Partage 11 – Vocation Mariste LaĂŻque
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Au cours du mois de mars sâest tenue, Ă Rome, la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de lâInstitut Mariste, une AssemblĂ©e consultative composĂ©e du F. SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral et de son Conseil, des Provinciaux et SupĂ©rieurs de District. Cette confĂ©rence, qui est convoquĂ©e entre deux Chapitres gĂ©nĂ©raux, ont deux objectifs : consolider lâunitĂ© Ă lâintĂ©rieur de lâInstitut et Ă©tudier les questions dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral afin dây apporter des solutions.
En cette annĂ©e 2022, la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale avait comme thĂšme : « Regarder plus loin⊠», paroles qui ont inspirĂ© le message du F. Ernesto le 6 juin dernier, en 2021. Cette invitation est aussi un appel pour les Maristes de Champagnat, et spĂ©cialement pour les laĂŻques et laĂŻcs de la rĂ©gion de lâEurope.
Quand ces lignes furent Ă©crites, nous vivions une expĂ©rience que lâon croyait oubliĂ©e dans la vieille Europe. Lâinvasion de lâUkraine par la Russie rappelle cette terrible premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, durant laquelle eurent lieu les deux guerres mondiales connues jusquâĂ maintenant. Dans ce contexte, « Regarder plus loin⊠» signifie accueillir lâappel du Pape François dans Fratelli Tutti 127 : « Il est possible dâaspirer Ă une planĂšte qui assure une terre, un toit et du travail pour tous. Câest lĂ le vrai chemin de la paix, et non la stratĂ©gie insensĂ©e Ă courte vue qui sĂšme la peur et la mĂ©fiance devant les menaces externes. Parce que la paix vraie et durable nâest possible quâĂ partir dâune Ă©tique globale de solidaritĂ© et de coopĂ©ration au service dâun futur marquĂ© par lâinterdĂ©pendance et la coresponsabilitĂ© dans toute la famille humaine ».
Par ailleurs, nous soulignons, durant le mois de mars, trois Ă©vĂ©nements Ă caractĂšre laĂŻc : la JournĂ©e Internationale de la Femme (8 mars), saint Joseph (19 mars) et lâAnnonciation du Seigneur (25 mars).
Le regard fĂ©ministe nous invite Ă dĂ©velopper une nouvelle sensibilitĂ© qui doit provoquer des solutions qui sâinspirent clairement de ce point de vue. La prĂ©sence de tant de femmes maristes dans notre monde façonne dĂ©jĂ une nouvelle maniĂšre de contempler et d’incarner le charisme.
Marie et Joseph inspirent notre marche Ă la suite de JĂ©sus comme laĂŻques et laĂŻcs. CĂ©lĂ©brer ces fĂȘtes les 19 et 25 mars nous offre la possibilitĂ© de poursuivre la dĂ©couverte de la façon dâincarner notre vocation religieuse laĂŻque dans la quotidiennetĂ© de la vie : dans le monde du travail, de la famille, de lâengagement prophĂ©tique, dans notre rĂ©alitĂ© sociale⊠et de le faire dans lâexpĂ©rience profonde de nous sentir appelĂ©s, comme fils et filles aimĂ©s de ce Dieu qui compte sur nous pour humaniser notre monde.
En Europe, nous, les laĂŻques maristes hommes et femmes, nous commençons Ă apporter des rĂ©ponses Ă diffĂ©rent dĂ©fis qui nous poussent à « Regarder plus loin⊠» : renforcer la vocation laĂŻque mariste, grĂące Ă des processus et Ă des dĂ©marches communes qui nous aident Ă approfondir et Ă croĂźtre dans notre vocation; Ă poser des gestes significatifs de communion dans un esprit de synodalitĂ© auquel nous invite François; Ă continuer dâencourager et dâaccueillir lâengagement de ceux qui cherchent dĂ©couvrir des signes pour marquer leur lien au charisme mariste.
Et, surtout, dĂ©velopper la mission Ă laquelle nous nous sentons appelĂ©s dans le cadre de notre vocation laĂŻque, en Ă©tant des phares dâespĂ©rance et des bĂątisseurs de ponts, en favorisant une culture de rencontre et de dialogue, engagĂ©s spĂ©cialement dans les causes de ceux qui vivent lâexclusion et la mise Ă lâĂ©cart de nos sociĂ©tĂ©s.
Ăquipe EuropĂ©enne du LaĂŻcat : Maye Ballaz (IbĂ©rica), Marta Portas (LâHermitage) Wolfgang Hacker (Europe Centre-Ouest), Eladio DĂez (Compostelle) et Manu GĂłmez (MediterrĂĄnea).
Une vision féministe du charisme mariste
Silvia MartĂnez Cano – Province d’IbĂ©rica
Entre l’Ă©poque de Marcellin Champagnat et la nĂŽtre, il y a non seulement un grand Ă©cart d’annĂ©es mais aussi de maniĂšres de comprendre les situations et les Ă©vĂ©nements qui nous entourent. L’intuition de Marcellin Ă©tait que pour ĂȘtre proches des personnes oubliĂ©es en ces temps troublĂ©s, les Petits FrĂšres de Marie devaient ĂȘtre une prĂ©sence active, apportant non seulement du rĂ©confort mais aussi une affirmation positive. Cela signifie que la prĂ©sence et le soin dans le charisme mariste s’accompagnent de l’affirmation non seulement de la valeur de chaque vie, mais aussi de la valeur personnelle et du potentiel de ceux qui ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s ou nĂ©gligĂ©s. Pour moi, en tant que laĂŻque mariste engagĂ©e publiquement, en tant que thĂ©ologienne et en tant que femme, ” l’expĂ©rience Montagne “, Ă deux siĂšcles de distance, continue d’ĂȘtre centrale pour notre comprĂ©hension de la communautĂ© et de l’engagement missionnaire des Maristes dans le monde. L’expĂ©rience de Marcellin avec ce jeune homme mourant se rĂ©pĂšte aujourd’hui dans d’autres parties de notre monde et dans d’autres groupes qui, dans des temps turbulents similaires, crient pour ĂȘtre entendus. Il y a trois urgences dans le monde d’aujourd’hui : la pauvretĂ©, la migration et les femmes. Ce sont les signes des temps pour nous aujourd’hui. Il y a un dĂ©nominateur commun Ă tous les trois, Ă savoir un systĂšme patriarcal, hiĂ©rarchique et autoritaire qui exclut, abuse et assujettit les plus vulnĂ©rables. Mais nous constatons Ă©galement que 70% des pauvres et des migrants sont des femmes et que le fossĂ© entre les hommes et les femmes dans le monde se creuse Ă mesure que nous allons de crise en crise. Les femmes sont la clĂ© pour comprendre notre rĂ©alitĂ© brisĂ©e. L’intuition de Marcellin – accompagner les abandonnĂ©s – inclut aujourd’hui une attention particuliĂšre Ă la vie des femmes dĂ©favorisĂ©es et oubliĂ©es de notre planĂšte.
Mon expĂ©rience de laĂŻque mariste m’invite Ă diriger une partie de mes efforts dans la mission mariste vers celles qui peuvent utiliser leur vulnĂ©rabilitĂ© pour se donner du pouvoir et transformer le monde pour le rendre plus Ă©galitaire, plus juste et plus accueillant. De cette façon, nous reprenons une autre intuition qui Ă©tait prĂ©sente dans la croissance initiale de l’Institut : l’Ă©galitĂ© qui existait entre les Petits FrĂšres de Marie – tous les frĂšres, tous les laĂŻcs – et ceux qui Ă©taient les destinataires de leur mission – encore une fois, tous les frĂšres et sĆurs, tous les laĂŻcs, hommes et femmes. Apporter cette perspective fĂ©ministe, c’est-Ă -dire apporter une perspective d’Ă©galitĂ© par rapport au travail et Ă la vie mariste, contribue non seulement Ă ĂȘtre plus fidĂšle aux origines du charisme, mais aussi Ă continuer Ă mettre en Ă©vidence le vrai sens de l’Ăvangile : s’asseoir Ă la mĂȘme table, que nous soyons libres, esclaves, hommes, femmes, Grecs ou Juifs (cf. Gal 3,28).
Par consĂ©quent, une vision fĂ©ministe du charisme mariste n’est pas un ajout ou une mode passagĂšre. C’est une contribution qui amplifie notre expĂ©rience de foi sans dĂ©vier d’un iota de notre mission. Les contributions que le fĂ©minisme peut apporter au charisme mariste peuvent ĂȘtre exprimĂ©es dans deux dimensions de pensĂ©e et d’action. La premiĂšre dimension a trait Ă la vie mariste et l’autre Ă la mission mariste.
Une nouvelle sensibilitĂ© Ă l’expĂ©rience religieuse
Les contributions fĂ©ministes Ă la vie mariste nous montrent une nouvelle sensibilitĂ© de certaines femmes Ă l’expĂ©rience religieuse et aussi Ă leur expĂ©rience du monde. En particulier, elle reformule le concept de fraternitĂ© qui est au cĆur du message de l’Ăvangile. Sa centralitĂ© peut ĂȘtre dĂ©crite par deux idĂ©es : la premiĂšre est l’inclusion et la seconde l’Ă©quitĂ©. L’inclusion peut ĂȘtre comprise comme une action qui imite la maniĂšre dont JĂ©sus a inclus dans sa mission tous ceux qui vivaient en marge de la sociĂ©tĂ©. La prĂ©sence de femmes dans le groupe itinĂ©rant du mouvement de JĂ©sus (par exemple Marie de Magdala, Jeanne, la femme de Chuza, et d’autres cf. Lc 8,1-3) et parmi les disciples qui l’ont reçu dans leurs maisons (par exemple Marthe et Marie de BĂ©thanie cf. Lc 10,38-42), quelque chose de tout Ă fait inhabituel et scandaleux Ă cette Ă©poque, nous indique que JĂ©sus ne faisait pas de distinction entre les sexes dans sa mission. Cependant, dans nos communautĂ©s, nous avons une structure ecclĂ©siale qui, pendant de nombreuses annĂ©es, a exclu les femmes. Peut-ĂȘtre que ce que l’Ăvangile nous demande aujourd’hui, Ă travers les signes des temps que nous pouvons discerner, c’est de gĂ©nĂ©rer un ensemble de communautĂ©s au sein de la grande communautĂ© charismatique des Maristes qui soient des signes vivants de l’inclusion rĂ©elle et effective des hommes et des femmes comme sĆurs et frĂšres. Cela signifie que, dans la maniĂšre dont nous vivons et nous organisons en tant qu’Ă©gaux, le premier pas est de rĂȘver ensemble Ă toutes ces questions et d’Ă©laborer un plan pour une inclusion Ă©gale. Puis de le mettre en pratique. Cela aura des rĂ©percussions non seulement sur la vie quotidienne et la spiritualitĂ© mariste, mais aussi au niveau institutionnel. Aujourd’hui, la prĂ©sence des femmes dans l’Institut, avec voix et vote, n’est pas quelque chose de ” surajoutĂ© “, mais plutĂŽt un signe des temps qui transforme nos structures de direction et de soutien pour les rendre beaucoup plus Ă©galitaires. L’inclusion active et non condescendante est fondamentale pour transformer les structures de l’Institut et s’adapter Ă une autre “Ă©poque”, selon le mot utilisĂ© par le pape François.
D’autre part, l’Ă©quitĂ© va au-delĂ de l’Ă©galitĂ©. Dans l’Ă©quitĂ©, nous n’Ă©galisons pas seulement, mais nous donnons Ă chaque personne ce dont elle a besoin. En ce sens, nous n’avons pas tous besoin de la mĂȘme chose, car nous ne sommes pas Ă la mĂȘme place dans la sociĂ©tĂ©. Nous n’avons pas non plus les mĂȘmes opportunitĂ©s. Il en va de mĂȘme dans la vie communautaire. L’Ă©quitĂ© apporte ce “plus” dont beaucoup ont besoin pour dĂ©velopper leurs talents dans la communautĂ©. Cela peut ĂȘtre liĂ© Ă la reconnaissance de la valeur de l’agence, des idĂ©es, des actions et de la spiritualitĂ© des femmes dans nos communautĂ©s maristes. La spiritualitĂ© chrĂ©tienne fĂ©ministe a depuis longtemps dĂ©veloppĂ© des modĂšles de soins dans la communautĂ© qui ont des liens Ă©troits avec notre charisme mariste. L’empathie, la mutualitĂ© et la reconnaissance de la dignitĂ© et de l’autonomie de l’autre sont des traits que nous partageons. D’autres pourraient facilement ĂȘtre incorporĂ©s Ă notre charisme : la prĂ©sence de processus de rĂ©conciliation, la compĂ©tence de communication, et des modĂšles de soins inclusifs et autonomisants. L’inclusion et l’autonomisation signifieraient que nous prenons particuliĂšrement soin de ces femmes qui sont ignorĂ©es par la communautĂ© en raison de leur condition sexuelle et que nous les accompagnons pour qu’elles dĂ©veloppent leurs talents en affrontant leur vie et en rejoignant la communautĂ© chrĂ©tienne sur un pied d’Ă©galitĂ©. Mettre cette praxis en action nous conduirait Ă crĂ©er et Ă grandir en tant que communautĂ© beaucoup plus Ă©galitaire et Ă ĂȘtre un signe et un modĂšle pour les autres.
Relations Ă©troites et esprit de famille
Les contributions que le fĂ©minisme chrĂ©tien peut apporter Ă la mission mariste peuvent renforcer le charisme en lui apportant une touche de fraĂźcheur et de croissance. Le style charismatique mariste s’exprime surtout dans les relations Ă©troites et l’esprit de famille. Ce style nous relie Ă deux Ă©lĂ©ments fondamentaux des signes des temps actuels qui peuvent amĂ©liorer la mission dans laquelle nous, Maristes, sommes engagĂ©s aujourd’hui.
D’une part, nous sommes dans un temps de prophĂ©tie. C’est la prophĂ©tie de Marie qui nous motive et nous pousse Ă aller de l’avant, surtout en tant que congrĂ©gation. Notre façon de nous adresser Ă Marie, notre MĂšre aujourd’hui, c’est en tant que Marie prophĂ©tesse, Marie du Magnificat, qui est une Marie qui ose franchir le seuil interdit aux femmes – le seuil de la maison – et se met en route vers Ain Karem. Marie qui s’en va en hĂąte ” est aujourd’hui une invocation mariste dans nos missions internationales, inter-congrĂ©gations et ad gentes. La voix prophĂ©tique de Marie annonce que ceux dont la vie est circonscrite peuvent avoir une vie plus vivable (cf. Lc 1, 39-56).
D’autre part, notre style familial accorde une attention particuliĂšre Ă la qualitĂ© de nos soins quotidiens. La spiritualitĂ© chrĂ©tienne fĂ©ministe offre des perspectives intĂ©ressantes qui peuvent amĂ©liorer ce qui nous appartient dĂ©jĂ . Penser la sollicitude comme une forme de mission, et pas seulement comme un trait charismatique inconscient, aide Ă garantir des relations saines et Ă©galitaires entre les garçons et les filles, et entre les femmes et les hommes, dans nos contextes Ă©ducatifs formels et non formels et autres contextes sociaux. Nous ne pouvons pas considĂ©rer cela comme acquis dans notre monde, mais nous devons le favoriser jour aprĂšs jour par nos relations Ă©troites et notre esprit de famille. La thĂ©ologie du care dĂ©veloppĂ©e par la thĂ©ologie fĂ©ministe nous fournit quelques clĂ©s pour dĂ©velopper le caractĂšre Ă©galitaire de l’Ă©ducation que nous proposons. Donner de l’importance Ă l’Ă©coute active, Ă l’accompagnement et Ă la simple chaleur relationnelle contribue Ă une Ă©ducation Ă©quitable et personnalisĂ©e qui peut conduire Ă un monde diffĂ©rent et beaucoup plus Ă©galitaire.
Dans ce sens, il est pertinent de soulever dans nos ministĂšres des questions liĂ©es Ă l’Ă©ducation Ă l’Ă©galitĂ©, Ă l’Ă©ducation Ă la diversitĂ©, Ă l’Ă©ducation sexuelle comme fondamentale pour des familles saines, ou de concevoir des projets Ă©ducatifs spĂ©cifiques pour la promotion des femmes appauvries, spĂ©cialement les jeunes femmes et les filles comme il est propre Ă notre charisme, afin qu’elles aient une meilleure chance de faire face aux difficultĂ©s qu’elles rencontrent dans la vie sociale et professionnelle et qu’elles puissent affronter les plafonds de verre et la violence structurelle qui les marginalise.
AssurĂ©ment, le charisme de Marcellin ne s’est pas encore Ă©puisĂ©. Au contraire, il se multiplie dans ceux qui sont enracinĂ©s dans le monde, sources d’espĂ©rance, les femmes leaders et compagnes de nos communautĂ©s ainsi que tous les leaders des nouvelles orientations maristes encore Ă explorer.
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* Silvia est une laĂŻque mariste de la Province d’IbĂ©rie, engagĂ©e publiquement. ChargĂ©e de cours en thĂ©ologie fondamentale et pastorale. ChargĂ©e de cours en arts plastiques. Artiste pluridisciplinaire (www.silviamartinezcano.es)
Comment je vis mon « ĂȘtre Mariste » aujourdâhui?
Patricia Cuesta â Compostelle â Ăducatrice au collĂšge « Liceo Castilla », de Burgos
Je laisse rĂ©sonner la question dans le silence, et mâapparaĂźt le mot DISPONIBLE . Pour moi, en ce moment-ci, ĂȘtre laĂŻque mariste est un appel Ă ĂȘtre disponible, Ă vivre attentive et au service de la Mission, et dâapporter un soin spĂ©cial Ă ceux qui peuvent en avoir le plus besoin.
En tant quâĂTRE laĂŻque mariste, je suis consciente que jâai besoin de lâĂȘtre en « Commune Union », en communautĂ©, en FAMILLE. Jâai la chance dâĂȘtre Ăducatrice au collĂšge « Liceo Castilla » et je vis mon service au jour le jour avec des enfants, des jeunes et des Ă©ducateurs maristes, mais pour le soin de ma SpiritualitĂ© Mariste, je vis Ă©galement des expĂ©riences dâaccompagnement de jeunes en marche, et en faisant partie dâun groupe de spiritualitĂ© mariste la « Famille Hermitage » qui est, pour moi, la source de cet engagement.
Je voudrais aussi ajouter que le fait d’appartenir Ă l’Ăquipe de Vie Mariste me donne l’occasion de participer Ă l’ItinĂ©raire de Vie Mariste, dans lequel je partage un temps pour ĂTRE accompagnĂ©e par des personnes ayant les mĂȘmes prĂ©occupations et entourĂ©e de RĂFĂRENCES.
Et je profite de tout cela grĂące Ă un ACCOMPAGNEMENT personnel et avec des temps et des expĂ©riences de SILENCE qui me font comprendre, dĂ©canter et intĂ©rioriser ce que je vis comme laĂŻque mariste. Et la chance qui m’a Ă©tĂ© donnĂ©e de pouvoir le vivre avec ma famille. Aujourd’hui je vis mon ĂȘtre de laĂŻque mariste du point de vue de la CONFIANCE en DIEU, et du modĂšle de la BONNE MĂRE.
Mon « ĂȘtre mariste » va au-delĂ de mon travail
Amaya Espuelas âIbĂ©rica â Professeur au collĂšge mariste « San JosĂ© », de Logroño
Je suis Amaya Espuelas, de la Province IbĂ©rica, et je suis une laĂŻque mariste. Je me considĂšre trĂšs privilĂ©giĂ©e de pouvoir partager la mission oĂč est nĂ©e ma vocation avec ma profession. Mais, mon « ĂȘtre mariste » va bien au-delĂ de mon travail; il fait partie de ma vie et de mon agir chrĂ©tien.
Câest quelque chose que je vis trĂšs explicitement au collĂšge et dans mon volontariat en tant quâanimatrice de groupes MarCha, mais je le vis aussi dans tous les aspects de ma vie.
Il y a deux aspects que jâaimerais souligner dans ma maniĂšre de vivre mon « ĂȘtre mariste ».
La premiĂšre est de me sentir membre dâune famille (et vraiment ainsi et non comme une phrase toute faite) quand je me retrouve avec une autre personne mariste, dans un milieu ou dans un cours, mĂȘme en dehors dâun milieu mariste. Cela suscite en moi un sentiment de confiance et dâunitĂ© avec cette personne du seul fait dâĂȘtre maristes. La famille mariste est grande et câest un privilĂšge dâen faire partie.
Le second aspect est la chance qui nous est donnĂ©e, au sein mĂȘme de lâInstitut, de partager nos connaissances et, surtout, la vie avec dâautre laĂŻcs et laĂŻques maristes, comme le cours pour leaders du charisme laĂŻque que je suis ces mois-ci. Cela nourrit ma foi et ma vocation.
En dĂ©finitive, je puis affirmer que mon « ĂȘtre mariste » remplit ma vie et me rend heureuse.
Ătre LaĂŻc mariste aujourdâhui, câest rayonner lâamour du Christ « LĂ oĂč Il nous a plantĂ©s »
Anne-Marie et Charly Loutsch â Europe Centre-Ouest – Habay, Belgique
Depuis de nombreuses annĂ©es, par lâĂ©cole et par la pastorale, Ă travers nos enfants, nous nous sommes imprĂ©gnĂ©s de lâesprit mariste. Petit Ă petit cela a grandi en nous, personnellement et en couple.
Avec mon Ă©pouse, Anne-Marie et en communion avec les communautĂ©s des frĂšres maristes de Habay et de Genval dont nous sommes proches, Ă©merveillĂ©s par la richesse des enseignements et partages de notre accompagnateur et soutenus par notre FraternitĂ© locale, nous avons pris lâengagement rĂ©cemment dâĆuvrer dans la grande famille mariste.
Par la priĂšre rĂ©guliĂšre dans notre couple, nos yeux, nos oreilles et nos cĆurs ont gagnĂ© en sensibilitĂ© et nous a permis dâavoir une autre approche de lâautre, de nos enfants, de nos amis. Nous nous sentons ainsi investis dans cette mission de rendre rĂ©elle lâunitĂ© de notre famille mariste lĂ oĂč nous vivons.
La pandĂ©mie nous a entravĂ©s pour vivre des contacts humains normaux. Lâavenir nous donnera plus dâopportunitĂ© pour tĂ©moigner plus largement de notre expĂ©rience mariste et ce, dans la paix, la joie, lâamour et en humilitĂ©. Nous en ressentons lâurgence.
Le nouveau commencement, câest maintenant.
« La lumiĂšre de la sensibilitĂ©, de lâaffection, du respect, de lâenseignement »
Rita Silva â Compostelle â Ăducatrice Ă lâExternat Classique de Lisbonne
Je vis aujourdâhui mon « ĂȘtre mariste laĂŻque » les yeux fixĂ©s sur le prĂ©sent, en regardant lâavenir, mais aussi en regardant le passĂ©.
Je me rappelle des personnes qui furent des points de rĂ©fĂ©rence dans mon cheminement comme Ă©tudiante mariste, qui mâont bouleversĂ©e par leur charisme dâengagement dans la mission, pour leur dĂ©vouement, leur professionnalisme, mais aussi par leur attention aux besoins de chacun.
Notre histoire actuelle et la façon de comprendre notre prĂ©sent doivent sâappuyer aussi sur le rappel de ce que nous avons Ă©tĂ©.
Une partie de ce que je suis est le reflet de ce que chacun dâentre eux mâont transmis, laĂŻcs et frĂšres maristes. Des tĂ©moins de notre histoire, de notre charisme et de nos rĂ©fĂ©rences : JĂ©sus, Marie et Marcellin Champagnat.
Je me sens engagĂ©e dans notre mission et dans le dĂ©fi dâĂȘtre un tĂ©moin chaque jour. De me sentir mariste de cĆur. Un cĆur ouvert Ă la diffĂ©rence, cherchant Ă comprendre lâautre comme un ĂȘtre unique et individuel, avec toute sa richesse et aussi ses faiblesses.
Ma façon de vivre mon « ĂȘtre laĂŻque mariste » sâappuie sur une lumiĂšre dont â je le crois â le monde a besoin. La lumiĂšre de la sensibilitĂ©, de lâaffection, du respect, de lâenseignement; mais aussi la lumiĂšre de lâamour du prochain et la foi dans un monde meilleur.
Vivre en communauté avec des FrÚres
Rosa Cicarelli â MediterrĂĄnea â CommunautĂ© mixte de Giuliano
Ătre une laĂŻque mariste aujourdâhui est certainement un grand dĂ©fi : vivre dans une communautĂ© avec des frĂšres mâaide certainement Ă cultiver et Ă nourrir ma mission. Ce qui, sans doute, est important pour moi, câest dâĂ©couter lâautre et de lui ĂȘtre prĂ©sente. De plus en plus les jeunes ont besoin de parler, de se confier : savoir quâil y a quelquâun pour les Ă©couter est sans doute un soulagement pour eux. Les deux annĂ©es de pandĂ©mie nous ont tous « mis au dĂ©fi », mais ceux qui ont Ă©tĂ© les plus affectĂ©s par le manque de socialisation ou par une socialisation atypique sont, sans doute, les jeunes, et avec eux, tout le monde. Jâessaie chaque jour dâĂ©tablir un dialogue qui sâappuie sur lâĂ©coute active.
Ătre une laĂŻque mariste aujourdâhui se vit en continuant lâexemple de tant de frĂšres que je porte dans mon cĆur, en mettant en pratique lâapostolat de la prĂ©sence. En toute simplicitĂ©, je nourris ma vie spirituelle grĂące au temps de priĂšre communautaire : la communautĂ© continue dâĂȘtre lâinstrument qui me rapproche du Seigneur avec la simplicitĂ© de Marie.
Ătre en union avec le message de Marcellin
Colette Orlandi â LâHermitage – liĂ©e au charisme mariste, Lagny-Sur-Marne
Lorsque mon Ă©vĂȘque mâa accordĂ© la consĂ©cration de « Veuve consacrĂ©e » certaines personnes mâont posĂ© la question : « Quâest-ce que cela change pour toi ? »
Aujourdâhui, aprĂšs le rattachement mariste accordĂ© par lâInstitut, je me pose la mĂȘme question et il me vient la mĂȘme rĂ©ponse.
« Ăa ne change rien, mais ça change tout ! »
AprĂšs un long pĂ©riple spirituel et mariste, jâai lâimpression dâĂȘtre arrivĂ©e au terme de mes attentes â trouver une famille spirituelle qui rĂ©ponde Ă certains critĂšres. Mais me rattacher Ă la famille mariste câest aussi et surtout mâengager Ă un partage de vie spirituelle et de missions.
Qui rĂ©ponde Ă mes attentes, car enfin mes diffĂ©rentes Ă©tapes de vie humaine et spirituelle avaient trouvĂ© lâaboutissement que je cherchais depuis des annĂ©es : une famille religieuse qui mâapporterait un soutien dans ma vie spirituelle et avec qui je pourrais partager priĂšre, paroles, mission etcâŠ
Vivre et mâengager dans cette famille mariste que le Seigneur avait mis sur ma route, sans que Ă lâĂ©poque de mes premiers contacts, je nâen sois pas consciente. A travers les alĂ©as de ma vie, le chemin Ă©tait programmĂ© par le Seigneur, jâen suis persuadĂ©e aujourdâhui.
En demandant ce rattachement mariste, mon projet est dâĂȘtre plus en union avec le message de Marcellin, en mâimprĂ©gnant de la formation donnĂ©e Ă ses frĂšres afin de vivre au mieux ma vie chrĂ©tienne.
Demander ce rattachement, câest aussi partager la mission, ĂȘtre tĂ©moin Ă travers mes diffĂ©rentes missions maristes et pastorales.
En ce sens, donc, rien nâa changĂ© !
Ma vie continue dâĂȘtre orientĂ©e au quotidien vers mes enfants, ma famille, mes engagements de paroisse en me nourrissant de la priĂšre, de la vie communautaire.
Cette expérience, soit en Communauté, soit en paroisse, accentue ma responsabilité de « témoin » au service de la mission mariste et paroissiale.
Cet engagement public me responsabilise, et comme celui de ma consĂ©cration fortifie de lâintĂ©rieur ce que je vis Ă lâextĂ©rieur, ce qui provoque un certain regard de questionnement dans les contacts que je cĂŽtoie.
Nâest-ce pas le but ? Interpeller pour tĂ©moigner !
Je rends grĂące au Seigneur comme Marie ! jâexprime mon « Magnificat » car le Seigneur fait en moi, en nous ! des Merveilles.
La vie Ă la couleur mariste
Laia Balaguer, Province de lâHermitage â CollĂšge Mariste âLa Immaculada », de Barcelone
Parfois, quand nous mangeons en famille, je remercie mes parents dâavoir choisi les Maristes pour lâĂ©cole oĂč jâai Ă©tĂ© formĂ©e. Ils me disent toujours quâils nâauraient jamais imaginĂ© lâimportance que les Maristes auraient pour mon frĂšre et moi. Les Maristes mâont accompagnĂ©e quand jâĂ©tais encore toute petite, et maintenant, non seulement nous avançons ensemble, mais je sens que je fais partie de la communautĂ©. Comme laĂŻque, jâai lâoccasion de vivre des expĂ©riences que mâoffre la vie en lien avec les Maristes. Ce qui devait ĂȘtre un milieu de formation en tant quâĂ©cole est devenu un lieu de croissance comme personne et de rĂ©flexion sur le pourquoi de mes actions. Vivre la vie en Ă©tant consciente de tout ce qui mâarrive, du don que Dieu mâa donnĂ© pour rĂ©pondre Ă chaque dĂ©fi avec courage et optimisme. Vivre le service en mettant le tablier et en me salissant les mains pour moi et pour les autres. Je me retrouve maintenant dans une dĂ©marche personnelle de discernement. Ă travers le chemin d’accompagnement pour mieux connaĂźtre la vie mariste, je mâinterroge sur la maniĂšre dâĂȘtre, aujourdâhui, une laĂŻque mariste. Avant de commencer ce cheminement, la seule chose que je savais Ă©tait que le message de Marcellin mâinterpelait, mais je ne savais ni pourquoi, ni comment je pouvais y rĂ©pondre au jour le jour. Il nâest pas facile de vivre la simplicitĂ©, la modestie et lâhumilitĂ©. Il nâest pas facile dâĂȘtre diffĂ©rente et la seule qui ait une foi aveugle dans mon groupe dâami(e)s. Mais ce qui est clair pour moi, câest cela ne va pas mâarrĂȘter; je continuerai de me former, je continuerai de mâengager dans tout ce que la vie me donne de vivre. Ătre Mariste, câest quelque chose qui me dĂ©finit.