Sacs de joie

Le film “Ville de la joie” (1992) situé dans la ville de Kolkata se termine par la phrase de Hasari Pal : “Tout ce qui n’est pas donné est perdu”. Cette phrase significative a toute son actualité en ce moment difficile de la covid-19. Chez nous, à Burdwan, en Inde, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kolkata, les pauvres souffrent tout particulièrement des conséquences de cette maladie pandémique. Le confinement punit terriblement les personnes les plus vulnérables autour de nous, comme les Santali et d’autres types de populations tribales.

Il y a presque deux mois, nous avons fermé l’auberge et les différentes classes et activités que nous faisons dans notre maison avec les enfants et les jeunes des différents villages Santali autour de nous : Talit, Jinguti, Simdal, Fagupur, Mohanpur, Talpukur… Les familles restent dans leurs villages sans travail et sans revenus. Autour de notre communauté mariste de Talit, à huit kilomètres de Burdwan, de nombreuses familles souffrent du manque de nourriture. Le gouvernement et différentes paroisses de notre diocèse d’Asansol viennent en aide mais cela ne suffit pas.

Les trois frères maristes de la communauté de Talit, district mariste d’Asie, en observant la situation actuelle, ont décidé de faire quelque chose pour ces familles pauvres autour de nous. Avec un peu d’argent de l’ONG australienne Marist Solidarity et avec une partie de notre argent personnel, nous avons préparé 200 sacs de nourriture essentielle (riz, farine, lentilles, fève de soja, sucre, sel et huile) et, avec l’aide de quelques jeunes, nous les avons distribués aux familles autour de nous. Nous savons que cette action est une petite goutte au milieu de l’océan, mais c’est une occasion de donner gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement (Mt 10, 8). Nous avons découvert la joie du service (Rabindranath Tagore).

Après cette action, les sacs de nourriture ont été changés en sacs de joie. C’était le miracle de la gratuité.

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Communauté mariste de Talit, Indie