CE QUI ATTIRE DAVANTAGE LES GENS DIT-IL C?EST LA SIMPLICITÉ ET L?INTÉRÊT PORTÉ AUX JEUNES

Frère Lluís Serra

Frère Michael De Wass est Provincial de Sri Lanka et Pakistan. Né à Colombo, Sri Lanka en 1959, Michael a obtenu un Certificat et un Baccalauréat en Éducation de l?université de Peradeniya, Sri Lanka et une Licence en Psychologie de Marist College, Poughkeepsie, USA. Il a été professeur, surveillant, directeur de l?école du pré-noviciat de la Province, et conseiller provincial.

Quand j?entends les gens chanter dans votre langue locale, je ressens quelque chose de spécial, cette musique est vraiment captivante. Pouvez-vous citer ici quelques qualités importantes du peuple Sri Lankais?
Sri Lanka est un pays de religion bouddhiste; environ 70% (19 millions) de la population est Bouddhiste. Cette philosophie de la vie invite les gens à la compassion, la tolérance et le respect mutuel. La sérénité est aussi une vertu que beaucoup de bouddhistes essaient d?acquérir par la méditation. On s?attend donc à ce que les gens soient très respectueux et compréhensifs les uns envers les autres, qu?ils pratiquent la tolérance et qu?ils sachent se contrôler. Cette spiritualité doit sûrement avoir une grande influence sur notre musique, lui donnant cette attitude de calme et de paix. Les Sri Lankais ont aussi la réputation d?être un peuple très hospitalier. Leur esprit de tolérance et de respect des autres rejette toute discrimination basée sur la religion, les castes ou autres aspects de la vie sociale.

Votre pays a vécu un conflit armé entre le gouvernement et la guérrilla séparatiste. Quelle est la situation politique en ce moment ?
Pour le moment le pays vit une période de répit après une époque de terreur et de crainte. Avec la signature d?un mémorandum entre la guérilla et le gouvernement , les deux parties se sont engagées à résoudre leurs problèmes par le dialogue avec l?aide d?un médiateur, pour le moment le gouvernement Norvégien. Les gens sont heureux de pouvoir se déplacer à peu près partout dans le pays sans crainte d?être harcelés. Il y a cependant des incidents sporadiques de violation de l?entente pacifique. Mais tout le monde croit que ce conflit prendra fin bientôt grâce à certains compromis de part et d?autre.

Le Bouddhisme est donc la religion dominante au Sri Lanka, et même les adeptes de l?Hindouisme sont plus nombreux que les Chrétiens et les Musulmans, qui représentent environ 10% de la population, ceci étant dit, comment pouvez-vous pratiquer vos croyances chrétiennes?
Il y a eu jusqu?ici de très bonnes relations entre les diverses religions. Grâce à l?acceptation générale du principe que la religion aide les gens à devenir de bons citoyens, il s?est développé dans le pays un profond respect pour chaque religion. Je ne connais pas de cas où la pratique des croyances chrétiennes ait été mise en question. Un bon dialogue existe entre les diverses religions. La compréhension et le support mutuel dans la pratique religieuse sont vraiment appréciés. La chrétienté jouit d?une grande réputation grâce à l?éducation que les missionnaires ont répandue au Sri Lanka au cours des années et cela sans discrimination religieuse.

Dites-nous comment les oeuvres maristes se sont établies au Sri Lanka?
En 1911, sur l?invitation de l?Archevêque local, un groupe de Frères venant de France arrivait dans le pays qui, à cette époque, était connu sous le nom de Ceylan. Ils commencèrent d?abord leur apostolat dans l?est du pays. Plus tard ils ouvrirent d?autres écoles missionnaires dans la province de l?ouest.

Il y a des écoles maristes à Ja-ela, Kalutara, Mallawagedara, Negombo, and Nugegoda. Quels programmes d?activités y offrez-vous, et quelle clientèle d?étudiants attirez-vous dans vos institutions ?
Dans la plupart de nos établissements nous offrons à la fois des programmes d?éducation formelle et non-formelle. A Negombo, Kalutara et Nugegoda nous dirigeons, avec l?aide gouvernementale, trois écoles privées. Electro à Negombo est une école technique pour décrocheurs. Haldanduwana est un lieu proche de Negombo où un programme d?éducation non-formelle est en fonction. Ja-Ela et Mellawagedara sont d?autres places où nous avons initié des projets de poulaillers et de porcheries qui fournissent de l?emploi aux jeunes garçons et filles de cette région pauvre. Pour répondre à votre deuxième question, nos élèves proviennent de la classe moyenne et aussi de la classe moins à l?aise. Pour ce qui est des jeunes employés des fermes ils viennent des quartiers les plus pauvres.

Quelle est l?implication apostolique des Frères auprès des jeunes en difficultés ou ?à risque? ?
Nous n?avons pas de programme précis pour ce groupe de jeunes. Cependant si nous découvrons dans nos institutions des individus qui présentent des symptômes de troubles spéciaux, nous les dirigeons vers des institutions appropriées où l?aide à laquelle vous faites allusion est disponible.

Trouvez-vous des jeunes attirés par notre genre de vie mariste? Comment voient-ils les Frères à ce niveau de référence à leur projet de vie?
Nous avons observé récemment une réponse positive chez certains jeunes à l?invitation qui leur a été faite de se joindre à nous. Ce qui les attire surtout vers notre genre de vie c?est notre simplicité et l?intérêt que nous portons aux jeunes, en fait, nos véritables caractéristiques maristes.

Quelles réalités sociales du pays font appel surtout à une réponse du coeur et de l?esprit de la part des Maristes?
Nous devons nous diriger de plus en plus vers les jeunes et non attendre qu?ils viennent à nous. Beaucoup de jeunes attendent que nous établissions les premiers contacts en leur parlant et en créant un environnement qui favoriserait l?écoute de l?histoire des problèmes qu?ils vivent. Je connais des Frères qui ont déjà initier ce genre de contacts. Cela répond vraiment à certains besoins urgents des jeunes de Sri Lanka.

Quel est l?avenir de la présence mariste au Sri Lanka?
Il y a beaucoup d?espoir. De nombreuses personnes à travers tout le pays ont déjà demandé nos services et comptent beaucoup sur notre assistance.

DOWNLOAD DOC