« Spiritualité et humanité »
Quarante-neuf participants, originaires de Belgique, d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre, des Pays-Bas et d’Allemagne avaient tenu à rejoindre le centre de formation de Marienland, le 2 octobre dernier. Le Frère Provincial, Brendan Geary, souhaita à tous les participants, Maristes, jeunes et plus âgés, hommes et femmes, frères et laïcs, la bienvenue comme aussi un déroulement fructueux et harmonieux de la rencontre.
Le thème de la rencontre était intitulé : « Being spiritual – being human ». Le conférencier, le Père Dennis Tindall, originaire de Bishop Auckland, en Angleterre, était un bon ami du Frère Brendan. Dès la première rencontre du soir d’arrivée, il nous a proposé une introduction fort bien illustrée, reprenant les aspects suivants : les différentes formes de rencontres avec Dieu, les rapports journaliers avec Dieu, la perception de la présence de Dieu en nous et dans les autres.
Lors de la deuxième partie de la matinée du samedi, il nous a proposé d’examiner en groupes les points suivants : la manière dont Dieu nous interpelle, notre réaction face aux hommes dans le besoin, notre façon de gérer nos propres déficiences, notre confiance en la grâce de Dieu. D’autres thèmes abordés ont été, la paternité de Dieu et son amour inconditionnel des hommes, le devoir de l’Église, qui selon le pape François, consiste à guérir les blessures et à libérer les hommes.
Lors de sa 4e intervention, le Père Dennis nous parla de la grâce de Dieu, de la miséricorde et du pardon. Par son incarnation, le fils de Dieu s’est fait homme et a apporté par ses souffrances, sa mort et sa résurrection le salut à tous les hommes de bonne volonté. L’Incarnation ne se limite pas à la présence de Dieu dans chaque homme. Elle connaît aussi un processus qui lui permet d’évoluer et de se renouveler au courant de l’histoire des hommes. Elle nous rappelle notamment le fait que l’humanité de Jésus nous conduit à Dieu ; Jésus est vraiment le porte-parole, l’avocat des hommes auprès de la Sainte Trinité.
Les chrétiens doivent, dans leur souci de faire le bien aux autres, respecter leurs propres limites. Il s’agit d’abord de bien déceler les besoins et de ne pas tomber dans une sorte d’activisme empressé. La question posée est de savoir quels sont les véritables besoins des gens ; le mieux serait de les aider à prendre leur propre vie en main. Notre propre vulnérabilité pourrait nous aider à leur faire comprendre qu’ils sont acceptés et aimés par Dieu. Dieu a besoin des hommes – ce qui signifie que nous devons rester attentifs, disponibles et ouverts à sa parole.
La citation d’un journaliste, « nous nous observons mutuellement », a été illustrée par l’image de cet enfant de réfugié noyé et retrouvé sur la plage. L’Interconnexion globale des réseaux fait que nous sommes informés massivement de toutes les misères du monde. Les pauvres peuvent nous rappeler à l’occasion les paroles de l’Évangile car ils attendent de nous que nous réagissions. A nous de décider si nous voulons nous boucher les oreilles et fermer les yeux ou être sensibles à cette nouvelle manière choisie par Dieu pour nous parler.
En bon narrateur, le Père Tindall avait le talent d’illustrer ses exposés par quelques comparaisons imagées et de nous raconter des faits réels. Il nous raconta, en autre, sa rencontre, comme aumônier de prison, avec un jeune interné. Celui-ci lui avait dit spontanément un jour : « Tu m’as accepté, alors je peux espérer que Dieu m’acceptera aussi. » Ce qui montre bien que nous devons faire sentir aux plus faibles, aux marginaux et aux rejetés qu’ils sont reconnus et aimés.
L’exemple du pape François et celui de Saint Marcellin nous invite vraiment à nous engager aux côtés des personnes moins privilégiées des pays pauvres comme aussi des états industriels riches.
Le Père Dennis nous a parlé en vrai Mariste, avec humilité, simplicité et modestie. Ces trois vertus typiquement maristes lui ont permis d’établir d’une manière juste et cohérente des liens entre des thèmes théologiques difficiles avec ce qui fait la base de notre vie de tous les jours. Son langage clair et concret, sa présentation très détendue joints à une suite d’idées bien précise et des exemples bien choisis, nous ont laissé une impression d’efficacité et d’authenticité.
Aujourd’hui, nous jetons un regard vers l’avant, envisageant notre vie personnelle, l’évolution dans l’Église et notre manière « d’être Mariste ». Nous constatons qu’il y a de nombreux signes qui laissent prévoir un nouveau départ et de nouveaux défis à relever. Il nous suffit de songer au synode des évêques consacré à la famille, à la problématique de l’immigration en Allemagne et dans le monde ou encore aux conflits internationaux actuels. Nous avons besoin de visions et de rêves ! A nous de les poursuivre et de les faire vivre.
La conférence s’est terminée par la présentation du discours de Martin Luther King, « I have a dream ». Des applaudissements nourris à l’adresse du Père Dennis ont marqué la fin de la rencontre. Quelques participants se sont encore retrouvés en groupes régionaux pour établir une liste d’idées et de propositions qui pourraient promouvoir encore davantage le rêve mariste des années à venir.
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Johannes Räpple