Circulaires 242

Stratonique

1913-02-02

Lettre de S. E. le Cardinal Merry del Val. - Souhaits de bonne année. - Nos Constitutions (Art. 67 et 71). - Nécessité du silence. - Documents de Rome. - Nos Causes de Béatification. - Faveurs attribuées au V. P. Champagnat. - Faveur attribuée au R. F. François. - Petit office de la Sainte Vierge. - Lettres testimoniales. - Election de Provinciaux. - Recrutement. - Administration du temporel. - Imprimés. - Expo¬sition scolaire permanente. - Départs des Frères pour les pays lointains. - Brochures à répandre. - Guide pratique pour le chant grégorien. - Choix de cantiques. - Nos défunts.

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Circ. Sup. 12.5

 V. J. M. J.

                                                                                                    Grugliasco, 2 février 1913. 

                                                                                                           Fête de la Purification.

     Mes Très Chers Frères,

Salut paternel très affectueux et paix en Notre-Seigneur à tous les Membres de l'Institut répandus dans toutes les parties du monde !

Je suis heureux de commencer cette circulaire en donnant la parole à Celui qui est la suprême autorité sur la terre. C'est ce que je fais en vous communiquant la lettre qui suit :

 segreteria di stato

              di                                                                               Dal Vaticano, 7 janvier 1913.

       sua santita.

 Au Très Honoré Frère Stratonique,

Supérieur Général de l'Institut des Petits Frères de Marie

 à Grugliasco.

 Très Honoré Supérieur Général,

Le Saint Père Pie X a agréé avec bienveillance l'hommage des sentiments de piété filiale et des vœux que vous avez eu à cœur de Lui exprimer en votre nom personnel et au nom de toute votre famille religieuse, à l'occasion des saintes Fêtes de Noël.

Le Souverain Pontife vous remercie de cette nouvelle protestation d'attachement et d'obéissance, et en particulier de l'assurance de vos prières à ses intentions.

En retour Il demande à Notre-Seigneur de répandre ses grâces sur votre Institut et de couronner vos oeuvres et vos efforts de fruits abondants pour sa gloire et pour le bien des âmes.

Comme gage de ces faveurs, Il envoie de tout cœur la Bénédiction Apostolique implorée, pour vous-même, pour vos Frères Assistants, pour les Frères de votre Institut, leurs élèves  et pour vos Bienfaiteurs.

Je profite de cette occasion pour vous exprimer, très honoré Supérieur Général, mes sentiments dévoués en Notre-Seigneur.

                  Cardinal MERRY DEL VAL.

 ET MAINTENANT.

 De grand cœur, en mon nom, et au nom des Membres du Régime, merci pour les souhaits si religieux et si remplis d'esprit filial qui nous sont venus de toutes les provinces, à l'occasion des Fêtes de Noël et du renouvellement de l'année.

Selon la tradition, après avoir reçu, à la Maison-Mère, les souhaits des Grands Novices et des autres sections qui composent la Communauté, je leur ai fait part de ceux que je formais pour eux, et, en même temps, pour tous ceux qui composent notre chère famille religieuse : Frères profès, Frères novices, postulants et juvénistes répandus dans toutes les parties du monde.

Je suis allé les puiser à des sources qui sont certainement les meilleures.

Que le nom de notre Père qui est aux Cieux soit sanctifié en tous lieux ( le nombre des humains qui l'ignorent ou qui le méconnaissent est, hélas ! si grand !) ; que ce nom divin soit sanctifié par chacun de nos élèves dans toutes nos écoles, et cela surtout par des exercices de piété bien faits quant aux dispositions extérieures, lesquelles amènent comme nécessairement les bonnes dispositions intérieures. Ce fut là un des grands souhaits du Frère Louis-Marie. Nous le trouvons magnifiquement formulé dans ses mémorables circulaires sur Pontmain.

Que le règne du Père Céleste arrive ! qu'il s'établisse et se fortifie en nous, dans nos esprits, nos cœurs et toutes nos facultés ! Que ce règne s'établisse sur la multitude des hommes qui peuplent la terne et parmi lesquels un milliard ne le connaissent pas encore, ne savent pas qu'ils ont été rachetés par le divin Sauveur Jésus ; et, comme conséquence qui s'impose, que le nombre des ouvriers apostoliques se multiplie en proportion des immenses besoins ! Le Bon Pasteur veut que toutes les brebis qui ne sont pas encore dans son bercail y viennent et qu'il n'y ait qu'un troupeau et qu'un Pasteur.

Que la volonté du Père Céleste se fasse sur la terre comme au Ciel ! La volonté du Seigneur est que nous soyons des saints et que nous travaillions à faire des saints. La volonté du Seigneur est que nous soyons des hommes surnaturels, des hommes de zèle et de dévouement, des hommes humbles et mortifiés, des hommes de prière, des hommes de règle.

Qu'il en soit ainsi dans tout notre Institut ! C'est là mon souhait puisé à l'Ecole du divin Maître lui-même.

La seconde source où je suis allé puiser, c'est dans le cœur de notre Vénérable Père mourant, en ce moment suprême où il avait en vue tous les Petits Frères de Marie qui devaient se succéder dans la suite des âges. « Je prie Dieu, dit-il, et je souhaite de toute l'affection de mon âme que vous persévériez dans le saint exercice de la présence de Dieu, l'âme de la prière, de l'oraison et de toutes les vertus. »

« Daigne la Bonne Mère du Ciel vous conserver, vous multiplier et vous sanctifier ! »

Oh ! puisse le divin Cœur de Jésus, dans son amour immense pour nous et pour tous les hommes, réaliser ces souhaits dans toute leur plénitude ! Nous ne nous lasserons pas de le lui demander les uns pour les autres.

 NOS CONSTITUTIONS

 Ainsi que je vous l'annonçais dans la Circulaire du 2 février 1912, nous continuerons à nous occuper de la question si importante de nos Constitutions.

Nous commencerons par appeler l'attention de tous sur trois principes fondamentaux.

1ierPrincipe. – L'accomplissement intégral et religieux de la volonté de Dieu, c'est ce qu'il y a de plus parfait pour l'homme en cette vie.

2ièmePrincipe. – Dans une Congrégation religieuse où les Constitutions sont approuvées et confirmées par le Saint-Siège, on peut tenir pour absolument certain qu'elles sont l'expression de la volonté de Dieu.

3ièmePrincipe. – Les religieux, en faisant profession, s'engagent, non seulement à observer ce qui fait l'objet précis des trois vœux de religion, pauvreté, chasteté et obéissance, mais encore à tendre efficacement à la perfection de leur état. C'est ce que nous enseignent les Maîtres de la Vie Spirituelle.

Chacun d'entre vous, M. T. C. F., ne manquera pas d'observer le lien logique qui unit ces trois principes fondamentaux, et saura en tirer des conclusions pratiques. Il se dira à lui-même : « Je suis religieux profès, donc je dois tendre à la perfection ; or, cette perfection consiste dans l'accomplissement intégral et religieux de la volonté de Dieu, et je suis certain que cette volonté divine se trouve dans les Constitutions de l'Institut ».

Ces courtes considérations bien pesées augmenteront certainement dans nos esprits l'estime que nous avons tous déjà pour nos Constitutions. Cette estime ne sera jamais trop grande ni trop profondément enracinée dans nos âmes. C'est une loi générale que l'on fait grand cas, de ce que l'on estime beaucoup.

Heureuses les Communautés religieuses où l'on a un véritable culte d'estime pour les Constitutions et les Régies ! elles sont sûrement bénies du bon Dieu. Heureux aussi les membres qui les composent, car ils sont sûrement en bonne marche dans la voie de la perfection ! « Bienheureux, a dit le Roi Prophète au psaume CXXVII, sont tous ceux qui marchent dans les voies du Seigneur ! »

Quelles sont, pour un religieux, ces voies du Seigneur dont parle le saint roi David ? Evidemment, ce sont les Constitutions et les Règles de son Institut.

Et maintenant, M. T. C. F., je pense que nous ne pouvons rien faire de plus utile que d'appeler votre attention sur un certain nombre d'articles en particulier.

Je choisis ceux sur lesquels il me parait le plus opportun d'insister.

 L'ARTICLE 67.

 Celui par lequel je commencerai, quoique très court dans sa teneur, est néanmoins de la plus haute importance. Ce n'est même pas un article entier, c'est seulement une partie de l'article 67. Un des moyens de sanctification que l'Institut fournit aux Frères, c'est l'etude religieuse ou ascétique pendant une heure chaque jour.

La divine Providence a voulu que notre Institut ait eu, il y a quelques années, la bonne fortune d'avoir trois fois pour prédicateur de la Retraite du Régime un illustre Père Rédemptoriste. C'était un saint Religieux, un homme d'une vaste et profonde science théologique et ascétique. Il a écrit de nombreux et excellents ouvrages destinés aux prêtres, aux religieux, aux simples chrétiens ; il avait exercé pendant vingt-cinq ans consécutifs la charge de provincial dans la province française de son Institut ; il était tenu en haute estime par le Souverain Pontife. Ces détails sur le R. Père Desurmont (car c'est de lui qu'il est question) ont pour objet de donner un grand crédit à son opinion sur la question capitale des études religieuses et ascétiques.

« Dieu, nous dit-il dans une conférence, a inspiré à chaque fondateur d'Institut religieux une règle qui doit en être la sauvegarde principale. C'est ce que l'on trouve chez les Chartreux, les Bénédictins, les Jésuites, les Rédemptoristes, etc., etc.

« J'ai étudié avec soin vos Constitutions et vos Règles pour y découvrir cet article fondamental, et je suis heureux de vous dire que je l'ai trouvé. Ah ! oui, certainement le Vénérable Père Champagnat fut inspiré de Dieu en obligeant, par un article de règle, ses religieux a faire tous les jours une heure d'étude religieuse ou ascétique ! »

« Vous êtes tous, nous dit-il, des Supérieurs, et, à ce titre, une très grande responsabilité pèse sur vous. Il faut que, non seulement, vous empêchiez votre Institut en général, vos provinces, vos diverses maisons de déchoir, mais vous avez pour mission de les faire progresser devant Dieu et devant les hommes. Or, sachez-le bien, suivant que l'article capital des études religieuses et ascétiques sera bien ou mal observé, votre Institut, vos provinces, vos maisons prospéreront ou déclineront. »

Cet éminent religieux nous dit tout cela avec une telle force et une telle conviction, que nous en fûmes tous vivement impressionnés. Bien qu'il se soit déjà écoulé un bon nombre d'années depuis cette époque, l'impression que fit sur moi cet enseignement ne s'est pas amoindrie dans mon esprit.

Je prie Dieu et je souhaite ardemment que cette même impression passe dans les esprits de tous nos Frères des diverses parties du monde, qu'elle s'y maintienne, et que tous aient grandement à cœur d'en tirer les conséquences pratiques qu'elle comporte.

La mission d'éducateurs qui nous est confiée, nous met dans la nécessité d'avoir des rapports avec le monde : nous sommes en contact presque permanent avec nos élèves ; nous devons avoir des relations plus ou moins fréquentes avec les parents, avec les diverses autorités ; nous avons assez souvent à lire ou à étudier des ouvrages purement profanes ; les événements divers qui se déroulent dans l'univers entier et qui sont aujourd'hui si facilement portés à la connaissance de tout le monde avec accompagnement de commentaires, d'appréciations diverses ; les agitations et commotions politiques ou sociales qui se produisent autour de nous ou à distance et que nous ne pouvons pas ignorer, etc., tout cela contribue à constituer l'atmosphère morale dans laquelle nous sommes obligés de vivre.

Et si on observe attentivement cette atmosphère morale pour en connaître la composition, on s'aperçoit bien vite qu'elle est faite surtout de ce que l'on peut justement appeler le sens humain.

Et, remarquons-le bien, ce n'est pas seulement dans les milieux, pervers où règne le vice que cette atmosphère morale existe ; elle existe aussi d'une certaine manière dans les milieux où dominent ceux que l'on est convenu d'appeler les braves gens.

Dans ces milieux-là, le sens humain, la raison purement humaine a en général une grande prépondérance ; les intérêts du temps y jouent à peu près toujours le principal rôle.

Pour peu qu'on écoute parler les gens du monde, quand on voyage en leur compagnie, neuf fois sur dix, pour ne pas dire toujours, ce sont les plaisirs ou les intérêts du temps qui font l'objet de leurs entretiens.

Pour nos Frères qui, par leur emploi ou leur situation, sont plus ou moins obligés de vivre dans cette atmosphère de sens humain, il importe donc beaucoup qu'ils aient à leur disposition de bons moyens pour en contrebalancer la funeste influence.

Or, n'en doutons pas, M. T. C. F., le meilleur de ces moyens, celui qui est à la portée de tous, c'est d'observer parfaitement et constamment l'article des Constitutions  donne à tous les Frères de faire, chaque jour, une heure complète d'étude religieuse ou ascétique.

Comme vous le savez, M. T. C. F., c'est un très grave devoir pour le Frère Supérieur Général d'exiger de tous les Frères de l'Institut l'exacte observance de tous les points des Constitutions. Mais il en est qui ont une importance spéciale, et sur l'observation desquels il doit, par conséquent, veiller d'une manière spéciale. L'article des études religieuses est un de ceux-là. C'est pourquoi j'invite les Frères Provinciaux et les Frères Directeurs à veiller avec plus de soin, de zèle et de fermeté que jamais à son exacte observance.

Nous n'ignorons pas qu'il y a parfois des obstacles provenant de causes diverses. Il est du devoir de tous ceux qui exercent l'autorité dans les maisons et dans les provinces de prendre les meilleurs moyens d'écarter ces obstacles, de les surmonter ou tout au moins de les atténuer dans la mesure du possible. Si une transposition d'heure était nécessaire pour obtenir ce résultat, il ne faudrait pas hésiter à avoir recours à ce moyen en se munissant, pour cela, des autorisations nécessaires.

Il est telles régions de l'Institut où j'ai pu constater par moi-même les bons résultats obtenus par cette transposition d'heure. L'étude religieuse s'y fait le matin avant le déjeuner ; elle dure une heure bien complète sans aucun dérangement.

Il est deux catégories de nos religieux qui sont plus exposés que d'autres à ne pas faire aussi complètement que leurs confrères l'heure d'étude religieuse prescrite par les Constitutions. Ce sont :

1° Les Frères employés aux travaux manuels dans nos maisons provinciales et autres ;

2° Les Frères surveillants dans nos pensionnats, orphelinats, maisons de providence, etc.

Il importe que l'on prenne partout des mesures vraiment efficaces pour que ces Frères aient leur heure entière d'étude religieuse. Ils n'en ont pas moins besoin que les autres pour entretenir et faire croître en eux le sens religieux.

Il y a un point essentiel sur lequel je crois très utile d'insister: c'est la présidence. Les Frères Directeurs doivent considérer comme un de leurs principaux devoirs la présidence de tous les exercices de Communauté. Et parmi ces exercices, comme nous venons de le dire, l'étude religieuse a une importance exceptionnelle. Donc les Frères Directeurs doivent avoir grandement à cœur de la présider toujours. Si, pour de graves raisons, le Frère Directeur est parfois empêché de remplir ce devoir, il y aura toujours un Frère désigné pour exercer réellement la présidence en son absence.

 L'expérience m'a appris qu'il n'est pas hors de pro­pos d'insister sur ces détails. 

Le contrôle religieusement exercé par les Frères Provinciaux, par les Frères Directeurs, et religieusement accepté par les Frères, contribuera puissamment à la bonne marche des études religieuses parmi nous.

Dans les premiers temps de l'Institut, le Vénérable Père Fondateur et ceux qui l'aidèrent et lui succédèrent dans le gouvernement des Frères, ne manquèrent pas d'exercer ce contrôle. C'est un exemple que nous devons avoir en vénération et surtout que nous devons nous efforcer d'imiter.

Un Frère qui a réellement à cœur sa bonne formation religieuse, non seulement acceptera ce contrôle, mais il le demandera au besoin et le facilitera de tout son pouvoir.

Dans quelques-unes de nos provinces, on a organisé des examens spéciaux d'instruction religieuse pour les Frères ; c'est là un excellent contrôle, qui a déjà donné de très bons résultats. Je suis heureux de profiter de cette Circulaire pour féliciter ceux qui ont eu cette louable initiative.

Une Congrégation religieuse de Frères enseignants bien connue et qui fait beaucoup de bien dans l'Eglise, a, par une décision prise, il y a quelques années, en Chapitre Général, établi dans l'Institut un diplôme d'instruction religieuse. On le délivre aux Frères qui l'ont mérité en subissant avec succès une série d'examens sur des programmes déterminés.

J'ai cru utile de citer cet exemple comme un stimulant à faire tout ce qui dépendra de nous pour encourager et contrôler les études religieuses dans notre Institut.

Vous aurez remarqué, M. T. C. F., que l'article des Constitutions dont nous nous occupons, parle d'études religieuses et d'études ascétiques.

Pourquoi ces deux mots, qui, à première vue, semblent avoir à peu près la même signification ? Il y a ici une nuance sur laquelle il sera bon de nous arrêter un peu pour la bien considérer.

Dans chacun de nous il doit y avoir :

1° Un religieux ;

2° Un éducateur religieux.

Commençons par redire, une fois de plus, ce qui à été dit tant de fois et avec raison :

Pour être un éducateur religieux vraiment digne de ce nom, il faut nécessairement être tout d'abord un saint religieux.

Oh ! que ce principe est important ! qu'il est fondamental ! Tous nos Frères devraient en être profondément pénétrés !

L'article premier et l'article second de nos Constitutions nous disent d'ailleurs très clairement et avec leur grande autorité que telle doit être notre conviction.

La conséquence qui en découle c'est qu'une bonne part devra être faite aux études purement- ascétiques, qui ont pour objet spécial la formation du saint religieux.

Les ouvrages écrits dans ce but sont nombreux et ont fait leurs preuves : L'Homme religieux, la Connaissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la Perfection Chrétienne de Rodriguez, les Vertus religieuses du Père Valuy et tant d'autres que l'on doit trouver à souhait dans nos bibliothèques. On ne les étudiera jamais trop.

Mais s'il y a un esprit religieux commun à tous les Instituts, nous savons que chaque Congrégation doit avoir un cachet particulier qui la caractérise.

A quelles sources les Petits Frères de Marie iront-ils puiser cet esprit religieux particulier qui doit- être le leur ? Sur ce point, M. T. C. F., combien nous devons nous estimer heureux et même être saintement fiers d'être si favorisés !

La divine Providence a permis que notre Institut soit doté d'une série d'ouvrages ascétiques qui constituent un trésor inappréciable.

Je ne résiste pas à la tentation d'en faire ici l'énumération :

1° Nos Principes de Perfection ;

2° La Vie du Vénérable Fondateur (diverses éditions) ;

3° Les Avis, Leçons, Sentences ;

4° Le Bon Supérieur ;

5° Les Biographies de quelques Frères ;

6° Les Notices Biographiques ;

7° Les Panégyriques du Vénérable Fondateur ;

8° Le Directoire de la solide Piété ;

9° Les Méditations sur l'Incarnation ;

10° Les Méditations sur la Passion

11° Marie enseignée à la Jeunesse ;

12° Méditations sur la Sainte Vierge ;

13° La Collection de nos Circulaires.

J'exprime le désir que tous ces ouvrages convenablement reliés soient placés dans un rayon spécial de nos bibliothèques ; on pourrait l'appeler le « rayon de l'Institut ». Chacun des ouvrages y serait en un nombre d'exemplaires proportionné à l'importance numérique de la Communauté.

La première édition des « Avis, Leçons, Sentences» étant épuisée, nous nous occupons, en ce moment, d'en faire imprimer une seconde.

Je suis heureux de faire savoir aussi à tout l'Institut qu'en vertu d'une décision prise en Conseil Général, nous nous sommes mis en mesure de commencer la réimpression de la Collection complète de nos Circulaires depuis celles inédites du Vénérable Père Fondateur jusqu'aux plus récentes.

C'est une grosse et dispendieuse entreprise. Mais nous savons qu'elle répond à un légitime désir de  tous les Frères. De plus, nous avons tout lieu d'espérer qu'une fois le travail terminé, il sera d'une très grande utilité pour la diffusion parmi nous de l'esprit religieux spécial qui doit caractériser notre Institut.

Il est grand le nombre des Petits Frères de Marie qui pendant le premier siècle d'existence de l'Institut ont été à un haut degré des hommes très surnaturels.

Après le Vénérable Fondateur, qui occupe un rang à part,nous devons citer le Frère François, le Frère Louis-Marie et le Frère Jean-Baptiste, qui lui succédèrent dans le gouvernement de l'Institut. Tous ceux d'entre nous qui les ont connus, qui les ont entendus, qui les ont vus à l’œuvre sont unanimes dans leur admiration pour l'esprit profondément religieux qui les animait, et qui se manifestait autour d'eux et par eux de bien des manières.

Il me semble que nous pouvons, sans témérité, dire qu'ils furent des hommes vraiment transcendants sous le rapport de l'esprit religieux.

Or, s'ils sont arrivés à ce haut degré d'esprit surnaturel, soyons bien convaincus qu'ils l'ont puisé principalement dans de sérieuses études ascétiques.

Leurs écrits sont là pour en témoigner. Que ne pourrait-on pas dire de vraiment remarquable au sujet de ces écrits si on entreprenait d'en faire seulement une analyse sommaire ?

S'il plaît à Dieu, nous publierons, quelque jour, des extraits de la correspondance et des notes intimes du vénéré Frère François. On y verra à quel haut degré il vivait de surnaturel.

Et à la suite de ces trois illustres disciples du Vénérable Père, et qui furent ses premiers continuateurs, longue, très longue serait la liste de ceux qui, à leur exemple et grâce à leur action dirigeante, furent aussi des religieux à forte trempe surnaturelle.

Et nous qui vivons à la fin de ce premier siècle d'existence de l'Institut, qui nous préparons à célébrer le centenaire de sa fondation, pourrions-nous hésiter à faire partout un effort extraordinaire pour être les vrais imitateurs de ceux qui nous si bien montré la voie ?

Non !  nous n'hésiterons pas. Dans tout l'Institut il y aura un élan exceptionnel pour monter dans les régions de l'esprit surnaturel par une application plus soutenue que jamais aux études ascétiques.

 Les Frères Assistants généraux, les Frères Délégués, les Frères Provinciaux, les Frères Directeurs, les Maîtres des Novices, les Maîtres des Juvénistes, les Professeurs des Scolasticats auront tous à cœur de travailler, chacun dans leur sphère d'action, à la réalisation aussi par­faite que possible de cet idéal qui est certainement selon le cœur de Dieu.

Il est bien entendu que les études purement ascétiques, qui doivent tenir le premier rang, ne doivent pas faire négliger les études catéchistiques et toutes celles qui ont pour objet l'apostolat chrétien auprès des enfants et des jeunes gens dont l'éducation nous est confiée.

Plus que jamais il importe que nos Frères soient la lumière du monde selon l'invitation du divin Maître lui-même.

Nous savons aussi que Sa Sainteté Pie X a insisté dans une de ses encycliques sur la -nécessité qui s'impose plus que jamais d'enseigner aux peuples les vérités chrétiennes. L'ignorance sur ce point capital est un des grands maux de notre époque.

D'autre part, nous savons aussi que, sous la poussée maçonnique, une pernicieuse campagne paraît s'universaliser de plus en plus pour écarter l'enseignement religieux de l'école.

Il importe donc plus que jamais que partout nos Frères soient bien à la hauteur des circonstances comme éducateurs religieux. Or, un tel éducateur ne s'improvise pas. Il y faut du temps, de l'application, de la méthode et de la persévérance.

Et ici, je suis heureux de dire qu'en général dans la Congrégation, de louables et intelligents efforts ont été faits et se font encore pour la formation vraiment apostolique de nos Frères. Des progrès marquants ont été réalisés sur ce point important.

 Le second noviciat y a contribué pour une bonne part, et, par conséquent, il a bien mérité de la Congrégation et de l'Eglise.

Il m'est très agréable de lui rendre ce témoignage devant tout l'Institut, et cela pour la plus grande gloire de Dieu.

Toutefois nous pouvons être certains que, sur ce point, il y a encore beaucoup de progrès à réaliser parmi nous.

Il faudra donc que, dans toutes les provinces, et dans tous les établissements on s'anime de plus en plus d'un saint zèle pour cette partie si importante de nos programmes d'études.

Je serai reconnaissant aux Frères Provinciaux de m'envoyer, chaque année, un rapport spécial sur la marche des études religieuses et ascétiques dans leur province.

Terminons ce sujet en citant un exemple qui doit nous être bien cher à tous. Il ne peut manquer d'être pour tous lés Frères un stimulant puissant qui les excitera à être toujours d'une fidélité parfaite à l'article des études religieuses.

Nous le trouvons dans la vie du Vénérable Fondateur au chapitre troisième de la première partie. Nous y lisons que, pendant ses vacances, il consacrait quatre heures et demie par jour à l'étude de la théologie et de l'Ecriture sainte, non compris une demi-heure de méditation chaque matin, ce qui équivalait bien au moins à un égal temps d'étude ascétique.

 L'ARTICLE 71.

 « Le silence étant nécessaire dans une Communauté « pour y maintenir le recueillement, la piété, la régularité, « la paix, la charité et l'amour de l'étude et du travail,  les Frères garderont toujours le silence hors le temps « des récréations, s'occupant chacun à son emploi ou à  l'étude sans bruit et sans déranger personne. Le silence  sera gardé plus rigoureusement encore depuis la prière  du soir jusqu'après la méditation du lendemain matin ;  pendant ce temps appelé le grand silence, on ne parlera  pas sans une grande nécessité et, en ce cas même, on  ne le fera qu'à voix basse.

Ici, M. T. C. F., je pense que nous devons commencer par un mea culpa assez général.

Il est de mon devoir de constater et de dire que, dans l'Institut, nous avons des reproches à nous faire sur ce point important.

Chaque année, pendant la durée du second noviciat les Frères qui y prennent part, sont invités à faire ce que nous appelons le référendum. Il consiste à signaler par écrit, en conscience et avec discrétion, au Frère Supérieur Général, les points des Constitutions et du Directoire Général qui sont le plus en souffrance dans les Provinces et les établissements qu'ils connaissent et sur lesquels, par suite, il est le plus à propos d'appeler l'attention des Premiers Supérieurs, des Frères Provinciaux, des Frères Directeurs, et cela pour le plus grand bien de l'Institut.

Or, depuis plusieurs années, ce référendum m'a toujours montré que l'article du silence est malheureusement trop négligé dans la Congrégation.

Les rapports des Frères Provinciaux corroborent en général ce que nous indique à ce sujet le référendum.

En présence d'une telle constatation, qu'avons-nous à faire ?

1°  Nous humilier.

2° Prendre des résolutions sérieuses et des mesures efficaces pour corriger cette irrégularité partout où elle existe.

Il semble que nous pourrions organiser parmi nous comme une espèce do croisade qui s'appellerait la croisade du silence. Et nous pourrions très bien lui appliquer le célèbre mot d'ordre historique « Dieu le veut ». Oui ! oui ! M. T. C. F., il n'y a pas à en douter, Dieu veut que le silence règne dans les Communautés des Petits Frères de Marie, selon leurs Constitutions et leurs Règles.

Une Communauté où ne règne pas le silence ne mérite pas véritablement le nom de maison religieuse ; il lui manque un des cachets principaux qui doivent caractériser toute maison vraiment digne de porter ce nom.

Nous avons dans l'histoire de notre Institut un modèle de Communauté où régnait le silence d'une manière admirable. C'était à l'Hermitage en 1824 et 1825. On était à construire la maison.

Après avoir pris leur repos de la nuit dans un mauvais grenier, les Frères se levaient à 4 heures ; la Communauté se rendait au milieu du bois où se trouvait la petite chapelle érigée par le Vénérable Père et dédiée à la Sainte Vierge ; on y faisait la prière du matin, demi-heure de méditation et on entendait la sainte Messe.

Après la sainte Messe, chacun se rendait à son travail et s'y occupait selon ses forces et en silence. A toutes les heures du jour, un Frère qui en était chargé agitait une petite sonnette ; alors, on suspendait le travail, chacun se recueillait et on récitait ensemble le Gloria Patri, l'Ave Maria et une invocation à Jésus, Marie, Joseph.

Et, chose surprenante, les ouvriers, après avoir admiré les Frères, finirent par les imiter autant qu'il était en eux ; de sorte que bientôt ils devinrent silencieux, modestes, retenus dans leurs paroles et pleins d'égard et de charité les uns pour les autres.

Oh que voilà bien le vrai cachet d'une maison religieuse

En est-il ainsi actuellement dans nos maisons provinciales ? Les Frères employés aux travaux manuels du jardin et de la propriété gardent-ils toujours fidèlement le silence ? Font-ils assidûment la prière de l'heure ? Garde-t-on bien le silence dans les ateliers de taillerie, de cordonnerie, de menuiserie, etc., etc. ? Est-on silencieux dans nos grandes cuisines où manœuvre un personnel plus ou moins nombreux ? Garde-t-on fidèlement le silence dans nos infirmeries ?

Est-on silencieux dans nos Communautés des établissements, pensionnats ou externats lorsque plusieurs Frères sont réunis à la salle d'étude ou ailleurs pendant le temps du silence ? Dans les établissements où l'on va à la messe à l'église paroissiale, garde-t-on le silence à l'aller et au retour ? Le silence est-il fidèlement gardé partout et toujours pendant le déjeuner ? Que chacun s'interroge sérieusement sur cette série de questions et particulièrement ceux qui, par leur charge, sont les gardiens de la régularité ?

Et si l'on est obligé de répondre que, dans le passé on a enfreint ou laissé enfreindre les prescriptions de nos Constitutions et de nos Règles sur le silence, que l'on prenne de bonnes résolutions pour qu'il n'en soit plus de même à l'avenir.

Nous devons avoir en très haute estime les enseignements et les exemples du vénéré Frère François. Cette estime doit être d'autant plus grande, qu'à Rome, il est maintenant au rang des candidats à la béatification.

Or, le vénéré Frère François a attaché une extrême importance à la règle du silence pendant toute sa vie et surtout pendant ses 20 ans de généralat et pendant les 20 dernières années de sa vie à Notre-Dame de l'Hermitage.

Que d'instructions, que d'avis, que de réprimandes, que de pénitences même il a donnés à propos du silence  !

Il était d'une sévérité exceptionnelle sur l'article du grand silence.

Et nous savons qu'il avait été formé à l'école du Vénérable Fondateur, dont il fut le parfait disciple et la copie fidèle. Raison de plus pour attacher une grande importance a tout ce qui nous vient de lui.

Je pense que la plupart des témoins au procès de l'Ordinaire pour la béatification du vénéré Serviteur de Dieu n'auront pas manqué de faire ressortir son estime et son amour pour le silence, et le zèle qu'il a déployé, pour le faire régner dans l'Institut.

« Est-on ponctuel au lever ? observe-t-on bien la règle du silence dans votre province lointaine ? » demandait un jour le vénéré Frère François à un Frère Provincial.

« Si vous pouvez m'assurer, dit-il, que ces deux points sont parfaitement observés, je ne vous en demanderai pas davantage, car ce sera pour moi une preuve que tout le reste va bien. »

Pour terminer et compléter ces considérations sur le silence, je crois utile de les faire suivre d'un travail qui a été fait, cette année, au second Noviciat. Il ne sera pas déplacé dans cette circulaire.

 NÉCESSITÉ DU SILENCE.

 On pourrait établir la nécessité du silence en invoquant d'abord les arguments d'autorité divine et humaine.

Ouvrant la Sainte Ecriture, on écouterait Isaïe nous dire : « Gardez le silence, vous qui êtes séparés du monde (XXII, 2). Le silence trouve la paix et la justice (XXXII, 17). Votre force sera dans le silence (XXX, 15). » Daniel : « Seigneur, mettez une garde à ma bouche et une perte à mes lèvres (CXL, 3). Il disait des choses vaines, son cœur s'est rempli d'iniquité (XL, 7). » L'Ecclésiaste: « Les discours de l'insensé précipiteront sa ruine (x, 12). » L'Ecclésiastique : « Des trésors précieux sont cachés dans une bouche fermée (XXX, 18). Le cœur des insensés est dans leur bouche et la bouche des sages est dans leur cœur (XXI, 19). » Les Proverbes : « Le péché se trouve là où il y a une multitude de paroles (x, 29). L'homme est plein de fruits qui tombent de sa bouche (XII, 14). La folie s'échappe à flots de la bouche des in­sensés (XV, 2). »

Passant au Nouveau  Testament, nous verrions les exemples de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de sa divine Mère et la doctrine des apôtres, notamment de saint Jacques : « Que tout homme soit prompt à écouter et lent à parler (I, 19). Si quelqu'un parmi vous croit être religieux et ne met pas un frein à sa langue mais séduit son propre cœur, sa religion est vaine (I, 26). La mauvaise langue est un monde de maux (III, 6). »

Après quoi, citant tour à tour les aphorismes et les maximes des philosophes moralistes : Solon, Socrate, Sénèque, Théophraste, Plutarque, à côté des sentences des Pères de l'Eglise ou des saints fondateurs : Saint Grégoire, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, saint Antoine, saint Jean Climaque, saint Bernard, etc. on composerait une impressionnante mosaïque de textes capables de nous montrer la folie, la honte et les ravages d'une langue déréglée.

Mais sans mépriser l'argument du témoignage et de l'exemple, nous consulterons de préférence celui de la raison et de l'expérience individuelle. Avec ces lumières, nous chercherons la nécessité du silence par l'analyse des effets qu'il produit dans les communautés.

Le silence est nécessaire pour maintenir le recueillement.

Il s'agit d'indiquer les rapports de cause à effet entre le silence et le recueillement.

Il importe donc de nous faire des idées claires sur la nature de ce dernier.

Un peu de psychologie élémentaire nous y aidera.

Le recueillement est une condition indispensable de la vie intérieure. Vivre de la vie intérieure c'est se posséder. Or, la maîtrise de soi suppose l'ordre, la hiérarchie, la paix dans nos facultés. Parmi ces dernières, il faut distinguer les facultés organiques qu'on nomme sens internes : l'imagination, la mémoire sensible, etc. Elles s'alimentent de sensations venues du dehors par la vue, l'ouïe, etc.

Les impressions ou images deviennent la matière première sur laquelle travaillent nos facultés supérieures : la raison, la volonté.

Le recueillement sera l'état d'une âme assez forte pour assurer aux facultés supérieures leur libre exercice. La volonté et la raison s'appliquant, par exemple, à la méditation ne doivent pas être paralysées par des images ou des souvenirs importuns. Toutes les facultés externes et internes doivent être disciplinées, subjuguées, recueillies en faisceau sous le commandement de la faculté-reine, de la volonté ; à cette condition seulement, il y a le calme, la paix, l'unité dans l'âme.

Mais ce simple exposé permet d'entrevoir l'impossibilité, pour les âmes toutes dissipées, étendues, dispersées au dehors, de réaliser cet état psychologique.

Comment, une personne dont les yeux, les oreilles, la langue surtout sont en perpétuelle activité et en quête de nouvelles sensations, de nouveaux thèmes à causerie, pourra-t-elle empêcher l'imagination et la mémoire de s'évaporer, de se surexciter, de s'exaspérer -à leur tour ? Autant jeter, sans ordre ni mesure, du combustible dans un foyer avec la prétention de ne point en activer la chaleur.

Voulons-nous assurer à notre âme la possibilité de 'vivre de la vie intérieure ; de jouir de cette paix nécessaire, de cette belle harmonie de toutes nos puissances que le vocabulaire ascétique appelle le recueillement ? Par suite, voulons-nous faciliter l'exercice de la présence de Dieu ? réaliser quelque peu l'union. de notre âme avec Dieu, ce qui constitue précisément la perfection ? Il nous faudra, par un suprême effort de volonté soutenue par la grâce d'En-Haut, nous appliquer d'abord à régler les sens externes. C'est par cette porte que s'introduit l'ennemi.

Certes l'on ne saurait soutenir que la solitude ou le silence extérieur suffise absolument à procurer le recueillement. « Ce n'est pas l'éloignement de la ville qui constitue le recueillement – c'est l'unité de travail et le degré d'intériorité. C'est la solitude avec Dieu. » (A. GRATRY, Henry Perreyve, chapitre VI, page 245.)

Notre Vénérable Fondateur se trouvait aussi recueilli dans le brouhaha de Paris que dans les bois de l'Hermitage. D'autre part, l'imagination ardente et le souvenir passionné poursuivaient et secouaient saint Antoine enseveli au désert comme saint Jérôme dans son austère retraite de Palestine. Le démon, qui n'a d'ailleurs de pouvoir direct que sur les facultés sensibles, enflammait ces représentations et leur donnait les couleurs de la plus intense réalité.

Ce qu'il nous importe de noter ici c'est que le silence intérieur des facultés sensibles ou le recueillement ne s'opérera jamais sans le gouvernement efficace de nos yeux, de nos oreilles et de notre langue.

Ce que la raison, fondée sur les rapports réciproques des puissances de l'âme, nous apprend, notre expérience quotidienne le confirme. Nous sommes mécontents des actions qui remplissent notre journée de religieux. Nous avons honte des divagations de notre esprit. Nous nous trouvons presque toujours hors de chez nous. Notre vie est extrêmement pauvre de surnaturel. La réflexion nous devient difficile. Nous ne nous appartenons pas. Quelle est la cause de cet évanouissement, de cet éparpillement de nos forces morales ? Quel est le principe de ce que saint Bernard nomme si énergiquement : « evisceratio mentis », l'éviscération de l'âme, l'enlèvement des entrailles de l'âme ? C'est que, selon le mot de saint Augustin, « nous projetons dans la vie du dehors tout le fond de notre âme » par un commerce ininterrompu avec les créatures. Nous oublions « que le progrès de l’âme et de l'esprit consiste à remonter ses degrés d'intériorité, à revenir comme le disent si bien les mystiques, du dehors au-dedans et du dedans à ce qui est plus haut » (A. GRATRY, loc. Cit., p. 248).

Des yeux avides de voir, des oreilles passionnées pour les nouvelles, une langue désireuse de tout dire : voilà les ouvertures par lesquelles notre âme se répand.

Commençons par opérer la fermeture de ces portes, nous nous acheminerons vers le recueillement.

Le silence est nécessaire pour maintenir la piété.

L'eau endiguée se concentre et s'élève. De même, l'âme silencieuse, au lieu de s'en aller çà et là, de se dissiper, de s'évaporer, monte vers Dieu dans la mesure où elle se recueille. Le recueillement sépare des créatures. Mais tous les écrivains sur la vie spirituelle n'affirment-ils pas unanimement un rapport constant entre le degré d'union avec Dieu et le détachement des choses terrestres ? En d'autres termes, le bon Dieu entre dans une âme dans la proportion exacte où elle en bannit « le tumulte du siècle », où elle y fait le vide du créé par le recueillement. La vie de Dieu circule dans une âme qui a rétabli la paix et l'équilibre dans toutes ses puissances.

Mais qu'est-ce que la piété ? N'est-ce pas la vie de Dieu coulant pleine, riche, abondante en nous ? Et qu'est-ce que la prière ? N'est-ce pas l'élévation de l'âme vers Dieu ?

Il est donc aisé de saisir l'intime relation existant entre la piété, le recueillement et le silence. Pourquoi nos prières, nos méditations, nos communions sont-elles gâtées par le torrent des distractions ? Pourquoi l'exercice de la présence de Dieu, ce moyen de perfection  si simple, si court, si efficace » nous paraît-il si difficile ? Pourquoi trouvons-nous à la suite d'un examen profond et impartial, tant de médiocrité et de lâcheté dans notre vie religieuse ?

Hélas ! il faut bien en convenir, nous vivons trop hors de nous. Nous manquons de « cran d'arrêt », de puissance de réaction dans la volonté. Nous sommes à la merci des moindres impressions comme la feuille qu'un petit souffle agite. Au lieu de dominer les événements se sont eux qui nous asservissent.

Nous nous écoulons en conversations vaines qui contristent le Saint-Esprit en multipliant nos fautes vénielles et témoignent d'une absence quasi totale de délicatesse envers Notre-Seigneur. Quoi d'étonnant que l'imagination saturée de mondanités, que la mémoire gorgée de souvenirs profanes et l'une et l'autre sans cesse excitées soient réfractaires à l'effort inverse que postule l'oraison.

Dans le flux continuel d'émotions, d'images, d'idées superficielles qui représente notre vie morale il ne se rencontre aucun point fixe pour un travail sérieux de réflexion. La prière, dans cet état d'âme, est sans saveur, pleine de sécheresses et d'aridités. Dieu ne saurait établir sa demeure de prédilection dans un cœur continuellement en proie à la créature. Aussi, saint Augustin a-t-il pu dire que la langue « qui ne sait pas se contenir vide le cœur de toute piété au point que jamais un grand parleur n'a été un homme de Dieu ».

Le silence est nécessaire pour maintenir la paix et la charité.

« Nous pourrions posséder une grande paix si nous voulions ne nous  point embarrasser des paroles et des actions d'autrui et de tout ce qui ne nous regarde pas. Comment celui-là peut-il demeurer longtemps en paix qui se mêle des affaires des autres, qui cherche hors de soi des occasions de s'occuper et qui se recueille peu ou rarement en lui-même (Imit. de  J.-C., I, XI, 1). Il n'y demeurera pas longtemps. La radieuse sérénité des âmes saintes ne saurait habiter dans un cœur si agité. En se répandant ainsi à l'extérieur, il rencontrera des sujets de chagrin et d'angoisse.

Bientôt ses paroles multipliées et imprudentes soulèveront des divergences d'idées et des oppositions de vues. Il surgira des discussions, des disputes, des contestations.

Rien d'ailleurs de plus lamentable, pour un auditeur de sang-froid, que ces altercations de paroles dans certaines communautés. Ignorant les règles de la plus élémentaire logique autant que de la politesse, chacun suit sa propre idée avec le secret désir de réduire l'adversaire en l'humiliant mais sans prêter l'oreille et l'attention aux raisons avancées. Bien vite on s'éloigne de ce ton de courtoisie déférant tout à fait de mise entre religieux.

Et ces petits tournois d'esprit finissent parfois avec des plaies profondes que l'amour-propre envenime, parce que le terrain de la controverse a dévié pour aboutir aux questions de personnes.

Voilà comment les grands parleurs, entêtés, opiniâtres, fauteurs de discordes et de mésintelligences sèment le trouble parmi les cœurs naturellement unis Pour s'aimer, non sans avoir fait des accrocs au bon sens et à l'humilité. N'est-ce pas là que s'originent les petites cabales, les clans et les partis qui se forment au grand détriment de l'union fraternelle ? Il est impossible, en effet, à ces verbeux intarissables, quelle que soit d'ailleurs la fécondité de leur imagination, d'avoir toujours des sujets de conversation irréprochables au regard de la charité.

De là des médisances où s'accuse une inconscience effrayante du mal causé ; des réticences savamment calculées pour atténuer un éloge ; des insinuations perfides ; des railleries sanglantes qui percent d'autant plus profondément qu'elles se parent de bel esprit ; des jugements téméraires et de petits affronts ; des rapports plus ou moins controuvés qui colportent pêle-mêle l'injustice et la calomnie : autant de microbes et de ferments dangereux pour l'esprit de famille.

De là, encore cette incurable manie, cette rage de la critique qui désole parfois les communautés. Cette plaie hideuse, vrai mal contemporain, s'étend comme un chancre et ronge le respect dû à l'âge, à la vertu, à l'autorité, aux services rendus, aux généreuses initiatives. On semble savourer une volupté de dilettante dans ce rôle de démolisseur. Chacun du haut de son minuscule esprit s'arroge le droit de mander à sa barre ses Frères et ses Supérieurs. Personne n'y échappe. Les Supérieurs majeurs sont découronnés de l'auréole que l'esprit de foi et la piété filiale devraient jalousement leur conserver immaculée. Les Frères Directeurs, tels ou tels Confrères, ne sont jamais assez vertueux, assez compétents, assez « à la hauteur » au gré de ces habiles gens. Au fait, leur orgueil se dissimule très mal derrière ces diatribes pouvant se résumer généralement en un mot qui les juge : « C'est moi qu'il faudrait là ! »

Au contraire dans les maisons où le silence est scrupuleusement observé, au lieu de semer à tout vent, on réserve les récréations pour se communiquer les petites impressions, narrer les menus faits de la vie de communauté, faire part des jouissances d'une bonne et belle lecture, etc. Les conversations, loin d'y être guindées et alambiquées, gardent une gaîté, un entrain, une exubérance qui n'ont pas besoin pour alimenter leur flamme d'y jeter le prochain en pâture à la malignité des langues.

Habitués à se maîtriser dans le temps où la règle n'autorise point à parler, les religieux silencieux ont la force de volonté suffisante pour se gouverner aux heures de délassement permis. Ceux-là savent parler et se taire quand il faut, où il faut, comme il faut. Les autres, suivant la pittoresque expression de l'Ecriture, semblent être « des sacs percés ».

Le silence est nécessaire pour maintenir l'amour de l'étude et du travail.

En général, on gémit sur l'insuffisance de notre formation pédagogique et professionnelle pour le moins autant que sur notre médiocrité religieuse.

De tous côtés, on éprouve un besoin incoercible d'études solides, étendues, approfondies. Que ces exigences soient légitimes nul ne songe à le contester. Qu'il faille des programmes et un idéal précis, on en convient encore.

Mais ce qu'il faudrait aussi admettre, quand on se plaint acrimonieusement de l'insuffisance du temps, c'est le gaspillage de ce temps en causeries inutiles en conversations frivoles.

Que de petits et grands loisirs s'utiliseraient mieux si l'on respectait la règle du silence ! Dans l'économie de nos journées, de nos semaines, de nos trimestres scolaires, combien de petits moments les Frères vraiment studieux savent prélever pour leur formation personnelle !

Il leur suffit d'éviter ces bavards, vrais fléaux de l'esprit sérieux et du recueillement, et qui paraissent s'être donné la tâche de tuer leur temps et de le voler aux autres.

Par contre, si la loquacité sans frein ne respecte pas même les heures officielles d'étude, n'allez pas chercher dans ces milieux : la préparation méticuleuse des classes, l'esprit de réflexion, le goût de la lecture formatrice, le progrès des études, le souci du développement moral. Vous découvrirez plutôt le papillonnage et l'enfance intellectuelle dans ces têtes légères dont l'inaptitude aux travaux de l'esprit s'accentue rapidement avec les années.

L'homme d'étude a besoin d'une atmosphère de paix, de solitude et de silence comme la fleur réclame la rosée l'air et la lumière.

Le voici face à son bureau, dans la salle commune. Il désire creuser une pensée philosophique ou un développement littéraire, résoudre une question scientifique, s'assimiler une page d'un auteur étranger, etc.

Comment le pourra-t-il si autour de lui, méprisant les Règles et les Convenances, on s'entretient bruyamment et sans scrupule alors qu'il faudrait se taire ; et si, de plus, il est insuffisamment qualifié pour exiger l'ordre. D'où résultent les graves responsabilités des Frères Directeurs qui n'usent pas des pouvoirs conférés par les Constitutions pour imposer à tous la ponctuelle observation de la règle du silence.

Le travail intellectuel suivi, profitable, ne se rencontre pas avec la dissipation chronique d'un esprit à l'affût des moindres occasions de se déranger. Le travail manuel ne souffre guère moins de la fâcheuse tendance au bavardage. Il est difficile qu'un ouvrier grand discoureur aime suffisamment sa tâche pour s'y adonner sans perte notable de temps et par suite sans dommage pour la Communauté.

Serait-ce une exagération de constater que le regard de Dieu et l'intérêt général meuvent moins efficacement que le regard des hommes et la perspective du salaire ? Est-ce une pure fantaisie d'imagination d'affirmer que «les ateliers » de nos maisons se transforment parfois en agences de renseignements ou en petits sanhédrins dans lesquels la charité est en aussi mauvaise compagnie que le silence et le travail ?

Le silence est nécessaire pour maintenir la régularité.

C'est une conséquence logique des considérations précédentes. En effet, si le silence s'observe dans une maison, le recueillement, la piété, la paix, la charité, le travail y fleurissent comme nécessairement.

Mais alors tout s'y fait dans l'ordre, dans le temps et de la manière marqués. Chacun joue son rôle. Dans cette atmosphère, il est presque impossible que les Constitutions et le Directoire Général ne soient pas suivis intégralement.

Au surplus, comment pourrait-il en être différemment ? Tous ces points sont solidaires les uns des autres ; les notions de recueillement, de piété, de charité impliquent celle de régularité. Il y a comme un échange réciproque de forces et de secours. Toutefois, observons la place prépondérante du silence comme facteur de la vie régulière ; études, classes, travaux de toute nature, exercices de piété, rapports en ont besoin pour s'accomplir à la perfection. Supprimez le silence, tout court à la dérive et manque d'une condition essentielle et vitale.

C'est là un fait qui ne peut échapper à l'expérience individuelle pour peu que nous ayons vécu en communauté. L'histoire monastique aussi bien que l'enseignement et les directions des saints fondateurs le confirment pleinement. L'assiduité aux grilles des parloirs ; l'infidélité à la clôture ; les relations oiseuses, dissipantes, coupables ; les scandales enfin ont leur genèse dans l'habituelle et triste infraction du silence.

De là, les considérations suivantes :

Le silence est nécessaire pour l'édification des Frères, des enfants et du public.

Un religieux grand parleur dans une communauté est le « frère mouche » de saint François d'Assise qui va, vient, se trémousse et se démène au scandale des autres religieux dont il trouble la solitude et le travail.

Le Frère silencieux et recueilli sème la bonne odeur de Jésus-Christ.

Cette prédication muette du bon exemple est plus persuasive et plus conquérante que cent discours étudiés sur la nécessité de retenir sa langue. En évitant les désordres auxquels entraîne l'intempérance de parole, il prêche éloquemment à tous, les vertus de notre saint état.

Au lieu de provoquer autour de lui des orages et des oppositions systématiques, il subjugue doucement les cœurs et les esprits par sa modestie souriante, la retenue de ses discours et l'exquise cordialité de ses procédés.

Les Confrères ne sont pas les uniques témoins de cette heureuse possession de soi, de cette belle limpidité d'âme, de cette prudente discrétion dans le langage. Les enfants, s'ils ont des rapports avec ce religieux, ne tarderont pas à l'analyser. Ils sentiront planer sur ce silence calculé une force mystérieuse.

Quelque chose d'intraduisible et d'insaisissable comme un fluide innommé leur donne l'intuition qu'ils sont devant une puissance capable de les dominer puisqu'elle est si bien maîtresse d'elle-même et qu'elle évite ce dévergondage de paroles qui vident si rapidement des âmes vulgaires.

Et puis, progressivement, ils voient transparaître une belle âme, une âme d'apôtre dont l'idéal est de les mener à Notre-Seigneur. Combien alors le ministère de cet éducateur sera singulièrement facilité !

Là ne se limite point la zone d'influence de ce Frère prudent, discret, silencieux. A-t-il des relations obligées avec les parents, les gens du dehors ? Sa modestie, sa politesse charmante jointes à la sobriété aisée de ses paroles l'auront vite signalé au respect, à l'estime et à l'admiration.

A-t-il des voyages à faire, on ne l'entendra point rire aux éclats, parler hautement et inconsidérément de tout et de tous, à propos de tout et de rien, avec les premiers venus que le hasard des rencontres place à sa portée.

Hélas ! quelles tristes et grotesques peintures on pourrait présenter du religieux verbeux dans son commerce avec l'extérieur !

Conclusion. – Le suprême écueil de la vie religieuse active est de toujours donner jusqu'à l'épuisement ; de s'extérioriser et de ne point retremper à temps son énergie par l'habitude de la vie intérieure qui seule entretient la vie du cœur, de l'intelligence et même du corps.

« Vie de retraite et de recueillement, vie intérieure, vie de prière, conversation intérieure de notre âme avec Dieu : ce sont là certainement les plus solides et les plus nécessaires des réalités, solides comme ce qui ne passe point et nécessaires comme Dieu. Mais en pratique, nous n'y savons voir autre chose que des mots dénués de sens. Voilà le grand danger du monde contemporain et de l'état présent des âmes. » (A. GRATRY, loc. cit., p. 250.)

Nous prenons trop facilement pour une action féconde, une agitation enfiévrée toute proche de la mort. Combien nous serions plus sages de méditer sur l'importance et l'efficacité d'un moyen très simple d'acquérir ou de conserver en nous cette vie intérieure que nous puisons péniblement et goutte à goutte dans nos retraites annuelles, nos récollections de chaque mois, nos oraisons quotidiennes, nos communions fréquentes, nos exercices de piété et nos études religieuses ! Réfugions-nous donc dans le silence que l'Ecriture appelle la patrie des forts et que les Constitutions aussi bien que les exhortations de nos Supérieurs nous présentent comme producteur de recueillement, d'amour de l'étude et du travail, de régularité, de paix et de charité !

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  Nous en resterons là pour cette fois de l'étude de nos Constitutions. Je recommande instamment à tous nos Frères de recevoir ces considérations avec un grand esprit de foi et une religieuse docilité : c'est ce qui leur donnera surtout l'efficacité que nous devons souhaiter pour le plus grand bien de notre chère Congrégation.

 DOCUMENTS DE ROME.

 1. – La profession religieuse « in articulo mortis ».

 Les Acta ApostolicœSedis publient un décret de la Sacrée Congrégation des Religieux sur la profession religieuse faite in articulo mortis.

Par la Constitution SummiSacerdoii du 23 août 1570 saint Pie V accorda aux novices Dominicaines le privilège de prononcer leurs vœux perpétuels, dès qu'un médecin prudent les estimerait en danger de mort. Par cette profession, les novices entraient en participation de toutes les indulgences et grâces de l'Ordre, et l'indulgence plénière de tous leurs péchés in forma jubilaci.

En vertu de la communication des privilèges, cette faveur fut étendue à toutes les religieuses et religieux qui se rattachaient à la famille dominicaine.

D'autres Ordres religieux, dans la suite, obtinrent du Saint-Siège la même faveur. Et certains supérieurs d'Ordre en vinrent d'eux-mêmes à cette pratique d'admettre à la profession religieuse leurs novices malades, croyant pouvoir les faire entrer par là en communication de tous les biens spirituels de l'Ordre. C'est pour régulariser cette institution que S. S. Pie X a voulu étendre cette faveur à tous les Ordres religieux, et a fixé les choses comme suit :

Dans chaque Ordre, Congrégation ou Société religieuse, dans les Monastères d'hommes et de femmes, voire dans les Instituts qui, sans émettre de vœux, vivent cependant en commun à la manière des. religieux, les novices que la maladie, de l'avis des médecins, place dans le danger de mort, pourront être admis à la profession, consécration ou promesse, suivant les règles et constitutions propres à chaque Institut, bien que leur temps de noviciat ne soit pas écoulé.

Cependant, pour que les novices puissent être admis à cette profession, consécration ou promesse, il faut observer les points suivants

1° Le noviciat aura été canoniquement commencé.

2° Le supérieur qui admet le novice à la profession, consécration ou promesse, sera le même qui gouverne la maison de noviciat ou de probation.

3° La formule de profession, consécration ou promesse sera celle qui est en usage dans l'Institut, en dehors du cas de maladie ; et les vœux, s'ils sont émis, seront prononcés sans détermination de temps ou de perpétuité.

4° Celui qui aura prononcé une profession, consécration ou promesse de ce genre, aura part à toutes les indulgences, suffrages et grâces dont les profès réguliers de cet Institut bénéficient à leur mort ; on lui accordera l'indulgence plénière de ses péchés in forma jubilaci.

5° Cette profession, consécration ou promesse, en dehors des grâces énumérées dans l'article précédent, n'auront aucun effet d'aucune sorte :

A) Si le novice, après cette profession, consécration ou promesse meurt intestat, l'Institut ne peut rien revendiquer des biens ou des droits qui lui appartiennent.

B) S'il se rétablit avant l'expiration du temps de noviciat ou de probation, il demeure dans la même condition que s'il n'avait fait aucune profession ; dès lors a) il peut en toute liberté rentrer dans le siècle, s'il le veut ; b) les supérieurs peuvent le congédier ; c) il doit accomplir tout le temps de noviciat ou de probation prescrit dans chaque Institut, cette durée dépassât-elle un an ; d) ce temps achevé, s'il persévère dans sa vocation, il fera une nouvelle profession, consécration ou promesse.

 II. – Indulgence plénière accordée en l'honneur de l'Immaculée Conception, à gagner le premier samedi de chaque mois.

 décret du saint-office, section des indulgences.

                           L'audience du Saint-Père, le 13 juin 1912.

S. S. Pie X, pape par la divine Providence, pour augmenter la dévotion des fidèles envers la très glorieuse Mère de Dieu Immaculée et pour promouvoir le pieux désir de réparation par lequel les fidèles souhaitent d'offrir une certaine satisfaction pour les exécrables blasphèmes dont le NOM très auguste et la sublime prérogative de cette bienheureuse Vierge sont l'objet de la part d'hommes criminels, a daigné concéder, d'elle-même, que tous ceux qui, le premier samedi de chaque mois, s'étant confessés et ayant communié, auront accompli des exercices particuliers de dévotion en l'honneur de la bienheureuse Vierge Immaculée, en esprit de réparation comme il est dit plus haut, et auront prié à l'intention du Souverain Pontife, puissent gagner une Indulgence plénière applicable aux défunts, la présente étant valide pour toujours sans aucune expédition du Bref nonobstant toutes choses contraires.

                               M. Card. RAMPOLLA,

                       Archevêque de Séleucie, Assist. du St Office.

 Il y a donc désormais deux jours de communion particulièrement recommandés et spécialement gratifiés des faveurs spirituelles : le premier vendredi et le premier samedi de chaque mois. Ces deux jours se suivent la plupart du temps. L'intention du premier vendredi est de réparer les outrages faits à Notre-Seigneur ; l'intention du premier samedi sera de réparer les outrages faits à la Très Sainte Vierge.

 Nos CAUSES DE BÉATIFICATION.

 Voici les nouvelles que je reçois du cher Frère Candidus, Procureur général près le Saint-Siège, sur nos Causes de Béatification.

1° La Cause de notre Vénérable Fondateur poursuit son cours régulier. Au mois de septembre dernier, Monseigneur Verde, Promoteur de la Foi, nous a remis les dernières animadversions, c'est-à-dire celles qui ont surgi à la suite de la discussion qui eut lieu, le 12 mars dernier, au sein de la Congrégation préparatoire.

Ces animadversions sont entre les mains de l'avocat de la Cause, Monseigneur Salotti, lequel travaille à préparer les réponses. Mais comme ce sont les dernières animadversions, il est nécessaire que les réponses soient tout à fait concluantes et cela demande du temps pour la réflexion, la recherche des documents, la rédaction soignée. Que tous nos Frères demandent à Dieu par l'intercession de la Sainte Vierge Marie l'inspiration et toutes les autres ressources utiles et nécessaires pour que Monseigneur Salotti puisse faire un travail définitif et victorieux sur toute la ligne.

Aussitôt que ce travail de réplique sera terminé, nous demanderons la Congrégation à laquelle nous avons droit pour la discussion définitive sur l'héroïcité des vertus pratiquées par notre cher et Vénérable Père Champagnat.

Voilà donc, mon T. R. Frère, le point précis où nous en sommes pour cette Cause.

A nos chers Frères de faire les Moïses sur la montagne pendant que nous ici, à Rome, nous combattons dans la plaine pour la gloire de Dieu, l'exaltation de la Sainte Eglise et la glorification de notre Vénérable Père.

2° La copie du Procès informatif de l'Ordinaire de Lyon pour la Cause de notre Vénéré Frère François fut portée à Rome par Monsieur le chanoine Buy et remis par lui-même à la Secrétairerie de la Sacrée Congrégation des Rites, le 18 du mois de mai dernier, comme en fait foi le reçu qui lui en a été délivré et que je conserve religieusement. Ensuite, le 22 du même mois, nous avons obtenu le décret d'ouverture du procès qui, cela va sans dire, avait été déposé par Monsieur le chanoine Buy, dûment fermé et scellé avec les ,sceaux de Son Eminence le Cardinal Coullié, de sainte et regrettée mémoire.

Depuis ce jour, la Sacrée Congrégation des Rites en fait faire une copie que l'on appelle publique parce qu'elle doit servir au Postulateur, à l'Avocat pour en tirer tous les documents, tous les témoignages nécessaires à promouvoir et défendre la Cause, jusqu'à ce l'on arrive au but auquel tend le Procès de l'Ordinaire, l'Introduction de la Cause en Cour de Rome ou bien la déclaration officielle de Vénérabilité pour le Serviteur de Dieu. Cette copie sera bientôt terminée.

 FAVEURS ATTRIBUÉES AU VÉNÉRABLE CHAMPAGNAT.

                        I. – Guérison du jeune Antonio Molina Valls.

             Barcelone, le 11 février 1912.

Très Révérend Frère Supérieur Général,

Je suis heureux de m'adresser à V. R. pour vous raconter la miraculeuse protection du V. P. Champagnat sur un élève du Collège de l'Immaculée-Conception, ne doutant pas qu'elle ne contribue à augmenter la confiance à un si puissant intercesseur.

Antonio Molina Valls, âgé de 13 ans, commença à manquer la classe le 8 novembre dernier ; ce jour même son oncle me fit parvenir quelques mots pour m'annoncer que son protégé ne pouvait venir à cause d'un peu de fièvre qu'il avait. Huit jours après (15 novembre) une lettre de son oncle nous jetait dans une grande inquiétude et nous faisait redouter un dénouement fatal,

car l'enfant avait une forte infection intestinale accompagnée d'une fièvre de 40 à 41 degrés.

Le jour suivant, jeudi, deux Frères vont le voir, et ils confirment la gravité du mal. La famille ayant sollicité le secours des prières de ses compagnons, je plaçai le jour suivant 17 novembre, une petite image de notre V. Fondateur dans la classe, je mis les élèves, condisciples d'Antoine, au courant de sa maladie, et nous commençâmes une neuvaine consistant à réciter, après la prière du matin et du soir, un Notre Père et Je vous salue, avec trois invocations.

Le dimanche, 19, troisième jour de la neuvaine, j'allai le voir accompagné d'un autre professeur. Je le trouvai tout à fait abattu ; sa bouche ne formait plus qu'une plaie ; aussi à peine pouvait-il articuler quelques mots inintelligibles ; cependant, malgré ses souffrances il avait conservé toutes ses facultés.

Je fis part au Frère Directeur de mes tristes impressions et je lui demandai s'il avait quelque relique du Vénérable. Heureusement il en avait une qu'il reçut de vos mains à Grugliasco. Je retournai vite chez le petit malade, lui apportant le précieux trésor que je considérais comme un gage de salut. Je fis promettre à Antoine et à sa famille que si le V. Fondateur le guérissait, nous le publierions. Après quoi je l'encourageai à avoir confiance, lui recommandant de baiser de temps en temps cette relique. Je sortis de chez lui le cœur gros et lui promis que ses camarades continueraient avec plus de ferveur la neuvaine commencée.

Chaque jour de la neuvaine je continuai à le visiter et je lui donnais à baiser la relique, ce qu'il faisait, avec une foi vraiment digne d'avoir été récompensée.

Au commencement, malgré les nombreuses prières que l'on faisait en classe, le malade allait de plus en plus mal. Le jeudi, septième jour de la neuvaine, on croyait le perdre ; le délire était presque continuel ; j'y allai deux fois, pour voir s'il avait quelque moment de lucidité afin d'en profiter pour lui faire recevoir les derniers Sacrements ; mais ce fut inutile. Nous ne nous décourageâmes pas ; ses condisciples allèrent à tour de rôle à la chapelle du Collège réciter six Pater et six Ave, pour demander à Jésus dans le Saint Sacrement de l'Autel, qu'il glorifiât le Vénérable Père Champagnat, en accordant au moins au malade la grâce de recevoir les derniers Sacrements. Ils firent de même le vendredi et le samedi.

Ce dernier jour, vers midi, j'allai voir si le cher malade était en disposition de pouvoir se confesser. Il était très tranquille. Le soir j'y accompagnai le R. P. Carme, son confesseur ; qui après l'avoir entendu, lui donna la sainte Absolution.

Je priai la famille d'avertir le médecin que nous pensions le faire administrer le soir, et je promis de retourner à 8 h. ½. A l'heure indiquée, accompagné d'un autre Frère, j'y retournai, et mon étonnement fut grand lorsque je vis la mère et les oncles de notre cher Antoine très consternés. J'en demande le motif et on me répond que le médecin venait de partir avec des impressions plus mauvaises que jamais, aussi quand on lui fit part de notre intention de lui faire recevoir les derniers Sacrements, il répondit que c'était inutile, car il avait perdu toute connaissance.

J'entrai à la chambre et je fus témoin, en effet, de son profond abattement et de sa difficile respiration. Il semblait ne pas devoir passer la nuit de l'aveu même du médecin. Je lui donne cependant à baiser une autre fois la relique, et non seulement il s'y porte avec une conscience évidente de ce qu'il fait ; mais avec autant de joie que de surprise, ses parents peuvent le voir se ranimer en dépit de son état de souffrance, et depuis il est allé mieux. Je lui demande : « Antonio, voulez-vous  qu'on  vous apporte la Sainte Communion ? » Par trois fois il s'efforce de répondre : « Oui ». Je communiquai immédiatement le désir du pieux malade à son oncle qui, tout de suite, se mit à ma disposition pour le réaliser et au bout d'une demi-heure, grâce à Dieu, la chose était faite, à la grande consolation de tous.

Le jour suivant, les élèves de la classe devaient faire la Sainte Communion à son intention comme clôture de la neuvaine ; mais étant donné son état, on fit prier tous les élèves du Collège à la même intention.

Notre-Seigneur et la très Sainte Vierge s'étaient plu à honorer le Vénérable.

Encouragés par l'amélioration de l'état du malade et surtout par l'efficacité si visible de nos prières, nous commençâmes une deuxième neuvaine le 27 novembre, pour rendre grâces de ce qui avait été obtenu et pour demander que le malade continuât d'aller vers le mieux.

Après trois jours, le médecin déclara que la gravité du mal était moindre et que le péril de mort avait disparu.

Bientôt après, un mieux très visible se remarqua sur le visage d'Antoine. A la fin de la neuvaine il parlait déjà très bien et faisait la consolation de sa bonne famille, qui avait tant souffert à son sujet.

Au cours de cette deuxième neuvaine, il eut quelques jours de grand délire. Pendant ce temps il répondait à tout ce qu'on lui demandait par des cris très forts ; et malgré cela, dès qu'on lui approchait la relique, il la baisait toujours avec la même piété qu'aux moments tranquilles et il se taisait pendant qu'on la lui appliquait à la tête, où l'on craignait des complications.

Nous continuâmes les mêmes prières que pendant les neuvaines jusqu'au jour de l'Immaculée Conception qui devait être le dernier jour de cette pieuse instance auprès de Dieu, par l'intercession de son Vénérable Serviteur.

La maladie avait cessé de faire ses ravages : mais soit pour nous apprendre que nous ne devions pas cesser de prier, soit pour nous mieux faire voir le crédit dont jouit au ciel le Vénérable Fondateur, Dieu permit qu'il y eût un certain arrêt dans l'amélioration, dès que nous eûmes cessé les prières spéciales. En vue de cela nous revînmes à la charge et le 26 décembre je dis à mon élève souffrant : « Les compagnons n'auraient pas le temps de finir ensemble une neuvaine au V. P. Champagnat, car ils vont avoir bientôt les vacances de Noël ; il faudra faire une neuvaine vous-même en récitant les prières que nous disions quand vous étiez très malade, et tout de suite après vous baiserez la relique. »

L'avant-dernier jour de cette neuvaine le médecin nota une amélioration très grande dans la pleurésie, et le dernier jour, fête de la Nativité de Notre-Seigneur, il put manger.

Quatre jours après, il se levait et le 14 janvier il sortait pour la première fois et allait entendre la Sainte Messe à la paroisse de l'Immaculée-Conception, consacrant ainsi sa première visite à Celle qui avait été la Médiatrice entre Notre-Seigneur et le V. P. Champagnat.

Et enfin, le 26 du même mois, à huit heures du matin, il venait se mettre à la tête du rang de ses condisciples pour recevoir Jésus-Hostie. Après les actes de la communion, le Frère chargé de l'Apostolat de la Prière du Collège dit : « Il y a à peine deux mois nous demandions, dans une de nos communions, la guérison de votre cher compagnon, et grâce à la protection du V. P. Champagnat, fondateur des Frères, vous l'avez vu s'approcher de la Sainte Table. Remercions-en Jésus et demandons-Lui la grâce de voir bientôt sur les autels le Vénérable P. Champagnat, afin que nous puissions ensemble l'invoquer avec le titre de Bienheureux. »

Je vous envoie aussi, Très Révérend Frère Supérieur Général, le rapport de la guérison de Javier Cunill Bastus âgé de sept ans, également élève de notre Collège, pour lequel la protection du V. P. Marcellin Champagnat s'est fait sentir quelques jours avant celle de Antonio Molina VaIls, et qui a été aussi l'objet de ma promesse. Je laisse parler sa pieuse mère.

Que notre Vénérable Fondateur daigne continuer à protéger ces deux disciples de ses chers fils, et qu'ils soient par reconnaissance de dignes enfants de la sainte Eglise et par conséquent toujours défenseurs de l’œuvre mariste !

Je vous serais très reconnaissant, Très R. F. Supérieur Général, si vous m'envoyiez une image du Vénérable avec relique.

Je suis avec un profond respect et une entière soumission,

Mon Très Révérend Frère Supérieur Général

Votre très humble et très obéissant serviteur.

         F. Celestino.

                     Témoignage de l'oncle et de la tante de l'enfant.

 El que suscribe, José Bonastre y Busqué, certifica que el Doctor Ricardo Marti, que asistiô durante la enfermedad de mi protegido Antonio Molina y Valls la noche del 25 noviembre ùltimo, Io dejósin esperanza, de vida.

Barcelona, 14 febrero 1912.

                                            José Bonastre.

La que suscribe Maria Castelltort de Bonastre, certifica haber notado gran mejoria en mi protegido Antonio Molina y Valls desde el ùltimo día de la novena hecha par los condiscípulos de Antonio para pedir su curación por intercesión del Venerable Marcelino Champagnat, y que desde este día fue siempre mejorando do o mortal enfermedad.

Barcelona, 14 febrero de 1912.

                        Maria Castelltort de Bonastre.

 Il. GUÉRISON DE XAVIER-MARIE CUNILL.

                      (Traduit de l'espagnol)

 Très Révérend Frère Supérieur,

Dans l'unique but de procurer la plus grand gloire de Dieu par la glorification du Vénérable P. Champagnat, fondateur des Frères Maristes, je m'adresse à Votre Révérence pour lui faire part de la guérison de mon fils Xavier-Marie, âgé de 7 ans.

Depuis le 9 octobre passé, il souffrait de la grippe son état s'était aggravé par la suppuration des deux oreilles, et, du côté droit, cette suppuration avait produit une inflammation des méninges (méningite localisée), ce qui l'avait mis dans une situation si grave qu'elle nous tenait dans une véritable consternation.

Les souffrances de l'enfant étaient très aiguës, et ses forces s'épuisaient à vue d’œil. Le 13 novembre, fête de saint Stanislas de Kostka, il reçut la sainte Communion en viatique. Sans négliger les secours de la science, nous invoquâmes la puissante intercession de la Très Sainte Vierge, de nos saints Patrons et spécialement celle du Vénérable Père Champagnat, en lui appliquant une relique que notre petit malade baisait avec une grande dévotion.

Après quelques jours d'angoisse, nous eûmes la consolation de remarquer une rapide et notable amélioration, et le 7 janvier notre cher enfant complètement rétabli, pouvait aller rejoindre ses camarades au Collège de l'Immaculée-Conception, que dirigent dignement les Frères Maristes.

En remerciant Dieu et le Vénérable Champagnat de cette faveur, je me recommande à vos prières.

Barcelone, 12, février 1912.

        Josefa Bastus de Cunill.

 III.  – GUÉRISON EXTRAORDINAIRE DE MESDAMES PÉLADEAU ET MOREL.

    Révérend Frère Supérieur,

J'ai le plaisir de vous adresser la présente pour vous faire connaître deux faveurs extraordinaires obtenues ici par l'entremise du Vénérable Père Champagnat. La première eut lieu durant le mois de mai dernier. Mme Ovila Péladeau, née Georgette Dupuis, fille de M. Gabriel Dupuis, de Saint-Jean-d'Iberville, et alliée à ma famille, tomba soudainement malade..

A la suite d'une indigestion qui détermina une fausse couche, elle fut prise de convulsions, appelées en terme médical – écIampsie. Cette dame perdit connaissance durant la nuit du mardi, le 21 mai. Les convulsions se succédaient par intervalles de 30 à 35 minutes.

Le vendredi matin, le médecin de la famille voyant que la malade lui échappait fit mander en consultation un de ses confrères. Entre temps, M. l'abbé E. Dufresne, vicaire à Saint-Jean, administra la malade qui demeurait privée de connaissance. Le Dr Tassé, qu'on avait appelé en consultation, fit quelques saignées mais les crises devenaient de plus en plus fréquentes. Elles se renouvelèrent surtout le, samedi et le dimanche à peu Près à chaque vingt minutes. Le dimanche, la malade était dans un état des plus critiques. Justement alarmés, les parents la firent recommander aux prières à l'église paroissiale, et, sur les 10 heures, M. Péladeau m'annonça cette nouvelle par le téléphone : « Si vous voulez voir ma femme en vie, venez vite ; elle est à la dernière extrémité. Les médecins ne peuvent plus rien… Ils ont tout essayé… Nous n'avons plus qu'à nous confier en Dieu… A moins d'un miracle, c'est fini  ! … »

Pendant le dîner, il me vint une pensée : pourquoi ne prierait-on pas le Vénérable Champagnat ? Peut-être ferait-il quelque chose pour la malade ? Plein de cette idée, je fais demander au Frère Adonius, Directeur du Juvénat, une image relique. Il m'en fait offrir une du bon Frère François. Mais j'insistai pour obtenir une image du Père.

Le Frère François, sans aucun doute, ne m'en voudra pas de lui avoir préféré le Fondateur de son Institut.

Muni de cette image je me dirigeai en toute hâte vers la maison de la mourante, mais en passant par le logis de la famille Dupuis, je frappai ; personne ne vint m'ouvrir. En passant par la salle à manger, je vis que la famille, qui avait commencé le repas, venait de l'interrompre. Je compris qu'il devait se passer quelque chose de grave… J'entrai alors du côté de la malade. Là se trouvaient M. l'abbé E. Dufresne, les Révérendes Sœurs Aubertin et Turcot, de l'Hôpital de Saint-Jean, et la famille Dupuis qui récitaient des prières dans la chambre de la mourante. On m'apprit ainsi que c'était fini, qu'il n'y avait plus d'espoir. A voir cette moribonde, en effet, on s'attendait à sa mort d'un instant à l'autre. Elle avait la figure décomposée, noircie, et les râles qui sortaient de sa gorge, les soupirs qu'elle exhalait lui donnaient l'apparence d'une personne en agonie.

Cette vue me fit mal, et, pour un moment, je perdis confiance, je n'osais même pas parler de mon image relique, persuadé que j'étais que cette pauvre malade ne pouvait survivre. Les assistants n'osaient quitter la chambre de crainte que Mme Péladeau ne mourût durant leur absence. Cependant M. et Mme Dupuis, ne pouvant supporter cette vue plus longtemps, se retirèrent dans un appartement voisin. Leur douleur faisait peine à voir. Je les suivis dans l'espoir de les consoler, puis, quelques minutes plus tard, je revins près de la malade et je demandai aux religieuses si le mal s'aggravait. Sur leur réponse négative, je repris confiance et je revins auprès de M. Dupuis, et, leur montrant l'image du Père Champagnat, je l'exhortai, ainsi que son épouse, à avoir confiance dans le Vénérable : « Monsieur Dupuis, dis-je ; votre fille n'est pas encore morte… espérez … Voici une image du fondateur des Frères Maristes … On dit qu'il fait des merveilles… Ayez confiance … Faites une promesse et ensemble nous commençons une neuvaine ».

Nous récitâmes ainsi cinq Pater et Ave ; ayant rejoint M. l'abbé Dufresne et avec son approbation, je déposai l'image relique sur la malade ; nous récitâmes encore cinq Pater et Ave. Les assistants remarquèrent qu'il se fit dès lors, un grand changement. Les crises devinrent moins fréquentes et moins violentes.

Les élèves de nos écoles et du Juvénat commencèrent une neuvaine. Et le mardi, dans la nuit, la malade reprit connaissance. Nous priions encore plus dévotement s'il se peut à mesure que les nouvelles devenaient plus favorables. Chaque jour l'état de la malade s'améliora et aujourd'hui elle est parfaitement guérie. M. l'abbé Dufresne, les religieuses, la famille Dupuis sont heureux de joindre leur témoignage au mien pour remercier le Vénérable de sa puissante intercession. Il n'y a de doute ici pour personne que sans un miracle la malade était finie.

Les médecins, naturellement, prétendirent avoir fait cette guérison, mais après discussion, ils convinrent l'un et l'autre que les prières ont dû les aider. Quoi qu'il en soit, je les poussai à bout pour avoir leur témoignage, et, sur mes instances, l'un d'eux me dit en parlant d'une autre malade, Mme Morel, tante de Mine Péladeau « Si votre Père Champagnat peut empêcher l'amputation des doigts de cette dame, l'on pourra dire qu'il a fait un miracle ».

Et c'est la seconde faveur obtenue par le Vénérable comme témoignage de la première que je vais vous rapporter.

Mme Morel, qui demeure chez M. Dupuis, à la suite des émotions et des fatigues excessives, le dimanche où Mme Péladeau était si mal, tomba sans connaissance, la main droite dans un poêlon de graisse bouillante. La main et les doigts furent brûlés jusqu'aux os. Vu les soins requis par sa nièce, elle négligea de se donner ceux que requérait son état quoiqu'elle souffrit horriblement. Après une quinzaine de jours, la gangrène se mit dans les doigts, et les médecins alarmés lui conseillèrent de les faire amputer à la première phalange ajoutant qu'un retard serait dangereux. Le soir de ma demande en faveur du Père Champagnat, ils me déclarèrent qu'il fallait faire l'amputation, ajoutant que plus tard il faudrait couper à la seconde phalange et que peut-être la main y passerait. Dans tous les cas, il y avait danger pour l'empoisonnement du sang. Sur leur défi fait au Vénérable, j'apportai à Mme Morel une image relique et la famille Dupuis, et nos communautés commencèrent une neuvaine en priant le bon Père de montrer sa puissance puisqu'il y allait de son honneur.

A chacune de leurs visites, les médecins et l'infirmière conseillaient à Mme Morel l'amputation et lui reprochaient son délai. Mais celle-ci priait avec confiance, et durant les longues semaines qu'elle demeura clouée sur son lit de souffrances, elle ne cessait d'invoquer le Vénérable.

Parfois, elle oubliait son nom, mais Mlle Irène Vallières le lui rappelait.

L'on fit trois neuvaines, et le mal semblait ne pas faire de progrès. Cependant les médecins revenaient à la charge, puis jetèrent la responsabilité du retard sur la famille Dupuis. A la fin, ils décidèrent d'enlever les ongles qui ne tenaient plus. Bref, avant la fin de la troisième neuvaine, elle prit du mieux ; la main et les doigts se cicatrisèrent, et aujourd'hui, à la grande surprise des médecins et à la grande joie de la malade, elle est presque complètement guérie. Comment exprimer toute notre reconnaissance pour ces faveurs signalées

En témoignage de remerciement pour ces guérisons,

Mme Péladeau, Mme Morel, M. Péladeau, M. et Mine Gabriel Dupuis, les Révérendes Sœurs Aubertin et Turcot, ont bien voulu signer cette lettre avec votre humble serviteur.

En foi de quoi.

Signé :

Azarie Couillard, prêtre, aumônier au Juvénat. – Mme O. Péladeau. – Mme Edouard Morel. Ovila Péladeau. Mme G. Dupuis. Gabriel Dupuis. Sœur Aubertin. Sœur Turcot.

 Je soussigné certifie que tous les détails relatés par M. l'Abbé Després au sujet de la guérison extraordinaire de Mme Péladeau sont exacts.

               Eugène Dufresne,

                  prêtre vic.

                     Iberville, le 20 août 1912.

 Faveur attribuée à l'intercession du Vénéré Frère François.

                                            Saint-Paul-Trois-Châteaux, le 9 avril 1912.

Mon Très Révérend Frère Supérieur,

Veuillez me permettre de porter à votre connaissance la relation d'une guérison due à l'intercession de notre cher et vénéré Frère François.

Depuis plus de vingt ans j'étais sujet à des crises nerveuses, toutes les fois que j'arrivais en communauté, soit à Saint-Paul, à Serres, à Castelnaudary, à Mataró, à Vintimille. Ces accidents allaient en augmentant avec l'âge, et épouvantaient un peu et inquiétaient ceux qui en étaient les témoins.

A l'avant-dernière retraite j'ai dû pour cette cause me mettre sur mon lit presque tout le temps. J'ai pu assister seulement à une méditation et à une instruction.

Dans mon dernier séjour à Vintimille (mars 1912) le mal avait augmenté. Or, le lundi 11, j'avais en plus l’œil enflé et douloureux, ce qui augmentait les secousses. Pendant la prière et la méditation je ne fis que sauter et ressauter. Au moment de la communion je n'éprouvais pas, comme les autres fois un moment de calme. J'étais surtout inquiet de mon œil. Je m'adressai au vénéré Frère François pour en obtenir la guérison. Puis, j'eus honte de demander si peu. Peut-être est-ce un mal qui peut guérir tout seul en cinq ou six jours et alors ce ne sera pas une grande gloire pour le vénéré Serviteur de Dieu. La pensée me vint alors de demander la guérison de ma maladie nerveuse qu'aucun remède n'avait pu guérir ni soulager.

J'invoquai donc le vénéré F. François et lui rappelai que lorsque j'étais jeune Frère à Saint-Paul, il m'avait soigné et guéri d'un très mauvais rhume. Immédiatement je ressens un soulagement ; l'enflure et la douleur de l’œil diminuent graduellement et les secousses nerveuses cessent immédiatement et n'ont pas reparu depuis, malgré l'énorme fatigue que j'ai éprouvée pendant douze jours à Vintimille et pendant huit ou dix jours à Saint-Paul. Ces fatigues auraient dû m'occasionner de violentes secousses si je n'avais pas été guéri.

Après cette épreuve, je puis donc regarder la guérison comme réelle et solide.

Presque tous les anciens Frères ont été les témoins de ma maladie, notamment le C. F. Constancien provincial, les CC. FF. Honoratus, Bonius, Alfano, Venant, Vinebaud, Alton, Marie-Charles, Sérapion, Bonitus, Finien, l'Econome de Vintimille, etc.

Quand aux témoins de ma guérison, ce sont les Frères de Vintimille et de Saint-Paul, qui ont presque tous observé le calme où je me trouve.

Je continue à prier notre cher Vénéré et à lui demander des grâces plus importantes pour le bien de ma pauvre âme, et en même temps, je me suis uni d'intention au C. F. Rogel pour obtenir sa guérison.

Veuillez, agréer, mon très Révérend Frère Supérieur, l'expression de mon profond respect en Notre-Seigneur.

              Frère Anatole.

 AVIS DIVERS

 PETIT OFFICE DE LA SAINTE VIERGE.

 Il s'est glissé une petite erreur dans la note détachée qui a été insérée au Calendrier religieux de 1913.

                         Voici cette note rectifiée

 La réforme du Bréviaire par notre Saint-Père le Pape Pie X produit une légère modification dans les Psaumes des Laudes du Petit Office de la Sainte Vierge et de l'Office des Morts.

A partir du 1ierjanvier 1913, on devra omettre, à Laudes de l'Office de la Sainte Vierge, les psaumes :

LXVI Deus misereatur nostri et benedicat nobis.

CIL  Cantate Domino Canticum novum.

CL   Laudate Dominum in Sanctis ejus.

Désormais, il faudra ajouter le Gloria Patri et l'Antienne immédiatement après les psaumes

LXII       Deus, Deus meus.

CXLVIII Laudate Dominum de Coelis.

A l'Office des Morts, on devra omettre les psaumes

LXVI  Deus misereatur.

CLVII Laudate Dominum de Coelis.

CIL    Cantate Domino Canticum novum.

 LETTRES TESTIMONIALES

 Comme vous le savez, M. T. C. F., tous les trois ans, selon l'article 17 des Constitutions, le Supérieur Général doit mettre sous les yeux du Souverain Pontife, par l'entremise de la Sacrée Congrégation des Religieux, une relation exacte sur l'état de la discipline, du personnel, du matériel et de la situation économique de l'Institut.

Or, parmi les questions auxquelles il doit répondre, se trouvent celles-ci : Tous les sujets admis ont-ils donné les certificats prescrits ? – A-t-on demandé, dans chaque cas, les lettres testimoniales prescrites par le décret « Romani Pontifices » ? Pour nous ces témoignages se réduisent à ceux qui sont énumérés à l'article 23 des Constitutions

Jusqu'à présent, j ai cru pouvoir répondre que tous ces témoignages avaient été fournis, parce que je ne manque jamais, en confirmant les admissions, de recommander expressément qu'ils soient exigés. Néanmoins, pour la tranquillité de notre conscience à ce sujet, nous sentons le besoin d'avoir là-dessus une assurance plus formelle.

C'est pourquoi dorénavant, dans la délibération du Conseil provincial admettant les postulants à la vêture on devra faire précéder les signatures d'une formule analogue à la suivante : Nous affirmons que les prescriptions de l'article 23 des Constitutions, relativement aux témoignages prescrits, ont été exactement remplies.

 ELECTION DE PROVINCIAUX.

 Dans ses séances du 8 juillet et du 9 octobre derniers le Conseil Général a réélu à leur charge, pour une nouvelle période de trois ans :

a) Le C. F. Euphrosin, Provincial du Mexique

b) Le C. F. Antonius, Provincial de l'Hermitage ;

c) Le C. F. Marie-Alypius, Provincial du Brésil Nord, qui étaient arrivés au terme de leur mandat, constitutionnel.

 RECRUTEMENT.

 Je croirais manquer à mon devoir si je ne disais pas un mot de la question si vitale du recrutement. Les demandes de fondations nouvelles continuent à nous arriver très nombreuses des diverses parties du monde.

D'autre part, dans un grand nombre de nos maisons existantes, on demande des augmentations de personnel parce qu'il y a augmentation d'élèves.

Aussi presque tous les Frères Provinciaux nous font entendre le même cri : «Les Frères nous manquent nous faut des Frères. Donnez-nous des Frères ! »

Pourrions-nous rester sourds à des appels si pressants, surtout si nous pensons à toute l'importance qu'a la bonne éducation des enfants et des jeunes gens dans la question capitale du salut éternel des âmes ?

De nombreuses fondations nous sont offertes au Chili, au Pérou, en Bolivie, dans l'Amérique du Nord et notamment dans les provinces de l'Ouest Canadien. On veut aussi des Frères dans nos trois provinces du Brésil, en Chine, en Perse, en Mésopotamie, aux îles Philippines, dans l'Afrique du Sud, à Madagascar, aux Indes, en Belgique, au Congo, au Maroc, en Turquie, dans les Archipels de l'Océanie : Samoa, Fidji, îles Salomon, Wallis, Futuna, Nouvelle-Calédonie, Australie, etc.

Cette longue énumération n'est-elle pas de nature à réchauffer le zèle de tous nos Frères pour découvrir, cultiver et amener à bonne fin de nombreuses Vocations ?

C'est bien le lieu de rappeler ici que Sa Sainteté Pie X, dans son mémorable Bref du 5 février 1908, recommande instamment l’œuvre du recrutement de nos juvénats à la, sollicitude des archevêques et évêques du monde entier, et qu'il exhorte le Clergé et les familles chrétiennes à confier aux Frères Maristes des jeunes gens qu'ils élèveront pour l'espérance de l’Eglise.

Pourrait-on désirer une recommandation plus haute et plus autorisée que celle du Souverain Pontife lui-même pour recommander l’œuvre du recrutement de nos juvénats et de nos noviciats ?

Laissez-moi, M. T. C. F., en ajouter une autre qui est bien de nature à échauffer aussi notre zèle pour l’œuvre du recrutement. Sa Grandeur Monseigneur Dontenwill, Supérieur Général des Oblats de Marie Immaculée, vint nous faire, il y a quelques mois une visite à Grugliasco. Dans sa réponse à l'adresse qui lui fut présentée, s'adressant aux juvénistes qui se trouvaient devant lui : Mes enfants, leur dit-il, vous ne sauriez trop estimer votre vocation. Je suis évêque, je suis Supérieur Général. Eh bien  ! j'ai une telle estime pour la vocation d'éducateur religieux et je la considère comme tellement importante que, si cela m'était permis, je l'embrasserais sans hésiter.

Les juvénistes et tous les membres de la Communauté furent vivement impressionnés de cette déclaration de ce digne prélat.

Cette même idée fut exprimée naguère par Son Eminence le Cardinal Foulon dans une Lettre Pastorale au Clergé et aux Fidèles du diocèse de Lyon en ces termes : La plus noble et la plus méritoire de toutes les vocations, dans les temps actuels c'est de donner l'éducation chrétienne aux enfants du peuple.

J'ajoute à ces témoignages une communication qui m'a été faite par un de nos Frères assistants.

Au Congrès de l'Association des Ecoles Catholiques des Etats-Unis qui s'est tenu au cours de l'année 1910 dans la ville de Détroit (Michigan) et auquel plus de mille délégués prirent part, plusieurs résolutions furent prises et entre autres la suivante :

« Whereas human life can present no higher destiny than the vocation to leave all and sacrifice all for the sake of the Little ones of the flock of Christ :

Resolved that this Convention strongly and with the spirit of warm, faith, urges upon pastors and priests to promote, foster and encourage religious vocations especially in the pulpit and in their counsels and direction of souls. »

 Traduction.

 « Attendu que l'existence humaine ne peut présenter de plus noble idéal que la vocation de tout abandonner, tout sacrifier pour se dévouer au salut de l'enfance, cette portion choisie du troupeau de Jésus-Christ, il a été résolu ce qui suit :

« Cette Convention engage fortement et avec l'esprit d'une foi ardente les pasteurs des paroisses et tous les ecclésiastiques à promouvoir, à cultiver et encourager les vocations religieuses, soit dans leurs prédications, soit dans les conseils qu'ils ont à donner pour la direction spirituelle des âmes. »

Nous avons à bénir le Seigneur et à nous réjouir de la bonne marche du recrutement dans la plupart de nos provinces. En général, on comprend parmi nous l'importance de cette oeuvre et on s'y dévoue.

Toutefois il semble que, dans certaines provinces, ou au moins dans certaines régions de ces provinces, on pourrait, j'ose même dire qu'on devrait recruter davantage de vocations parmi les élèves de nos écoles. L'expérience démontre qu'en général ce sont les meilleures. Un Supérieur Général d'une Congrégation de prêtres, disait un jour, à Grugliasco, aux membres du Régime qu'un de leurs Collèges avait fourni à lui seul plus de soixante bons sujets à leur Société.

Nos pensionnats nous donnent-ils assez de sujets ? Ne pourraient-ils pas, ne devraient-ils pas en donner davantage ?

Le Juvénat SaintFrançoisXavier commence à donner ses fruits.

En août 1911, douze Juvénistes, tous âgés de plus de seize ans, furent admis au noviciat.

En août 1912, tous ont été admis à prononcer les vœux annuels. Deux d'entre eux ont pu être désignés comme professeurs au juvénat où ils avaient passé eux-mêmes deux années ; un troisième y remplit un emploi manuel ; deux autres sont en route pour l'Australie, où ils feront partie du personnel enseignant dans l'établissement nouveau de New-Norcia. Les sept restants continuent leur formation à Grugliasco comme étudiants au nouveau Scolasticat qui a été mis sous la vocable de Saint-François-Xavier. A la date du 15 août dernier, une phalange de 21 juvénistes tous âgés de plus de 16 ans, ont commencé leur noviciat ; et j'ai pu constater qu'ils le font d'une manière très satisfaisante. Enfin plus de 30 vont commencer leur postulat le mois prochain.

J'ai tenu à vous donner ces détails, vu que ce juvénat a été fondé pour l'Institut en général.

Nous espérons que le nombre et la qualité des sujets bien formés n'iront pas en diminuant à l'avenir. On ne néglige rien pour obtenir un résultat si désirable.

Mais, pour que cette oeuvre, dont bénéficiera la Congrégation tout entière, dans un avenir très prochain, puisse donner tous les fruits que nous en espérons par la suite, il est grandement à désirer que toutes les provinces aient à cœur d'y être représentées par des juvénistes bien choisis sous le rapport de la piété, de l'intelligence et aussi de la santé. Ce sera le moyen de former une élite de sujets pour la gloire de Dieu et la prospérité. toujours plus grande de notre cher Institut.

 QUELQUES MOTS SUR L'ADMINISTRATION DU TEMPOREL.

 Rappelons tout d'abord une fois de plus que l'article 642 du Directoire Général nous dit que cette administration est une chose extremement importante pour la prospérité de l'Institut et qu'il sera nécessaire d'y apporter beaucoup de soin et d'exactitude.

Rappelons aussi, et ce n'est pas sans utilité ; que le Vénérable Père Fondateur, le vénéré Frère François et nos aînés de Lavalla, de l'Hermitage et des établissements furent des modèles admirables pour la pratique de la pauvreté religieuse et de l'économie. En ce temps où nous nous préparons à la célébration du premier Centenaire de l'Institut, nous devons, plus que jamais  avoir à cœur d'être, le plus possible, leurs fidèles imitateurs.

Que de petites dépenses non absolument nécessaires on pourrait éviter, et qui, dans l'ensemble de l'Institut feraient un montant considérable ! Voyages, correspondances, superfluités dans la nourriture, la chaussure, les vêtements, l'ameublement, les fournitures classiques ! Etc. …

J'invite tous les Frères à prendre de bonnes résolutions sur ce point et à y être religieusement et constamment fidèles.

Les charges qui pèsent sur la Caisse Générale et sur les Caisses provinciales deviennent de plus en plus lourdes par suite principalement de l'accroissement du nombre de nos sujets en formation. Et pourtant, il est à souhaiter que nous puissions augmenter le nombre de nos juvénats, de nos noviciats et de nos scolasticats.

Il y a, pour cela, quelques projets qui sont à l'étude au Conseil Général. Mais cela exigera nécessairement des dépenses nouvelles qui devront s'ajouter à celles qui se font déjà. Il faut donc viser. par une sage économie pratiquée en tout et partout, à augmenter aussi les ressources.

Comme nous le faisons tous les ans, et à chaque semestre, une Commission composée de trois Frères Assistants Généraux a été chargée d'examiner la Comptabilité de l'Economat Général ainsi crue celle des Provinces et des Maisons particulières pour l'Exercice 1911-1912 conformément aux articles 163, 1611 et 168 des Constitutions.

Dans le rapport que cette Commission a présenté au Conseil Général, elle constate qu'il y a eu, dans presque toutes les provinces, un progrès réalisé dans la bonne tenue des arrêtés de comptes. Ce rapport signale aussi que dans un bon nombre d'établissements, le passif est nul, ce qui indique généralement une bonne gestion financière.

Je suis heureux de faire connaître ces détails et d'en bénir le Seigneur. Toutefois, il y a lieu de mieux faire encore. C'est pour cela que la Commission a fait des remarques qui seront portées à la connaissance des intéressés.

Les arrêtés de comptes de nos maisons indiquent assez fréquemment des sommes plus ou moins considérables dépensées soit pour mobilier, soit pour réparations et aménagements aux immeubles que nous occupons, ou dont l'Institut est propriétaire.

Afin de les mettre en garde contre tout acte pouvant blesser leur vœu de pauvreté, je crois opportun de rappeler aux Frères Directeurs les prescriptions du Directoire Général relatives aux dépenses à faire soit Pour le mobilier, soit pour l'entretien des immeubles dont ils peuvent avoir la charge, soit pour les grandes réparations ou les constructions.

On lit à l'article 666 : «  Les Frères Directeurs entretiendront le mobilier de leur maison. Ils pourront consacrer à cet objet 25 francs par Frère, annuellement, etc. ».

A l'article 668 : « Quant au mobilier des maisons provinciales ou des pensionnats, les Frères Directeurs de ces maisons pourront les entretenir aussi, lorsqu'il ne s'agira que des objets ordinaires ou de dépenses peu importantes ; mais s'il était question  de se procurer des objets qui ne seraient pas d'un  usage général dans ces sortes de maisons, ou de faire  des dépenses considérables, ils devraient demander et obtenir la permission du Frère Provincial ou  du Frère Supérieur Général ». A l'article 670 : « Le Frère Directeur aura soin de  faire faire à propos, à la maison, les petites réparations qui deviendront nécessaires. Si la maison  appartient à l'Institut, il les fera faire à ses frais, et devra conséquemment obtenir pour cela du Frère  Provincial les pouvoirs qui lui seront nécessaires. Si la maison appartient à des fondateurs, il les avertira et leur donnera note des réparations qui seront  à faire ».

Afin de n'être pas en faute avec ces deux derniers articles, quelques Frères Directeurs emploient le mode indiqué à l'article 671, même lorsqu'il s'agit de dépenses peu importantes. Il est bien à souhaiter que cette manière d'agir se généralise dans tout l'Institut.

Le Conseil local, réuni par le Frère Directeur, est saisi de la question d'achat de mobilier ou de réparations à faire. Il en examine l'opportunité, et s'il y a lieu, prend une délibération par laquelle il expose au Frère Provincial et à son Conseil la nécessité de faire telle acquisition de mobilier, ou telles réparations à la maison, avant soin d'indiquer la somme à dépenser et les raisons qui motivent cette acquisition ou ces réparations.

Cette délibération est ensuite signée par le Frère Directeur et ses deux Conseillers, puis envoyée au Frère Provincial, qui la soumet à son Conseil. Si ce dernier juge à propos d'approuver la demande, et que la dépense à faire ne soit pas supérieure à 500 francs, le Frère Provincial après l'avoir approuvée et signée, retourne la délibération au Frère Directeur. Si la dépense à faire est supérieure à 500 francs, le Conseil Provincial émet son avis sur la question, et, après approbation, par le F. Provincial et ses Conseillers, la délibération est envoyée au R. Frère Supérieur Général, pour l'approbation nécessaire du Conseil Général (Const., art. 184).

Les Frères Directeurs voudront bien, à l'avenir, se conformer à la manière de faire indiquée ci-dessus. lis éviteront ainsi tout acte de propriété contraire au vœu de pauvreté, soit dans l'achat du mobilier, soit dans les réparations et améliorations à faire aux immeubles dont ils ont la garde.

A l'article 671, il est dit : « S'il s'agissait de grandes réparations ou de constructions, et qu'elles dussent  être faite aux frais de l'Institut, il serait nécessaire  d'en faire les plans et devis, de les envoyer au Frère  Supérieur Général, avec les délibérations du Conseil  de la maison, prises à ce sujet, afin qu'il approuve, ou refuse, selon qu'il le jugera convenable. Dans le  cas où ces réparations ou constructions seraient faites par la commune ou les bienfaiteurs, il faudra également prévenir le Frère Provincial et le tenir au courant de tout, afin qu'il donne son avis au besoin. »

Pour l'accomplissement de cet article les formalités sus-indiquées sont indispensables et il est nécessaire que les plans et les devis des constructions soient envoyés au Frère Supérieur Général en même temps que la délibération du Conseil Provincial. De plus on devra après l'exécution des travaux lui faire parvenir un état complet et détaillé des sommes dépensées, établi d'après les mémoires et les factures des entrepreneurs ou des fournisseurs.

Afin que la Commission des finances puisse se rendre compte que telles dépenses extraordinaires ont été autorisées, les Frères Directeurs indiqueront à « Observations » sur les Arrêtés de comptes où figurent ces sortes de dépenses, la date de l'autorisation du Conseil Provincial ou du Conseil Général relative à ces dépenses extraordinaires.

 IMPRIMÉS.

 Depuis quelques années, dans un certain nombre de nos Maisons, on fait imprimer des palmarès illustrés, des annuaires et autres publications que l'on remet aux élèves, aux familles et à d'autres personnes.

Les Membres du Régime pensent qu'il y a, dans certaines provinces, une tendance trop prononcée à excéder sur ce point.

Nous ne devons pas oublier qu'un des caractères distinctifs de notre Institut doit être de faire, autant que possible, le bien sans bruit.

D'autre part, le Directoire Général, à l'article 971, indique à tous nos Frères Directeurs la ligne de conduite à suivre. Je crois utile de le citer ici en son entier.

« Le frère Directeur ne fera imprimer ou lithographier aucun écrit, aucun programme de distribution de prix  ni aucun autre objet, quel qu'il soit, pas même des bons points sans en avoir obtenu la permission du Frère Provincial. Il lui soumettra aussi, ou à quelqu'un de ses délégués, les compliments, les dialogues, les rôles et tout ce qu'il devra taire débiter aux enfants à l'occasion des vacances ou dans d'autres circonstances.» Dans plusieurs de nos provinces, on travaille avec une louable activité à préparer des ouvrages classiques et autres à l'usage de la province. Quelques-unes d'entre elles qui sont de fondation assez récente, ont pu mettre sur pied des collections vraiment remarquables. Je crois bien faire en leur exprimant ici nos meilleures félicitations.

C'est assurément une excellente manière d'exercer son activité et de faire produire de bons fruits aux talents qu e l'on a reçus du bon Dieu.

Mais on ne doit pas oublier qu'avant de faire imprimer un livre, quel qu'il soit, on doit 'S'être muni préalablement de l'autorisation du Frère Supérieur Général.

 EXPOSITION SCOLAIRE PERMANENTE

 Il sera utile que les Frères Provinciaux et les Frères Directeurs, dans toutes nos provinces, relisent et fassent relire l'article du Bulletin de l'Institut relatif à cette Exposition (Numéro de juillet 1912, page 655).

On se fera un devoir et un plaisir, je n'en doute pas, d'en tirer des conséquences pratiques.

Nous avons continué l'Installation matérielle. Cela nous permettra de classer convenablement tous les travaux que l'on nous fera parvenir.

Il importe que l'on fasse une bonne part aux travaux relatifs à l'enseignement religieux et à la bonne éducation chrétienne. Ils devront tenir un rang d'honneur à cette exposition.

Il est à souhaiter aussi que l'on nous envoie des travaux sur les oeuvres de persévérance : pieuses Ligues, Congrégations de Marie, de Saint Louis de Gonzague, Sociétés amicales d'anciens élèves (statuts, règlements, modes de fonctionnement, résultats obtenus, etc.).

Un album préparé dans chaque province et contenant les plans de toutes les maisons aurait sa place marquée dans cette exposition. Chaque plan devrait être établi de manière à donner une description bien exacte et bien complète du principal corps de bâtiment et de toutes les dépendances. Il serait utile aussi que chaque plan soit accompagné d'une légende explicative, qui, entre autres choses, pourrait renfermer un résumé historique de l'établissement.

Tout cela est déjà réalisé, et bien réalisé, du moins pour ce qui se rapporte à ce dernier point de vue, dans la province du Mexique.

 DÉPARTS DE FRÈRES POUR LES PAYS LOINTAINS.

 a) Province de Beaucamps.

1° Le 1ier mars 1912, de Cherbourg pour Bahia : F. Marcellin et F. Philippe-Edouard.

2° Le 22 avril, de Marseille, pour la Syrie : F. Michel-Edouard.

3° Le 17 août, de Southampton pour l'Afrique du Sud : F. Herman-François et F. Pétrus-Canisius.

4° Le 3 septembre, d'Arlon pour Constantinople F. Franz-Xavier.

5° Le 14 septembre, d'Anvers pour Buta, Congo Belge : FF. Donatus, Pasquiez, Marie-Lazarus et Marie-Virgile.

6° Le 18 septembre, de Marseille pour l'Australie FF. Athanase-Léon et Elie-Gabriel, sous la conduite du C. F. John, Assistant Général,

7° Le 1ier octobre, de Marseille pour le Brésil Méridional : Les FF. Aloys, Elie-Antoine, Emile-Adrien, Constantin-Joseph, Louis-Christophe et Paul-Clovis.

8° Le 4 décembre, de Barcelone pour le Chili: F. Elie-Norbert et F. Placidus.

 

b) Province de l'Hermitage.

1° Au mois de juin, de Boulogne pour les Etats-Unis F. Gabriele.

2° Au mois d'août, du Havre pour les Etats-Unis F. Jules-Joseph.

3° Au mois de décembre, de Naples pour l'Australie F.Marie-Priscillien.

 

c) Provinces d'Espagne et Saint-Paul.

1° En février, de Barcelone pour le Chili : F. Chaumont et F. Aquileo.

2° En mars, de Barcelone pour la Colombie – F. Arnoldo.

3° En mars, de Barcelone pour l'Argentine : F. Anacleto.

4° En juin, de Barcelone pour le Mexique F. Julian-Raimundo et F. Jean-Arsène.

5° En décembre, de Gênes pour le Chili F. Jules-Antoine.

6° En décembre, pour la République Argentine Frère Sulpizio. 

7° En janvier 1913, de Barcelone pour le Pérou F. Elias-José et F. Froilan-Maria.

 

d) Province de Saint-Genis.

1° En février, de Marseille, pour Constantinople F. Victor-Eugène.

2° En avril, de Turin pour Constantinople : F. Marie-Irénée.

3° En octobre, de Marseille pour Constantinople F. Antoine-Léon.

 

e) Province de Varennes.

1° En mars, de Marseille pour la Syrie F. Louis-Régis.

2° En juillet, de Vigo pour le Brésil Central: F. Elie-Etienne et F. Paul-Alphonse.

3° En octobre, de Marseille pour le Brésil Central F. Josué.

4° En novembre, de Marseille pour la Syrie: F. Marie-Alexis et F. Silain.

5° En décembre, de Marseille pour Madagascar F. Brieuc-Marie.

 

f) Province des Iles Britanniques.

1° Le 17 août, de Southampton pour l'Afrique du Sud – FF. John Richard, Peter Ignatius, Patrick, Cornélius.

2° Le 28 décembre, de Naples pour l’Australie : Frère Columban.

 

g) Maison Saint-François- Xavier (Grugliasco).

Le 28 décembre, de Naples pour l'Australie : F. Edmard-Joseph et F. Emile-Auguste.

 

h) Province d Aubenas.

1° En février, de La Rochelle pour le Brésil Nord FF. Edmond-Victor, Claude-Régis.

2° En juillet, de Vigo, pour le Brésil Nord : F. Gaspard et F. Césaire.

 BROCHURES A RÉPANDRE.

 Comme je vous en manifestais l'intention dans la Circulaire du 22 avril dernier, nous avons fait faire une nouvelle édition complétée de la « Notice sur le Vénérable Marcellin Champagnat, suivie du récit de nombreuses faveurs attribuées à son intercession » ; et je suis heureux de pouvoir vous dire que cette brochure très propre à inspirer envers le Vénérable Serviteur de Dieu la confiance qui obtient des miracles, se trouve depuis plusieurs mois dans les bureaux de l'Economat Général, à Grugliasco.

Il y a aussi, à la disposition de ceux qui en désireraient, des exemplaires de la Petite Vie illustrée, du V. Fondateur publiée il y a trois ans. Ce sera en même temps faire acte d'esprit de famille et contribuer à l'édification des âmes de répandre autant que possible ces opuscules parmi nos élèves et leurs parents. Je vous le recommande.

 GUIDE PRATIQUE ET POPULAIRE

 Pour la bonne exécution du chant grégorien, d'après les Principes des Bénédictins de Solesmes et de la Commission Vaticane de Chant grégorien. 2e édition revue avec soin et considérablement augmentée (in-80 de XXXII et 150 pages).

 L'année dernière paraissait une nouvelle édition du « Guide pratique et populaire pour la bonne exécution du Chant grégorien », éditée par la Congrégation.

Cet ouvrage a été bien accueilli et a déjà réalisé les espérances que son annonce avait fait concevoir. Deux cardinaux, huit archevêques et vingt-sept évêques l'ont honoré d'une approbation élogieuse et motivée. Ils l'ont, de plus, recommandé à leurs Semaines religieuses, à leurs séminaires, à leurs maîtres de chapelle et à leur clergé.

Le Traité se distingue surtout par sa clarté, sa précision, sa gradation et par son caractère éminemment pratique. Les principes et les règles qu'il renferme, puisés aux meilleures sources, y sont donnés simplement à la portée de toutes les intelligences, et répondent pleinement aux « besoins actuels ».

Ces principes et ces règles, mis en pratique, amèneront, il faut l'espérer, une exécution aussi parfaite que possible de nos belles et suaves cantilènes liturgiques, pour le plus grand profit spirituel des âmes.

La méthode contient encore un chapitre spécial sur la prononciation romaine du latin qui, à ce jour, est introduite dans un très grand nombre de diocèses.

Il serait utile que ce Guide pratique fût connu et adopté dans nos diverses maisons de formation, dans nos Pensionnats et même dans nos Ecoles ordinaires.

(Adresser les commandes à l'Economat Général à Grugliasco.)

 CHOIX DE CANTIQUES.

 Nous croyons devoir rappeler que, pour donner satisfaction à de nombreuses demandes qui nous ont été adressées, nous avons fait une nouvelle édition de notre Choix de Cantiques avec musique, et une autre ne contenant que les paroles seules.

(Ces deux ouvrages se trouvent également à l'Economat et chez M. Vitte, 3. Place Bellecour, Lyon.)

 Nos DÉFUNTS.

 F. FLORINUS, Stable, décédé à Alep (Syrie), la 9 avril 1912.

F. ALDÉRIC, Stable, décédé à Ruoms (Ardèche), le 30 avril 1912.

F. LEON-CORSINI, Profès perp., décédé à Villa Garibaldi (Brésil Méridional), le 1iermai 1912.

F. PATIENCE, Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche), le 3 mai 1912.

F. ODIN, Profès perp., décédé à Las Avellanas (Espagne), le 29 mai 1912.

F. HUBERTUS, Profès perp., décédé dans la Province de St-Paul-Trois-Châteaux, le 6 juin 1912.

F. JASON, Profès perp., décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 9 juin 1912.

F. JEAN-MELCHIOR, Profès perp., décédé à Vintimille (Italie), le Il juin 1912.

F. BARSES, Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche), le 21 juin 1912.

F. SABINIANO, Profès perp., décédé à Mérida (Mexique), le 24 juin 1912.

F. MORAND, Profès perp., décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 21 juillet 1912.

F. ADONIS, Stable, décédé à Notre-Dame de l'Hermitage (Loire), le 22 juillet 1912.

F. ANGEL-EDUARDO, Profès temp., décédé à Mérida (Mexique), le 23 juillet 1912.

F. ARISTARQUE, Stable, décédé à Vao, Ile des Pins (Nouv. Calédonie), le 3 août 1.912.

F. J EAN-FRANÇOIS-RÉGIS, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 10 août 1912.

F. MARIE-JEPHTÉ, -Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche), le Il août 1912.

F. ALBERTINUS, Profès perp., décédé dans la Province de St-Paul-3-Châteaux, le 12 août 1912.

F. VENANZIO, Profès temp., décédé à Valloriate (Espagne), le 18 août 1912.

F. OCTAVUS, Profès perp., décédé dans la Province de Beaucamps, le 25 août 1912.

F. PATERNIEN, Stable, décédé à Amchit (Syrie), le 26 août 1912.

F. PRIAM, Profès perp., décédé à Oullins (Rhône), le 8 septembre 1912.

F. JOSEPH-ARMANCE, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 10 septembre 1912.

F. VENANCE, Profès perp., décédé à Ruoms (Ardèche) le 13 septembre 1912.

F. ALEXANDER  Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône) le 19 septembre 1912.

   PAROD Louis Postulant, décédé à Varennes-sur-Allier (Allier), le 25 septembre 1912.,

F. JOVINUS, Profès perp., décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 25 septembre 1912.

F. SALUTAIRE, Profès perp., décédé à Beaucamps (Nord), le 30 septembre 1912.

F. TOBIAS, Profès perp., décédé à Las Avellanas (Espagne), le 8 octobre 1912.

F. HERMES, Profès perp., décédé dans la Province d'Aubenas, le 16 octobre 1912.

F. DARIO, Profès temp.,  décédé à Las Avellanas (Espagne), le 20 octobre 1912.

F. EUSEE, Stable, décédé à Beaucamps (Nord), le 21 octobre 1912.

F. LOUIS-FÉLICITÉ., Profès perp., décédé à Saint-Hyacinthe (Canada), le 7 novembre 1912.

F. ELIE-JOSEPH, Profès perp., décédé à Grugliasco (Italie), le 8 novembre 1912.

F. TiMOTHÉE, Profès perp., décédé dans la Province de Varennes, le 10 novembre 1912.

F. AURELIUS, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 12 novembre 1912.

    BOES Henri, Postulant, décédé à Pirmasens (Palatinat), le 16 novembre 1912.

F. ARCADIO, Profès perp., décédé à Las Avellanas (Espagne), le 17 novembre 1912.

F. ALEXIS, Profès perp., décédé à Montréal (Canada), le 18 novembre 1912.

F. LONGIN, Profès perp., décédé à Saint-Genis-Laval (Rhône), le 19 novembre 1912.

F. GATIEN, Stable, décédé à Grugliasco (Italie), le 10 décembre, 1912.

F. SEGUNDO, Profès temp., décédé à Rubi (Espagne), le 10 novembre 1912.

F. EVARISTO, Profès perp., décédé à Valdepeñas (Espagne), le 11 décembre 1912.

F. FINIEN, Profès perp., décédé à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), le 18 décembre 1912.

F. EUPHRASE, Profès perp., décédé à Roma (Afrique du Sud), le 22 décembre 1912.

F. BAUDELIUS, Stable, décédé à Grugliasco (Italie), le 24 décembre 1912.

F. HENRI-ALBERT, Profès perp., décédé à N.-D. de l'Hermitage (Loire), le 25 décembre 1912.

F. CÉLIEN, Profès perp., décédé à Douvres (Ain), le 30 décembre 1912.

F. WENCESLAO-MARIA, Profès temp., décédé à Las Avellanas (Espagne), le 2 janvier 1913.

F. NAHUM, Profès perp., décédé dans la Province d'Aubenas, le 3 janvier 1913.

F. JOSEPH-REGIS, Profès temp., décédé à St-Maurice de Lignon (Hte-Loire), le 10 janvier 1913.

F. HALVARUS, Stable, décédé à Stanleyville (Congo belge), le 23 janvier 1913.

 

La présente Circulaire sera lue en communauté, à l'heure ordinaire de la lecture spirituelle ; et, dans les Maisons qui ont un personnel nombreux, elle pourra être lue utilement une seconde fois au réfectoire.

Recevez la nouvelle assurance du religieux attachement avec lequel je suis, en Jésus, Marie et Joseph.

Mes Très Chers Frères,

Votre tout dévoué frère et serviteur,

                              F. Stratonique.

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