Lettres Ă  Marcellin

Père Jean Pierre Cussier

1838-10-25

St. Chamond, le 25 octobre 1838.
Monsieur le Supérieur,
Vos chers Frères narrivent pas. Je suis inquiet. Allez vous nous les retirer tout de bon? Ce serait bien malheureux pour moi et pour ma paroisse. Je sais que vous navez pas été content de nous depuis que vous nous les avez donnés; et surtout cette année-ci. Mais nous comblerons le déficit, je men charge; et le traitement désormais ne souffrira pas de retard, patientiam habe in me et omnia reddam tibi.
Je vous dirai que, devant 150 francs à M. Menuel, il me les demande presque toutes les semaines. Je serai donc obligé de lui payer cette somme que javais empruntée il y a deux ans pour finir de compléter le traitement des Frères. Ayez donc pitié de ma position; elle ne sera pas toujours si mauvaise.
Si nous navons plus de Frères, les méchants en riront et triompheront. Mes avances et les autres sacrifices que jai faits seront perdus. Quon vienne nous donner un de ces maîtres que je mabstiens de qualifier, que va devenir la pauvre jeunesse de Viriville? Cette idée me fait déjà trembler davance. De grâce préservez-nous de ce fléau. Quel chagrin pour vous, Monsieur, qui ne travaillez que pour le bien de la Religion, quand vous apprendriez notre triste sort!
Jespère que le petit Grégoire fera un bon sujet. Il appartient à une bien brave famille, chose bien importante! Elle pourra bien payer son noviciat.
En attendant que mes craintes soient dissipées, je suis avec respect, Monsieur le Supérieur, votre tout dévoué serviteur,
CUSSIER, Curé.

fonte: AFM 129.56

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