Lettres de Marcellin 165

Marcellin Champagnat

1837-12-13

Après la lettre du 28 septembre précédent (n° 141), le Père Champagnat ne devait pas tarder à mettre en route le processus dune nouvelle demande dautorisation de sa congrégation. Mais, craignant que Iaffaire ne traîne en longueur, il songe un instant à la faire approuver comme une branche de celle de IInstruction Chrétienne de St-Paul, ou plutôt de celle de La Mennais dont cette dernière est en quelque sorte elle-même une branche. Nous lisons, en effet dans un prospectus:
« Cette congrégation, autorisée par ordonnance du Roi du 11 juin 1823, a emprunté ses règles de M. de la Mennais. Elle est destinée à fournir des maîtres aux écoles primaires, dans Iancienne province du Dauphiné, comme celle de M. de la Mennais a été établie pour la Bretagne. » (AFM, 281.134). De fait, dans les années 7820-25, plusieurs congrégations dites des « Frères de IInstruction Chrétienne » furent approuvées à la suite de celle de M. de la Mennais, mais chaque fois pour une région bien limitée de la France. (cf. P. Zind, Nouvelles Congrégations.. .pp.267-286). Partant, il pouvait être tentant de faire passer la congrégation des Frères Maristes comme une congrégation de IInstruction Chrétienne semblable aux autres, mais pour lacadémie du Rhône. Sans doute il y avait déjà les Clercs de Saint-Viateur dont iautorisation date du 10 janvier 1830, mais comme une association bien différente. Donc la similitude avec les congrégations des « Frères de IInstruction Chrétienne » déjà approuvées, rendait plus difficile le refus dautorisation. Cependant, malgré tout ce que cette pensée pouvait avoir de flatteur, Iaffaire nest jamais allée plus loin.

Voici lépoque où, selon lavis de M. le Recteur de lacadémie des engagements de nos frères qui se trouvent de la conscription doivent être envoyés. Nous avons bien besoin du secours de votre charité cette année encore, comme les précédentes.

Nous venons dadresser une requête au ministre de linstruction publique pour obtenir la sanction de nos status par une ordonnance royale. Les autorités locales nous font beaucoup espérer de cette nouvelle démarche.

Néanmoins, dans la crainte que, sous prétexte quil sagit dune nouvelle congrégation religieuse, les choses ne tirent en longueur, nous avons pensé de vous prier de vouloir bien nous envoyer le plus tôt possible vos statuts avec une copie de lordonnance que vous a été accordée, afin que, le cas échéant, nous puissions nous faire autoriser comme une branche de votre institut qui, effectivement, ne diffère pour ainsi dire en rien du nôtre.

Veuillez, M., nous continuer votre bienveillance et le secours de vos prières, et agréez les sentiments respectueuse avec lesquels jai lhonneur dêtre, Monsieur et vénérable Supérieur, votre tout dévoué serviteur,

CHAMPAGNAT
P.S. Cest par le conseil de M(onsei)gneur lEvêque de Belley que nous avons pris la liberté de vous faire cette de mande, parce quon avait objecté à son délégué à Paris que pour lautorisation dune nouvelle congrégation religieuse, il faudrait une loi des deux chambres, au lieu quen nous faisant autoriser comme une branche de lInstitut de M. de la Mennais, pour lacadémie de Lyon, comme vous lêtes pour lacadémie de Grenoble, cette difficulté nexisterait plus.

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès lexpédition, AFM 112.9

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