2011-03-25

Robert Masson est décédé le 19 mars, à 85 ans

Journaliste et écrivain, membre affilié à la Province de l’Hermitage

Dimanche 19 juillet 2005, après la messe de clôture de la retraite annuelle, Robert et Lucienne, son épouse, étaient affiliés à notre famille religieuse. La cérémonie, toute simple, se déroula dans la cour Saint-Joseph, à Notre-Dame de l’Hermitage.

Avant de préciser comment Robert Masson a découvert les Frères Maristes, je reprends, largement, l’article de Claire Lesegretain publié dans La Croix du mercredi 23 mars.

« Issu d’un milieu rural et modeste, marqué dès sa jeunesse par l’Action catholique, Robert Masson avait étudié quelques années dans le séminaire de la Mission de France, à Lisieux. Mais c’est vers le journalisme et la presse catholique qu’il se tourne, avec l’ardent désir de faire connaître l’Évangile dans le monde actuel. Après quelques années dans la presse chrétienne rurale, il rejoint le mensuel Panorama aujourd’hui. Il en assure la direction pendant quelques années, avant de reprendre celle de l’hebdomadaire France catholique à un moment de transition difficile. “Il lui a donné une nouvelle impulsion, de pair avec l’essor donné à l’Église par le pontificat de Jean-Paul II, en faisant appel à des collaborateurs de premier ordre tels que Pierre Emmanuel, Jean-Marie Domenach, Olivier Clément ou le P. Bernard Bro”, évoque Gérard Leclerc, chroniqueur à France catholique depuis 1984.

Désireux de faire témoigner des chrétiens engagés auprès des plus pauvres, il entretiendra une profonde amitié avec Jean et Lucette Alingrin, couple ayant « adopté » plus de 2000 enfants – dont beaucoup atteints de trisomie 21 – dans le cadre de leur association basée à Montjoie (Maine-et-Loire). Désireux également de créer une fraternité de lecteurs, il lancera des colloques, chaque année à l’Ascension, à l’abbaye de Sylvanès, avec le dominicain André Gouzes. Dès avant, mais surtout après avoir pris sa retraite de France catholique (1998), Robert Masson a publié une vingtaine d’ouvrages – avec le soutien de Marc Larrivée, des éditions Parole et Silence –, consacrés successivement au dominicain docker Jacques Loew (2000), au jeune trappiste Joseph Cassant (2001), à la laïque d’Ivry-sur-Seine Madeleine Delbrêl (2006) ou au militant de la JOC Jean Perriolat (2007)… et surtout aux moines de Tibhirine, les veilleurs de l’Atlas. Ce dernier livre lui avait valu le prix des Écrivains croyants en 1998. »

Robert Masson a connu les Frères Maristes par l’intermédiaire du frère Henri Vergès. En effet, après son livre sur les moines de Tibhirine, il voulut en publier un autre sur Église d’Algérie, jusqu’au bout de la nuit qui retrace la vie des dix-neuf martyrs depuis le premier, Henri, jusqu’au dernier, Pierre Claverie, évêque d’Oran.

Le jeudi 23 octobre 1997, avec les frères Jean Roche et Michel Voute, nous rencontrions Robert et Lucienne Masson à la trappe de Notre-Dame d’Aiguebelle. Ils nous ont écoutés et questionnés pendant trois heures. La découverte de la vie d’Henri leur révéla celle de Marcellin Champagnat et de ses fils. Le 4 mai 1998, je téléphonai à Robert pour lui demander s’il accepterait d’écrire une vie du Fondateur destinée au grand public, à l’occasion de sa canonisation. Sa réponse positive fut immédiate. Du 18 au 23 juillet, les époux Masson séjournèrent à Notre-Dame de l’Hermitage, à la découverte des lieux de nos origines. En repartant, ils emportaient tous les documents nécessaires pour rédiger l’ouvrage demandé. Celui-ci parut sous le titre Marcellin Champagnat, les improbables de Dieu, pour la canonisation, le 18 avril 1999. Robert et Lucienne furent très heureux de pouvoir y participer.

La qualité du témoignage de notre frère Henri avait beaucoup touché Robert et c’est pourquoi, afin de faire connaître un petit frère de Marie, il composa Henri Vergès, un chrétien dans la maison de l’Islam, en 2004. Auparavant, Robert et Lucienne avaient souhaité prendre contact avec la famille d’Henri et sa région natale.

À l’occasion d’un passage à Varennes-sur-Allier, Robert avait rencontré le frère Albert Pfleger qui, au péril de sa vie, avait sauvé des dizaines d’enfants juifs à Budapest, en 1945. Il relatait cette rencontre émouvante dans un article de la France catholique.

On peut affirmer que les époux Masson sont devenus maristes par contagion.

Robert a été un ardent apôtre de l’Évangile et un grand priant, à l’âme franciscaine. Il a mis son talent d’écrivain au service de l’Église et de son message, dans un total désintéressement, cherchant à faire connaître les petits et les humbles, parmi lesquels il rangeait notre frère Henri.

Rendons grâce au Seigneur pour la vie de Robert, parvenue à son accomplissement.

À Lucienne, nous disons notre sympathie avec l’assurance de notre prière fraternelle.

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Frère Alain Delorme, Les Avellanes, 24 mars 2011

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