2020-09-09 FRANCE

Guy Meynier

Guy Meynier

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Guy MEYNIER décédé le mercredi 9 septembre 2020, à l’âge de 84 ans, dont 66 ans de profession religieuse. Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Saint Genis-Laval, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière. Ses funérailles auront lieu le lundi 14 septembre 2020, à 15h00, à la chapelle des Frères de Saint Genis-Laval, et seront suivies de l’inhumation au cimetière de la communauté. Qu’il repose dans la paix du Seigneur.

Frère Guy est né en Dauphiné, à Pajay, non loin de La Côte Saint André, le 3 avril 1936. D’abord élève des Frères Maristes à La Côte Saint André, il devient juvéniste en 1948 à Franois, près de Besançon, puis à Varennes sur Allier. Il achève sa formation religieuse à St Genis-Laval, au noviciat (1952-1954), puis au scolasticat (1954-56). Il commence sa carrière enseignante comme adjoint au pensionnat St Jean de Pélussin en 1956-57.

Très rapidement, sa vie va être marquée par une cascade d’événements de toutes natures, auxquels il va participer si activement que sa biographie pourrait servir de résumé des évolutions et révolutions d’ordre religieux, politique et social vécus par le monde dans la seconde moitié du XXe siècle.

Tout d’abord, tandis que la province de St Genis-Laval cherche à participer à l’effort missionnaire vers l’Afrique, et décide de fonder une mission dans ce qui va bientôt devenir la République Centrafricaine encore dénommée Oubangui-Chari, Guy fait partie d’une équipe de quatre Frères qui doivent prendre en charge un cours normal pour futurs instituteurs, mis en place par le diocèse de Berbérati, à la fin de 1958, juste au moment où la France, confrontée au défi de la décolonisation, s’apprête, de manière assez ambigüe (la Communauté), à reconnaître l’indépendance de ses possessions en Afrique.

Parallèlement à ce courant politique, le système éducatif français évolue vers la création de collèges secondaires tandis que la  loi  Debré  (décembre  1959)  reconnaît  et  subventionne  l’enseignement  privé. Le projet africain en est modifié, lui aussi, et en 1960, est fondé le collège de Berbérati. Mais F. Guy et plusieurs autres confrères ne vont guère développer leur projet, car ils sont rappelés pour aider à la restructuration de l’enseignement catholique en France. De 1962 à 1965, F. Guy sera directeur adjoint à l’établissement de Vaugneray qui devient collège d’enseignement général (C.E.G.). Entretemps, la nouvelle République Centrafricaine a nationalisé l’enseignement, et l’équipe des Frères, déjà affaiblie par le départ des pionniers, a besoin de trouver un nouvel équilibre. F. Guy y retourne donc, et il aura quelques difficultés à se faire reconnaitre comme directeur du collège de Berbérati par un gouvernement qui vise la centrafricanisation des cadres.

En sus des problèmes politiques et éducatifs, il y a les hésitations de l’Église sur la mission, suite au concile Vatican II (1962-65). Tous ces facteurs feront qu’en 1966, le Conseil provincial décidera de fermer le juvénat de Berberati, mis en place 6 ans plus tôt, dans le but de former des jeunes désireux de s’engager dans la vie religieuse mariste. Une nouvelle fois, l’équipe des Frères est décimée et remplacée par une autre, largement composée de Frères coopérants qui ne restent que deux ans sur place. La nationalisation de l’enseignement n’encourageant d’ailleurs pas à investir dans le système étatique, le diocèse de Berberati cherchera plutôt, chez les Frères, du personnel d’encadrement pour son petit séminaire qu’il a créé en 1960.

Une première phase de la vie de F. Guy, consacrée à la Mission, s’achève donc. Et il en entame une autre qui durera une vingtaine d’années (1968-82) – interrompues par un an de recyclage à Lyon (1972-73)- comme directeur du collège-pensionnat de Pélussin. Il ne se limite d’ailleurs pas à ces fonctions pourtant absorbantes, et n’hésite pas, à l’occasion, à servir de chauffeur de car, et à assurer l’entretien de toutes sortes de matériels. Il intervient en particulier, avec d’autres Frères, dans des camps d’été et d’hiver pour les élèves et anciens élèves.

Vers 1981 (il a 45 ans), F. Guy envisage de changer à nouveau d’horizon. Peu désireux de subir une certaine fonctionnarisation de l’enseignement, et préoccupé par les problèmes de pauvreté auxquels le mouvement ATD-Quart-Monde tente de répondre, il envisage – comme d’autres Frères marqués par l’esprit du Concile – de devenir travailleur social. Il fera d’abord partie d’une communauté mariste établie à Thionville (Moselle), dont les membres tiennent un centre d’accueil pour jeunes en difficulté, exercent les fonctions de catéchistes et complètent leurs ressources comme chauffeurs de cars, dans une région qui possède encore de grandes usines métallurgiques. Mais l’œuvre ne parviendra pas à s’enraciner, faute de ressources suffisantes, et aura une vie bien courte (1982-85).

Finalement, c’est à St Martin-la-Plaine, de 1985 à 1997, que Guy va pouvoir donner longuement sa mesure, comme responsable du Foyer La Cordelle conçu pour recevoir des adolescents sous contrôle judiciaire. Ensuite, basé à Notre-Dame de l’Hermitage où il prend en charge toutes sortes d’activités matérielles, il assume la tâche d’aumônier de prison à La Talaudière, jusqu’en 2006.

Il a 70 ans quand il est nommé supérieur de la communauté des Frères retraités de Pélussin. Avec les plus actifs d’entre eux, il veille au bon entretien de la maison. Toujours tourné vers l’action, il s’engage au service de la paroisse dans la pastorale des funérailles. C’est assez brusquement, en 2015, que sa santé se dégrade et qu’il doit entrer, en 2016, à l’EHPAD de St Genis-Laval pour y mener une vie de malade assisté qui a dû beaucoup peser à un homme si longtemps plein de talents et de ressources.

Finalement, au cours d’une vie passablement bousculée en une époque troublée, Guy a su être un homme d’action. Non pas un simple « baroudeur » pour parler en langage familier, mais, bien mieux que cela,        un homme d’action capable de réorienter sa vie en fonction des circonstances et de penser ses actes en fonction de ce qu’il croyait le plus conforme à sa qualité d’homme, de chrétien et de religieux.

 

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