Circulaires 17

François

1839-12-06

Circulaire du 6 décembre 1839 : Conférences. - Lettre du F. Attale, écrite de Santiago. - Vauban. - Saint-Pol. -  Vœux de bonne année du R. P. Supérieur  [f. François]

017

51.01.01.1839.3

 

V. J. M. J.

Notre-Dame de l'Hermitage, le 6 décembre 1839.

       Nos Très chersFrères,

Nous avons pensé vous faire plaisir en retardant de quelques jours l'envoi de la circulaire des Conférences pour y joindre quelques petits détails des bénédictions que le bon Dieu continue à répandre sur notre chère Société. Vous lirez surtout avec intérêt l'extrait d'une lettre que notre bon et Cher Frère Attale nous écrit de Santiago en date du 15 juillet 1839.

Après avoir dit un mot de la joie qu'il éprouve à s'entretenir avec son cher et respectable Supérieur, il rappelle son départ de Lyon le 23 mai avec les deux Pères Comte et Chevion, leur arrivée à Paris le 25, à 6 heures du soir, et l'amicale réception qui leur fut faite au séminaire des Missions étrangères.

« Nous partîmes de Paris, ajoute-t-il, le 26, à 10 heures du matin, nous arrivâmes le 27 à midi à Boulogne, et nous repartîmes le même jour à 10 heures du soir sur un vaisseau à vapeur qui se dirigeait sur Londres. La traversée fut très heureuse : nous arrivâmes à 11 heures du matin.  Un Français que nous rencontrâmes dans cette ville nous donna des nouvelles des PP. Petitjean et Viard qui étaient arrivés deux jours avant nous. Un moment après, ils vinrent tous les deux chez le Français qui nous avait reçus, et nous conduisirent à leur hôtel tenu par des catholiques. Suit une courte description de la ville de Londres, accompagnée de quelques réflexions morales sur sa situation religieuse. »

Le Cher Frère parle ensuite de leur embarquement. « Tous nos effets, dit-il, sont dans le vaisseau, rien ne s'est perdu. Grâce à l'obligeance d'un honnête protestant dont la femme est catholique, peu de nos malles ont été ouvertes au bureau de la douane.

« Partis de Londres le 14 juin nous avons mis à la voile le 15, à 6 heures du soir.  Il y a 36 personnes dans le vaisseau : 2 juifs, 29 protestants, et il n'y a que nous de catholiques.  Le capitaine paraît très honnête et va même au-devant de nos besoins. Nous avons pour nous cinq, trois petites chambres fort étroites, et ayant à peine 5 p. ½ en carré. Les premiers jours de notre navigation n'ont pas été favorables, mais la mer s'est ensuite calmée ; le Seigneur nous a envoyé un bon vent et nous avons marché rapidement. Nous avons passé près de l'île Madère, des Canaries et de quelques autres. Nous sommes arrivés le 13 à Santiago ; nous y séjournerons quatre jours pour faire provision d'eau douce. Cette île est très fertile en toutes sortes de fruits. Elle possède un évêque et deux prêtres portugais ; elle a aussi un préfet et un consul catholiques. Nous nous sommes vus assaillis par ses habitants qui nous demandaient avec grande instance et de la manière la plus touchante, des croix, des médailles, etc. Ils auraient voulu à toute force garder deux de nos Pères. Nous avons beaucoup regretté de ne pouvoir en passant recueillir cette précieuse moisson. »

Le Cher Frère finit sa lettre en se recommandant instamment aux prières de toute la Société. Il paraît qu'ils auront ensuite abordé en Amérique, car la lettre qui est datée de Santiago porte le timbre de la Guyane française. Nous n'avons pas encore reçu des nouvelles bien positives sur les autres parties de la Mission.

Que de motifs, nos Très Chers Frères, de zèle pour la gloire de Dieu, de dévouement pour la Société de Marie, de charité pour nos bons missionnaires, de compassion pour nos pauvres sauvages ; oh ! que de motifs pressants nous engagent à redoubler de ferveur pour attirer les bénédictions de Dieu sur cette importante Mission de la Polynésie ! …

Mgrd'Autun vient d'assurer définitivement à la Société le noviciat de Vauban et notre Révérend Père Supérieur, malgré l'épuisement de ses forces, n'écoutant que son zèle et son dévouement, va en faire lui-même la dédicace sous les auspices de notre Immaculée Mère.  Unissons-nous à lui pour conjurer le Seigneur de vouloir bien bénir aussi cette seconde maison de noviciat. Prions-le encore, N. T. C. F., de nous ouvrir de nouvelles ressources pour baser solidement celui de Lorgues (Var), qui s'achève en ce moment, et que nous avons été contraints d'accepter pour l'année prochaine ; pour répondre aux désirs de Mgrde Belley qui sollicite de nous la même faveur, et voudrait tout de suite commencer cette œuvre; pour soutenir l'établissement de Saint-Pol (Pas-de-Calais), dont le subit accroissement nécessite au plus tôt l'envoi de deux nouveaux sujets, et prépare l'ouverture d'une maison de noviciat au printemps prochain ; pour remplir enfin quelques-unes des nombreuses et importantes demandes qui nous sont adressées de toute part. Oh ! N. T. C. F., que de bien à faire !… Que la moisson est abondante !… Affermissons-nous dans l'esprit de notre vocation, travaillons avec courage à l'œuvre de Marie, et reconnaissons les grâces signalées qu'elle nous obtient sans cesse, par une nouvelle fidélité à y correspondre.

Notre bon Père Supérieur nous a chargés de vous exprimer àcette occasion ses vœux de bonne année. Vous les connaissez,vous savez tout ce que son cœur paternel vous souhaite de bonheur, de paix et de sainteté. Votre amour filial et votre vive reconnaissance vous diront assez par quels moyens vous pourrez reconnaître les avances de sa tendresse. C'est avec bien du plaisir, que partageant ses sentiments, nous vous offrons aussi les souhaits bien sincères que nous formons pour votre félicité. Nous ne les bornons ni au temps, ni aux circonstances, parce qu'ils ne sont que l'effet de la sincère et toute fraternelle affection avec laquelle nous sommes en Jésus et Marie,

Vos tout dévoués frères,

Le Directeur Général,

F. FRANÇOIS.

Les Frères Assistants,

F. Louis-Marie, F. Jean-Marie,

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