Lettres de Marcellin 095

Marcellin Champagnat

1837-02-23

Il sagit ici de deux textes quelque peu différents, mais qui sont la même réponse. Le premier, A, fut écrit en réponse à une première lettre reçue de M. Mazelier. Mais quand il a voulu Iexpédier, le Père a reçu du même correspondant une seconde lettre daprès laquelle il pouvait bien envoyer à St-Paul tous les Frères quil voulait et navait n?avait donc pas besoin d?attendre une autre réponse. Par conséquent le Père n?a pas envoyé la première, bien quelle était déjà consignée dans le registre, il en a rédigé une autre dun ton beaucoup plus familier quil a finalement envoyée. comme ce ne sont pas des projets de lettre, mais des textes soigneusement rédigés nous les donnons Iun à la suite de Iautre dans Iordre chronologique, malgré les répétitions.

A
Monsieur le Supérieur,

Nous avons reçu votre lettre et aussi tôt nous avons donné ordre à notre frère Cyprien de se rendre auprès de vous avec largent nécessaire pour acquiter le compte que vous nous avez envoyé. Nous vous remercions de votre bonté et de votre bienveillance pour notre société. Que le Seigneur vous rende au centuple tout ce que vous avez fait en notre faveur, et que notre bonne Mère, la Vierge Marie, voit combien de services vous nous avez rendus.

Nous avons encore cette année quelques sujets qui nous donnent de linquiétude relativement à la conscription. Nos affaires à Paris ne sont pas encore terminées. Nous espérons bien quelles aurons une heureuse issue et que nous obtiendrons enfin une ordonnance. M(onseigneur) de Belley a recommandé à M. De la Croix et à M. Dépéry de ne pas nous oublier à Paris. Plusieurs personnes notables nous ont promis leur protection et ils se sont donné beaucoup de peines pour nous. Mais tant que les choses en seront là, nous jetterons les yeux vers votre charitable maison pour nous tirer dembarras dans une affaire qui, toutes les années, nous donnent de nouvelles allarmes. Soyez assez bon, M(onsieur) le Sup(érieur), pour nous continuer cet important service. Nous vous en aurons des obligations infinies.

Si parmi nos frères qui auront lavantage de se rendre auprès de vous, il sen trouve qui puissent vous être de quelque utilité en exerçant leur état, nous serons bien aises quils sy occupent. Sils désirent demeurer dans votre société pour travailler avec vos bons Frères à la gloire de Dieu, cest de bon coeur que nous y consentons.

Veuillez, M(onsieur) le Sup(Ă©rieur) nous honorer dune rĂ©ponse Ă©manĂ©e de votre charitĂ© et agrĂ©ez lhommage du profond respect et de lentier dĂ©vouement avec lequels, M(onsieur) le S(upĂ©rieur) jnous avons lhonneur dĂŞtre etc…


B
V.J.M.J

Notre Dame de lhermitage

23 fev(vrier) 1837.

Monsieur le Superieur,

Je me proposois de vous aller voir pour vous satisfaire lors que jai reçu vos deux lettres. Jai payé Mr. Brun. Quant aux quatre cent quarante cinq, je ne les ai pas donné, javois perdu ladresse de Mr. Burdet. Mais puisque cette somme vous est nécessaire a St Paul Trois Chateaux, frere Ciprien repartant pour continuer à se préparer au brevet chez vous, il vous les portera. Sa santé sest bien rétabli, il a terminé ses affaires de famille, il ne sera pas nécessaire quil quitte avant quil ait obenu la piece quil desire. Frere Justin est toujours fatigué, frere Apolinaire est toujours à votre disposition, nous vous lenverrons dans le courant de lété. Nous avons encore cette année une sixaine de freres ou novices que la conscription va frapper. Nous pensons encore a avoir recours à vous. Marie notre bonne Mère ne laissera pas sans récompense le service que vous rendez à ses enfans.

Nos affaires de Paris viennent detre fortement pressées par les ordres de Monseigneur de Belley; il vient de men donner avis. Ce digne éveque qui vous est très attaché, prend bien nos interets. Nous allons de nouveau recommender fortement notre demande de Paris a la s(ain)te Vierge. Voudriez vous bien, ainse que les vôtres, joindre vos bonnes prieres aux nôtres.

Si parmi ceux qui auront lavantage de se rendre auprès de vous, il sen trouve qui puissent vous etre de quelque utilité en exerçant un état, nous nen serions point fachés. Nous devons vous envoyer un cordonnier; cest un très brave garçon, il pourra vous être utile.

Vous nous couvrez de confusion, Mr. le Superieur, en nous disant que vous auriez voulu ne rien nous demander. Le service que vous nous rendez est déjà trop grand pour que nous osions accepter quelque chose. Cest a nous a penser à vous temoigner notre reconnoissance autrement que par des paroles.

Mr. Colin, notre Sup(érieur) général désire beaucoup faire votre connoissance. Monseigneur de Belley lui a parlé de vous. Je veux lui proposer de vous aller voir avec moi la premiere fois que je le verrai.

Nos prêtres missionnaires et nos freres qui sont parti pour la Polinésie ont eu le bonheur dechapper a une furieuse tempete qui a submergé tous les batiments marchands qui sont parti 12 heures après. Quel coup de la Providence!

Jai lhonneur detre avec la reconnoissance la plus vive, Mr. le Sup(érieur) votre très respectueux servi(teur)

CHAMPAGNAT.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 30, nº 14; et autographe, AFM 112.4

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