Le texte ne porte aucune indication ni de destinataire, ni de date. Concernant le premier, le contenu ne laisse aucun doute. Il sagit du maire de Feurs qui était alors Monsieur MONDON Jean-Baptiste, notaire, né le 28 novembre 1759. Nommé maire le 1 septembre 1830, il nexerça cette fonction que jusquau 2 mai 1832. Il décéda lannée suivante, le 19 juin 1833. Quant à la date, nous pouvons létablir avec assez de précision daprès lindication que nous donne Frère Jean Baptiste dans la
Vie du Fondateur: «Les Frères se retirèrent de Feurs pendant la semaine-sainte de lannée 1831» (édition 1931, p. 215). De plus, le premier Recueil des lettres des Supérieurs conservé dans les archives (RCLA 1, p. 5), où ce texte est transcrit, porte bien dans la marge: «avril 1831, Mr. Mondon, maire de Peurs». Sa présence dans ce Recueil peut être une preuve que la lettre fut rédigée et envoyée. Pour les raisons de cette fermeture, voir «Vie de M.J.B. Champagnat, édition 1931 p. 215; Frère Avit, Abrégé des Annales, p. 102-103; le procès-verbal de la séance du Conseil municipal, renvoi 1.

Je vous remercie de lavis que vous me faites donner de la [délibération] déliberation de votre conseil. Je vois avec [ré-signation] resignation et calme la destruction de votre établissement de [frères] freres. Jai fait toutes les démarches que je devois faire pour conserver une [école] écôle dont la [prospérité] prosperité alloit toujours croisant. Mr. le recteur de luniversité, comme jai eu lhonneur de vous le dire, me promettoit son concours pour rendre légale lenseignement chrétien de la jeunesse de Feurs. Je vous ai prouvé, par le rabais que je vous ai fait, que le désir du bien des [enfants] enfans de votre commune est (le) seul but de toutes nos peines. Vous mavez [fait] observé que la ville ne pouvoit assurer à trois [frères] freres douze cents francs annuellement. Je vous ai dit que je me contenterois de quatre cents et quà cette condition encore tous les pauvres seroient enseigné gratuitement.

Ayant donc appris votre [délibération] déliberation touchant le [renvoi] renvois de nos trois [frères] freres, indépendamment de tous les sacrifices que je vous offrois, et ne voulant pas contrarier votre administration, je leur [enjoins] enjoind de remettre, [tout] tous le mobilier qui concerne la commune, entre les mains de qui de droit et de partir [inces-samment] incessament de Feurs.

Je vous prie, Mr. le Maire, de recevoir les respects de celui qui a lhonneur dêtre votre tout [dévoué] devoué serviteur,

CHAMPAGNAT.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès un brouillon AFM, LC, 1, p. 189