Pierre-Louis Balmet
Hermitage | France
Le Seigneur a accueilli dans la paix de sa maison Frère Pierre Louis BALMET décédé le dimanche 4 août 2024,
à l’âge de 100 ans, dont 77 ans de profession religieuse.
Le Frère Provincial des Frères Maristes, les Frères de la Province L’Hermitage, la communauté de Saint Genis-Laval, sa famille et ses amis, vous invitent à les rejoindre par la prière.
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Il y a bien peu de temps, la communauté des Frères et l’EHPAD du Montet célébraient le centenaire de Frère Louis Balmet, né le 22 mai 1924 à Lyon, près de Fourvière, où sa famille avait une maison.
En fait, ses parents enseignaient Ă l’Ă©cole privĂ©e de Saint Romain-de-Popey près de Tarare. Cette fonction Ă©tait alors une vocation autant qu’une profession, vu la faible rĂ©munĂ©ration des instituteurs « libres ». Le jardinage et l’élevage des abeilles, voire d’autres compĂ©tences, aidaient Ă joindre les deux bouts. Et les Frères, qui ont vĂ©cu ce temps-lĂ , en faisaient souvent autant. Ainsi, Louis pouvait faire l’apprentissage de trois spĂ©cialitĂ©s : l’enseignement, les travaux manuels et techniques, l’apiculture, le tout couronnĂ© par une Ă©ducation religieuse très rĂ©aliste.
Comme pour bien des Frères nés il y a une centaine d’années, la jeunesse de Louis et son temps de formation seront fortement perturbés par la guerre. Il entre au juvénat de Saint-Genis-Laval en janvier 1938, puis accomplit son noviciat en 1939-41. Il prononce ses premiers voeux le 8 septembre 1941 et réussit le brevet élémentaire en 1942. Nommé adjoint à l’école de Condrieu, au bord du Rhône, il est rattrapé par le Service du Travail Obligatoire (STO) qu’il accomplit à l’arsenal d’Irigny, en mars-juillet 1944, tout près de St Genis-Laval, au lieu d’aller en Allemagne comme d’autres Frères de son âge. Il y est néanmoins témoin des horreurs de la guerre, les Allemands massacrant des résistants prisonniers au fort de Saint Genis-Laval, avant de se replier.
Il entreprend ensuite une première carrière d’enseignant dans des Ă©tablissements très divers : Lyon-Denuzière, un orphelinat (1945-46) ; Aveize, petite Ă©cole rurale (1946-47) ; le pensionnat de la CĂ´te-Saint-AndrĂ© ; l’externat urbain de Lyon-Bellecombe ; le juvĂ©nat de Saint-Genis-Laval (1954-55). Il avait pratiquement inaugurĂ© cette pĂ©riode par les grands exercices et la profession perpĂ©tuelle Ă Saint Didier-sur-Chalaronne (Ain) en aoĂ»t 1946 ; et il la clĂ´t en 1955 par cinq mois de second noviciat Ă Saint-Paul-Trois-Châteaux (DrĂ´me).
Après ces expĂ©riences plus que variĂ©es, il est prĂŞt pour exercer, presque sans interruption, de 1955 Ă 1988, les fonctions de directeur dans les nombreuses petites Ă©coles primaires tenues alors par la congrĂ©gation : Vaugneray, Mornant, deux fois Larajasse, Saint-Vincent-de-Reins, ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de ses très larges compĂ©tences. Outre l’apiculture, passionnĂ© de technique, il est non seulement bon Ă©lectricien, mais il devient spĂ©cialiste de l’Ă©lectronique et de l’informatique. Dans les Monts du Lyonnais, il est un des prĂ©curseurs de l’emploi des ordinateurs Ă l’Ă©cole.
Son dynamisme ne s’arrĂŞte pas lĂ , et son souci de l’Ă©ducation globale des jeunes le pousse Ă organiser des sorties et des camps pour les adolescents : Avrieux et Lanslebourg (Savoie), Espira-de l’Agly (PyrĂ©nĂ©es orientales), Portiragnes et Vias sur la cĂ´te mĂ©diterranĂ©enne. C’est une activitĂ© qu’il continue durant plus de quinze ans après son dĂ©part pour la retraite professionnelle en 1988.
Il fait fonctionner le centre de Vias tout en étant membre de diverses communautés : principalement Saint Martin-la-Plaine, puis Pélussin Saint Charles (1994-2009). Il y délivre ses connaissances et ses services en informatique à qui en a besoin. Sa vraie retraite – et encore ! il la commence en 2009 à Saint-Paul-Trois-Châteaux à l’âge de 85 ans. Comme un peu partout, il s’y montre discret, serviable et compétent. Mais lentement ses facultés faiblissent et il doit rejoindre l’EHPAD du Montet en 2020, où il vient de célébrer son centenaire, avant de recevoir la récompense de tant d’années de dévouement.