En même temps que la lettre précédente, le Père Champagnat dut confier la présente à Frère Jean-Baptiste pour quil la remette en main propre. De cette manière il était sûr quelle atteindra son destinataire puisque la première écrite une semaine avant risque de sêtre égarée, vu quaprès cinq jours elle nest pas arrivée.
La minute ne porte, en fait de date, que le mois doctobre 1838. Mais il semble bien, daprès le début de la lettre, quelle fut écrite vers le 10. Elle annonce pourtant Iarrivée des Frères à St-Pol « aux environs de la Toussaint ». Sachant par la lettre précédente que Frère Jean-Baptiste devait passer par Paris, Ion peut penser quil est parti de IHermitage entre le 10 et le 15 et quil séjourne plus dune semaine à Paris, sans doute pour sinformer où en était Iaffaire de la demande dautorisation et secouer la torpeur des bureaux ministériels. Les deux autres Frères devaient sans doute le rejoindre quelques jours plus tard. On voit que M. Champagnat réclamait, non seulement les frais de fondation, comme il le faisait toujours, mais en plus le remboursement des voyages, ce quil ne faisait pas, semble-t-il, pour des trajets plus courts. A ce point de vue, léloignement des communautés devrait lui poser des problèmes, si Ion songe que ces Frères ne pourront pas se rendre chaque année à IHermitage pour la retraite

Monsieur le Doyen,

Je pense que ma lettre du 28 ou 29 7bre sest croisée en route avec la vôtre du 4 8bre que je viens de recevoir. Cependant pour y suppléer au cas quelle se soit égarée, je vous en en-voie de nouveau le contenu.

Nos Frères arriveront à St. Pol aux environs de la Toussaint. Ils vont se trouver bien loin de la Maison Mère, mais pleins de confiance au Seigneur qui les y appellent, sûrs de votre protection et de vos bons conseils, ils se rendrons auprès de vous avec joie. Vous serez leur soutient et leur père.

Je suis bien charmé des heureux ses dispositions de vos bons habitants. Jespére avec vous que le bon Dieu benira cet établissement et que tout ira pour le mieux.

Dans ma dernière lettre, con-formément à vos intentions, je vous priais de me dire à quelle époque et sur qui je pourrais tirer une traite pour couvrir les frais de voyage et de fondation qui se paient ordinairement davance. En voici de nouveau le détail: 1er voyage à St Pol, fin juillet: 55; 2º frais de fondation: 1200; 3º depart des frères: 293; total: 1548.

Monsieur le Doyen, lintérêt que M. Delbèque veut bien prendre à letablissement de St Pol, me donne à espérer quil voudra bien aussi continuer à nous être favorable pour lautorisation que je sollicite. Jespère que dans loccasion vous aurez la bonté de le lui rappeler encore, ce sera pour moi un nouveau motif dêtre toujours avec plus de respect et de dévoument, Monsieur le Doyen, votre très humble et très obéissant serviteur,

CHAMPAGNAT.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, pp. 105-106, nº 120