Lettres de Marcellin 004

Marcellin Champagnat

1827-05

On peut penser, mais sans aucune certitude, que ce texte sadresse à Mr. Cattet, chargé de tout ce qui concerne les congrégations religieuses dans le diocèse (cf. 0M. 1, p. 383, doc. 146). Mais M. Champagnat aurait aussi bien pu recourir à Mr. Cholleton. Par ailleurs, cest Mr. Barou, chargé des nominations, qui pouvait le mieux répondre à cette demande dun aide. Il nest donc pas possible de dire avec certitude à qui pensait M. Champagnat quand il écrivit ce brouillon.
Comme dans le texte précédent, la demande dun autre prêtre pour laider, nest pas explicitement formulée, mais il est clair que ces textes furent écrits dans ce but, pour que les destinataires appuient la demande expresse quil a dû faire au Conseil, soit par écrit, soit de vive voix (cf. Vie, p. 232).

M. le Grand Vicaire:
La malheureuse affaire de Mr Courveille et le départ de Monsieur Terraillon me mettent dans une fa(u)sse position par rapport au discours du publique, qui parle toujours sans connoissance de cause. Tous ces contre-temps mafflige, à la vérité, mais ne métonnent pas, car je pensois et le disois même que nous nétions pas au bout des épreuves. Je suis même comme certain que la divine Providence men ménage encore. Mais, jose le dire, pourvu que Dieu ne mabandonne pas, que son saint Nom soit béni, je ne crainds rien.

Je suis seul; malgré cela, je ne perds pas courage, sachant combien Dieu est puissant et combien ces voies sont cachées aux hommes les plus clairs voyans. Souvant il atteinds son but lorsquon len croit le plus éloigné.

Jai toujours une ferme croyance que Dieu veut cette oeuvre dans ce temps où lincrédulité fait de si affreux progrès; mais il veut peut-être dautres hommes pour létablir. Son St Nom soit béni. Je désire plus que jamais daccomplir sa Ste Volonté aussitôt que je pourrai la connaître.

Je viens vous exposer simplement ma position et, selon que vous le jugerez utile à la gloire de Dieu, vous agirez. Après vous avoir mis au fait des choses et comme que cela tourne, je men reposerai dans le Seigneur et dans sa très Ste Mère, et je bénirai leurs Sts Noms. Je compte que nous serons aux vacances plus de quatre-vingts, vu le grand nombre que nous sommes et le grand nombre de postulans. Jaurois besoin de visiter nos établissements tous les deux mois au moins, pour voir si tout marche sur un bon pied; si quelqu,un de nos f(rères) ne forme point quelque dangereuse connoissance, afin dy remédier dès le principe; si la propreté et le réglement sobservent; si les enfants font des progrès, surtout dans la piété; si, en un mot, les frères ne perdent point lesprit de leur état.

Dans la crainte de vous ennuyer, je passerai sous silence les comptes à tenir, la correspondance à entretenir, les dettes à payer ou à chang(er), enfin le soin du spirituel et du temporel de la maison. Nous avons actuellement deux mille enfans dans nos écoles. Cela seul, me semble, devroit entrer dans quelque considération. Bien former les jeunes gens

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès lautographe AFM 132.2, p. 166; édité dans OM 1, 434

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