nous nous trouvons là devant un problème insoluble; une erreur sest glissée quelque part. Elle est cependant difficilement attribuable à lévêque, car même sil a confondu les mois, les jours ne correspondent pas non plus. Lerreur peut venir plus facilement du secrétaire de la minute, à moins dadmettre que notre hypothèse est fausse et que la lettre en question nest pas la réponse à celle de lévêque. Comme nous navons aucune autre donnée pour résoudre le problème, nous gardons la date indiquée mais avec des réserves.

Monseigneur,

Je suis vraiment désolé de ne pouvoir répondre a votre zéle pour linstruction de vos diocesains en accédant à lhonorable demande que vous nous adressez.

Nous laissons à remplir dans nos environs plusieurs postes entièrement dotés, ce qui nous assure toujours le succès. La même pénurie des sujets nous oblige encore a ajourner à lannée prochaine lerection dun noviciat dans le midi de la France où nous ne fournissons que le personnel et qui cependant ne fera quune même chose avec celui que nous dirigeons dans le diocèse de Lyon. Nous aimerons cependant beaucoup, si nous le pouvions, contribuer à la bonne oeuvre que vous méditez pour votre diocèse.

Veuillez, je vous prie, agréer les voeux de succès que je forme dans toute la sincérité de mon ame en faveur de loeuvre que vous méditez et daignez recevoir lassurance du profond respect avec lequel jai lhonneur dêtre de votre Grandeur, le très humble et très obéissant serviteur,

CHAMPAGNAT

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 98, nº 112