Voir – Juger – Agir

Laurent Potvin, fms

2012

L’Église, le 18 avril 1999,  a placé Marcellin Champagnat au calendrier des saints que nous pouvons honorer comme modèles et protecteurs. Marcellin Champagnat a été   prêtre, religieux et  fondateur d’un Institut de Frères éducateurs.

On se souvient que cet homme fut, avant tout, un homme d’Église.  Il avait appliqué, pour établir son action dans l’Église, les trois phases de toute action bien avant la naissance de l’Action Catholique : VOIR, JUGER, AGIR.  C’est que faire œuvre d’Église c’est  faire d’action catholique.

Il a vu dès son premier ministère de vicaire à La Valla, petit village de France, que la jeunesse souffrait d’ignorance religieuse. On est en 1816.

Devant une situation trop fréquente d’abandon à eux-mêmes des enfants des campagnes, il a jugé que la situation était grave car la jeunesse, avenir de l’Église, était menacée. Il a jugé que cette situation était inquiétante mais non désespérée et qu’elle ne devait pas durer.

Il s’est dit alors : « Que faut-il faire ? »  La réponse fut, pour lui, claire et limpide : aller vers les jeunes pour s’occuper d’eux en se mettant à leur service dans une fonction d’éducation.

Il a agi : il est allé effectivement vers les jeunes. Il disait souvent que pour avoir une influence sur les jeunes il fallait les aimer et vivre longtemps avec eux.  Mais, tout seul, que pouvait-il  bien faire?  Pas grand chose !  Dès 1816, il songea à s’adjoindre des collaborateurs qui seraient  religieux. Et dès le 2 janvier 1817, il avait  trouvé des jeunes gens qui avaient accepté son invitation et il commençait à les former pour qu’ils s’occupent des  jeunes en leur assurant une formation comme citoyens et comme chrétiens.  Son but fut clair dès le début de son œuvre, et le demeura par la suite. Il s’agissait, par l’action d’éducateurs religieux, de former de bons citoyens et de bons chrétiens par l’école catholique, par l’éducation chrétienne que cette école dispense.

Le 2 janvier sera donc une date dont les Frères feront  mémoire : celle de la fondation de  l’Institut des Frères Maristes en 1817. Ce Fondateur a voulu, dès les premiers jours de l’établissement de son œuvre d’apostolat auprès de la jeunesse, la mettre sous la protection tutélaire de Marie. Il voulait ainsi que Marie  soit, pour tous les Frères qui dans l’avenir  feraient partie de son Institut,  Modèle et Protectrice. Il voulait aussi que Marie soit, pour tous les élèves des Frères des années à venir, Modèle et Protectrice. 

Entre 1817 et 1840,  en 23 ans donc, son œuvre d’Église était pour lui déjà terminée.  Il avait lancé un mouvement qui, grâce à Dieu, se poursuit encore de nos jours. Bientôt, en 2017,  notre Institut célébrera ses 200 ans d’existence! La jeunesse a toujours de grands besoins en formation civique et en formation religieuse. 

De nos jours, les éducateurs qui s’occupent de la jeunesse  sont-ils toujours à la hauteur de leur noble tâche ?  Ont-ils encore des préoccupations d’Église ?  Et les parents,  savent-ils remplir leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants ?  Poser ces questions c’est inviter à VOIR ce qui se passe dans le monde de l’éducation; à JUGER si tout y est ordonné pour le bien des jeunes; à AGIR, selon nos moyens, pour que ce service soit rendu de façon efficace.

La moisson est abondante car le travail en éducation ne manque pas. Par contre,  les ouvriers, les ouvriers conscients de toutes leurs responsabilités, sont peu nombreux. Ces réflexions ont couleur d’Évangile…

En terminant ce survol rapide de l’action éducative de saint Marcellin Champagnat, demandons-lui une double  faveur : que les parents chrétiens aient à cœur de s’acquitter  de leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants; et que les professeurs soient à la hauteur de la noblesse de leur tâche en coopérant avec les parents.

Terminons par une  prière.   

Ô Marie,  qui avez  protégé et soutenu d’une manière si efficace votre serviteur Marcellin durant sa courte existence ici-bas, accordez-nous que son œuvre garde sa vigueur  et poursuive sa mission au service de la jeunesse, avenir de l’Église,  avenir des nations.  Amen.

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