2013-06-05

Je crois en Jésus Christ – Année de la Foi

« La vie du Christ doit être la Vie-Modèle par excellence.
La perfection la plus haute  doit consister à s’en approcher.» 
Cardinal Désiré-Joseph Mercier.

src=http://www.diocesimondovi.it/mondovi/allegati/23055/Logo-Anno-della-fede2À l’occasion de  l’Année de la  Foi, je me propose  d’approfondir ce que je veux exprimer lorsque, en récitant le Credo, après avoir affirmé que je crois au Père, j’ajoute : « Je crois  en Jésus Christ. »

La vie de tout chrétien est un  mouvement, un élan vers Jésus. Mouvement, élan toujours à poursuivre au cours des années. Comprendre ainsi ma vie religieuse simplifiera mes efforts en les unifiant, en les dirigeant.  Vivre ainsi la vie religieuse dispense de bien des recherches et supprime le risque «de faire de grands pas hors de la voie» comme nous le rappelle opportunément saint Augustin qui,  après cette mise en garde,   ajoute immédiatement : «Ta foi en Jésus Christ, c’est Jésus Christ dans ton cœur.»

Pour moi, voici  comment je veux exprimer mon idéal en cette Année de la Foi et pour la suite des jours :   Contempler Jésus, imiter Jésus, avec Marie comme aide et modèle, selon  l’esprit de saint Marcellin Champagnat.

1-  Contempler Jésus

Jésus sensible au cœur par ma contemplation.  Il convient d’admirer le Christ historique que les auteurs campent devant moi dans un impressionnant appareil historique et théologique.  Le personnage noble, digne, que les peintres représentent peut arrêter un moment mon attention.  Mais il faut dépasser ces savantes dissertations et ces lignes harmonieuses. Le Christ, c’est une Vie. Une vie qui s’offre, qui se donne. Une vie qui s’offre : «Si tu savais le don de Dieu, disait Jésus à la Samaritaine, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, toi-même lui aurais demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive.» (Jean, 4, 7-10)  Une vie qui se donne : «Je suis venu afin qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance,» (Jean, 10,10) proclame Jésus en l’Évangile de la vie, celui de saint Jean.

«Je suis la vie», déclare Jésus (Jean 11, 25). Le Christ vivant, c’est le Christ de l’Évangile.  «Le disciple vit de Jésus, dit Marcel Légaut, par le souvenir actif de sa vie humaine.»  Je le contemple donc, d’une contemplation admiratrice, attentive, pleine de désirs, sous les traits de l’Enfant impuissant, charmant, attirant de la Crèche : l’Enfant de Marie.  Je le vois homme accompli : fils de l’Homme, faisant face à la vie, réalisant sa vocation.  Je le vois terrassé, mais non vaincu, affrontant la malice et la haine des hommes, savourant toute souffrance, y puisant son étonnante fécondité. J’admire le Christ qui enseigne avec autorité, le Christ formateur des apôtres, le Christ des miracles, le Christ de la Passion, le Christ priant sans cesse, uni à son Père.  Je vois le Christ glorieux, vainqueur de la mort, trônant à la droite du Père.  Voilà le Christ de l’Évangile, celui que l’Église, dans sa sagesse séculaire, déploie devant nos yeux, lentement, durant son année liturgique. Voilà le Modèle : en lui je contemple l’exemplaire accompli de la vie religieuse : «Marchez dans la charité à  l’exemple du Christ.» (Éph., 5, 2)

L’Amour s’est plaint.  Je contemple le Sacré-Cœur, l’Amour de Dieu pour les  hommes, l’Amour qui mendie l’amour de sa créature, qui se plaint parfois de la froideur des âmes religieuses… Que je m’approche du Cœur de Jésus pour «mesurer la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur, en un mot connaître cet amour du Christ qui pourtant défie toute connaissance.» (Éph., 3, 18-19)

L’Amour s’est donné.  Je contemple Jésus-Hostie, le grand Vivant, le grand Oublié parmi les hommes. Par la communion, mon union avec Jésus ne peut être plus intime, car, alors surtout, «ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.» (Gal., 2, 21)  M’offrir donc, dans mes communions, à l’action sanctifiante, transformante de l’Humanité sainte du Christ en moi; alors «ce n’est pas nous qui nous sanctifions : c’est l’Humanité sainte du Christ qui nous sanctifie.» (Mgr Émile Guerry).

Enfin, contempler, c’est une manière de vivre.  Il n’y a pas les moments où l’on  contemple et ceux où l’on ne contemple pas.  La contemplation, ce n’est pas une activité d’un moment, c’est un état de vie permanent, car contempler n’admet pas de limite…

 2-  Imiter Jésus

Mes humbles journées me placent dans des situations que le Christ a connues.  Il a vécu notre vie d’homme avec tout ce qu’elle comporte, moins le péché.  Je comprends, ici, l’intraduisible expression de saint Paul, l’homme de Jésus Christ : «Mihi vivere Christus est.» (Phil., 1, 2)  La seule traduction admissible s’incarne dans l’épaisseur de nos vies humaines, mais avec quelles conséquences!  Avec la poursuite d’un idéal multiforme :

L’idéal de mes prières : Jésus, sans cesse uni au Père.  «Je suis dans le Père (Jean, 14,10) et «nul ne vient au Père que par moi.» (Jean, 14,6)
L’idéal de mes actions : Jésus, « il a bien fait toute chose.» (Marc, 7,37)
L’idéal de ma pauvreté : Jésus pauvre, sans logis, «qui n’a pas où poser la tête.» (Luc, 9,58)
L’idéal de ma chasteté : Jésus.  «Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu.» (Matth., 5,8)
L’idéal de mon obéissance : Jésus.  « Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé.»  (Jean 4,34)
L’idéal de ma sagesse : Jésus, car « nous, nous avons la pensée du Christ…» (1 Cor., 2,16)
L’idéal de ma science : Jésus.  «Non. Je n’ai rien voulu savoir parmi vous sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. (1 Cor., 2,2)
L’idéal de mon apostolat : Jésus qui disait : «Laissez venir à moi les petits enfants.»  (Matth., 19,14)
L’Idéal de mon enseignement religieux : Jésus, le fondement, «car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir Jésus Christ.» (1 Cor., 3,11)
L’idéal de mon rayonnement apostolique : Jésus, qui me permettra de dire, comme saint Paul  «Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ.» (1 Cor., 4,16)
L’Idéal de ma dévotion à Marie : Jésus dont Marie a illuminé toute la vie cachée et les derniers moments, au Calvaire.
L’idéal de ma charité : Jésus aux yeux duquel «il n’y a de plus grande preuve d’amour  que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.» (Jean, 15,13)
L’idéal de ma sanctification : Jésus. «Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Matth., 5,48) c’est-à-dire comme moi, car «le Père qui demeure en moi fait lui-même les œuvres que je fais.»  (Jean 14,10)
L’idéal de ma vie : Jésus, puisque «notre vie est cachée avec le Christ en Dieu.» (Col., 3,3)

 

3- Avec Marie comme Mère et Modèle selon l’esprit de saint Marcellin

Quand  Marcellin Champagnat souhaitait pour ses Frères les premières places à la Crèche, à l’Autel et au Calvaire, il voulait nous placer devant le seul modèle digne d’inspirer nos vies pour nous faire grandir à la taille du Christ. Il affirmait souvent dans son enseignement que : «La solide vertu consiste à connaître, à aimer  et à imiter Jésus Christ.»1

Son amour pour Jésus-Christ et son dévouement à sa cause, il les a puisés dans ses méditations habituelles sur la vie de Jésus.  On comprend mieux alors sa dévotion  envers le Saint Enfant Jésus, le mystère de la Rédemption et la Sainte Eucharistie. Cela éclaire aussi sa dévotion personnelle à Marie.

On voit mieux aussi pourquoi il a tant insisté sur certains points dans la formation des Frères : fervente réception de la Sainte Eucharistie, visites fréquentes au Saint-Sacrement, solennité des offices de l’Église, propreté des lieux saints, etc., etc.

Mais surtout, il forma ses Frères éducateurs à enseigner Jésus, car, disait-il : «Faire connaître et aimer Jésus Christ, voilà la fin de votre vocation et le but de l’Institut…Revenez souvent sur les mystères et sur la vie de Notre-Seigneur…. La science de la religion consiste à connaître Jésus…. La connaissance de Notre-Seigneur doit donc être le but de vos catéchismes, et vous ne devez passer aucun jour sans parler de ce divin Maître.»2

 

CONCLUSION

Imiter Jésus, servir Jésus, vivre de Jésus, pour Jésus et en Jésus : telle fut la vie de notre Fondateur, cet homme de Dieu  qui, dès son adolescence, a choisi cette devise pour nous la léguer précieusement ensuite aux membres de son Institut : «Tout  à Jésus par Marie, tout à Marie pour Jésus.»3Comme lui, je dois honorer et imiter Jésus sous le regard maternel de Marie, Ressource Ordinaire.

Laurent Potvin, fms

_________________

1  Avis, leçons, sentences et instructions du Vénérable Père Champagnat, par un de ses premiers disciples, Nouvelle édition, Librairie catholique Emmanuel Vitte, Paris, Lyon,  1927, ch. XI,  p. 98.

2  Ibid. ch. XI, p. 98 et suivantes.

3 Frère Jean-Baptiste,  Vie de Joseph-Benoît-Marcellin Champagnat, Éd. du bicentenaire, Rome, 1989, p. 341.
Constitutions est statuts des Frères Maristes des Écoles ou Petits Frères de Marie, Rome,  8 décembre 1986, article 4, p.15.

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