Lettres Ă  Marcellin

Père Jean Francois Madinier

1836-12-03

St. Didier-sur-Chalaronne, le 3 décembre 1836.
Monsieur,
Je nosais pas vous écrire pour vous prier de nous envoyer des Frères pour St. Didier, lescalier nétant pas encore achevé; lescalier et la cheminée de la cuisine seront finis quand vous recevrez cette lettre. Le mobilier est prêt, les lits sont dans la chambre où doivent coucher les Frères dans le Bourg. Il y a déjà quatre tables à écrire dans une des classes. Le jardin est miné à quatre pieds de profondeur; il a fallu en ôter près de deux mille voitures de gravier dont on a rempli les cours à près de deux pieds de profondeur, pour les rendre plus saines et à labri de la boue. On voiture actuellement de la terre pour combler les vides du jardin, tout cela a été fait par des gens de bonne volonté. Comme tout le monde voulait y concourir, jai été obligé pour éviter la confusion de partager la paroisse en huit parties, indiquant à chaque hameau le jour où ils pourraient venir. Malgré ce partage il y a eu de jours où il y avait jusquà vingt cinq et vingt sept ouvriers armés de pioches, de pelles, de bêches, de civières et quelques voitures.
Demain nous allons inviter les bouviers pour lundi et mardi a fin que le remblai du jardin soit achevé avant larrivée des Frères. Nous annonçons leur arrivée dans le courant de la semaine. Veuillez donc les faire partir aussitôt ma lettre reçue. On désire singulièrement leur arrivée; on ne cesse de nous demander quand ils arriveront. Veuillez en même temps nous donner des Frères bien capables, car le démon jaloux du zèle que lon met pour cet établissement a cherché à répandre son venin pour le paralyser, mais il na pas réussi! Il nous a été facile de détruire les bruits que lon cherchait à répandre et de montrer les bévues où tombaient ces mauvaises langues. De bons Frères par leur habileté et leur sagesse détruiront encore mieux ces vains efforts de démon.
Pour les bancs des écoles nous attendons les Frères pour les commander, dans la crainte de nous tromper pour la largeur, la hauteur et la longueur. Ils seront bientôt faits, en les commandant à plusieurs menuisiers. On pourra en attendant se servir de ceux de lEglise.
Je crains que les Frères ne puissent arriver par la Saône, elle est si grosse que les bateaux à vapeur ne marchent plus, et elle croît tous les jours. Arrivés à Lyon ils pourraient prendre les voitures de Macon et descendre à la maison Blanche, mais ils auront ensuite une Saône dune lieue de large à traverser en bateau. Ils pourraient autrement se rendre à Neuville lArchevêque, et faire le chemin à pied. Ou bien prendre la voiture de Trévoux qui va à Bourg; ils descendraient à Chatillon les Dombes, et auraient deux fortes lieues à faire pour se rendre à St. Didier, par une grande route. Quelque soit leur détermination, recommandez-leur de se rendre le plutôt possible, ils sont singulièrement désirés.
Jai lhonneur dêtre, Monsieur, votre très humble et tout dévoué serviteur,
MADINIER, Curé.

fonte: AFM 129.25

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