Rencontre du Conseil général élargi – 5
Le samedi 20 novembre.
L?icône des deux disciples d?Emmaüs peut très bien résumer l?esprit du dernier jour de la rencontre entre le Conseil général et les deux Conseils provinciaux du Canada et des États-Unis.
Les événements survenus à Jérusalem avaient semé la peur et le découragement dans les c?urs des deux disciples. L?élan et l?enthousiasme avec lesquels ils avaient suivi le maître s?étaient évanouis, les idéaux s?étaient écroulés, la tristesse, non seulement avait-elle envahi leur c?ur, mais elle se lisait aussi sur leurs visages. Désillusionnés, ils s?en retournaient donc dans leur village d?origine pour reprendre leurs occupations habituelles. Un chapitre de leur vie s?était clos. Puis une rencontre inattendue, un compagnon leur explique ce qui s?était produit, leur donne une nouvelle clé de lecture de la réalité qui leur inspire courage et ravive leur espérance. Et c?est ainsi que : FATIGUÉS DE MARCHER, ILS SE METTENT À COURIR.
La fatigue disparue, ils retrouvent la force de revenir sur leurs pas pour annoncer que celui qui était mort est ressuscité et bien vivant. Ils en sont les témoins !
En réalité, les frères ne sont pas venus à Maryknoll désillusionnés et sans enthousiasme. Ils portaient certainement avec eux un bagage précieux : la vie de leurs frères avec ses richesses et sa fragilité.
Grâce à cette rencontre du Conseil général et des frères, tous ont pu mieux comprendre la réalité de chacun, et surtout élargir ses propres horizons pour ne pas absolutiser sa propre expérience.
Les paroles de Seán ont réchauffé tous les c?urs et les ont convaincus à rentrer chez eux pour annoncer ce que chacun a vu et expérimenté, pour transmettre la vie.
En regardant leurs visages ou en écoutant leurs voix raconter l?expérience vécue, quelqu?un s?étonnera peut-être. N?a-t-on pas dit des apôtres qu?ils étaient ivres ? Celui qui s?en étonnera ferait peut-être bien de consulter sa propre montre pour voir si elle ne s?est pas arrêtée un vendredi saint alors que leur réveil sonne déjà l?Alléluia de Handel ! Les participants rentrent chez-eux avec une certitude : celle que la vie mariste a encore un avenir en Amérique du Nord, même s?ils ont compris que, pour ressusciter, il est nécessaire de mourir.