26/Sep/2016 FRANCE

Journée islamo-chrétienne à Lyon

Les 16 et 17 septembre s’est tenue, à Lyon, une rencontre de musulmans et de chrétiens pour commémorer le vingtième anniversaire de la mort des moines de Tibhirine, de même que pour rappeler les autres religieux et religieuses qui sont morts en Algérie entre 1994 et 1996, de même de que de nombreux autres musulmans et chrétiens victimes de la violence en Algérie.

Les célébrations se sont ouvertes avec la conférence de Mgr Henri Teissier, Archevêque émérite d’Algérie,  intitulée : « Le témoignages des musulmans devant le martyre des chrétiens d’Algérie (1994-1996) ».

La rencontre s’est tenue à L’Antiquaille, un milieu culturel très proche de la basilique de Fourvière qui rappelle les premiers martyrs de Lyon.

On y a entendu les échos des voix des témoins musulmans qui ont souligné la foi et la personnalité des martyrs d’Algérie.

Mgr Henri a commencé en citant les paroles d’un ancien élève du frère Henri Vergès, du collège Sour el Ghoziane où le frère Henri enseignait les mathématiques : « L’humanité entière s’enorgueillit de l’existence de telles personnes et s’attriste de leur perte ».

Et un autre message est arrivé d’Algérie faisant aussi allusion à la vie du frère Henri; il soulignait : « Nous voulons vous témoigner notre amitié, notre fraternité, devant ce drame qui nous affecte tous… N’oubliez jamais que vous êtes nos frères. Quelles que soient les différences de nos dogmes, nous pensons que nous avons le même Dieu. Vous êtes de chez nous et nous vous aimons ».

Le samedi 17 a débuté par une rencontre privée des familles des martyrs d’Algérie avec le père Thomas Georgeon, postulateur de la cause de béatification de Mgr Pierre Claverie et de ses compagnons.

Sous ce nom, la cause englobe le procès de 19 religieux et religieuses qui sont morts en Algérie entre 1994 et 1996, parmi lesquels notre frère Henri Vergès.

Il y avait un groupe de 15 personnes pour représenter la famille du frère Henri Vergès, comprenant le frère Emili Turú, Supérieur général, le frère Pere Ferré, Provincial de L’Hermitage et le frère Antonio Martínez Estaún, Postulateur général.


 

Échos des 16 et 17 septembre 2016, à Lyon

Par Frère Alain DELORME

Voici quelques échos des diverses rencontres tenues à Lyon lors de la commémoration des 19 martyrs d’Algérie.

 

Vendredi 16 (18 h) : Une assistance nombreuse entoure Mgr Henri Teissier, Archevêque émérite d’Alger, qui donne “le témoignage des musulmans sur les martyrs chrétiens d’Algérie (1994-1996)”. Pendant 45 minutes, il évoque le souvenir des 19 martyrs en suivant l’ordre chronologique, depuis Henri et Paul-Hélène, le 8 mai 1994, jusqu’à Pierre Claverie, le 1er août 1996. Nous sommes dans des locaux de l’ancien hôpital de l’Antiquaille, proche de Fourvière, qui ont été transformés pour devenir l’ECCLY : Espace Culturel du Christianisme à Lyon.

L’inauguration d’une plaque à la mémoire du frère Luc, le médecin de Tibhirine, rassemble ensuite la famille, toujours dans l’ancien hôpital de l’Antiquaille où le jeune Paul Dochier, à Bourg-de- Péage (Drôme) le 31 janvier 1914, a fait une partie de ses études de médecine à partir de 1934. C’est Pierre Laurent, son neveu, qui a rappelé quelques traits essentiels du parcours de Frère Luc avant de dévoiler une plaque toute simple. Frère Luc est arrivé en Algérie en 1946 et pendant 50 ans, d’après les registres tenus, il a soigné environ six cents mille personnes.

 

Samedi 17 (11 h) : Rencontre des familles des martyrs avec le Père Thomas Georgeon, de l’abbaye de La Trappe, postulateur de la cause de béatification de “Mgr Claverie et ses compagnons”. La crypte de la chapelle Saint Irénée, lieu éminemment symbolique, accueille les familles. Celles-ci se présentent en évoquant sobrement la vie et la mort de chacun des martyrs. Pour notre frère Henri, l’accent est mis sur la présence actuelle de deux communautés maristes à Mostaganem et à Oran. Leur fondation a commencé en 2002, huit ans après sa mort. Un vrai “miracle”, si l’on tient compte du petit nombre des frères actuellement. Le Cardinal Philippe Barbarin est présent. C’est lui qui a fait la prière d’introduction et qui conclura la rencontre par la récitation de l’Angelus. Le Père Thomas Georgeon nous informe de la marche du procès de béatification. Il souhaite que les choses avancent au plus vite car il est convaincu que ce procès est adapté aux besoins du monde d’aujourd’hui et qu’il permettra de développer le dialogue islamo-chrétien et de consolider la paix. C’est maintenant à Rome de parler.

 

Samedi 17 (12h30) : Les participants se retrouvent dans une grande salle de l’archevêché tout proche pour un repas froid. C’est une bonne occasion de causer entre nous et de communiquer les nouvelles de nos différentes familles. Vers 13 heures 30, inauguration d’un groupe de sept statues représentant les moines de Tibhirine, dans un lieu extérieur situé devant la chapelle de l’archevêché. L’auteure, originaire d’Algérie, exprime ce qu’elle a voulu traduire de la vie des moines, notamment de leur prière.

 

Samedi 17 (14h30) : Nous nous retrouvons à la Grande Mosquée de Lyon. Le recteur, M. Kamel Kabtane accueille le Cardinal, les évêques présents et le groupe que nous sommes. Divers orateurs évoquent les liens tissés par les moines de Tibhirine avec leurs voisins immédiats. Rappel du pèlerinage sur la tombe des moines sous la conduite du Cardinal et du Recteur. Mgr Desfarges, évêque de Constantine et administrateur du diocèse d’Alger dit une prière en arabe et en français. D’autres groupes visitent aussi la mosquée puisque c’est le dimanche du patrimoine. L’ambiance est fraternelle et sereine.

 

Samedi 17 (17h30) : Eucharistie dominicale dans la basilique Notre-Dame de Fourvière. Une trentaine de prêtres concélèbrent avec une demi-douzaine d’évêques autour du Cardinal Philippe Barbarin. L’assistance est nombreuse et recueillie. Bonne animation et participation de l’assemblée. Mgr Desfarges prononce une homélie simple et directe sur le thème de l’amitié. Au moment de la paix, Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, vient embrasser la maman du jeune Mohamed, présente avec une fille et un fils. Mohamed était un ami de Mgr Claverie, et il est mort avec lui au retour de l’aéroport où il était allé l’attendre, le soir du 1er  août 1996.

 

Samedi 17 (19h30) : Cette journée intense s’achevait par un repas de l’amitié islamo-chrétienne « Le lien de la paix, Ribât Essalâm », dans une prairie des jardins de la maison Saint-Irénée. Quelques quatre cents convives ont pu se rencontrer autour d’un bon couscous offert. Ce moment de convivialité a pris fin vers 23 heures 30. Au dire des présents, l’ambiance fut très fraternelle et permit de faire un pas de plus vers la compréhension et l’amitié dans les relations entre chrétiens et musulmans.

Le Frère Emili Turú, Supérieur général, avec le Frère Antonio Martinez Estaún, postulateur général, ont participé à toute la journée, sauf au repas du soir. Ils devaient, en effet, repartir sur Rome, le lendemain matin. Leur présence a été fort appréciée ainsi que celle de plusieurs Frères, et de laïcs, dont Geneviève et Michel Barrère, membres de la fraternité “Le Ribât”, d’Espira de l’Agly. Ils ont été enchantés de l’ensemble de cette journée bien remplie.

Pour terminer, voici la prière lue par le Père Thomas Georgeon, au terme de la rencontre avec les familles des martyrs dans la crypte de Saint-Irénée. Elle a été composé par notre frère Jean-Marie Bigotto, postulateur très actif de la cause des martyrs d’Algérie, décédé voici bientôt deux ans et se trouve en dernière page de la brochure intitulée : “Le sang de l’amour, les martyrs d’Algérie, 1994- 1996”.

 

Seigneur Dieu, notre Père,
nous te louons pour la passion, la mort et la résurrection de ton fils Jésus,
Lui, le martyr par excellence, de qui vient le salut.

Tu as voulu faire partager son martyre
à nos frères et sœurs de l’Église d’Algérie : Henri et Paul-Hélène, Caridad et Esther, Jean, Charles, Alain et Christian,
Angèle-Marie et Bibiane, Odette, Christian, Luc, Christophe, Michel, Bruno, Célestin et Paul,
et ton évêque Pierre.

Nous te prions, Père, pour que, par leur intercession,
se renforcent le dialogue, le respect, l’amour entre tes enfants chrétiens et musulmans.
Bénis l’Algérie et son peuple,
et nous te rendrons grâce dans la paix.

Père, nous invoquons nos martyrs pour… (préciser la grâce à demander)

Et toi, Marie, que tous ont aimée
et qui es vénérée dans la maison de l’Islam, écoute notre prière et intercède auprès de ton Fils, Jésus, notre Seigneur.
Amen.

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