24/Sep/2013 PAKISTAN

Un jour à ne pas oublier

Nous arrivions de la messe dans notre église. Il était environ 11 h.45. Je venais juste de quitter ma soutane quand j’ai entendu deux puissantes explosions concomitantes, très près de notre maison. J’ai pensé que c’était dans notre église. Je me suis précipité à l’extérieur et les gens courraient loin de l’enceinte. En quelques minutes des enfants nous ont appris que c’était dans le voisinage. L’Église anglicane de tous les Saints, l’Eglise du Pakistan qui est juste à cinq minutes de marche. La nouvelle qui se murmurait pendant les quinze minutes suivantes, c’était que deux kamikazes avaient franchi le cordon de sécurité, en tirant dans toutes les directions, créant la panique chez les personnes qui sortaient de l’église après la messe. Certains ont essayé d’arrêter les deux hommes ; et dans la bagarre, le deux se sont fait sauter.

J’allais vers la route quand un enseignant m’apporta la nouvelle que l’un de nos anciens professeurs Khalid, dont la femme enseigne dans l’école, était mort sur le coup. F. Zubair et moi-même avons rendu visite à la famille.

Plus tard, nous sommes allés, avec le Père Johny Williams, notre curé, à l’hôpital (Lady Reading Hospital), qui recevait et soignait les blessés. L’hôpital était en pleine confusion. Comme c’était dimanche, les médecins étaient chez eux et il fallait les appeler. Il n’y avait pas assez de médecins. Heureusement, les infirmières étaient venues en grand nombre et prenaient soin des blessés dont l’état était lamentable. Beaucoup de ces blessés ne pourront plus jamais marcher. Parmi eux, il y avait de nos élèves soit de St John soit de St Mary. C’était très attristant de voir certains de ces petits enfants. 

Certaines familles qui étaient allés toutes ensemble à l’église ont perdu tous leurs membres. Parmi celles-ci, il y avait la famille de deux de nos élèves. Une famille a perdu le père, la mère et deux enfants et elle laisse deux petits orphelins. Ces deux enfants qui sont morts étaient parmi nos meilleurs élèves. Un ancien élève de l’école, qui parraine six de nos élèves, a eu son fils et sa sœur qui sont morts sur le coup.

Le P. Johny, F. Zubair et moi-même avons passé environ quatre heures à visiter chaque salle d’hôpital et chaque personne blessée et nous avons prié pour eux.

On estime que près de 90 personnes sont mortes dont des enfants et des femmes. Plus de 100 personnes sont blessées, certaines d’entre elles dans un état critique.

On a apporté les cercueils des défunts chez nous à St John’s, le soir, et nous avons eu une messe et un service funéraire interconfessionnel, et les familles ont emporté les corps pour les ensevelir.

QUE LES ÂMES DE CES GENS INNOCENTS REPOSENT DANS LA PAIX DU CHRIST !

QUE LE SANG DE CES MATYRS NE SOIT PAS VERSÉ EN VAIN !

QU’IL PUISSE FAIRE VIVRE UNE PAIX LONGUE ET DURABLE AU PAKISTAN !

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F. Remy

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