2023-05-09 FRANCE

Jean-Pierre Destombes

Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Jean-Pierre DESTOMBES décédé le mardi 9 mai 2023, à l’âge de 78 ans, dont 58 ans de profession religieuse.

Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Saint Paul-Trois-Châteaux, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière.


C’est, par bien des côtés, la vie d’un Frère d’exception que nous allons évoquer dans ces quelques mots. Jean-Pierre naît à Roncq (Nord), dernière commune avant la frontière belge, le 1er septembre 1944, au moment même de la libération de cette région par les troupes alliées.

Il est issu d’une famille comme on en rencontrait déjà peu. Comme l’écrit Jean-Pierre lui-même, son frère Louis, Frère Mariste lui aussi, était l’aîné de la famille, et lui, le numéro 12. Et il y aura, parmi les autres enfants, un évêque et une religieuse missionnaires.
Dans la petite biographie de son frère décédé en 2015, Jean-Pierre a succinctement évoqué la qualité exceptionnelle de l’atmosphère familiale, puis ses années de juvénat à Cassel en 1955-59 où il avait son frère comme professeur. Ce sera ensuite une formation mariste assez classique. Après son juvénat supérieur à Beaucamps en 1959-62, il fait son noviciat à Notre-Dame de Lacabane (62-64) puis son scolasticat à Saint Genis-Laval d’où il sortira en octobre 1968, nanti du baccalauréat.

La suite de sa vie sera bien peu conforme au curriculum vitae de la plupart des Frères. Au lieu de « faire la classe », il demande à se former à la pastorale catéchétique, et part à Strasbourg préparer une licence dans cette spécialité. Il sera ensuite catéchiste à Thionville dans les années 1968-82, à peine coupées d’une année de recyclage à l’Institut supérieur de Pastorale catéchétique de Paris, en 1978-79.

Dorénavant sa vie sera partagée, et parfois tiraillée, entre des activités d’animation et de direction locales, provinciales et même parfois plus larges. Nous ne pourrons les citer toutes. Tout d’abord, les provinces de Beaucamps et Saint Genis ayant fusionné, Jean-Pierre, basé à Sainte Foy-les-Lyon devient un des animateurs de la nouvelle province (1982-86). Et il va rester longtemps conseiller provincial. Il retrouve aussi ses anciennes activités catéchétiques, cette fois-ci en Alsace, à Soultz (1986) où il s’occupe aussi d’un éphémère foyer vocationnel, puis, de 1987 à 2004, à Mulhouse (communauté Sainte Marie) où il participe activement à la fondation d’une communauté mixte laïcs-Frères, appelée Mulhouse-La Valla.

À partir de 2004, ses activités d’animation vont tourner autour de la maison de Notre-Dame de l’Hermitage en pleine rénovation. Lui-même bénéficie de stages de recyclage en 2007 et surtout en 2010 (patrimoine), et il est de ceux qui dirigent la formation d’une première équipe internationale d’animation destinée à prendre en main la maison de Notre-Dame de L’Hermitage restructurée. C’est aussi l’époque où il participe à plusieurs commissions provinciales et même à la commission de rédaction de « L’eau du rocher », synthèse de la spiritualité mariste, à Rome.

En octobre 2013, au retour d’un voyage à Madagascar pour rendre visite à sa soeur religieuse, il ressent une fatigue intense : c’est le début, pour lui, d’une longue épreuve, car les médecins diagnostiquent un lymphome, ce qui entraîne un traitement très lourd. Il en réchappe, mais doit désormais se ménager. Deux ans après, en septembre 2015, tandis qu’il vient de fêter ses 70 ans, une autre épreuve survient : le décès subit de son frère Louis, à La Valla-en-Gier. Louis l’avait beaucoup soutenu lorsqu’il était affronté à la maladie, lui rendant de fréquentes visites à l’hôpital.
Il s’implique de tout son coeur et avec toute son imagination dans l’animation de la maison de Notre-Dame de l’Hermitage. Puis, en 2017, il est nommé supérieur de la petite communauté de Chazelles-sur-Lyon où il participe activement à l’animation spirituelle de l’établissement Raoul Follereau et de la paroisse Saint Irénée des Monts du Lyonnais. Cinq ans après, en 2022, il accepte de devenir supérieur de la grande communauté de Saint Paul-Trois-châteaux, bien épaulé par une équipe de trois confrères. Mais il ne résiste pas à une rechute de la maladie. À partir de la Semaine Sainte (3-9 avril 2023), il est d’abord suivi à l’hôpital de Montélimar, avec un protocole de chimiothérapie, puis il est transféré à Lyon où il décède, après cinq jours en réanimation médicale, ce mardi 9 mai.

Avec Jean-Pierre disparaît un représentant presque à l’état pur de la tradition catéchétique de l’Institut qui, dans les années 1960-90, avait connu un réel regain dans les provinces de France. Il a été aussi pour nous un compagnon éminemment fraternel, ouvert sur la spiritualité au meilleur sens du mot, et sur le souci d’une Église à la fois enracinée et ouverte.

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