2022-08-04 FRANCE

Louis Fernand Richard

Province L’Hermitage

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Louis Fernand RICHARD décédé le jeudi 4 août 2022, à l’âge de 97 ans, dont 78 ans de profession religieuse.
Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Beaucamps-Ligny, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière.
Ses funérailles seront célébrées le vendredi 12 août 2022, à 14h30, à l’église de Beaucamps-Ligny (59), et seront suivies de l’inhumation au cimetière.
Qu’il repose dans la paix du Seigneur.

Suffrages : cf. Constitutions n°38.3

Louis naît le 7 juin 1925, à Santes, ville située à 4 km à l’est de Beaucamps, dans une région particulièrement ravagée par la première guerre mondiale. Il est le deuxième d’une famille de six enfants. Son père, ancien combattant, est professionnellement « maréchal-constructeur », c’est-à-dire spécialisé dans les métiers de la forge. En janvier 1938, Louis entre au juvénat de Cassel. Sa vocation a été éveillée par Frère Marie Bertrand (Paul Ziegler), alors directeur de l’école de Santes, et accompagnée des prières de Monsieur Fernand [LUSTRE] (Frère Paul Émile), de sainte mémoire.
Mais ce temps de formation se trouve perturbé par l’invasion allemande, au printemps 1940. Louis rejoint Santes, et fuit avec sa famille jusqu’à Saint Pol-sur-Ternoise. Cet exode se termine par un retour à Santes où il ramène un cheval trouvé en chemin ! Il poursuit ses études au pensionnat de Beaucamps, faisant le déplacement à pied, matin, midi et soir, par le hameau de Brullé et la voie ferrée. Devenu postulant en février 1943, il prend l’habit le 19 août, sous le nom de Pierre Casimir. Son noviciat, sous la conduite de Frère Jean Léon Dal, se déroule en une période bien mouvementée, marquée par les combats de la Libération : il prononce ses premiers vœux le 19 août 1944, puis passe le brevet élémentaire, en octobre de cette même
année. Et, à 19 ans, il devient instituteur chargé d’une classe.
En ce temps-là, les jeunes Frères se forment à l’enseignement durant un stage à l’école des Frères Maristes de Mouscron, à la frontière belge, sous la conduite du Frère Climaque (Léon Alphonse Depaepe), car la formation pédagogique est réputée être de bonne qualité en Belgique, et la rentrée y a lieu début septembre, ce qui laisse un délai d’un mois avant celle de France.
Louis est nommé instituteur à l’école Saint Joseph de Roncq, alors dirigée par Frère Joseph Arsène (Arsène Vanessche) qui est un vrai formateur, un bon pédagogue, un homme de foi, formé lui-même chez les Jésuite à Verviers, en Belgique. Comme Louis demeure 16 ans d’affilée à Roncq, il y bénéficie d’une formation spirituelle et professionnelle solide.
En 1960, il a 35 ans, avec déjà un long parcours professionnel. Selon l’usage, il lui est proposé de faire le second noviciat, qu’il accomplit à St Paul-Trois-Châteaux, sous la conduite d’un maître des novices austère, et dans des conditions matérielles un peu sommaires : les Frères y sont logés dans un simple dortoir.
Heureusement, la cueillette des cerises lui permet de guérir des problèmes digestifs provoqués par une grave maladie antérieure.
Après ces six mois de formation, il revient finir l’année scolaire à Quesnoy-sur-Deûle, avant d’être nommé directeur de l’école de Roncq, où il exerce encore six ans. Puis, de 1967 à 1974, il enseigne à l’école du SacréCœur à Halluin, dans laquelle il est plus spécialement chargé des « classes de transition », conçues pour des élèves en difficulté scolaire, à qui on offre une pédagogie plus souple et plus inventive que dans le système classique. Louis intervient en classe de 5e ; il travaille en collaboration avec Frère Alain Capelier, professeur en 6e. Il conservera d’excellents souvenirs de ce temps où il a eu pour directeur Frère René Huin, puis Frère Christian Dever. Il est aussi fortement impliqué dans l’animation de colonies de vacances, en particulier celles des juvénistes à Pont-Sainte Maxence, et ensuite celles de la paroisse d’Halluin.
Avec Frère Alain Capelier, il quitte Halluin en 1974 pour Beaucamps, et tous deux rejoignent la communauté de la Résidence (l’ancienne aumônerie) ouverte cette année-là. Louis, bientôt cinquantenaire, retrouve une classe de transition dans l’établissement Sainte Marie. Puis, ce type de classe ayant été supprimé, il enseigne l’histoire-géographie en 5e, les travaux manuels et techniques, avec des cours de cuisine, ce qui lui permet de
développer ses talents de pâtissier.
En 1982, (il a 57 ans), pour des raisons de santé, il obtient de rejoindre l’équipe d’animation d’une maison familiale à la Baule où Frère Michel Bourel lui propose d’être animateur et maître-nageur. Il le suit à Agay, sur la Côte d’azur, où il poursuit son travail d’animateur-accompagnateur de groupes à Menton, puis en Italie ou à Monaco. Durant ces années, il se fait beaucoup d’amis. D’ailleurs, parler de Louis, c’est aussi penser à la photographie qu’il pratique avec passion et qui lui vaut des relations nombreuses et des réussites appréciées.
Sa santé lui imposant de vivre hors communauté mariste, il supplée à ce manque en rejoignant régulièrement l’abbaye de Lérins. Et il aime entretenir un réseau de relations. Ainsi, à cette époque, il se rend souvent à Espira-de-l’Agly, près de Perpignan, où habitent une sœur de Frère Alexandre Lefebvre, Bernadette, et son mari André. Il saisit aussi l’occasion d’un séjour de santé dans les Pyrénées, pour rendre visite à la famille de
Frère Henri Vergès, dont la belle-sœur est originaire de Wavrin (Nord). Par ailleurs, ses déplacements entre le Sud et le Nord, avec sa Renault 5, lui permettent de faire une halte chez des cousins à Bourbon-L’Archambault, près de l’établissement mariste de Saint Pourçain-sur-Sioule.
En 1987, à 62 ans, il prend sa retraite professionnelle. Il est d’abord nommé à Megève, sous un climat adapté à sa santé, avant de retourner, en 1989, à Beaucamps-résidence où il s’occupe du jardin. En 2017, il rejoint la communauté de Beaucamps-Champagnat, la maison de retraite. Mais son état de santé décline assez vite, si bien qu’il doit être placé dans un établissement médicalisé. Le choix se porte sur l’EHPAD Natalie Doignies, à
Lille. C’est là qu’il vient de décéder.
Quels traits majeurs évoquer chez lui ? Une bonne qualité de présence aux jeunes, avec attention et bienveillance. Certainement un goût et du talent pour l’animation plus que pour l’enseignement, peut-être liés à des difficultés de santé le contraignant à des séjours loin de ses lieux d’origine, sans l’empêcher de devenir presque centenaire.

Frère Provincial – 45, rue d’Inkermann – 69006 LYON Frères Maristes – 14, rue de l’église – 59134 BEAUCAMPS LIGNY

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