Un salut du Frère Supérieur général en ce temps de crise du COVID-19

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25 mars 2020

Marie du « oui » nous soutient et nous encourage

Chers Maristes de Champagnat,

Aujourd’hui, 25 mars, la mémoire et la célébration du « oui » que Marie a donné à l’Annonciation nous encourage. Cette année, la célébration peut avoir une signification particulière pour chacun d’entre nous et pour le monde entier, étant donné le moment de pandémie que nous vivons à cause de la diffusion fulgurante du COVID-19.

Un temps d’incertitude et de crainte. Un temps de souffrance pour ceux qui ont souffert ou qui souffrent de la maladie à un degré extrême, un grand nombre jusqu’à en mourir. En même temps, une grande souffrance pour les personnes qui ne peuvent pas accompagner les membres de leur famille dans la maladie ou dans les derniers moments de leur vie, ni être présent à leurs funérailles.

L’Italie, où nous nous trouvons, frères et laïcs qui sommes au service de l’Administration générale, de même que les différentes communautés et œuvres qui s’y trouvent, est jusqu’à maintenant un des pays parmi les plus frappés par l’épidémie. Une situation semblable s’installe dans d’autres pays d’Europe et du monde. Actuellement, peut-être que la grande majorité des pays où l’Institut est présent ont été affectés. Je suis heureux de constater les différentes réponses positives qui sont données dans les Provinces et Districts qui cherchent à collaborer avec la société, les gouvernements et le monde entier, en aidant ceux qui sont en danger.

Parmi nous, il y a ceux qui gardent quelques jours ou semaines de quarantaine, en communauté, en famille, afin d’éviter d’être contaminés et d’être des agents de contamination. Cette situation se présente à nous comme un poids et, en même temps, comme une chance. Je suis certain que nous recevons tous chaque jour une pluie d’idées et de messages (peut-être même trop !), nous proposant des pistes extraordinaires pour vivre tout cela.

Je pense aujourd’hui à Marie, cette jeune fille de Nazareth, mise dans une situation de surprise, d’appel, de crainte devant l’inattendu et l’inconnu… « Comment cela se fera-t-il? ». Et à la suite des paroles d’encouragement « parce que rien n’est impossible à Dieu », elle prononce son oui : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (cf Lc 1, 28). Devant l’incertitude et la crainte, elle avait en elle la foi, la confiance, la passion pour Dieu et pour l’humanité…

Il y a trois étapes intéressantes qui peuvent nous encourager à répondre à cette crise à la manière de Marie. D’abord : nous sentons le doute et la peur, et nous interrogeons Dieu : comment? pourquoi tout cela? Ensuite : nous percevons que nous sommes tout petits entre les mains de Dieu et nous nous confions à Lui : qu’il m’advienne selon ta parole ! Enfin : nous réagissons pour collaborer, comme nous le pouvons, au service des autres.

Nous pouvons difficilement prédire ce qu’il adviendra après comme conséquence de tout ce qui se vit. De même que l’on prévoit une crise dans le domaine économique et social, il se vit en même temps des enseignements très positifs dans la ligne du vivre ensemble en famille et dans la société, de même qu’une prise de conscience écologique et de solidarité.

Nous sommes dans un monde en connexion beaucoup plus que nous ne l’imaginons. Et cette relation devra être la force pour réagir comme famille globale, en cherchant le bien de tous.  Bien qu’aujourd’hui on nous demande de nous distancer physiquement – et c’est un devoir de le faire pour notre sécurité et celle des autres – il est important de comprendre que cette distance est en vue de la santé et non une protection égoïste. Et, pour cela, à un autre niveau, le mouvement doit être de nous enlacer et de nous faire proches.

Et, comme Marie, face à l’incertitude et la crainte, nous avons besoin de foi, de confiance, de passion pour Dieu et pour l’humanité, comme fondations solides pour aller de l’avant. Grâce à la réflexion et à la prière, découvrons de nouveaux apprentissages que nous offre cette expérience.

Nous avons tenu à Rome, récemment, la rencontre annuelle des Provinciaux et Supérieurs de District. Cela s’est très bien passé, nous nous sommes concentrés sur le thème du soin. La plupart des participants ont pu retourner dans leurs Provinces ou Districts, et presque tous ont passé ou passent encore une période de quarantaine, pour leur bien personnel et le bien social. Je suis reconnaissant vers tous pour leur réponse positive et pour les initiatives qui se passent pour appuyer la situation actuelle. Et je remercie également pour les réponses, les gestes et la solidarité de tous les maristes de Champagnat à travers le monde.

Portons une attention spéciale aux personnes âgés, nos frères, nos proches. Et si quelqu’un d’entre nous, frères ou laïcs, vit l’expérience de la contagion et de la maladie, voyons la maladie comme une bénédiction, comme le disait Champagnat, et donnons-lui toute l’attention et les soins fraternels. Une partie de ces soins sera de respecter les normes sanitaires et d’hygiène nécessaires pour éviter davantage de contagion. Soyons attentifs à répondre avec des attitudes évangéliques et maristes.

J’ai une pensée et une affection toute spéciale pour vous tous, frères ou laïcs, en mission dans des communautés et projets internationaux, dans des Provinces ou pays loin de vos familles et de vos proches.

Que Marie du « oui » nous encourage et nous accompagne dans ces moments difficiles d’incertitude et de douleur. Elle, la Bonne Mère, nous garde dans sa main. Nous la reconnaissons aujourd’hui comme mère amoureuse, mais aussi comme sœur, compagne de notre route dans la souffrance, et compagne de tout le peuple de Dieu.

Avec Elle et saint Marcellin, vivons ce Carême tout spécial dans une attitude de prière, unis en communion avec tant de personnes dans le monde qui sont plus directement victimes de cette pandémie. Prions en communion avec les dirigeants et les gouvernements de nos pays et de l’Église, afin que nous ayons tous la sagesse qui vient de l’Esprit pour agir et répondre à la volonté de Dieu. Ayons présents dans nos prières les professionnels de la santé et de tant de personnes qui sont au service des malades. Il y a aussi beaucoup de religieux, de religieuses et de prêtres au service des personnes atteintes. Unissons-nous au Pape François qui, lors de la célébration eucharistique ces jours-ci, a une intention pour les différents groupes de personnes et qui nous invite à une intention spéciale pour les malades.

Recevez mes salutations cordiales et fraternelles, de même que celles du Conseil général et de l’Administration générale.

Fraternellement,

Fr. Ernesto Sánchez Barba – Supérieur général des Maristes de Champagnat

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