Ce petit mot marque un répit parmi les courses de M. Champagnat dans Paris. Mr Chanut est parti, - peut-être a-t-il lui-même emporté cette lettre qui na pas été mise à la poste - ensemble ils ont vu toutes les personnalités quils pouvaient contacter pour faire avancer laffaire, il ne reste plus quà prendre patience et mettre sa confiance en Dieu.

Paris 12 mars 1838,

Missions étrangeres, rue du Bac nº 120.

Mon bien cher frere,

Nos affaires toujours au même point. Je ne sais quel eguillon employer pour faire aller plus vite. Dieu soit béni, cest bien maintenant que je ne vais cesser de dire: Super flumina Babilonis. Je serais dailleurs très heureux dans ma position, ayant peu à faire, me portant très bien. Ce carême va passer sans que je men apperçoive. Ce qui minquiète, et cest plus que suffisant pour tout empoisonner, cest la stagnation accablante où sont les affaires que je poursuis. Encore une fois, Dieu soit béni! Que ferons nous avec la conscription, je nen sais rien, comme vous devez bien le penser.

Envoyer moi par la même occasion que vous mavez envoyé la regle, un breviere pars verna. Je vais envoyer à lécole mutuelle des sourds muets le Frère Marie Jubin. Je me propose dy aller moi même quand je le pourrai. Il est essentiel que nous ne perdions notre temps.

Mille choses a tous les chers freres. Vous voyez combien jai toujours besoin des prieres.

Jai lhonneur dêtre votre dévoué Père en Jésus et Marie,

CHAMPAGNAT.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès lexpédition autographe AFM 111.35, éditée partiellement dans AAA p. 238