Nouvelles perspectives pour la régionalisation mariste
La chronique daujourdhui rassemble le travail des deux journées puisque le thème a été le même pendant les sessions : la régionalisation, son concept, vision quon a de cette dernière, la configura-tion quon lui a donnée dans lInstitut et ce quil faudrait faire dans chaque région. Le terme régio-nalisation se réfère au processus par lequel les unités administratives de lInstitut sont groupées entre elles pour favoriser la coopération mutuelle et la collaboration. Cest un processus souple et adaptable aux besoins des unités administratives, sans en créer de nouvelles.
Les participants ont été aidés par les expériences de quatre grands Instituts religieux présents dans le monde entier : Capucins, Frères des Écoles Chrétiennes, Société du Verbe Divin et Jésuites. Au moyen dun document on a pu analyser la vision qui inspire ces institutions, la configuration géo-graphique quils ont donnée à ses régions et les différentes actions quelles effectuent à léchelle ré-gionale. Ces exemples confirment que le processus de régionalisation est progressivement assumé par tous les Instituts religieux comme un moyen efficace de gouvernement et danimation de la vie religieuse aujourdhui. Dans la configuration géographique adoptée on peut entrevoir une tendance générale vers de vastes régions, avec la possibilité que des groupes de Provinces, avec des intérêts et des nécessités communes, forment des sous-régions dans la grande région.
Les lumières de la propre expérience
Avec ces quatre références institutionnelles qui ont servi pour éclairer la réflexion, on a partagé lexpérience de deux structures régionales de notre Institut implantées depuis le 20e Chapitre général : le Conseil dOcéanie et la CIAP (Conférence Interaméricaine des Provinciaux).
Le Conseil dOcéanie sest développé en cinq étapes. La première étape, commencée en 1997, a consisté dans des rencontres des représentants des unités administratives de la région ; elle sest achevée par une réunion de tous les Conseils du Pacifique pendant laquelle on a soulevé la question de la régionalisation des structures.
La seconde étape a compris deux phases décisives. La première, en 1999, avec le Conseil régional du Pacifique, où il a été proposé de commencer un processus pour constituer une seule Unité admi-nistrative dans la région du Pacifique. Pendant la deuxième, un an après, le Conseil a fixé la date de cet objectif pour la fin 2003.
La troisième étape a débuté en 2001, avec un échange de visites et de rencontres entre les différen-tes Unités administratives. La quatrième a amené à la création de cinq commissions et à la substitu-tion du Conseil du Pacifique par le Conseil dOcéanie. Dans la cinquième étape, en 2007, le Conseil dOcéanie a été complété par la nomination de plusieurs commissions chargées de tâches spécifi-ques.
La Conférence Interaméricaine des Provinciaux et Supérieurs de District (CIAP), provient de la CLAP (Conférence latino-américaine des Provinciaux). Cet organisme a été créé à Rome en octobre 1979 à loccasion de la Conférence générale des Provinciaux, pour favoriser la rénovation de la vie religieuse demandée par le Concile Vatican II. Dans la 10ª CLAP, tenue dans Los Teques (Vene-zuela) en août 2004, se sont réunis les Provinciaux et Supérieurs de District dAmérique latine et du Canada, les Vice-provinciaux des Provinces latino-américaines et le délégué des Provinces des États-Unis. On a ainsi constitué officiellement la CIAP dans le cadre de lAmérique, comme fruit de la réorganisation des Provinces dans tout lInstitut.
Les membres de la Conférence ont eu ainsi loccasion de connaître de près ce qui se fait dans les cinq régions maristes : Amérique, Europe, Afrique, Asie et Océanie. Il sagit maintenant de décou-vrir les avantages que cette structure apporte pour le futur, en faisant les adaptations jugées oppor-tunes. Pour cela on leur a demandé dindiquer quelles actions doivent être développées dans les ré-gions et lesquelles doivent être effectuées dans chacune des unités administratives.
La mise en commun de ces réflexions sest faite en dégageant les réactions les plus significatives dans une table ronde composée de six frères. Ce travail a été approfondi laprès-midi en réunion de petits groupes régionaux afin de définir de possibles solutions pour lavenir.
Deux expériences de plus pour apporter des idées
Le mercredi 30 mai, ont aussi été présentées deux réalités institutionnelles qui ont eu une longue gestation pour parvenir aux structures actuelles : UMBRASIL et la CME.
UMBRASIL a été créé à Brasilia le 15 octobre 2005, mais le projet a traîné dans les réunions des Provinciaux du Brésil pour préparer le Chapitre spécial de 1967-1968. Lobjectif de cet organisme est de coordonner et dencourager des processus de coopération mutuelle entre les trois Provinces maristes et le Secteur dAmazonie, dans le cadre civil, et entre les neuf mantenedoras qui donnent lexistence légale aux ?uvres maristes dans le pays. La mantenedora est une figure juridique de la législation brésilienne. Les Provinces et le District sont représentés dans les organismes où on prend les décisions, qui sont contraignantes par consensus. Cet organisme donne visibilité à la marque et laction mariste, facilite linterrelation de vie et de mission, suscite des actions et des initiatives au niveau national et favorise la gestion dans les processus et les ressources. Le siège de lorganisme est à Brasilia et fonctionne avec un Secrétariat permanent, une Assemblée à laquelle prennent part tout les Conseils provinciaux, un Conseil supérieur formé par les Provinciaux et Vice-provinciaux, un Directoire, un Conseil fiscal et une Communauté interprovinciale stable.
CME est le sigle de la Conférence Mariste des Provinces des ?uvres en Espagne. Lorigine de la CME remonte à lancienne Assistance mariste dEspagne, assurée par un frère Assistant général. Avec le processus de restructuration ont disparu les sept Provinces dEspagne et sont apparues qua-tre nouvelles, avec des frontières géographiques qui incluent dautres pays à lEspagne. En 2006 on approuve les Statuts actuellement en vigueur adaptés à la nouvelle réalité mariste dEspagne.
Lobjectif essentiel de la CME est de soccuper des intérêts communs des Provinces membres pour favoriser la cohésion entre elles, faciliter la collaboration avec lÉglise dans le pays et la relation avec lInstitut lui-même, avec le frère Supérieur général et son Conseil, ainsi que promouvoir la solidarité dans lobjectif des appels de lInstitut, la coordination et le soutien mutuel dans les domai-nes de réflexion et dactivité, et finalement, développer des activités conjointes. La CME a ses Sta-tuts propres quelle peut modifier ou supprimer sil est nécessaire.
Ces réalités ont aidé à avoir une vision générale du monde mariste et à connaître les réponses qui ont été données aux besoins qui apparaissent dans les régions. La réflexion de la VIIIe Conférence générale est une invitation à formuler des propositions qui seront étudiées avec plus de minutie dans le prochain Chapitre général.