Animée par le Nonce apostolique en Grèce et par trois prêtres orthodoxes
Chaque année depuis la canonisation de notre saint Fondateur en 1999, tous les membres de nos deux communautés éducatives en Grèce fêtent ensemble saint Marcellin. Occasion nous est donnée, chaque fois, d?approfondir, soit un des aspects de sa personnalité, de son projet éducatif, de sa spiritualité, soit de répondre aux appels des derniers Chapitres généraux ou des activités du Mouvement Champagnat.
Cette année, l?évènement du cinquantenaire de vie religieuse de quatre frères, le rassemblement de 2007 sur le thème « UN C?UR, UNE MISSION » et la participation et l?investissement de plus en plus actifs des laïcs maristes, nous avons voulu souligner plus particulièrement notre vocation commune, à « élargir notre tente », à nous laisser « conduire par l?Esprit Saint ». Après une présentation symbolique de la mission du frère et du laïc et une célébration ?cuménique, animée par le Nonce Apostolique en Grèce et par trois prêtres orthodoxes. Avant la remise des parchemins avec la bénédiction du Saint Père aux quatre frères jubilaires, un ancien élève et père de deux de nos élèves a donné le témoignage suivant :
« Il m?est difficile d?exprimer dans quelques lignes, mon expérience scolaire d?il y a déjà 42 ans et ses répercutions sur ma vie familiale, professionnelle et sociale par la suite. Cependant ce que j?avais reçu de 1965 à 1976 et les personnes que j?avais contactées alors, continuent à m?accompagner et à m?envoyer des messages. Je ressens encore aujourd?hui les vibrations de l?élève et de l?adolescent que j?étais alors.
À cette époque je ne connaissais même pas ce que veut dire le mot frère, mais j?avais compris dès le commencement que je me trouvais près de personnes qui faisaient attention à moi, qui me protégeaient, qui m?écoutait, qui s?intéressaient à moi et qui m?inspiraient de la confiance et de la sécurité. Avançant en âge, j?acquérais la conviction que l?important n?était pas d?être le premier en classe mais d?aspirer à être parmi les premiers. Être le premier cela suppose des sacrifices et des concessions, qui parfois mettent en danger les vraies valeurs et ses propres limites. Aspirer à être parmi les premiers signifie continuité d?efforts, signifie se fixer des objectifs suivant ses possibilités, signifie travailler en équipe et être solidaire.
La présence des frères auprès de nous, nous permettait de découvrir nos possibilités et nos limites, d?assumer nos succès et nos échecs et de surmonter nos difficultés. Sans bruit et discrètement les frères moulaient notre âme d?enfant et d?adolescent nous faisant comprendre que chacun est unique et qu?il peut avoir sa place dans la communauté humaine et que pour chacun de nous, il y a un espace pour être et pour agir. Dans cette communauté scolaire, le frère, de responsable de la cour devenait peu après, le coordinateur de toutes sortes d?autres activités, soit sportives, soit festives, soit culturelles ou récréatives. Du cours de français, il passait à l?animation et à la coordination de tout un niveau scolaire ou s?occupait à l?organisation d?une excursion. Maintenant, devenu adulte, cette succession des rôles m?inspire encore, et me sert de modèle. Je comprends maintenant combien sage fut le choix des trois violettes comme emblème des frères et des anciens élèves et de tout mariste. Symbolisant la simplicité, la modestie et l?humilité, signes distinctifs de la Panaya, de l?esprit de famille, de l?enfance, elles répandent leur parfum sans qu?on s?en aperçoive.
Avec les frères nous nous sentions comme dans une seconde famille. Nous leur parlions au pluriel mais en nous vibrait le singulier, le familier. Sans hésitation nous leur confions nos problèmes personnels et nos rêves d?enfants et d?adolescents. Et maintenant devenus adultes, devenus père de famille, nous continuons à leur confier ce que nous avons de plus chair, nos propres enfants.
Nous vous exprimons, chers frères, notre profonde reconnaissance. Vos exemples et votre témoignage qui ont éclairé notre passée, continuent à éclairer notre présent et continueront à éclairer notre futur en la personne de nos enfants. » Michel Séfériadis