2020-03-26 FRANCE

Frère Étienne Pitiot

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Étienne PITIOT décédé le jeudi 26 mars 2020, à l’âge de 76 ans, dont 57 ans de profession religieuse. Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Saint Genis-Laval, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière. Ses funérailles auront lieu le mardi 31 mars 2020, à 15h00, dans la plus stricte intimité, à la chapelle des Frères de Saint Genis-Laval, et sera suivie de l’inhumation au cimetière de la communauté. Qu’il repose dans la paix du Seigneur.


Fr. Étienne PitiotBien peu de Frères sont nés si près des lieux maristes originels, et en ont vécu si loin pendant presque toute leur vie. En effet, Étienne est né à Doizieu, tout près de Notre-Dame de L’Hermitage, le 10 janvier 1944, et a vécu la plus grande partie de sa vie, pratiquement aux antipodes, en Nouvelle Calédonie. Sa famille est nombreuse et de niveau économique modeste. Suivant l’exemple de son frère aîné Georges, Il n’a pas une grande distance à parcourir pour aller au juvénat de La Valla où il reste de 1955 à 1960. Son premier déracinement est le noviciat de Lacabane (sud-ouest) en 1960-62, avant le retour à l’Hermitage pour le scolasticat jusqu’en juillet 1964.

Manifestement peu porté aux études de type académique, il va ensuite à Cassel (Nord) pour des études techniques qu’il complète par un stage de quelques mois en usine à St Chamond, après son service militaire en 1967-69. La province n’ayant guère d’emploi technique à lui proposer ; dès la rentrée 1969, il est éducateur-surveillant à St Genest-Malifaux où il s’occupe de 70 collégiens internes venant de ce que l’on nommait alors « des familles à problèmes ». Mais son départ pour la Nouvelle-Calédonie, juste après sa profession perpétuelle, à la fin de 1970, oriente pour longtemps sa vie vers ce territoire lointain où se trouve déjà son frère depuis 1964.

Il y passe les dix premières années de sa nouvelle vie à l’école technique Champagnat de Païta où il est non seulement professeur mais, comme il le dit lui-même, il fera un peu tout : surveillant, chauffeur de camion, surveillant général et même directeur de 1976 à 1978. En 1979, il fait un long séjour de recyclage spirituel et professionnel à Rome et en France. Doué pour le contact avec les jeunes, il est sollicité ensuite pour des activités plus nettement ecclésiales : les Frères lui demandent de trouver des vocations, et l’évêque de Frère Provincial – 45, rue d’Inkermann – 69006 LYON Frères Maristes – 9, rue Francisque Darcieux – 69230 SAINT GENIS-LAVAL Nouméa lui donne d’élargir ces perspectives en faisant de lui un responsable de la pastorale des jeunes dans le diocèse de Nouméa. Avec un prêtre, il lance de grands rassemblements annuels de jeunes chrétiens. Mais les troubles indépendantistes, et en particulier l’affaire d’Ouvéa, créent une division durable. Étienne est de ceux qui s’emploient à retisser les liens par les rassemblements de jeunes de Téné (du nom de l’hippodrome de l’île).

À partir de 1993, Étienne revient à ses activités antérieures en devenant responsable du foyer Saint Léon qui encadre et forme 70 jeunes venant éventuellement de l’extérieur de la Nouvelle-Calédonie, comme le Vanuatu, pour recevoir une formation technique. En 2004, il est le premier président de l’association « Aide aux lycéens vanuatais ». En 2009, c’est à la fois l’heure de la retraite et du retrait de Nouvelle-Calédonie. Mais retrouver ses marques et des activités dans une France qui est un peu devenue pour lui un pays étranger, n’est pas facile. Son coeur est resté en Nouvelle-Calédonie. Grâce à l’informatique, il y garde des contacts chaleureux et se tient soigneusement au courant des événements. Il a donc du mal à s’acclimater en divers lieux, et il accomplit son plus long séjour comme responsable de la maison de retraite des Frères de Beaucamps, de 2011 à 2015. Finalement ses problèmes pulmonaires lui imposent le séjour à l’EHPAD de St Genis-Laval en juin 2019. Il vient d’y décéder brusquement, victime du coronavirus.

Au-delà de cette description un peu sèche d’une vie si remplie, nous savons que, là où il a si intensément exercé son action éducative et apostolique, sa mémoire en tant qu’homme, chrétien et religieux est toujours vivante et honorée.

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