
Souvenez-vous dans la neige
En fĂ©vrier 1823, comme le dit Jean-Baptiste Furet dans la Biographie, Marcellin Champagnat s’est perdu dans une tempĂŞte de neige. Mais au lieu de perdre l’espoir, il a dit la prière “Souvenez-vous”, demandant l’intercession de la Vierge Marie.
Le monde mariste rappelle l’évĂ©nement le 15 fĂ©vrier, quand on cĂ©lèbre le souvenir du « Souvenez-vous dans la neige ». Cela rappelle l’itinĂ©raire Ă©puisĂ© sous la neige que le Père Champagnat et le Fr. Stanislas ont fait en rentrant chez eux après avoir rendu visite au frère Jean-Baptiste, qui Ă©tait malade. Constatant qu’il Ă©tait impossible de continuer, puisqu’ils Ă©taient aussi perdus dans la neige, le Père Marcellin intercède auprès de Marie, en priant le « Souvenez-vous ».
“Fidèle au nom que tu portes, laisse Marie inspirer et modeler ta spiritualitĂ© (…) Marie, ta sĹ“ur dans la foi,
accompagne discrètement et Ă©troitement chacun de tes pas et l’illumine” (Règle de Vie, 28).
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« Souvenez-vous »
Souvenez-vous
ô très misécordieuse Vierge Marie,
qu’on n’a jamais entendu dire
qu’aucun de ceux qui ont eu recours
Ă votre protection,
imploré votre assistance
ou réclamé vos suffrages,
ait été abandonné.
Animé de cette confiance,
ô Vierge des vierges, ô ma mère,
je viens vers vous,
et gémissant sous le poids
de mes péchés,
je me prosterne Ă vos pieds.
O Mère du Verbe incarné,
ne méprisez pas mes prières,
mais écoutez-les favorablement
et daignez les exaucer.
Amen.
Ensuite, un fragment du livre « Vie de Joseph-Benoît-Marcellin Champagnat » qui raconte l’épisode de la protection de Marie sur notre vénéré Père.
Dans le courant de fĂ©vrier 1823, un des Frères de Bourg-Argental Ă©tait dangereusement malade; le Père Champagnat ne voulut pas laisser mourir son enfant sans le voir encore une fois, et lui donner sa bĂ©nĂ©diction.. Le temps Ă©tait mauvais et la terre couverte de neige, ce qui ne l’empĂŞcha pas de se rendre Ă pied auprès du malade, dès qu’il apprit qu’il Ă©tait en danger. Après l’avoir bĂ©ni et consolĂ©, il se disposa Ă repartir pour Lavalla, bien qu’on cherchât Ă le retenir, par la raison qu’il Ă©tait tombĂ© ce jour mĂŞme une grande quantitĂ© de neige, et que la tourmente fĂ»t très grande. Ne consultant que son courage, le Père ne crut pas devoir se rendre aux prières des Frères et aux conseils de ses amis; bientĂ´t il eut lieu de s’en repentir.
AccompagnĂ© du Frère Stanislas, il entreprend, pour se rendre Ă Lavalla, de traverser les montagnes de Pila; mais ils avaient Ă peine marchĂ© deux heures, qu’ils s’Ă©garèrent; et ne reconnaissant aucune trace de chemin, ils furent obligĂ©s d’aller Ă l’aventure ou plutĂ´t Ă la garde de Dieu. Un vent très fort leur jetait la neige Ă la figure et les empĂŞchait de voir oĂą ils allaient, au point qu’ils ne savaient s’ils avançaient ou s’ils reculaient. Après avoir errĂ© pendant plusieurs heures, le Frère se trouva si fatiguĂ©, que le Père Champagnat fut obligĂ© de le prendre par le bras pour le conduire et lui aider Ă se soutenir. Mais bientĂ´t, saisi lui-mĂŞme par le froid et Ă©touffĂ© par la neige il se sentit dĂ©faillir et fut obligĂ© de s’arrĂŞter. S’adressant au Frère: «Mon ami, lui dit-il, nous sommes perdus, si la sainte Vierge ne vient Ă notre secours; recourons Ă elle, et supplions-la de nous tirer du danger oĂą nous sommes de perdre la vie au milieu de ces bois et de cette neige». En finissant ces mots, il sentit que le Frère lui Ă©chappait et se laissait tomber de lassitude. Plein de confiance, il se met Ă genoux Ă cĂ´tĂ© du Frère, qui paraissait avoir perdu connaissance, et rĂ©cite avec une grande ferveur le Souvenez-vous. Après cette prière, il essaie de relever le Frère et de le faire marcher; ils n’avaient pas fait dix pas, qu’ils aperçurent une lumière qui brillait Ă quelque distance: car il Ă©tait nuit. Ils se dirigent du cĂ´tĂ© de la lumière, et ils arrivent Ă une maison, oĂą ils passèrent la nuit. Ils Ă©taient tous les deux glacĂ©s par le froid et le Frère surtout fut longtemps Ă reprendre ses esprits.
Le Père Champagnat a avouĂ© plusieurs fois que si le secours ne fĂ»t pas arrivĂ© au moment mĂŞme, ils pĂ©rissaient l’un et l’autre, et que la sainte Vierge les avait arrachĂ©s Ă une mort certaine.