Circulaires 28

François

1843-02-07

Circulaire du 7 février 1843 : Décès du F. Siméon. - Suffrages. - Visite de Mgr d'Amatha.- Départ de Missionnaires. -Visite  du R. p. Epalle, missionnaire de la Polynésie

51.01.01.1843.1

 V. J. M. J.

 Notre-Dame de l'Hermitage, le 7 février 1843.

   Nos Très Chers Frères,

Notre T. C. Frère Siméon, après nous avoir édifiés par sa piété, sa douceur et sa résignation durant la maladie dont il était affecté, et dont il a supporté les douleurs avec une résignation et une patience admirables, surtout pendant les deux derniers mois qu'il est venu passer à la Maison-Mère, a enfin terminé sa vie par une mort dont les circonstances sont bien consolantes. C'est le jour de la Purification de la Sainte Vierge qu'il a eu le bonheur de recevoir les derniers Sacrements, après en avoir fait lui-même la demande : une douce joie paraissait sur son visage et manifestait les sentiments de son cœur.  Il se plaisait à répéter le beau cantique que l'amour et la reconnaissance inspiraient autrefois au saint vieillard Siméon, lorsqu'à pareil jour, il tenait entre ses bras l'aimable Enfant Jésus que Marie et Joseph présentaient au temple. Dès lors, ses pensées, ses désirs et ses affections ont été uniquement pour le ciel ; son état de souffrance devenait pour lui un sujet de joie lorsqu'il pensait au bonheur de jouir bientôt de son Dieu.  La dernière nuit on l'a entendu s'écrier : « Mon Jésus, ce n'est pas assez souffrir pour mériter un si grand bonheur. » Tout absorbé en Dieu, il exprimait ses sentiments par des aspirations ferventes et de pieuses invocations, s'adressant tour à tour à Jésus, à Marie et à Joseph dans ses doux et affectueux colloques. On s'estimait heureux d'être auprès de ce bon Frère.  Il est décédé le 6 février à 4 heures du soir, et nous l'avons enterré le 8, avec les cérémonies prescrites pour les Frères profès. Veuillez vous-mêmes accomplir fidèlement et avec piété ce qui est marqué dans notre sainte Règle pour le repos de l'âme de notre cher défunt.

Pour le vrai chrétien, pour le bon religieux, la mort est le commencement de la vie.  Dieu réserve, à la mort, la consolation de tout ce que nous aurons fait sans consolation pendant la vie; et le plaisir de mourir sans peines vaut bien la peine de vivre sans plaisirs, mais la bonne mort est un chef-d’œuvre, il faut bien des coups d'essai pour réussir, aussi la vie ne nous est-elle donnée que pour nous préparer à bien mourir.

Un nouvel évêque, Mgr d'Amatha, nous a honorés de sa chère et agréable visite.

Le 13 février, 13 Pères ou Frères s'embarqueront avec lui pour l'Océanie; ils sont tous du diocèse de Clermont.

Nous avons aussi été visités le 16, par le R. P. Epalle qui est revenu de la Polynésie, il nous a donné des nouvelles de nos Frères qui sont tous en bonne santé. Ils travaillent sans relâche et cultivent le terrain avec succès. Le R. P. Epalle demeurera quelque temps en Europe, puis retournera en Polynésie avec tous ceux qu'il pourra emmener.

Je vous renouvelle mes sentiments de religieuse affection en Jésus et Marie,

Votre tout dévoué Frère et serviteur.

F. François.

 


 

RETOUR

Circulaires 27...

SUIVANT

Circulaires 29...