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Nous sommes à Nairobi, au Kenya. Les Frères de troisième année nous avons fait la retraite annuelle. Nous sommes 27, deux formateurs, le conférencier, au total 30. La retraite a été fait à Nyahururu, à près de 300 kilomètres de Nairobi, du 28 juillet au 3 août 2013.
Le centre spirituel qui nous accueille est le Tabor Hill, la colline du Tabor. Un endroit idéal : fleurs, gazon, arbres, palmiers, espace. Autour d’une cour centrale de 220 mètres sur plus de 100 de large, se distribuent les pavillons, chacun pouvant héberger 15 personnes. De longs corridors couverts relient tous les pavillons, les salles de conférences, les réfectoires, et la chapelle centrale qui au début de la cour tient ses portes ouvertes pour l’accueil de ceux qui viennent se ressourcer.
C’est là que nous avons fait la retraite. Nous formions un groupe international et multiculturel, en parfaite harmonie sous l’identité Mariste. Nous venions du Nigéria, du Congo (RDC), du Rwanda, du Malawi, de la Zambie, du Zimbabwe, de Madagascar, du Kenya, de l’Angola, du Mozambique, de la Tanzanie, de la Côte d’Ivoire… Nous avions toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Deux invités de marque, inattendus, se sont joints à notre retraite : le froid, et la pluie abondante et glacée. Nous étions à deux degrés de l’Equateur, mais à plus de 2000 mètres d’altitude. Nous avons essayé de nous défendre en grelotant, serrant les épaules, et nous regardant entre nous pour nous encourager.
Nous avions pour nous réchauffer du thé en abondance et surtout le thème de la retraite : « Mais vous, qui dites-vous que je sois ? » (Lc 9, 17-18). Cette question de Jésus nous a constamment renvoyés par notre intérieur, vers notre amitié avec le Seigneur, pendant des jours elle a labouré notre âme. Nous avons pris la question du Seigneur au sérieux, dans le silence, la prière, les temps d’adoration. Nous avons découvert comment cette question est centrale, car tout le Nouveau Testament en est né, tous les saints ont apporté leur prière-réponse. Nous avons interrogé nos Constitutions, regardé Marcellin et nos saints maristes. Notre surprise a été de découvrir que celui qui répond le mieux à la question est Jésus Lui-même. Les deux derniers jours nous nous sommes tournés vers Marie, la parfaite disciple de Jésus, celle que Jean propose comme le modèle même de la foi.
Comme ancien formateur à Nairobi, de 1993 à 2000, j’ai eu le plaisir de voir combien le Centre est bien tenu : partout des haies d’un vert tendre, bien taillées, alternant avec des fleurs, des plantes d’ornementation, des arbres gigantesques, des massifs de bougainvilliers rose, rouge, orange. Et se cachant dans cette végétation luxuriante, les fraternités.
Le Centre a grandi au point d’être devenu université et d’accueillir près de 700 étudiants, dont la centaine de nos jeunes Frères en formation. J’ai eu l’heureuse surprise de voir que parmi les Frères Formateurs six sont mes anciens étudiants. J’ai noté aussi avec joie le bon esprit qui règne parmi les formateurs, tout aussi bien que parmi les jeunes. Heureux de voir que tout les responsables sont maintenant issus de l’Afrique et de Madagascar. Certainement que les Frères Charles Howard et Powell Prieur, les fondateurs, ont de quoi être fiers.
Une période est terminée : celle des missionnaires venant d’Europe ou des Amériques. Un courant inverse commence et sera de plus en plus fort, celui de jeunes missionnaires d’Afrique partant vers l’Europe et l’Amérique du Nord.
Fr. Giovanni Bigotto