La pastorale des vocations dans l?Institut

Le Service d?animation des vocations
La première séance de travail d?aujourd?hui, dirigée par le Frère Théoneste Kalisa, Conseiller général et le Frère Ernesto Sánchez, de la commission pour la Pastorale des Vocations du Conseil général, a permis de présenter les objectifs et le plan d?action de la journée qui sera intégralement consacrée à la pastorale des vocations dans l?Institut.
<278.jpg alt=Conférence générale ? 13 septembre hspace=5 vspace=5 align=right>Les objectifs de cette journée sont de favoriser une réflexion sur la pastorale des vocations à partir de ce qui a été réalisé dans les Unités Administratives pour préparer l?avenir, partager des expériences et des réflexions entre les Provinciaux et les Supérieurs de District, offrir un meilleur service d?animation des Unités Administratives et partager réflexions et projets.
L?appel personnel que chacun de nous a reçu de Dieu est un don gratuit. Jésus et Champagnat nous demandent avec insistance de le développer, de le partager et de le transmettre d?une génération à l?autre. Aujourd?hui, nous éprouvons beaucoup de difficultés à transmettre ce don. C?est un phénomène général pour toute l?Église. Ce qui a fonctionné presque spontanément pendant si longtemps ne fonctionne plus aujourd?hui, malgré les très grands efforts que nous faisons dans l?Institut.
Les tentatives pour expliquer cette situation invoquent souvent de nombreuses raisons externes, mais de plus en plus, on souligne aussi les raisons qui concernent la vie interne de l?Église, des institutions religieuses et la vie personnelle des religieux.

Dans les Provinces et Districts
La Commission pour la pastorale des vocations du Conseil général souligne avec reconnaissance l?intérêt de beaucoup de frères et le grand effort qu?ils ont réalisé pour les vocations au cours de ces quatre dernières années, dans toutes les Provinces et Districts de l?Institut.
En général, nous pouvons considérer que pendant « l?année mariste des vocations » la sensibilité des frères en ce qui concerne les vocations a beaucoup progressé et nombreux sont ceux qui s?y sont engagés. Un bon nombre de communautés montre une plus grande ouverture dans l?accueil des jeunes.
Les nouvelles et les témoignages qui sont arrivés à la Commission en provenance des Provinces et des Districts nous assurent que les frères s?approchent davantage des jeunes pour les écouter et ils découvrent que les jeunes ont de l?intérêt pour la vie consacrée. En même temps, les frères s?interrogent sur leur propre vision et stratégies quant à la pastorale des vocations et se montrent ouverts au changement.

Le point de vue de la Commission
Du point de vue de la Commission, le travail de pastorale des vocations réalisé dans les Provinces a eu trois grands résultats : cela nous a tous incités à continuer à travailler malgré le nombre réduit des effectifs et le manque d?entrées dans certaines régions de l?Institut. Cela nous a révélé la faiblesse de la pastorale des vocations. Et, enfin, cela nous a conduits à inviter les agents de la pastorale des vocations à organiser une réflexion sereine et profonde sur ce qui se passe et, à partir de là, susciter la créativité.
La Commission remercie les Frères Provinciaux et les Supérieurs de District pour leur engagement et leur travail d?animation dans cet effort général que l?on observe dans tout l?Institut. C?est un signe très clair de la vitalité dans notre famille.

Les contributions des groupes
Les frères ont fait un très large travail de réflexion personnelle sur les signes d?espérance qu?ils découvrent dans les Unités Administratives, sur les obstacles qu?ils rencontrent et sur les défis qu?il faut aujourd?hui affronter face à l?avenir.
Tout au long de la matinée, chaque Provincial ou Supérieur de District à fait part de ses réflexions en groupes interrégionaux. L?échange devait être partagé avec les autres frères, en Assemblée plénière de l?après-midi, par trois rapports importants élaborés dans les groupes.

Les contributions des frères
Les contributions des frères ont été marquées par les résonances de « l?Année des vocations » à laquelle on a beaucoup fait allusion. Elle a été un événement de grâce pour tout l?Institut et les résultats ont été jugés satisfaisants.
<278a.jpg alt=Conférence générale ? 13 septembre >Les présentations du premier et du second groupes ont été complémentaires. Elles ont souligné combien il est important, d?une part, de donner de la visibilité à la vocation de frère et d?utiliser tous les moyens qui la rendront présente dans l?Église, et d?autre part, de proposer avec courage le choix mariste comme voie possible. Là où il nous faut avoir une présence et être avec les jeunes, c?est précisément là où l?Église a abandonné sa mission auprès d?eux.
Le troisième groupe a souligné le défi pastoral qui suppose pour un frère d?oser faire aux jeunes une invitation directe et personnelle pour qu?ils s?engagent dans la vocation. Cette attention constitue pour le candidat un soutien très important qui l?aidera à discerner sa vocation et à savoir ce que Dieu veut de lui. Et le frère, de son côté, perçoit les changements fondamentaux qu?il faut réaliser dans son c?ur pour pouvoir s?impliquer avec plus d?authenticité.
Le quatrième groupe a souligné l?idée qu?il faut rendre la vocation mariste plus présente et plus visible dans l?Église et dans la société. Si nous restons enfermés dans nos communautés, nous ne serons pas connus. Et si les gens ne savent pas ce qu?est un frère mariste, ce n?est pas de leur faute. C?est pourquoi le groupe quatre détache l?importance du travail avec les familles à travers les mouvements de jeunes, le Mouvement Champagnat de la Famille Mariste ou autres organismes qui peuvent rendre attractive la vocation mariste.
Les participants du cinquième groupe ont souligné l?importance d?avoir un plan provincial systématique de pastorale des vocations, avec des stratégies bien définies pour s?occuper des jeunes dans leur cheminement vocationnel, y compris les étapes de leurs études universitaires. Ils ont aussi étudié une situation que l?on rencontre souvent chez les jeunes quand ils disent : « Pourquoi être frère si je puis être mariste sans être frère ? »
Le sixième groupe a résumé sa réflexion dans une idée qui complète celle du groupe précédent. Les Provinces doivent avoir un plan provincial de pastorale des vocations qui ait des structures d?accueil dans les communautés des frères pour que les candidats puissent y vivre un temps de vie communautaire. Deuxièmement, il faut des équipes de pastorale des vocations, composées de frères et de laïcs et dont le travail soit en relation avec les mouvements apostoliques de la Province. Et enfin, il faut offrir des possibilités de travail avec les pauvres et les marginalisés.

Défis et objectifs
Après le temps de repos, s?est ouvert un espace pour écouter les observations et les suggestions d?avenir, émises par les frères Provinciaux sur l?animation des vocations dans les Unités Administratives.
Parmi les inquiétudes exprimées, il faut souligner la nécessité de faire connaître nos saints frères parce qu?ils sont des modèles à imiter. On a aussi suggéré la possibilité d?organiser un mouvement de jeunes maristes, bien défini au plan international. Cette idée reste ouverte et l?on est fortement invité à prendre position à ce sujet. On suggère même la possibilité, à cette occasion, d?une journée mondiale des jeunes prévue pour 2008 à Sydney où pourraient se réunir les animateurs de la pastorale des jeunes de tout l?Institut.
L?horaire de travail de la journée a prévu aussi quelques minutes pour réfléchir à certains points proposés par la Commission. Le Frère Théoneste Kalisa a fait remarquer que le Conseil général, en créant la Commission des vocations, a voulu favoriser la recherche de chemins nouveaux et travailler en harmonie avec les Provinces. La plus grande limite que nous avons trouvée, c?est « le manque de réflexion suffisante sur ce qui se passe, » a-t-il affirmé. La Commission a organisé le travail en réseaux qui renforcent les échanges, les ateliers régionaux, les réunions de jeunes et l?échange d?informations par le site www.champagnat.org et diverses productions imprimées. La réalisation la plus importante a sans doute été la mise en route, la diffusion et la réalisation de « l?Année mariste des vocations ». Avant de conclure son exposé, Frère Kalisa a exprimé, au nom de la Commission, ses remerciements à tous les frères pour l?effort d?animation des vocations qu?ils ont fait dans leurs Provinces. Et finalement un « Power Point » a été projeté pour présenter une synthèse des actes réalisés dans tout l?Institut à l?occasion de « l?Année mariste des vocations ».

Forum ouvert
Ce fut l?un des moments les plus riches de la journée. Les frères ont pu exprimer leur vision personnelle de la pastorale des vocations quant aux défis apostoliques à venir. Dieu est présent dans notre monde et il nous invite à entreprendre une évangélisation complexe et exigeante. Notre mission « ad gentes » de demain n?aura rien de comparable à celle du passé. Le charisme mariste va s?adapter pour une meilleure réponse. On entrevoit un objectif nouveau, vu avec des yeux nouveaux. Comme le succès final ne nous appartient pas et ne dépend pas de nous mais uniquement de Dieu, nous devons être ouverts à l?espérance.
Les attitudes face à l?avenir de la pastorale des vocations exigent une révision des critères qui nous guident actuellement. Il faut donner la priorité à Jésus-Christ comme centre de nos vies, et à la passion pour l?humanité. Courage pour rendre visible le charisme mariste dans nos vies. Courage pour nous présenter à la société avec notre identité propre. Souvent, ceux mêmes qui travaillent avec nous ne savent pas que nous sommes frères maristes.

« L?Année mariste des vocations, » une année de grâce
Après un court repos, on continue le forum ouvert pour exposer idées et expériences.
<278c.jpg alt=Conférence générale ? 13 septembre hspace=5 vspace=5 align=right>Le Conseil général a rencontré les jeunes d?Europe à Sigüenza (Espagne) pour les écouter. Que signifie les écouter ? Quels ont été les résultats ? Le Frère Seán a répondu à cette interrogation : « Nous avons vécu avec ce groupe de jeunes garçons et filles pour écouter ce qu?ils disaient de leur expérience d?Église et de leur spiritualité. Et une jeune fille m?a dit : ?Dans le groupe, vous êtes très différents des autorités de l?Église ; ici, vous ne nous prêchez pas, mais vous nous écoutez.? »
Reprenant l?affirmation de certains jeunes selon laquelle « pour être mariste, ils n?ont pas besoin d?être frères », un frère a ajouté : « C?est vrai. Un frère de ma Province a pu dire que le charisme est passé de nous aux laïcs, et cela va continuer. C?est vrai qu?il est possible ?être mariste sans être frère?. Les nombreuses fraternités qui ont surgi ces dernières années en sont la preuve. » Mais les frères doivent avoir une identité claire. La meilleure pastorale des vocations, c?est l?éclat rayonnant qui brille dans leur regard.
Les temps changent, c?est sûr, a affirmé un autre frère, mais pour les jeunes, les critères pour identifier qui est authentique n?ont pas changé. Pour moi, continua-t-il, la lettre du Frère Seán dans laquelle il nous demandait 20% de notre temps pour la pastorale des vocations a été un défi. Je me suis fait un plan, mais je l?ai rapidement abandonné. De cet effort il m?est resté une expérience. Pour la première fois, je me suis mis à écrire régulièrement à mes neveux, très sécularisés. L?un d?eux m?a répondu : « Ta proposition m?intéresse. Je veux la comprendre. L?impact de l?année mariste des vocations dans ma vie m?enseigne trois choses : vivre la tension d?un dialogue sur la vocation dans une société sécularisée est l?une des sources qui me fait vivre ma vocation en profondeur. Je commence à comprendre que la pastorale des vocations fait partie intégrante de toute pastorale. Je ne puis vivre ma vocation si je ne la communique pas. Pour mon neveu, si je ne parle pas du pourquoi existent les frères maristes, cela n?a aucun intérêt. Mais quand je lui dis que nous consacrons notre vie au service des jeunes, il me dit que je puis le faire dans n?importe quelle ONG. Le plus grand intérêt de ses questions est centré sur ce qui me brûle le c?ur. Ma réponse est que ce qui me brûle le c?ur, c?est la présence de Jésus et de Marie. Quand cette flamme s?éteint, je perds le bonheur. Cette « Année mariste des vocations » a été pour moi une grâce.