Marlhes sous la révolution
La pastorale du curé Allirot en temps de persécution (1791-1802)
F. AndrĂ© Lanfrey – 28/05/2019
Marcellin Champagnat naĂźt dans le diocĂšse du Puy en mai 1789. Le 12 juillet lâAssemblĂ©e constituante vote la Constitution Civile du ClergĂ© et promulguĂ©e le 24 aoĂ»t. Et le 24 novembre 1790 la mĂȘme assemblĂ©e impose aux ecclĂ©siastiques fonctionnaires publics un serment de fidĂ©litĂ© Ă cette constitution. Comme les 11 mars et 13 avril 1791 le pape Pie VI condamne la Constitution civile, le clergĂ© de France se divise en constitutionnels, appelĂ©s « jureurs » par leurs adversaires qui seront traitĂ©s de « rĂ©fractaires » (rebelles) par les autoritĂ©s rĂ©volutionnaires. La constitution civile a un aspect territorial considĂ©rable puisque dĂ©sormais il y a coĂŻncidence entre frontiĂšres dĂ©partementales et circonscriptions ecclĂ©siastiques. De ce fait le territoire du diocĂšse du Puy est considĂ©rablement modifiĂ©. Comme sa bordure Est se trouve intĂ©grĂ©e au dĂ©partement de RhĂŽne-e-Loire il perd les paroisses de St Genest-Malifaux, Marlhes et Jonzieux. Sur sa frontiĂšre nord il perd la rĂ©gion de St Bonnet le ChĂąteau, Estivareilles, Usson-en-Forez, Apinac. Dans lâimmĂ©diat, seul le clergĂ© constitutionnel reconnaĂźt ce nouveau dĂ©coupage. Ainsi, Ă Marlhes le registre des dĂ©libĂ©rations de la commune dresse un « procĂšs-verbal contre le sieur Allirot curĂ© de la paroisse de Marlhes le 14 Ăšme aoust 1791 » car jusque-lĂ , ni Allirot ni son vicaire nâont prĂȘtĂ© le serment constitutionnel. Mais il nâest pas question de les remplacer par un clergĂ© constitutionnel, ce qui peut paraĂźtre Ă©tonnant.
En effet, nous dit AndrĂ© Latreille1 : « De la fin de janvier Ă la fin de mars 1791 Ă travers la France entiĂšre, chaque dimanche se rĂ©unirent les citoyens actifs chargĂ©s dâĂ©lire les nouveaux fonctionnaires ecclĂ©siastiques ». A Lyon lâarchevĂȘque constitutionnel Lamourette, inconnu dans le diocĂšse mais bĂ©nĂ©ficiant de soutiens politiques, est Ă©lu le 2 mars. Ces circonstances assez troubles, puis la condamnation de la Constitution civile par le pape les 10 mars et 23 avril, ne vont pas contribuer Ă asseoir son autoritĂ©. En tout cas, il prend ses fonctions en avril aprĂšs avoir reçu la consĂ©cration Ă©piscopale. Le curĂ© Peyrard de Jonzieux, la commune voisine de Marlhes, ayant Ă©tĂ© rĂ©cusĂ© par le gouvernement, M. Linossier est Ă©lu curĂ© constitutionnel Ă une date tardive : le 24 juillet 1791 (Chausse t. 1 p. 25). Et cet acte lâintĂšgre au diocĂšse de Lyon.
Pour Ă©viter dâĂȘtre rĂ©voquĂ© le curĂ© Allirot sâest montrĂ© assez retors comme on le voit par le procĂšs verbal dressĂ© contre lui qui ne concerne pas directement le serment constitutionnel mais la lecture de lâInstruction pastorale de lâarchevĂȘque Lamourette du 16 juillet 1791 qui conteste violemment le jugement de la cour de Rome sur la Constitution civile, allant jusquâĂ un doute sur lâauthenticitĂ© des dĂ©cisions pontificales2. Le 27 juillet une lettre du procureur communal Barrallon, priant Allirot de lire cette instruction Ă la messe, est restĂ©e sans effet. Le 5 aoĂ»t elle est portĂ©e Ă la cure par J.B. Champagnat sur rĂ©quisition du mĂȘme procureur. Allirot prĂ©tend ne pouvoir faire cette lecture le 7 aoĂ»t : il veut dâabord « examiner la dite instruction et que dâailleurs il Ă©tait trop faible et ne se sentait pas le courage de pouvoir faire cette lecture, que les eaux3 quâil prend dans le moment lâont extrĂȘmement affaibli ». Le curĂ© va encore rĂ©pĂ©ter son refus avant la messe et en dĂ©sespoir de cause les officiers municipaux dressent procĂšs-verbal « pour que aucune faute ne nous soit imputĂ©e ». Le 28 aoĂ»t, fort dâun arrĂȘtĂ© du district de St Etienne le maire et le secrĂ©taire demandent Ă Allirot de sâexpliquer: veut-il lire le mandement Ă©piscopal « et faire les priĂšres Ă©noncĂ©es au mandement » ? Accepter de dire ces priĂšres au prĂŽne de la messe câest dĂ©jĂ reconnaĂźtre lâautoritĂ© de Lamourette et Allirot refuse : « Nous a rĂ©pondu quâl ferait les priĂšres ordinaires » câest-Ă -dire celles qui sont traditionnelles dans le diocĂšse du Puy. On lui suggĂšre de faire lire lâinstruction pastorale par le vicaire Laurent ; Ă quoi le curĂ© rĂ©pond quâil ne sây oppose pas mais ne peut lây forcer. InterrogĂ©, le vicaire refuse. Un nouveau procĂšs-verbal est donc dressĂ© et envoyĂ© Ă St Etienne.
Ce double refus aurait dĂ» dĂ©clencher la rĂ©vocation dâAllirot et de son vicaire. Mais il faut croire quâon a cru plus politique de ne pas insister. A cette Ă©poque bien des prĂȘtres assermentĂ©s se sont dĂ©jĂ rĂ©tractĂ©s ; dâautres, bien que nommĂ©s, subissent quotidiennement une fort opposition. Et puis, on est Ă la limite de la Haute-Loire oĂč, dit un auteur, sur 550 insermentĂ©s, 300 ont continuĂ© leurs fonctions4. Enfin, on est dans les derniers mois de lâAssemblĂ©e Constituante. Le 1° octobre ce sera lâouverture de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative, premier essai de monarchie constitutionnelle, qui se soldera rapidement par un Ă©chec, puisque le 10 aoĂ»t 1792 le pouvoir royal sera renversĂ© et lâassemblĂ©e supplantĂ©e par une commune parisienne ultra rĂ©volutionnaire. DĂšs le 12 aoĂ»t 1792 est publiĂ©e une loi imposant aux fonctionnaires publics un nouveau serment dit de LibertĂ©-EgalitĂ©. Le 20 septembre 1792 câest la fin de lâassemblĂ©e lĂ©gislative ; le 21 lâabolition de la royautĂ© et le 25 septembre la proclamation de la RĂ©publique « une et indivisible ».
La cascade de ces Ă©vĂ©nements, qui annoncent la terreur des annĂ©es 1793-94 obligent Allirot et son vicaire Laurent Ă sortir de leur refus : le 12 octobre 1792 ils prononcent le serment de LibertĂ©-EgalitĂ© qui ne se rĂ©fĂšre plus Ă la Constitution civile du clergĂ© et ne sera jamais condamnĂ© par le pape. Mais il va diviser durablement le clergĂ© rĂ©fractaire, les plus intransigeants â et ils ne manquent pas dans lâancien diocĂšse du Puy â le considĂ©rant comme illĂ©gitime tandis que M. Emery supĂ©rieur de Saint Sulpice, trĂšs influent, lâadmet et le prononce lui-mĂȘme. Il estime en effet que ceux qui refusent ce serment se laissent dominer «par des vues de contre-rĂ©volution, trĂšs mal entendues et pour qui la religion, au lieu dâĂȘtre une fin, nâest quâun moyen5 ». Presque tous les Ă©vĂȘques en exil, et Mgr. de Galard Ă©vĂȘque du Puy en particulier, sont dans le camp intransigeant.
Il est trĂšs peu probable quâAllirot et son vicaire aient Ă©tĂ© influencĂ©s par la pensĂ©e de M. Emery qui nâavait pas eu le temps dâĂȘtre formulĂ©e et rĂ©pandue avant quâils ne prononcent le serment. Ils ont donc fait un choix difficile dans lâurgence, Allirot Ă©tant certainement Ă mĂȘme de raisonner comme M. Emery : câĂ©tait pour lui et son vicaire le seul moyen de continuer leur action pastorale.
Mais ce choix a un revers considĂ©rable : Allirot et son vicaire sont certainement trĂšs minoritaires dans un diocĂšse du Puy trĂšs marquĂ© par lâamalgame catholicisme-royalisme. Dans le diocĂšse de Lyon lâadministrateur Linsolas nâadmet pas davantage le serment de libertĂ©-Ă©galitĂ©, mais sans confondre autant quâau Puy les causes royale et catholique. Marlhes serait donc aux marges des diocĂšses du Puy et de Lyon, non seulement gĂ©ographiquement, mais encore pastoralement.
La résistance catholique et royaliste dans la région de Marlhes-Jonzieux
La Vie de M. Duplay par lâabbĂ© Chausse Ă©voque cette rĂ©sistance typique de la rĂ©gion de Marlhes en Ă©voquant particuliĂšrement la commune voisine de Jonzieux, elle aussi rattachĂ©e au dĂ©partement de RhĂŽne-et-Loire, oĂč la famille Duplay, au hameau de Rebaudes, paraĂźt lâantithĂšse de la famille Champagnat.
« Jean Duplay, Ă cause de sa haute situation dans la commune de Jonzieux, n’avait pu se refuser Ă ĂȘtre officier municipal. Mais pour ne s’associer Ă aucune mesure inique, il ne se rendait pas aux sĂ©ances du Conseil. Ses collĂšgues, qui Ă©taient Ă peu prĂšs tous de braves gens, en faisaient autant. »
« Des documents officiels, empruntĂ©s aux archives [31] de Jonzieux, renferment des plaintes amĂšres, formulĂ©es par l’agent national, contre les conseillers municipaux qui le laissaient ordinairement seul, Ă la mairie, au lieu d’aviser avec lui, aux moyens « de purger le pays des prĂȘtres rĂ©fractaires qui l’infestent et disent la Messe dans des rĂ©unions auxquelles assistent quatre cents, sept cents, mille et mĂȘme douze cents personnes6 ; ce qui ne peut avoir lieu, ajoutent les rapports de l’agent national, que par l’incivisme, ou la tiĂ©deur des membres du Conseil. »
Malheureusement lâauteur a nĂ©gligĂ© les dates et cette abstention de Jean Duplay et des modĂ©rĂ©s concernerait plutĂŽt la pĂ©riode qui suit la chute de Robespierre en 1794-95, moment oĂč, dans un pays troublĂ©, il est dangereux de faire de la politique.
LâabbĂ© Chausse nous dĂ©crit en outre « le pays » parcouru par les prĂȘtres rĂ©fractaires et les foules croyantes. Son rĂ©cit est quelque peu idĂ©alisĂ© mais il rend compte dâun phĂ©nomĂšne bien connu : une pastorale catholique qui sâorganise Ă lâĂ©chelle dâun vaste territoire considĂ©rĂ© comme ouvert Ă des « missionnaires » itinĂ©rants et Ă des populations relativement lointaines. « Les registres de Jonzieux attestent que pendant la RĂ©volution, on baptisait dans cette paroisse des enfants apportĂ©s de Saint-Ătienne, Le Chambon7, Firminy, Monistrol, Aurec, Saint-Didier-la-SĂ©auve ; etc. ». Les populations des lieux trop surveillĂ©es ou sans prĂȘtre rĂ©fractaire local se dĂ©placent donc pour les sacrements vers les pĂŽles de rĂ©sistance ou font appel Ă un missionnaire itinĂ©rant.
LâabbĂ© Chausse nous donne mĂȘme des dĂ©tails sur Le domaine de la famille Duplay Ă Rebaudes, hameau de Jonzieu :
« Jean Duplay et Julienne La Vialle (son Ă©poouse) [âŠ] avaient organisĂ© un Oratoire dans la grange. [âŠ] Julienne La Vialle y venait souvent avec ses enfants. Les prĂȘtres se donnaient rendez-vous dans cette hospitaliĂšre demeure. Parmi les confesseurs de la foi qui y ont trouvĂ© un asile, on y a conservĂ© les noms de MM. l’abbĂ© Peyrard, vicaire de la paroisse ;de Rachat, curĂ© de Saint-Didier-la-SĂ©auve; Rouchouze, curĂ© de Saint-Victor-Malescours, l’abbĂ© de Vazeilles, ancien missionnaire ; l’abbĂ© Rouchon, de La Roche8 ; Laurent, vicaire de Marlhes ; Montchovet, vicaire de Saint-Romain-les-Atheux ; Mijollat, plus tard, curĂ© de Saint-Just-Malmont; Limosin, Truchet, Naly, et enfin l’abbĂ© Brive9.»[âŠ] « Dans ces maisons, les prĂȘtres trouvaient la sĂ©curitĂ©, le repos, la nourriture, le moyen de cĂ©lĂ©brer la sainte messe, d’entendre les confessions, de baptiser, de bĂ©nir les mariages, de veiller Ă la prĂ©paration des enfants pour la premiĂšre Communion. »
Evidemment, ce rĂ©seau de rĂ©sistance souffre de la Terreur. Jean Duplay, dĂ©noncĂ© pour incivisme et pour avoir cachĂ© des prĂȘtres, est emprisonnĂ© Ă Saint-Etienne, dans le couvent des Minimes transformĂ© en prison, puis transfĂ©rĂ© Ă Rive-de-Gier « avec une foule de ForĂ©ziens, dĂ©noncĂ©s comme contre-rĂ©volutionnaires, et quelques habitants du district d’Yssingeaux en Haute-Loire ». Cette captivitĂ© de trois mois a dĂ» avoir lieu Ă lâĂ©tĂ© 1794 puisque câest la chute de Robespierre qui provoque sa libĂ©ration et certainement celle de ses compatriotes, peut-ĂȘtre en aoĂ»t ou septembre.
Mais Rebaudes nâest quâun des multiples lieux de refuge dont lâabbĂ© Chausse nous donne une liste :
« les Rivaton, de Goyet ; les Planchet, de Jabrin ; les La Vialle ; les Massardier, de Foisset10; les Epalle, de Peybert et du Roset11 ; les Colomb de Gast ; les Roux, des Chavannes ;les Courbon ;les Defours, du Fau ;les RĂ©ocreux, de Malmont ; les Duplay, du Fraisse ; les Besson de La Mure ; les du Peloux de Saint- [27] Romain ; les Chausse de Brignon12 ; les Gattet et les Faugier, de Chambaud ; les Convers, de La. Fayolle et de Flaminges13 ; les Durieu, de Fruges ; les Veylon, de Saint-Victor et de Saint-Just, etc., etc., et tant d’autres, dont la reconnaissance publique a gardĂ© le nom. »
Nous ne sommes guĂšre surpris que cette liste dâune vingtaine de familles ne contienne pas les noms des Champagnat, des Rivat, ni des Ducros qui reprĂ©sentent les adhĂ©rents Ă la rĂ©volution. Quant aux lieux, en gĂ©nĂ©ral des hameaux, ils se rĂ©partissent sur Jonzieux, Marlhes, St Just Malmont, Riotord, St Sauveur en Rue⊠une dizaine de paroisses, surtout de la Haute-Loire.
La connivence royalisme-catholicisme
Il y a forte connivence entre la rĂ©sistance religieuse et la militance royaliste fort active dans ces contrĂ©es : la plupart des prĂȘtres « missionnaires » ne font quâassez peu la diffĂ©rence entre lâune et lâautre. Dans un article des Cahiers Maristes14 jâai dĂ©jĂ Ă©voquĂ© lâabbĂ© Mijollas15 officiellement vicaire de Marlhes de 1794 Ă 1799. Il est de famille noble comme lâindique son nom complet : Mijollas du Crouzet. Vers 1792 il sâest exilĂ© en Italie mais semble ĂȘtre rentrĂ© Ă la fin de 1794, aprĂšs Thermidor. Sa biographie nous dit : « tant que durĂšrent les mauvais jours il rayonna dans plusieurs parties du dĂ©partement (de la Haute-Loire) mais son sĂ©jour habituel Ă©tait dans les environs de Marlhes, Jonzieux et Saint Genest-Malifaux », trois paroisses du diocĂšse du Puy rattachĂ©es Ă la Loire. On loue son dĂ©vouement pour aller de nuit assister les malades en danger de mort mais on prĂ©cise « quâil ne partait jamais seul et quâil Ă©tait parfaitement armĂ©, de mĂȘme que ceux qui lâaccompagnaient ».
Dâautres prĂȘtres font de mĂȘme et certains dâentre eux procĂšdent Ă des grands rassemblements de fidĂšles pour braver les autoritĂ©s rĂ©volutionnaires qui ne parviennent pas Ă contrĂŽler ces terres montagneuses oĂč les prĂȘtres rĂ©fractaires Ă©voluent comme des poissons dans lâeau. Ces provocations ne sont sans doute pas du goĂ»t de Mgr. de Galard, Ă©vĂȘque du Puy en exil, mais il semble que lâautoritĂ© de son dĂ©lĂ©guĂ© administrateur M. Berghougnou de Rachat, curĂ© de Tence, ait quelque mal Ă sâimposer. Dâailleurs lâĂ©vĂȘque en exil Ă St Maurice-en-Valais, en Suisse, manifeste un esprit trĂšs intransigeant, considĂ©rant que, la RĂ©volution passĂ©e, le clergĂ© et aussi la royautĂ© devront ĂȘtre restaurĂ©s dans leur autoritĂ© et leurs biens16.
AprĂšs la Terreur de 1793-94 la tentation de passer Ă la contre-rĂ©volution est forte comme on le voit avec lâhistoire de lâarbre de la libertĂ© de Marlhes rapportĂ©e par le registre des dĂ©libĂ©rations de Marlhes et reprise par lâabbĂ© Chausse, qui relate un exploit dont les hĂ©ros, de sa propre famille, sont Ă la fois rĂ©sistants catholiques et ardents royalistes :
« Au Brignon, (un hameau de S. Romain-Lachalm en Haute-Loire Ă la limite de la commune de Marlhes) la famille Chausse comptait parmi ses membres cinq frĂšres, trĂšs hardis royalistes, et trĂšs habiles pour un coup de main. ». Le 3 Fructidor an III, (20 aoĂ»t 1795) en pleine nuit, un des fils, aidĂ© dâun domestique coupe lâarbre de la libertĂ© plantĂ© sur la place du bourg de Marlhes. Pendant quâils abattent lâarbre, les habitants sont dissuadĂ©s dâintervenir par des menaces dâĂȘtre « tirĂ©s ». La date de lâĂ©vĂ©nement nâest pas fortuite : câest le temps de la revanche royaliste aprĂšs la terreur. J.B. Champagnat et la tendance jacobine ont perdu le contrĂŽle de la mairie de Marlhes. Et la destruction de lâarbre de la libertĂ© est destinĂ©e Ă intimider ceux qui lâont plantĂ©. Un peu plus tĂŽt, le 3 juin 1795, J.P. Ducros, cousin de J.B. Champagnat a Ă©tĂ© assassinĂ© dans sa prison par une bande royaliste.
Si le vicaire Mijollas me semble un cas assez clair de prĂȘtre missionnaire trĂšs zĂ©lĂ© mais portĂ© Ă amalgamer cause royaliste et pastorale catholique le cas de lâautre vicaire de Marlhes, M. Laurent, plus nĂ©buleux. Jusquâen 1792 il suit fidĂšlement la politique attentiste de son curĂ©, mais ensuite leurs voies semblent se sĂ©parer. Laurent est en contact avec la famille Duplay mais pas Allirot. Surtout, en 1794 et 95 les « Dispositions du diocĂšse » nomment Laurent comme vicaire de Marlhes mais « sans approbation ». En 1797 il est autorisĂ© « pour la messe seulement ». Et en 1799 il est encore « non approuvĂ© ». Les autoritĂ©s diocĂ©saines semblent donc le considĂ©rer comme un prĂȘtre rĂ©sidant sur la paroisse de Marlhes sans y exercer de fonctions officielles. Lui reproche-t-on son serment de LibertĂ©-Ă©galitĂ© ou est-il tout simplement malade ?
M. Allirot, lui ne figure pas dans la liste des prĂȘtres frĂ©quentant la famille Duplay. Et câest probablement lâindice quâil nâĂ©volue pas dans une rĂ©sistance politico-religieuse dont lâabbĂ© Mijollas est un exemple, mais quâil a gardĂ© une pastorale plus modĂ©rĂ©e et probablement plus paroissiale que celle des missions, mise en place par lâadministrateur du diocĂšse. Il est cependant difficile de dĂ©passer le stade de lâhypothĂšse, mĂȘme si celle-ci contribuerait Ă expliquer pourquoi M. Allirot envoie un prĂȘtre recruter un des enfants de Jean-Baptiste Champagnat. Il se pourrait que lâun comme lâautre aient su distinguer les domaines politique et religieux ou au moins faire preuve de modĂ©ration dans une crise qui portait bien du monde aux extrĂȘmes.
La vie sacramentelle à Marlhes sous la révolution
Les registres de baptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures ne sont pas une source trĂšs intĂ©ressante en elle-mĂȘme pour dĂ©terminer lâĂ©volution de la vie religieuse durant la RĂ©volution, mais, en lâabsence de sources plus fiables, ils ne sont pas Ă nĂ©gliger. Je vais donc prĂ©senter ci-dessous les renseignements quâils nous donnent.
A Marlhes, les registres que tenait M. Allirot ont Ă©tĂ© remis Ă lâofficier de lâĂ©tat civil le 20 fĂ©vrier1793 dans un contexte dramatique : le 21 janvier le roi Louis XVI a Ă©tĂ© guillotinĂ© et la guerre et les oppositions internes entraĂźnent la mise en place dâune politique de terreur. Et le curĂ© commence donc de nouveaux registres qui nâauront plus de caractĂšre officiel. Et les pĂ©ripĂ©ties de la persĂ©cution vont rendre difficile la tenue de ces registres.
BaptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures en 1793
Mois |
BaptĂȘmes |
Mariages |
SĂ©pultures |
Total |
1 |
0 |
0 |
1 | |
F |
1 |
0 |
4 |
5 |
M |
6 |
0 |
6 |
12 |
A |
10 |
1 |
9 |
20 |
M |
7 |
3 |
5 |
15 |
J |
4 |
2 |
2 |
8 |
J |
6 |
4 |
5 |
15 |
A |
4 |
0 |
4 |
8 |
2 |
0 |
4 |
6 | |
0 |
0 |
0 |
0 | |
N |
2 |
0 |
0 |
2 |
D |
2 |
1 |
0 |
3 |
|
45 |
11 |
39 |
95 |
Il est normal que le curĂ© nâindique presque aucun acte en janvier-fĂ©vrier puisquâen principe ceux-ci sont consignĂ©s dans les registres donnĂ©s Ă la commune. Ensuite, jusquâen juillet les actes semblent reprendre un rythme normal. Mais la distribution des sacrements se dĂ©grade car la politique antireligieuse sâinstalle. Et lâabsence de tout acte sacramentel en octobre prouve que le curĂ© nâexerce plus officiellement ses fonctions. Il a plongĂ© dans la clandestinitĂ©.
BaptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures en 1794
Mois |
94/B |
94/M |
94/S |
Total |
6 |
1 |
0 |
7 | |
F |
5 |
2 |
0 |
7 |
M |
1 |
2 |
0 |
3 |
A |
12 |
0 |
9 |
21 |
M |
0 |
0 |
0 |
0 |
J |
5 |
0 |
1 |
6 |
J |
2 |
0 |
5 |
7 |
A |
3 |
1 |
1 |
5 |
S |
5 |
2 |
1 |
8 |
O |
4 |
0 |
2 |
6 |
N |
2 |
2 |
3 |
7 |
D |
1 |
2 |
2 |
5 |
|
46 |
12 |
24 |
82 |
MalgrĂ© lâambiance de terreur, le curĂ© de Marlhes rĂ©alise tant bien que mal la sacramentalisation de sa paroisse. Mais quelque chose se passe en avril-mai : dâabord une Ă©tonnante activitĂ© baptismale en avril suivie dâun vide. Comme si Allirot, aprĂšs un temps de forte activitĂ© avait dĂ» rester cachĂ© quelque temps au plus fort de la terreur. Il mentionne toujours les sĂ©pultures alors que lâĂ©glise est fermĂ©e au culte, sans que lâon sache oĂč et comment se dĂ©roulait cet acte. La chute de Robespierre fin juillet nâa aucun effet visible sur sa pastorale car la Terreur ne se desserre que lentement.
La Vie de M. Duplay, qui sâemploie Ă exalter lâaction des prĂȘtres rĂ©fractaires montre dâailleurs que, probablement Ă la fin de 1793 et au dĂ©but de 1794 les communautĂ©s sont rĂ©duites Ă cĂ©lĂ©brer des messes blanches pour un public restreint :
« Aux plus mauvais jours, quand on ne pouvait avoir de prĂȘtres, Ă Rebaudes, le dimanche, les parents de la famille Duplay et un petit nombre dâamis sĂ»rs se rĂ©unissaient quand mĂȘme dans le modeste Oratoire de la grange. Jean Duplay prĂ©sidait Ă la rĂ©citation des priĂšres, lisait lâordinaire de la Messe, commentait avec bon sens lâĂvangile du jour, rappelait les jours de fĂȘte, dâabstinence et de jeĂ»ne, pendant que deux ou trois hommes dĂ©vouĂ©s faisaient sentinelle aux alentours du village pour surveiller lâapproche de la force armĂ©e. »
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1795
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95/B |
95/M |
95/S |
Total des actes |
J |
1 |
0 |
1 |
2 |
F |
4 |
1 |
0 |
5 |
M |
10 |
0 |
0 |
10 |
A |
5 |
1 |
11 |
17 |
M |
5 |
4 |
8 |
17 |
J |
8 |
1 |
1 |
10 |
J |
5 |
2 |
5 |
12 |
A |
5 |
1 |
1 |
7 |
S |
6 |
0 |
1 |
7 |
O |
7 |
0 |
2 |
9 |
N |
4 |
3 |
3 |
10 |
D |
7 |
0 |
2 |
9 |
|
67 |
13 |
35 |
115 |
La fin de la terreur permet une nette reprise pastorale avec un certain rattrapage en mars-juillet 1795. Mais lâĂ©glise nâest toujours pas ouverte et la vie clandestine du curĂ© continue.
Durant ces annĂ©es 93-95 Marcellin Champagnat passe de 4 Ă 6 ans accomplis. Il nâa jamais vu lâĂ©glise ouverte au culte. Il ne connaĂźt probablement pas le curĂ© Alirot. Toute sa culture religieuse lui vient de la famille par sa mĂšre et sa tante. MĂȘme sâil a une notion confuse de la politique il nâa pu que ressentir les tensions suscitĂ©es par les Ă©vĂ©nements rĂ©volutionnaires, en particulier lâexĂ©cution du roi. DâoĂč cette question assez typique dâun enfant de six-sept ans : la rĂ©volution est-elle une personne ou une bĂȘte ?
Catéchisme et premiÚre communion aprÚs la Terreur
Dans ses registres le curĂ© Alirot ne mentionne pas la premiĂšre communion, qui suppose au prĂ©alable le catĂ©chisme et la confession. En bonne logique il aurait dĂ» rĂ©organiser cet aspect important de la pastorale et peut-ĂȘtre lâa-t-il fait sans en tenir registre. En tout cas lâabbĂ© Chausse nous renseigne sur Jonzieux :
« Le 9 thermidor ralentit l’ardeur de la persĂ©cution. Les prĂȘtres proscrits reparurent et offrirent de nouveau le saint Sacrifice dans quelques maisons sĂ»res. Des catĂ©chismes, prĂ©paratoires Ă la premiĂšre Communion, se faisaient Ă Rebaudes. Des enfants y venaient de fort loin. Mme Stanislas Chaurain, religieuse des SĆurs de JĂ©sus, Ă Saint-Didier, et SĆur des PĂšres Chaurain, Maristes, nous a racontĂ© souvent que sa mĂšre et sa sĆur, originaires de Jonzieux, allaient recevoir, dans la famille Duplay, des leçons de catĂ©chisme, qui leur Ă©taient donnĂ©es en mĂȘme temps qu’Ă Claude et Ă Jean-Louis Duplay. Quelquefois c’Ă©taient des prĂȘtres qui expliquaient le catĂ©chisme ; Jean Duplay et Julienne La Vialle faisaient souvent aussi l’office de catĂ©chistes. Le plus souvent, cette fonction incombait Ă une ancienne religieuse, chargĂ©e en outre de visiter les malades, de les prĂ©parer Ă la rĂ©ception des Sacrements, de faire les lectures Ă©difiantes dans les assemblĂ©es religieuses, quand les prĂȘtres n’y pouvaient paraĂźtre sans danger. »
Par ces propos lâabbĂ© Chausse ne nous renseigne pas seulement sur lâesprit apostolique de la famille Duplay mais sur le systĂšme missionnaire mis en place dans le diocĂšse du Puy : le catĂ©chisme y est dĂ©sormais lâaffaire des laĂŻcs, des religieuses sĂ©cularisĂ©es comme des prĂȘtres. Il est trĂšs probable que ce systĂšme a aussi fonctionnĂ© Ă Marlhes sous le contrĂŽle de M. Allirot.
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1796
Il paraĂźt Ă©trange que, durant cette annĂ©e politiquement assez tranquille au point que M. Allirot sort de clandestinitĂ© et va rĂ©concilier lâĂ©glise en fin dâannĂ©e, presque aucune sĂ©pulture nâait Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e.
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96/B |
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70 |
17 |
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88 |
Câest lâindice de lâapplication Ă Marlhes de la stratĂ©gie missionnaire qui relativise le territoire paroissial et abandonne la cĂ©lĂ©bration des sĂ©pultures, mĂȘme si elle accorde beaucoup dâimportance aux derniers sacrements.
Autre signe dâapplication dâune politique missionnaire : lâarrivĂ©e Ă Jonzieux en aoĂ»t 1797 de Jean-Pierre Brive, ordonnĂ© prĂȘtre en Suisse, le 15 juin 1797, dans la chapelle de l’abbaye de Saint-Maurice-en- Valais par Mgr. de Galard. Il est envoyĂ© Ă Jonzieux par M. de Rachat, ancien curĂ© de Tence, administrateur du diocĂšse du Puy pendant l’exil de son Ă©vĂȘque. Il y exercera son ministĂšre durant la seconde terreur.
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1797
La rĂ©conciliation de lâĂ©glise permet le rĂ©tablissement du culte public Ă Marlhes durant presque un an, jusqu’au coup dâEtat de Fructidor en septembre 1797. DâoĂč la reprise des sĂ©pultures sur le registre. Marcellin Champagnat, qui atteint ses 8 ans a dĂ», pour la premiĂšre fois, frĂ©quenter lâĂ©glise avec sa famille et peut-ĂȘtre faire connaissance avec le curĂ© Alirot.
|
Alirot |
Alirot |
Alirot |
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Mijollas |
Mijollas |
Mijollas |
Total |
|
97/B |
97/M |
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97/B |
97/M |
97/S |
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0 |
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Lâeffet du coup dâEtat de Fructidor en septembre 1797 est immĂ©diat. Le 4 septembre 1797 Alirot a cĂ©lĂ©brĂ© une derniĂšre sĂ©pulture et il cesse de tenir le registre des baptĂȘmes dĂšs le 23 septembre 1797. Ce coup dâEtat prend par surprise un clergĂ© qui avait pu se croire sorti de lâĂšre des persĂ©cutions. Câest un Ă©chec pour la stratĂ©gie paroissiale dâAllirot, tandis que celle des missionnaires comme Mijollas, peu prĂ©occupĂ©s de territoires paroissiaux, peu pressĂ©s de sortir de la clandestinitĂ© et peut-ĂȘtre soutenus par les rĂ©seaux royalistes, Ă©vite un retour prĂ©cipitĂ© dans lâobscuritĂ©. LâabbĂ© Mijollas, qui commence Ă tenir son registre des baptĂȘmes et des mariages en octobre 1797, nâest pas un simple vicaire et un remplaçant : il incarne une pastorale diffĂ©rente de celle dâAllirot.
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1798
|
Allirot |
Allirot |
Allirot |
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Mijollas |
Mijollas |
Mijollas |
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98/B |
98/M |
98/S |
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98/B |
98/M |
98/S |
J |
8 |
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0 |
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F |
4 |
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3 |
3 |
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3 |
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0 |
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7 |
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25 |
19 |
0 |
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40 |
11 |
0 |
LâannĂ©e 1798, durant laquelle sĂ©vit la persĂ©cution, est Ă©tonnante : ni Allirot ni Mijollas ne se prĂ©occupent de funĂ©railles, lâĂ©glise Ă©tant fermĂ©e et les fidĂšles procĂ©dant probablement eux-mĂȘmes au service funĂšbre17. On a lâimpression aussi dâun certain partage des tĂąches durant la premiĂšre partie de lâannĂ©e, Allirot assumant la plupart des mariages. Mais ce retour de lâancien curĂ© est bref : il cesse de signer le registre des mariages en mai 1798 et ne le reprendra que le 7 avril 1799. Câest pourquoi, au fond de la page 9 du registre M. Mijollas Ă©crit ces mots : « Lâorage de la persĂ©cution ayant Ă©loignĂ© le pasteur de son troupeau il existe une lacune en lâĂ©tat de ce registre de ses fonctions curiales depuis le 11 juin 1798 jusquâau 1° avril 1799 ».
Ce long Ă©loignement du curĂ© a lieu durant lâadministration de J.B. Champagnat qui a pris ses fonctions de prĂ©sident du canton de Marlhes le 11 fĂ©vrier 1798. Mais il est sous la coupe du commissaire Trilland, ardent rĂ©publicain qui demande sans cesse la chasse aux dĂ©serteurs et aux prĂȘtres rĂ©fractaires et exige lâorganisation de fĂȘtes civiques, notamment dans lâĂ©glise. A Marlhes la seconde Terreur paraĂźt plus rigoureuse que la premiĂšre parce que le pouvoir central nâa jamais Ă©tĂ© aussi impĂ©rieux envers le pouvoir local. Mais la stratĂ©gie pastorale missionnaire de Mijollas a pu contribuer aussi Ă Ă©loigner Allirot de sa paroisse.
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1799.
Bien que le rĂ©gime de terreur se poursuive, le systĂšme pastoral connaĂźt un nouveau changement, Allirot partageant le travail sacramentel avec Mijollas Ă partir du mois dâavril. Mais est-ce coopĂ©ration ou concurrence ? En tout cas lâabsence de funĂ©railles est le signe de la continuitĂ© de la persĂ©cution, le coup dâEtat du 18 brumaire (novembre 1799) en fin dâannĂ©e nâayant pas dâeffet immĂ©diat.
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Alirot |
Alirot |
Alirot |
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Mijollas |
Mijollas |
Mijollas |
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99/B |
99/M |
99/S |
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99/B |
99/M |
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9 |
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9 |
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2 |
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7 |
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2 |
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4 |
0 |
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36 |
13 |
0 |
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46 |
14 |
0 |
Si Marcellin Champagnat, trop jeune, a certainement gardĂ© une idĂ©e vague de la premiĂšre terreur, (1793-94), les deux annĂ©es de la terreur fructidorienne (fin 1797-fin 1799), alors quâil a 8-10 ans, ont dĂ» marquer son esprit et influencer son destin Ă lâĂ©poque oĂč un garçon commence Ă frĂ©quenter lâĂ©cole et Ă apprendre son catĂ©chisme en vue de la premiĂšre communion.
BaptĂȘmes, mariages, sĂ©pultures en 1800
LâannĂ©e 1800 est celle de la reprise en main de la paroisse par son ancien curĂ©, et de la marginalisation rapide de Mijollas qui a peut-ĂȘtre exercĂ© jusquâen 1802 les fonctions de vicaire. Un indice du retour au calme sur le plan religieux câest la reprise des sĂ©pultures Ă partir de juin, soit six mois aprĂšs le coup dâEtat de Bonaparte. LâĂ©glise a donc Ă©tĂ© rouverte au culte et la crainte dâun retour de la persĂ©cution sâĂ©loigne, mĂȘme si aucun accord durable nâexiste entre lâEglise et la RĂ©publique.
|
Alirot |
Alirot |
Alirot |
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Mijollas |
Mijollas |
Mijollas |
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1800/B |
1800/M |
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1800/B |
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Total |
89 |
17 |
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6 |
3 |
10 |
Marcellin aurait-il fait sa premiĂšre communion cette annĂ©e-lĂ comme lâaffirme le F. Avit (Annales, t 1 p. 7 § 30) ? Ce nâest pas impossible puisque M. Alirot, qui a repris en main sa paroisse au printemps 1799, a disposĂ© dâun peu de temps pour instruire lui-mĂȘme ou faire instruire par son vicaire une promotion de communiants. Mais la situation religieuse demeure prĂ©caire. La reprise des sĂ©pultures en juin paraĂźt le signe que lâĂ©glise nâest rouverte au culte que tardivement. Et puis, Allirot, curĂ© consciencieux et probablement rigoriste, nâaurait guĂšre eu le temps de connaĂźtre et de vĂ©rifier le degrĂ© dâinstruction religieuse des nouveaux communiants. En 1801 la situation sâest Ă©claircie : on sait quâun accord entre lâEglise et lâEtat est en cours de nĂ©gociation. Et puis, Marcellin aura 12 ans accomplis, Ăąge normal de la premiĂšre communion. Quoi quâil en soit, le prĂȘtre catĂ©chiste qui, durant un catĂ©chisme, donne un sobriquet Ă un enfant indisciplinĂ© (Vie, Ch. 1 p. 6) pourrait ĂȘtre le vicaire Mijollas ou mĂȘme Laurent.
Registres paroissiaux et Ă©tat-civil en 1793-1800
Finalement, sur ces huit annĂ©es la pastorale des baptĂȘmes et mariages a Ă©tĂ© assez bien assurĂ©e.
Années |
BaptĂȘmes |
Mariages |
SĂ©pultures |
1793 |
45 |
11 |
39 |
1794 |
46 |
12 |
24 |
1795 |
67 |
13 |
35 |
1796 |
70 |
6 |
4 |
1797 |
81 |
11 |
45 |
1798 |
65 |
30 |
0 |
1799 |
82 |
27 |
0 |
1800 |
95 |
20 |
18 |
Total |
551 |
130 |
165 |
Moyenne |
68 |
16 |
20 |
Le baptĂȘme Ă©tant jugĂ© indispensable au salut, le curĂ© Allirot a-t-il pu baptiser tous les enfants nĂ©s Ă Marlhes ? GrĂące Ă lâEtat-Civil de la Loire disponible sur internet, jâai procĂ©dĂ© Ă une comparaison baptĂȘmes-naissances Ă partir de fĂ©vrier 1793 (ventĂŽse an II) jusquâĂ 1800. Le calendrier rĂ©volutionnaire utilisĂ© par lâEtat civil allant de septembre Ă septembre jâai gardĂ© ces divisions annuelles.
|
BaptĂȘmes Alirot |
BaptĂȘmes Mijollas |
Etat civil |
|
FĂ©vrier 1793-septembre 1794 |
47 baptĂȘmes |
|
138 naissances |
An I et II |
Octobre 1794-septembre 1795 |
56 baptĂȘmes |
|
100 naissances |
An III |
Total |
103 |
0 |
238 |
|
Octobre 1795-septembre 1796 |
62 baptĂȘmes |
|
64 naissances |
An IV |
Octobre 96-sept. 97 |
53 baptĂȘmes |
|
57 naissances |
AnV |
Octobre 97-sept.98 |
|
39 baptĂȘmes |
44 naissances |
An VI |
Octobre 98-sept.99 |
28 baptĂȘmes |
37 baptĂȘmes |
60 naissances |
An VI |
Octobre 99-sept. 1800 |
73 baptĂȘmes |
15 baptĂȘmes |
56 naissances |
An VIII |
|
319 |
91 |
|
|
Total général |
319 |
+ 91 = 410 baptĂȘmes |
519 naissances |
|
Moyenne |
|
58 baptĂȘmes/an |
74 naissances/an |
|
Les annĂ©es de Terreur (1793-95) sont donc un temps de dĂ©sorganisation de la paroisse dâoĂč un fort dĂ©calage entre naissances et baptĂȘmes. Mais il est probable que les baptĂȘmes non rĂ©pertoriĂ©s par Allirot ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©s, par lui ou un autre, sans laisser de traces du fait de lâabsence de registres. Il se peut aussi que des enfants aient Ă©tĂ© seulement ondoyĂ©s par la sage-femme aussitĂŽt aprĂšs leur naissance et que le baptĂȘme officiel ait Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© plus tard. Nous constatons en tout cas un nombre de baptĂȘmes plus Ă©levĂ© que les naissances en 1798-1800. Mais câest un rattrapage modeste puisquâil subsiste une diffĂ©rence dâenviron 110 entre naissances et baptĂȘmes.
Quoi quâil en soit, il faut admettre que, mĂȘme si la continuitĂ© catholique a Ă©tĂ© trĂšs forte Ă Marlhes, elle nâa pas complĂštement Ă©vitĂ© des difficultĂ©s dans la vie des paroissiens. La paroisse est demeurĂ©e plusieurs annĂ©es sans Ă©glise ouverte au culte. Et quel a Ă©tĂ© lâeffet des sĂ©pultures hors de lâĂ©glise et, sans la prĂ©sence du curĂ© ? Et quâa Ă©tĂ© la catĂ©chĂšse des enfants durant ces huit ans ? En fait, le temps de gestion paroissiale du curĂ© Alirot a connu trois moments trĂšs diffĂ©rents : jusquâen 1792 câest encore un fonctionnement dâancien-rĂ©gime ; dans les annĂ©es 1793-1800, domine la persĂ©cution avec des alternances de violences et de rĂ©pits. AprĂšs 1800 câest la reconstruction mais dans un contexte politico-religieux tout autre : lâEglise est dĂ©sormais soumise Ă lâEtat. MĂȘme la restauration de la royautĂ© en 1815 ne modifiera guĂšre cette donne. Champagnat Ă©tait bien placĂ© pour comprendre que la rĂ©volution avait ouvert une Ăšre nouvelle, Ă la fois chance et Ă©preuve pour lâEglise.
BaptĂȘmes mariages et sĂ©pultures sous le Consulat et lâEmpire (1801-1815)
Il nâest pas difficile, grĂące aux registres de 1801-1816 de documenter les annĂ©es suivantes : le curĂ© a pris peu Ă peu lâhabitude de donner le total annuel des baptĂȘmes en fin dâannĂ©e ; Ă partir de 1812 il y ajoute les mariages. Et le registre des sĂ©pultures, indĂ©pendant jusquâen 1814, permet des comptages faciles.
Dates |
BaptĂȘmes |
Mariages |
SĂ©pultures |
1801 |
95 |
19 |
45 |
1802 |
93 |
21 |
41 |
1803 |
92 |
12 |
32 |
1804 |
? |
18 |
25 |
1805 |
79 |
23 |
37 |
1806 |
104 |
17 |
26 |
1807 |
98 |
20 |
34 |
1808 |
99 |
15 |
25 |
1809 |
? |
12 |
25 |
1810 |
68 |
17 |
43 |
1811 |
85 |
? |
27 |
1812 |
68 |
14 |
26 |
1813 |
98 |
38 |
44 |
1814 |
100 |
18 |
29 |
1815 |
78 |
11 |
24 |
1816 |
75 |
22 |
? |
Moyenne |
88 |
18 |
32 |
La moyenne des naissances est nettement supérieure à celle des années de la Révolution mais la différence est partiellement due au fait que les registres ont été tenus plus exactement.
A Marlhes la continuité prévaut
Durant lâannĂ©e 1800 Alirot reprend ses prĂ©rogatives de curĂ©, Mijollas Ă©tant ramenĂ© aux fonctions de vicaire. Tous deux font encore partie de lâancien diocĂšse du Puy. Mais le concordat signĂ© en 1801 va entrer en vigueur en 1802-1803. DĂ©sormais les limites des Ă©vĂȘchĂ©s et des dĂ©partements devront coĂŻncider et Marlhes fera partie du diocĂšse de Lyon comme lâannonce officiellement le mandement de lâarchevĂȘque de Lyon en janvier 1803. Le curĂ© Allirot, appartenant dĂ©sormais au diocĂšse de Lyon, est confirmĂ© dans ses fonctions et câest peut-ĂȘtre le moment oĂč le vicaire Mijollas devient curĂ© de St Just Malmont Ă une dizaine de km de Marlhes, dans ce qui nâest plus le diocĂšse du Puy mais celui de Saint Flour, car on nâa pas voulu reconstituer un diocĂšse marquĂ© par trop dâopposition au pouvoir central.
Contrairement Ă bien des paroisses, Marlhes nâa pas Ă©tĂ© divise entre clergĂ© constitutionnel et clergĂ© rĂ©fractaire et le systĂšme missionnaire incarnĂ© par lâabbĂ© Mijollas ne sây est manifestĂ© quâĂ la marge. CurĂ© depuis 1781 M. Allirot le restera jusquâen 1822. Dans son « Tableau gĂ©nĂ©ral des prĂȘtres de Lyon » en 1802, le vicaire gĂ©nĂ©ral Courbon lui a dĂ©cernĂ© un bel Ă©loge: « Alirot ex-curĂ© de Marlhes ; y exerçant ; piĂ©tĂ©, talents plus quâordinaire »18 qui justifie amplement son maintien comme curĂ©.
Il reste le problĂšme des vicaires. Les Amis de Marlhes en ont Ă©tabli une liste en se fondant sur les registres paroissiaux, mais les noms des vicaires y apparaissent trĂšs peu, comme si le curĂ© sâĂ©tait Ă peu prĂšs complĂštement rĂ©servĂ© la cĂ©lĂ©bration des baptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures. De lâexamen de ces registres je tire nĂ©anmoins des renseignements non nĂ©gligeables. Tout dâabord, Jean-Claude Laurent vicaire dâAlirot en 1790-93 est restĂ© dans la paroisse mais sans statut clair 19. Comme nous lâavons vu, en 1797-1800 Mijollas exerce les fonctions de remplaçant puis de vicaire dâAllirot peut-ĂȘtre jusquâen 1803. En tout cas, il dĂ©clare Ă la fin de son registre, le 28 aoĂ»t 1800 : « Je soussignĂ© vicaire de la paroisse de Marlhes dĂ©clare avoir fait tous les actes de baptĂȘme et de mariage ci-dessus ». Et il signe « Mijolla prĂȘtre, vic (aire) ». Du vicaire Sagnial (1805-1814) nous avons un procĂšs-verbal de baptĂȘme le 17 novembre 1805 et on trouve sa signature de ci de lĂ dans les registres. Les premiers actes de Chabaunay, (1814-1817) apparaissent en juin 1814. Rajat (1817âŠ) semble commencer ses fonctions le 2 janvier 1817 mais il est difficile de savoir jusquâĂ quand il exerce, le curĂ© signant tous les actes jusquâau 7 mai 1822. Enfin, le 13 mai 1822 un acte de baptĂȘme est signĂ© de « Alirot vicaire ». Câest le jour-mĂȘme oĂč ont lieu les funĂ©railles de Jean Antoine Allirot prieur de Marlhes « dĂ©cĂ©dĂ© hier par suite dâune attaque, ĂągĂ© de environ quatre-vingt deux ans ». Le vicaire Alirot assure lâintĂ©rim en mai et juin 1822. La signature de M. Duplay, nouveau curĂ©, apparaĂźt le 29 juin 1822.
Le vicaire Alirot (1822-24) est certainement le propre neveu du curĂ© dont parle la Vie du P. Champagnat Ă propos de lâinstallation des FrĂšres Ă Marlhes Ă la fin de 1818 ou au dĂ©but de 1819. (Ch. 8 p.85). Câest donc quâĂ cette Ă©poque le vicaire Rajat a dĂ©jĂ laissĂ© la place au neveu du curĂ© Alirot qui espĂ©rait peut-ĂȘtre que, comme dans lâAncien-RĂ©gime, son oncle pourrait rĂ©signer sa cure en sa faveur. En tout cas, le neveu, pas plus que ses prĂ©dĂ©cesseurs, ne signe les actes du vivant de son oncle20. Et les registres paroissiaux nous font penser Ă un curĂ© Allirot assez jaloux de son autoritĂ©. Ses rapports avec le P. Champagnat donneront une impression semblable.
La vie pastorale et lâenfance de Marcellin
Toute cette chronologie et ces tĂ©moignages indirects ne sont pas sans importance pour mieux comprendre lâenfance de Marcellin Champagnat. Dans les annĂ©es 1793-94 il a 4-5 ans et certainement une connaissance confuse des Ă©vĂ©nements. En 1795-97 il a 6-8 ans et a pu faire connaissance avec M. Alirot. LâĂ©glise nâayant Ă©tĂ© rouverte au culte quâĂ la fin de 1796 il a dĂ» la frĂ©quenter jusquâĂ la fin de 1797 et y assister Ă ses premiĂšres messes. En somme, jusquâĂ lâĂąge de sept ans il nâa guĂšre connu que lâenseignement et les pratiques familiales inculquĂ©es par sa mĂšre et sa tante. Mais entre 7 et 11 ans (1796-1800) il connaĂźt deux phases contradictoires de la vie religieuse : tout dâabord le culte public dans une ambiance relativement calme, puis la persĂ©cution antireligieuse au moment oĂč son pĂšre assume la prĂ©sidence du canton au nom dâun gouvernement oppresseur.
Est-ce durant cette Ă©poque quâil commence Ă frĂ©quenter lâĂ©cole et le catĂ©chisme ?. Peut-ĂȘtre. Mais lâhypothĂšse de sa premiĂšre communion en 1800 (Avit Annales de lâinstitut, T. 1 p. 7 § 30) alors que M. Allirot est Ă peine de retour et lâĂ©glise Ă peine rĂ©ouverte, paraĂźt moins vraisemblable quâen 1801. Quoi quâil en soit, les troubles rĂ©volutionnaires expliquent en grande partie les propos ultĂ©rieurs de M. Champagnat sur sa premiĂšre Ă©ducation manquĂ©e.
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F. André Lanfrey, mai 2019
1 Câest lâannĂ©e oĂč meurt Anne Champagnat, la grande tante de Marcellin, sĆur de Saint Joseph.
2 Cité par le F. Gabriel Michel dans Les années obscures de M. Champagnat, ch. XIX p. 99.
3 Marlhes au long des siĂšcles, Association des amis de Marlhes, 2002, p. 109.
4 Et câest pourquoi les amis de Marlhes placent le dĂ©but de ses fonctions en 1822
5 LâEglise catholique et la RĂ©volution française, tome 1, Editions du Cerf, 1970, p. 108.
6 Jacques Gadille, Histoire du diocĂšse de Lyon, Beauchesne, 1983, p. 196.
7 Une cure thermale.
8 André Latreille, p. 192.
9 André Latreille, p. 134-135.
10 Lâagent exagĂšre peut-ĂȘtre un peu mais des documents nous parlent de rĂ©union nocturnes trĂšs nombreuses destinĂ©es Ă dĂ©fier les autoritĂ©s rĂ©volutionnaires.
11 Probablement Le Chambon-Feugerolles, prĂšs de Firmigny.
12 Paroisse de Riotord.
13 Vicaire de Jonzieux arrivĂ© plus tardivement, en 1797, qui aura une influence sur la vocation de lâabbĂ© Duplay.
14 Goyet, Jabrin et Foisset sont des hameaux de Jonzieux.
15 Au recensement de 1790 Ă Peubert la famille Epalle comprend neuf membres. Quant au Roset, il ne sâagit pas du hameau oĂč habitent les Champagnat oĂč aucune famille ne porte le nom Epalle, mais dâun lieu Ă©cartĂ© Ă lâextrĂ©mitĂ© est de la commune de Marlhes appelĂ© aussi le Rozet.
16 Jean Chausse lâaĂźnĂ© des fils, a Ă©tĂ© emprisonnĂ© Ă St Didier-la-Seauve, puis Rive-de-Gier (Vie de M. Duplay p. 36)
17 La Semaine religieuse du Puy cite le nom de Jean-Baptiste Convert, nĂ© Ă Flaminges, paroisse de St Pal de Mons, en 1759. BasĂ© Ă FĂ©lines en ArdĂšche, il y est prĂȘtre rĂ©fractaire durant sept ans avant dâĂȘtre arrĂȘtĂ© et dĂ©portĂ© Ă lâĂźle dâOlĂ©ron.
18 N° 25, avril 2008, p. 23-25 jâai dĂ©jĂ Ă©voquĂ© la figure de ce prĂȘtre.
19 Son nom est orthographié de diverses maniÚres.
20 AndrĂ© Latreille, LâEglise catholique et la RĂ©volution française, tome 1, 1775-1799, Le Cerf, collection foi vivante, 1970, p. 207.
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