St. Martin-la-Plaine, le 9 octobre 1839.
Jusquà ce moment javais cru que je trouverais un jour pour aller vous voir avant larrivée de nos chers Frères, mais je vois bien que je ne le pourrai pas. M. lAbbé est absent pour dix jours; je noserais quitter le poste ayant plusieurs malades. Jai communiqué à M. Bethenod ce que vous mavez fait dire par Frère Innocent. Il ma dit que vous pourrez compter pour sûr que le traitement de la paroisse serait alloué cette année, que même les arrérages des années précédentes seraient versés pour parfaire les traitements incomplets. Si javais de largent je lenverrais de suite, mais ayant eu beaucoup à payer cette année, je nai pas les sous; mon cheval même est vendu et mangé.
La semaine dernière nous avons, avec M. Bethenod, M. Ardaillon, M. le Préfet causé, longtemps des moyens pour terminer létablissement de St. Martin, et enfin jespère que nous arriverons bientôt à une solution entière.
Jai fait déposer hier une barreille dans la cave de létablissement; aujourdhui avec la grâce de Dieu, et mes vignerons coopérant, jespère la remplir. Ainsi je voudrais bien que vous eussiez la complaisance denvoyer nos chers Frères le plutôt possible, afin quils puissent achever avant la Toussaint le mois commencé. Je fait tout préparer de mon mieux. Soyez assuré que je ne négligerai rien pour que tout aille selon vos désirs.
Agréez lhommage du respect avec lequel jai lhonneur dêtre, Monsieur le Supérieur, votre très humble et obéissant serviteur,
BALMON.

fonte: AFM 129.69