2020-03-29 FRANCE

Frère Jacques Didier

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Jacques DIDIER décédé le dimanche 29 mars 2020, à l’âge de 84 ans, dont 58 ans de profession religieuse. Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Saint Genis-Laval, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière. Ses funérailles auront lieu le jeudi 2 avril 2020, à 15h00, dans la plus stricte intimité, à la chapelle des Frères de Saint Genis-Laval, et sera suivie de l’inhumation au cimetière de la communauté. Qu’il repose dans la paix du Seigneur.

Il y a un mois, le 29 février, nous fêtions les 84 ans de Frère Jacques Didier ! Qui aurait cru, à ce moment-là, qu’en ce dimanche 29 mars, il ne soit plus là ! Il s’était endormi la veille, et il ne s’est plus réveillé ; c’est ainsi que les infirmières, dans leur première ronde du matin, l’ont trouvé mort ! Quatrième enfant d’une famille d’agriculteurs très chrétienne, Jacques est né à Granges-sur-Vologne (Vosges).

Il en était fier, et il était heureux de s’y rendre tous les ans, tant qu’il a pu. Des six enfants de la fratrie, il ne reste que son plus jeune frère, Jean-Pierre. Mais il a de nombreux neveux et nièces. Une de celles-ci qui était en même temps sa filleule, nous confie : « Je me souviens des fêtes de Noël et de Pâques passées en famille en sa compagnie. Nous étions heureux de le revoir pour les fêtes où nous passions d’agréables moments. Nous attendions sa venue avec impatience. » Mais comment est-il arrivé chez les Frères Maristes ? C’est vraiment un parcours atypique : il fait son service militaire de 27 mois en Algérie, dans les années 56-58, et a comme compagnon d’armes un certain Guy Drouville qui est Frères Mariste ! Qu’ont été leurs conversations ?

Dieu seul le sait, mais à la fin de la guerre, ils se retrouvent tous deux à Aulnoy-sur-Seille (Moselle), alors petit collège mariste, durant quelques mois où vraisemblablement Jacques est associé à la vie de l’établissement et de la communauté. L’essai est concluant puisque Jacques se rend ensuite à Bouvines (Nord) pour se préparer à la vie religieuse dans l’Institut des Frères Maristes auquel il se lie par sa profession religieuse, le 15 août 1961 ; il prononcera ses vœux perpétuels en 1966.

Voici le témoignage d’un de ses compagnons de noviciat : « Nous nous sommes connus à Bouvines en 1960-61. Jacques aimait à dire qu’il était une vocation “tardive” alors que nous, nous étions des “petits jeunes” mais il nous aimait bien, car nous venions de l’Hermitage fondé par Champagnat. Originaire du massif des Vosges, Frère Provincial – 45, rue d’Inkermann – 69006 LYON Frères Maristes – 9, rue Francisque Darcieux – 69230 SAINT GENIS-LAVAL il était habitué à travailler dur ; et l’entretien du jardin, que nous faisions régulièrement, ne lui faisait pas peur ! Souvent il me disait : « Toi, Henri, tu aimes chanter et jouer de l’orgue, mais tu rechignes à arracher les mauvaises herbes ! Eh ! Oui ! »

Commence alors pour lui sa vie professionnelle en divers lieux d’apostolat : Aulnois-sur-Seille, comme jardinier ; Péruwelz, à la frontière belge, comme surveillant (il en a gardé de très nombreux souvenirs et ses anciens élèves aussi !) ; il s’occupera aussi de la chapelle, des enfants de chœur. Puis, durant 3 ans, il vivra en paroisse à Autrey (Vosges) avec deux prêtres, visitant les malades et rendant des services divers. Il est ensuite éducateur pour 10 ans à Aulnois. Enfin, en 1982, il arrive à Beaucamps-Ligny (Nord) au service de l’accueil et de la reprographie. Quel travail pour satisfaire tous les professeurs ! Voici un échantillon de quelques témoignages reçus : « C’était une belle personne que je n’oublierai jamais… Frère Jacques faisait son possible pour nous satisfaire ; et beaucoup d’entre nous n’en faisaient que peu de cas… » ; « C’est toute une époque qui m’est revenue… personnellement je l’ai toujours trouvé très serviable, un peu bougon, certes, mais nous nous y prenions trop souvent à la dernière minute… vraiment, nous avions tout lieu d’être contents de ses services !… nous gardons tous deux un très bon souvenir… » ; « Je suis heureuse d’avoir pu le voir en octobre dernier lors de notre passage à St-Genis… en souvenir de Frère Jacques qui nous a si bien aidés à Ste-Marie… ce sont plein de souvenirs, de rires, de sourires, de colère qui refont surface… oui ! on aimait bien Frère Jacques, et il restera présent dans notre cœur. ». Combien pourraient encore donner d’autres témoignages ou de récits de visites dans son “capharnaüm” où il savait recevoir par une “petite goutte” du pays ou des beignets qu’il confectionnait ; il avait sa “cour” ! C’était l’homme de grand cœur et serviable ! Très relationnel, enjoué, il s’intéressait aux personnes, aux familles, et se faisait beaucoup d’amis. Il vivait la simplicité mariste. Religieux, homme de prière, il avait un réel souci apostolique et collaborait à des groupes de catéchèse ; il a même suivi des cours de religion et de spiritualité durant de nombreuses années, par correspondance. En 1999, il quitte Beaucamps pour St-Genis-Laval, notre maison de retraite pour la France, où il se rend utile, notamment à l’accueil, avant de rejoindre l’EHPAD. Là, ne pouvant plus très bien se déplacer seul, il s’est laissé soigner sans jamais se plaindre de son sort, avant de rejoindre son Seigneur, le P. Champagnat, ses parents, ses frères et sœurs et Frère Guy.

Et voici une prière d’une ancienne professeur de Beaucamps : « Je prie Marie pour qu’elle présente Frère Jacques au Seigneur, elle qui a toujours été douceur et confiance vis-à-vis de Celui qu’elle a porté pour que nous soyons tous libérés du péché… ». (D’après FF. Henri Catteau et Achille Somers)

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