Louis Fouet, Frère Moise, entré dans lInstitut en 1834 à lâge de 33 ans semble navoir jamais su shabituer à la vie communautaire. (cf. L. 48, 53.) Après deux années il a cherché fortune ailleurs, et finalement sadresse à Mr Mazelier. Celui-ci demande au Père Champagnat des renseignements sur son postulant. Le Père, loin de Iaccabler, se montre très compréhensif. Peut-être quen vivant seul, il pourra mener une excellente vie religieuse. Cependant nous ne le trouvons sur aucune liste de St-Paul ni avant, ni après la fusion, soit quil nait pas été reçu par M. Mazelier, soit quil ait quitté peu de temps après son admission. Toutefois, la première hypothèse reste la plus vraisemblable.

Monsieur le Supérieur,

Louis Fouet, menusier de Sougraigne, commune du département de lAude, est resté deux ans dans notre maison. Il a de la foi, de la piété, du zèle, il peut diriger une école. Je le crois sûr pour ce qui regarde les moeurs et la probité.

Vous envoyez vos Frères par un. Il pourra, par ce moyen, avoir la paix, mais je doute quil puisse sympathiser avec personne. Je ne crois pas que vous vous exposiez en le gardant, ni que vous soyez obligé de léliminer.

Je nai pas pu encore terminer mes affaires a Paris, malgré un sejour de six mois que jy ai fait. Nous sommes bien embarrassés pour sauver nos fréres qui ont été atteints par la loi du recrutement. Nous aurions bien besoin que vous veniez encore à notre secours cette année. Nous ne tarderions pas à vous envoyer quelques uns, si nous avions un mot de votre part. Je ne pense pas que vous vous exposiez á rien; jai consulté à Paris.

Le frère Apollinaire nest point entièrement guéri, et le frère Justin est mort, Frère M(arie) Joseph a toujours un peu de folie. Quand [Quant] au f(rère) Cyprien, il est définitivement autorisé et institué ministériellement a Sémur, departement de Saône et Loire.

Je dois faire un voyage à Grasse, je désirerais bien avoir lhonneur de vous voir. Si, en attendant, vous aviez encore un voyage à faire à Lyon, ne manquez pas de venir passer quelques jours à notre solitude.

Daignez, Mr. le Supérieur, me croire toujours, votre très reconnaissant et très dévoué et respectueux serviteur,

CHAMPAGNAT. Sup. d. [frères.]

N(otre) D(ame) de LHermitage, le 16 juillet 1838.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès lexpédition, AFM, 112.10