Blogues maristes ? Fr. Pau Fornells

11/01/2007

Aujourdhui nous recueillons plusieurs réflexions du frère Pau Fornells, le Directeur du Secrétariat pour les laïcs, à propos des laïcs maristes.
En faisant la diffusion de ces contenus à travers cette voie nous essayons dencourager nos lecteurs à envoyer aussi des commentaires au blogs à travers le web.

Joyeux Noël Mariste !
03/01/2007
1. LE MYSTÈRE DU NOËL CHRÉTIEN

Nous nous préparons à vivre un Noël de plus. Toutes les fêtes ont quelques introductions. De toutes les fêtes chrétiennes, Noël est celui quon prépare le plus à lavance ; au moins, dans nos villes. Dans quelques pays, les moyens de communication et les grands centres commerciaux le rappellent dès la fin octobre. La liturgie de lÉglise Catholique consacre les quatre semaines de lAvent.
Mais, en réalité, quattendons-nous ? Pourquoi attendons-nous ? Que souhaitons-nous vivre ? Comment nous préparons-nous ? Là viennent sans fin des réponses différentes, selon ce que chacun entend par Noël
Dans la perspective chrétienne, en quoi consiste le mystère de Noël ?
? A lorigine on trouve lexpérience croyante dun Dieu Créateur qui aime affectueusement (des entrailles de mère et de père) sa création. Ce nest pas un Dieu qui se désintéresse de ce quil a créé et qui vit tranquillement dans son ciel.
? Nous faisons lexpérience dun Dieu qui sincarne (se fait chair) dans ce quil a créé et continue à créer. Il se fait Un avec tout le créé pour le porter à lUnité (univers), qui est la plénitude.
? Un Dieu qui, étant tout-puissant et éternel, devient faible et fini. Il se fait enfant, adolescent, adulte… assumant tout ce qui est humain, sauf le péché. Il se fait lun de nous pour nous enseigner le Chemin, la Vérité et la Vie.
? Et il reste avec nous pour toujours : Je serai avec vous toujours, jusquà la fin du monde (Mt 28, 20b).
? Un Dieu Consolation, Joie, Paix…
Réjouis-toi, tressaille dallégresse, Jérusalem, regarde car il vient ton Roi. Ne crains pas, Sion ! parce quil arrive bientôt ton salut. Ce jour-là on dira à Jérusalem : ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, cest lui le héros victorieux. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. (Sophonie. 3, 14-18a)
? Un Noël quon attend, se prépare, se célèbre et se vit. Si nous regardons attentivement les textes de Luc qui racontent Noël, nous voyons comment tous les personnages qui le préparent sont en route : Marie, Joseph, Elisabeth, Zacharie, Jean Baptiste, les bergers, les rois, létoile…
Toute la création est en attente, mais en route. Saint Jean Chrysostome disait : Les Mages ne se mirent pas en route parce quils ont vu létoile, mais ils ont vu létoile parce quils sétaient déjà mis en route.
Ce qua bien exprimé Saint François en inventant la tradition de la crèche ! La création complète attendait ce moment et sextasiait devant le mystère du Dieu fait enfant !

2. LE MYSTÈRE de NOËL MARISTE
Le Noël Mariste a aussi une date et un lieu : 2 janvier 1817 (Noël 1816), dans le petit village de la Valla-en-Gier (France).
Il eut aussi sa préparation (sa gestation) et, comme les grands mystères de tout Noël, il est né dans le silence, la pauvreté et lignorance des puissants du moment :
? Il est né aussi lors dun changement dépoque : révolution sociale en France (XVIIIe siècle). Le pouvoir politique de la monarchie cédait le pas à la bourgeoisie et préparait les grandes révolutions du prolétariat du XIXe et XXe siècle. Tout cela entre des ambivalences et des contradictions. Le slogan Égalité, Fraternité et Liberté paraissait canaliser le sentiment dune nouvelle conception anthropologique.
? Une nouvelle conscience sur la situation de pauvreté et dinégalité commençait à se développer. Marcellin sest senti touché par la réalité de tant denfants et de jeunes pauvres sans accès à léducation, parce quil nexistait pas de bons éducateurs dans les grandes villes et moins encore dans les zones rurales.
? Tout ceci se vivait dans un climat de conflit entre foi et révolution sociale.
? Mais un mariage dans un petit village appelé Marlhes (un nouveau Nazareth), a su unir les changements sociaux et la foi. Cétaient Jean-Baptiste Champagnat et Marie Chirat, les parents de Marcellin.
? Si nous lisons attentivement la vie de Marcellin nous voyons que tous ceux qui laident à deviner la volonté de Dieu sur leur vie étaient en route : son père, sa mère, sa tante Louise, les prêtres qui ont marqué la vie de Marcellin, ses amis et ses compagnons de Séminaire, et, finalement, lui-même. Les Résolutions, que nous conservons écrites de sa propre main, ont été un Avent superbe de ce qui allait rapidement naître.
? Il fut envoyé à la Valla où il rencontra des enfants et des jeunes, des familles, Jean-Baptiste Montagne et ceux qui seront les premiers frères : Jean-Marie Granjon, Jean-Baptiste Audras, Antoine Couturier, Jean-Claude Audras, Barthélemy Badard et Gabriel Rivat. Seulement en 4 mois et demi, sont nés les Petits Frères de Marie. Ils éprouvaient lurgence de la mission !

3. NOTRE NOËL : NOUS DEVONS LE TROUVER EN NAISSANT
Nicodème, tout docteur de la Loi, demanda à Jésus : Comment un homme peut-il naître alors quil est vieux ? (Jn. 3, 4). Et Jésus lui donne la clé : Il faut naître de leau et de lEsprit. Effort humain (préparation) et Grâce.
Notre Église et notre mission Mariste doivent re-naître, se re-fonder, être à nouveau Noël pour le monde. Mais il ne sagit pas dune naissance biologique, sociologique, ni dune fertilisation in vitro. Il sagit dune naissance consciente à la foi, vécue à lécoute des signes des temps
Il ny a pas Noël sans Avent
Je ne suis pas né chrétien, bien quon mait baptisé le lendemain de ma naissance. Le baptême devient seulement actif quand on donne une réponse consciente dadhésion à la foi et aux engagements quelle comporte ; il est évident que toujours en ajoutant par la grâce de Dieu, pour que nous ne nous glorifiions pas de nos propres forces.
Il est difficile de fixer les dates où chacun de nous est né comme chrétiens, parce que tout dans la vie fait partie dun processus, dun mouvement. Imperceptiblement, progressivement et, parfois, spectaculairement, nous naissons aux grandes valeurs. Mais il y a une constante dans tout lEvangile en relatant les appels et les réponses : la nécessité de mettre sur pied, de chercher, de faire route… Il ny a pas de Noël sans Avent. Il ny a pas de Pâques sans Carême, sans la volonté darriver jusquà la fin, sans jouer sa vie.
Attentifs aux signes de la vie
Moi je ne suis pas né Mariste. Par pur hasard jai été élève dans un collège mariste. Tant que jai été élève, je nai jamais pensé à être frère. Par pur hasard je suis allé à une Fête des Jeunes à 20 ans… et là Dieu mattendait. Maintenant, en regardant en arrière, je vois que Dieu sétait déjà annoncé avant, mais peut-être je nétais pas préparé ou ne voulais pas le voir.
Et cest que, chez Dieu, le hasard nexiste pas. Tout est direction, tout est route vers le vrai Bethléem de notre histoire. Heureux celui qui trouve son Bethléem : le sens de son histoire ! Jésus est la Lumière, la Porte, le Chemin, le Maître… lAmi dans cette aventure.
Trouver la vocation de la vie
Un jour je me suis passionné pour la vocation et la mission à laquelle Marcellin avait appelé les premiers frères. Jésus, Marie, Marcellin, mes parents, mon maître décole, certains frères que jai connus… ils mont aidé à prendre conscience de cette vocation : Je ne puis pas voir un enfant ou un jeune sans que massaille le désir de lui enseigner le catéchisme et de lui dire combien Jésus-Christ laime (M Champagnat).
Traduit dans un langage plus profane, ce serait : je sens par des désirs énormes que chaque enfant et chaque jeune de ce monde trouvent la Vérité dans sa vie, quils soient heureux, quils développent ses capacités, quils puissent vivre une vie digne et participer à la construction dun monde meilleur.
Sentir que je dois consacrer toute ma vie à cela, avec une passion énorme, effort et joie, cest ma vocation, la raison dêtre de ma vie, ma Vérité.
Maintenant je lexprime comme un sentiment pour le rendre plus palpable, et il lest ; mais toute vocation est un mystère qui va au-delà des sentiments et des raisons. Si vous lavez vraiment ressenti, vous savez de quoi je parle. Parce que Dieu, qui est Amour, est toujours plus grand et je ne puis pas lenfermer dans ce que je sens ou je pense. Cest le Dieu toujours Plus grand ! Le Dieu des Surprises ! Le Dieu de la Miséricorde, de la Consolation, de La Paix ; comme aussi le Dieu de la Vérité et de la Justice !

4. LA VOCATION DU LAÏC MARISTE : UNE MANIÈRE DÊTRE NOËL
Et vous allez vous demander, que vient faire cette déclaration publique de ma vocation ? Eh bien, pour essayer de partager avec vous, avec le respect nécessaire, quelque chose qui se répète aussi chez beaucoup dautres personnes, frères et laïcs maristes.
Cest Noël ! Et Noël est impossible à vivre vraiment sans trouver son écho chez nous : Notre Noël propre ! Notre propre vocation !
La plupart dentre vous êtes professeurs, pères de famille, anciens élèves ou amis de Marcellin. Je suis sûr que vous vibrez aussi pour aider les enfants et les jeunes. Il est certain quils sont importants pour vous et non seulement un travail rémunéré ou une obligation biologique, familiale ou sociale
Tous vous êtes en relation avec les Maristes. Il est certain que vous verrez en nous, les frères, de bonnes choses et des choses pas tellement bonnes. Parfois il savère difficile de conjuguer la mission éducative et la relation patronale. Jai pu le vivre des deux côtés, parce quavant dêtre frère jai été professeur dans un collège mariste.
Je voudrais vous inviter aujourdhui, aux portes de Noël, à retrouver de nouveau Champagnat, et Dieu en Champagnat : cette passion pour les enfants et les jeunes, cette passion pour une société meilleure, plus juste et plus humaine. Et que vous vous demandiez si Dieu ne vous appelle pas à travers les intuitions de cet homme.
Dieu, lÉglise, notre société a besoin dhommes et de femmes passionnés pour les enfants et les jeunes, non seulement de votre famille, non seulement de votre collège. Il y a tant de jeunes seuls, tristes, désorientés, qui ont besoin dune main amie !
Quelques-uns dentre vous sentirez cela comme une vocation et vous aimerez la vivre dans le sens que Dieu a donné à comprendre à Marcellin Champagnat. Nous disons aujourdhui : depuis son charisme, depuis sa spiritualité, depuis sa mission, depuis une vie simple, faite de proximité, de présence, de famille.
Dautres peut-être vous ne vous êtes pas interrogés beaucoup, peut-être êtes-vous prévenus devant de telles propositions, peut-être cela vous résonne comme de lencens et des choses du passé, vous navez peut-être pas beaucoup de temps et trop de préoccupations… Il peut paraître dur de sembarquer dans une telle aventure. Nous avons assez déjà avec la dureté que nous apporte la vie !
Mais je dois vous dire que sur toute létendue de ce monde tellement globalisé et divers, à la fois tellement injuste et avec tant danxiétés de solidarité, tellement incroyant et tellement soucieux de se confier dans quelque chose et dans quelquun… on continue à célébrer vraiment Noël ! Et il existe des Noëls Maristes admirables !
Jai connu beaucoup de frères qui sont un Noël permanent pour les petits et les grands, dans les forêts amazoniennes ou dans les grandes agglomérations, dans les petites écoles, avec les enfants de la rue, les jeunes drogués ou dans les chaires des grandes universités…
Et jai connu, par milliers, des laïcs maristes surprenants, qui se sentent maristes jusquau bout des ongles, qui vivent la même passion de Marcellin pour les enfants et les jeunes. Beaucoup dentre eux sunissent pour aider à vivre le meilleur dans plus de 300 fraternités laïques de vie mariste, dans du Volontariat local et dans des projets de mission dans dautres pays. Oui, ils continuent à réaliser continuellement cet admirable Noël de 1816.
Nous autres aussi sommes invités à le faire. Bien du courage et du bonheur à vous tous. Joyeux Noël ! Joyeux Noël Mariste ! Et une année 2007 pleine de passion pour le Seigneur !

Une nouvelle Pastorale Mariste des Vocations (I)
21/12/2006

Pendant de nombreux siècles, et encore aujourdhui pour beaucoup de chrétiens, le terme vocation a été appliqué seulement à des personnes spéciales. Même dans la théologie actuelle on continue à parler de vocations de consécration spéciale pour désigner ceux qui sont appelés à la Vie Religieuse ou au Sacerdoce. Ceci a entraîné que, pendant de nombreuses années, les Laïcs naient pas pu présenter leur vie comme une vocation aussi importante et radicale que celle ou dun Religieux ou dun Prêtre.
Je me rappelle encore, avec une certaine tristesse, les mots dun Évêque qui me dit à une occasion : Quelle pitié que vous êtes seulement un Frère ! Vous pourriez faire beaucoup plus pour lÉglise et pour les jeunes si vous étiez ordonné Prêtre. Non, il ny a pas une classification des vocations qui ferait supposer que quelques-unes sont plus valables, plus productives ou plus saintes que dautres. Grâce à Dieu, quelque chose a changé dans lÉglise pendant ces dernières années, bien que certains de ces changements balbutient encore et des résistances continuent en beaucoup de lieux !
Il ny a pas non plus une classification différente (plus dimportance, defficacité ou de sainteté) par le fait quêtre Frère ou Laïc Mariste. Nous lavons répété souvent tout au long de ces Blogs, mais je pense quencore nous devrons le répéter souvent, parce que les changements de mentalité (metanoia) nont pas lieu du jour au lendemain. Et il ne sagit pas de mauvaise volonté ; je ne prétends pas sous-estimer de cette façon les Frères, ni surévaluer les laïcs.
On parle aujourdhui de vocation humaine-chrétienne, vocation laïque, sacerdotale ou de vie religieuse, vocation mariste, franciscaine, jésuite… ou dautres mouvements laïcs de lÉglise. Évidemment, du point de vue théologique, il existe seulement une vocation : celle dêtre des fils de Dieu à limage de Jésus-Christ. Mais Dieu appelle, non depuis luniformité, mais depuis lunité dans la diversité des dons accordés à tous les hommes et à toutes les femmes.
Ainsi, les uns sont appelés à la vie laïque et les autres à la vie religieuse ou sacerdotale. Et à quelques-uns est accordé la grâce dêtre touchés par un charisme spécifique (dans notre cas, mariste) ou par dautres (franciscain, dominicain, lassallien, focolarini, neocatecumenal, etc.).
La Pastorale des Vocations aide à susciter, à accompagner et à discerner ces appels personnels de Dieu à travers des charismes anciens, qui continuent dêtre chargés de nouveauté dans le monde daujourdhui, et des charismes nouveaux, qui apparaissent pour donner des réponses à des défis qui durent sans être résolus.
La Pastorale Mariste des Vocations, sest traditionnellement occupée de susciter, daccompagner et de discerner des vocations de Frère Mariste. Elle ne sest pas préoccupée beaucoup, jusquà présent, daider à développer des cheminements de vocation Laïques Maristes. Quand nous lançons en général des propositions aux jeunes, nous leur parlons seulement de la Vie Religieuse Mariste et non de la Vie Laïque Mariste. À mon avis, ce nest pas correct, ni moral, ni souhaitable.
À tout jeune en rapport avec nous, nous devrions dabord lui parler de la vocation humaine-Chrétienne, après de celle Mariste et après de la Laïque ? la Religieuse ? la Sacerdotale. Bien que, évidemment, lordre des facteurs naltère pas la valeur du produit, les êtres humains nous sommes rationnels et, par conséquent, procéduriers : nous avons besoin de comprendre intellectuellement et de faire des expériences, à travers des processus significatifs qui permettent de construire adéquatement la personnalité.
Je conviens, donc, que nous devons proposer de nouveau une Pastorale Mariste des vocations nouvelle dans laquelle nous serions tous impliqués les Frères et les Laïques Maristes. Toute vocation doit féconder dautres vocations, et, si elle ne le faisait pas, elle irait contre sa raison propre dêtre. Toute infécondité représente un manque didentité ou de mauvaise volonté. Délivrez-nous Seigneur de cela ! Mais, mettons aussi tout ce que nous pouvons de notre côté.

Une bouffée dair frais !
11/12/2006

Il vient de marriver le discours du F. Réal Cloutier, Provincial du Canada, prononcé à la clôture du Forum Mariste annuel qui regroupe les frères et les laïcs de la dite province, forum tenu du 10 au 12 novembre de cette année. Il ma paru tellement bon et stimulant, que je nai pu résister à la tentation de le publier en entier dans le Blog. Quelle bouffée dair frais ! Profitez-en et diffusez-le !
Une responsabilité partagée, frères et laïques,
au sein du Mouvement Mariste Québec (MMQ)
? À vous qui manifestez beaucoup d?intérêt à la mission mariste et à la spiritualité de Champagnat,
? À vous qui êtes engagés(es) à un titre spécial comme Laïc mariste dont nous avons souligné la reconnaissance, ce matin,
? À vous tous et toutes, qui connaissez des Maristes et qui désirez perpétuer leur ?uvre éducative et vivre du charisme de Marcellin dans vos milieux respectifs et dans vos familles,
? À vous qui avez été profondément rejoints par la thématique de UN C?UR, UNE MISSION ! tout au long de l?année 2006,
? À vous qui acceptez de donner temps et compétence, au sein de l?exécutif du MMQ, afin de mieux réaliser l?arrimage FRÈRES et LAÏQUES dans notre Province,
Il me fait plaisir de partager ce court message qui m?a profondément rejoint et qui a été composé par Dom Bernardo Olivera, Abbé général des Cisterciens, dans son homélie de la 11e Rencontre internationale des laïcs cisterciens du 25 avril 2002. (?et légèrement adaptée pour nous)
« ? nous vous demandons d?être non pas des ?photocopies? des Maristes dans leur version communautaire et apostolique mais bien une version réincarnée du charisme de Champagnat ; que vous nous en parliez en un autre langage, que vous en découvriez de nouvelles méditations; qu?il soit pour vous ré-inculturé.
Et vous n?avez pas à nous demander de permission pour cela, le charisme est un don que nous avons reçu et incarné dans l?histoire, mais nous n?en sommes pas propriétaires. Je vous invite à prendre des risques et à aller au-delà de nos propres frontières. En réalité, ce n?est pas moi qui vous invite, c?est l?Esprit qui vous a parlé au c?ur et vous a invités à recréer notre charisme mariste en lui donnant une forme nouvelle?!
Texte adapté de l?Abbé général des Cisterciens, Dom Bernardo Olivera.

Ce texte est stimulant et très engageant. Il indique clairement que les laïques, dans tout ce processus ne sont pas de simples observateurs, des imitateurs, des consommateurs, MAIS qu?ils sont des acteurs! Qu?ils ne sont pas des sujets accidentels à cause de la diminution des effectifs de la Congrégation, MAIS des personnes qui apportent quelque chose d?unique, au point de dire que si vous n?étiez pas là? une dimension essentielle du charisme ne se déploierait pas!
MERCI D?ÊTRE LÀ !
Réal Cloutier, fms, Provincial

Les Maristes, prophètes de fraternité
27/11/2006

Loccasion que jai eue de visiter bien des réalités maristes dans le monde, ma permis de constater avec joie quune caractéristique spéciale nous unifie : la manière particulière de nous mettre en rapport avec les gens. La même chose lont observé beaucoup de personnes qui nous connaissent. Elles disent généralement : Vous avez quelque chose de spécial qui fait bien sentir aux gens, un mélange de proximité, de naturel, de simplicité dans les relations… Nous vous sentons proches .
En y réfléchissant, je suis arrivé à la conclusion quon ne peut pas être dune autre manière. Nous lavons hérité. Cest un don du Seigneur par Marcellin et les premiers frères. Elle forme la partie essentielle du charisme et, par conséquent, de la mission et de la spiritualité maristes. Nous lappelons généralement esprit de famille.
Il suffit seulement de lire les lettres de la P. Champagnat ou le portrait que le F. Laurent nous fait de lui (il nous aimait avec plus damour quune mère), pour savoir quelle est lorigine de ce don de Dieu.
Le nom que Marcellin a choisi pour nous est bien éloquent : Petits Frères (Hermanitos) de Marie. Frères ! Petits Frères ! Quil est joli le nom de Frère, surtout quand tu lentends prononcer par un enfant ou par un jeune ! Être Frères Universels, quelle belle vocation! Comme disait Jean Paul II : Être des prophètes de communion dans un monde fracturé par la haine et les inégalités!
En plus, nous portons le nom de Maristes, de Marie. Et notre Bonne Mère ne fait que nous rappeler cette vie de famille (Nazareth) et cet esprit de communion (Cénacle). Elle est la Mère de lÉglise : elle a réuni la première Communauté de croyants et continue aujourdhui dans son service de communion ecclésiale et universelle, spécialement, à travers tous ceux que nous nous appelons ses fils. Et les Maristes, frères et laïcs, nous devons nous sentir spécialement appelés à continuer le développement de cette dimension de communion.
Et pour couronner le tout, notre mission parmi les enfants et les jeunes, spécialement les plus abandonnés, nest pas autre chose que cela : les mener à la communion avec Dieu, avec tous les êtres humains et avec tout ce qui est créé. Nous les Maristes avons un style particulier dêtre des prophètes de communion.
Cest pourquoi, il mest très difficile de penser aux frères ou aux laïcs Maristes qui ne font pas de leur vie une chanson de fraternité. Il devrait être impossible à un groupe de frères Maristes de ne pas être des signes de Communauté. Également, il me coûte de comprendre un laïc Mariste détaché dun projet de fraternité, au-delà de sa famille.
Il est évident quil peut y avoir beaucoup de formes ou styles de fraternité (Communauté) et chacun doit discerner ce que Dieu lui demande ici et maintenant (signes des temps), mais nous devons aussi être conséquents avec le don reçu du Seigneur (charisme mariste) et se rappeler les paraboles de lévangile qui nous rappellent notre tâche de faire fructifier les dons reçus (talents). Donc, il est certain quil nexistera pas de véritables Communautés, ni fraternités, sans nous compliquer la vie. Construire implique un effort et un prix, mais la grâce de Dieu adoucit tout.
Lappel de Dieu, grâce au laïcat, comme le XIXe Chapitre Général la dit : Jai trouvé des Frères admirables, mais je nai pas vu de Communautés, doit continuer à résonner à nos oreilles de frères et de laïcs Maristes. Je crois, honnêtement, que nous pouvons aujourdhui appliquer ceci tant aux frères quaux laïcs. Les jeunes, spécialement, ont besoin aujourdhui de témoignages communautaires et pas seulement individuels.
Soyons courageux et audacieux, avec laide du Seigneur, en construisant la fraternité !

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